L évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales
299 pages
Français

L'évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales , livre ebook

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Description

Qu'est-ce que évaluer la recherche ? Pourquoi et pour quoi évaluer la recherche ? Comment évaluer la recherche ? Y a-t-il des pièges à l'évaluation et lesquels ? La transition de l'évaluation de la recherche à l'évaluation des chercheurs est-elle inévitable, voire souhaitable ? L'évaluation induit-elle des changements dans la recherche ? Ces questions, et bien d'autres - notamment en sciences humaines et sociales -, préoccupent les chercheurs, comme les organismes qui les subventionnent et ceux qui les emploient.

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Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296493216
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

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Extrait

L’ÉVALUATION DE LA RECHERCHE
EN SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
REGARDS DE CHERCHEURS
Textes rassemblés par Paul Servais
Dans la même collection : 1. Pierre Collart,Les abuseurs sexuels d’enfants et la norme sociale,2005. 2. Mohamed Nachi et Matthieu de Nanteuil,éloge du compromis. Pour une nouvelle pratique dÉmocratique, 2006. 3. Lieven Vandekerckhove,Le tatouage. Sociogenèse des normes esthÉtiques, 2006. 4. Marco Martiniello, Andrea Rea et Felice Dassetto (éds.),Immigra-tion et intÉgration en Belgique francophone. état des savoirs, 2007. 5. Francis Rousseaux,? RÉconcilier scien-ou collectionner  Classer tiIques et collectionneurs, 2007. e 6. Paul Ghils,Les thÉories du langage auxxsiècle. De la biologie à la dialogique, 2007. 7. Didier Vrancken et Laurence Thomsin (dir.),Le social à l’Épreuve des parcours de vie, 2008. 8. Pierre Collart (dir.),Rencontre avec les diffÉrences. Entre sexes, sciences et culture, 2009. 9. Jean-Louis Dufays, Michel Lisse et Christophe Meurée,ThÉorie de la littÉrature. Une introduction, 2009. 10. Caroline Sägesser et Jean-Philippe Schreiber,Le Inancement public des religions et de la laïcitÉ en Belgique, à paraître. 11. Ariel Mendez (dir.),Processus. Concepts et mÉthode pour l’analyse temporelle en sciences sociales, 2010. 12. Dominique Deprins,Parier sur l’incertitude, à paraître. 13. Luc Albarello,Société réexive et pratiques de recherche, 2010. 14. PaulServais (dir.),L’Évaluation de la recherche en sciences humai-nes et sociales. Regards de chercheurs, 2011.
_INTELLECTION_14_
ÉVALUATION DE LA RECHERCHE
EN SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
REGARDS DE CHERCHEURS
Textes rassemblés par Paul Servais
D/2011/4910/20
©Bruylant-academia s.à. Grand’Place 29 B1348 LouvainlaNeuve
ISBN : 9782806100238
Tous droits de reproduction ou d’adaptation par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.
Imprimé en Belgique.
www.academiabruylant.be
Préface
Sommaire
PARTIE 1 Enjeux
Les enjeux de l’évaluation. Du discours aux pratiques Alain Eraly
Évaluer le travail de recherche ? Thomas Périlleux
Crise de système dans l’enseignement supérieur français ? Pierre Judet de La Combe
PARTIE 2 Mises en œuvre
How to do best ?L’évaluation de la recherche en sciences humaines, selon Chad GafIeld et le CRSH Morgane Belin, Corentin de Favereau
L’expérience du F.R.S.-FNRS Véronique Halloin
Vivre l’évaluation dans une université française : le cas de Nancy 2 Philippe Martin
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L’évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales
L’évaluation de la recherche et des chercheurs en sciences humaines et sociales aux États-Unis Herbert L. Smith
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Les publications et l’évaluation des chercheurs ou des unités dans le dispositif français en sciences humaines167 Gérard Béaur
Quels critères de qualité dans les recherches empiriques ? Le cas des recherches en éducation JeanMarie De Ketele, Léopold Paquay
PARTIE 3 Critiques
Équité pragmatique : production du sacré en respectant les règles Michèle Lamont
L’évaluation de la qualité des recherches qualitatives JeanPierre Olivier de Sardan
Faut-il classer les revues en sciences humaines et sociales ?Dix années de controverses françaises (1999-2009) Gabriel GalvezBehar
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Pratiques et évaluations scientiIques à la loupede la bibliométrie. Pistes et critères pour les sciences sociales. Recherches menées par Yves Gingras267 Gaétan du Roy, Caroline Sappia
Préface
1 Paul Servais
Replacée dans le long terme, l’évaluation semble consubstantielle à l’activité universitaire et, singulièrement, à la recherche. Les cher cheurs la pratiquent de longue date même si, comme Monsieur Jourdain pour la prose, ils n’en ont pas toujours conscience. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les rubriques de comptesrendus de e la plupart des revues scientifiques, et cela dès leXIXsiècle, voire plus tôt. Le développement des prix et concours scientifiques au sein des Académies, puis de fondations spécifiques, en constitue un autre témoi gnage majeur. Et il en va de même du rituel académique des doctorats honoris causa.
e Au cours de la deuxième moitié duXXsiècle, cette activité scientifi que « naturelle », plus ou moins formalisée, gagne en ampleur et en impact. C’est que le nombre de chercheurs explose, que les budgets de recherche et développement, publics et privés, font de même, que les agences de financement se multiplient. Le tout récent appel à con 2 tribution de la revueQuadernile rappelle d’ailleurs et propose une chronologie de l’évolution du phénomène, tout en suggérant des fac teurs structurels d’explication :
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… l’évaluation de la recherche est le produit de mouvements histori ques aujourd’hui bien connus : dans la longue durée, l’avènement du 3 e règne de la mesure dans les politiques publiques ; auXXsiècle, l’ap parition dans l’ordre industriel et la diffusion dans le secteur public des mots d’ordre de « qualité totale », « démarche qualité » et debench
Historien, professeur, Université catholique de Louvain (UCL), président de l’Institut d’Analyse du Changement dans l’Histoire et les Sociétés Contemporaines (IACCHOS). Disponible sur internet : http://calenda.revues.org/nouvelle18595.html, consulté le 08 février 2011. DESROSIÈRES A. (1993),La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique, Paris, La Découverte.
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L’évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales
4 markingoù la compétition devient un principe d’organisation ; enfin, à partir des années 1980, l’adoption de la doctrine duNouveau Management Public(dans l’enseignement supérieur et la recherche, mais aussi la santé, la justice, etc.) par les États occidentaux et par la Commission européenne. Ses principes de rentabilité et d’accounta 5 bilityrendre des comptes » et « (à la fois « être responsable ») s’inspi rent directement du management des entreprises. 6 Une note inédite du professeur F. Dassetto va dans le même sens, même si sa chronologie est légèrement différente : e Le développement de la recherche scientifique auXIXsiècle a amené, à partir de 1820 à un accroissement de la coopération internationale entre scientifiques. Après la Première guerre mondiale, dans le cadre des États, naissent des instances scientifiques qui expriment la volonté des États d’élaborer une véritable politique de la recherche fondamen tale et appliquée. L’innovation scientifique et technologique apparaît désormais comme un outil indispensable de la puissance économique. Dans les années 1950, la politique de recherche acquiert une dimen sion nouvelle : celle d’élaborer des « programmes de recherche » (à l’instar du « programme Manhattan » qui a été à la base de la pre mière bombe atomique) qui font converger des scientifiques et des technologues autour d’objectifs précis sous l’impulsion des États. Le programme « Concorde » fut un exemple dans le domaine. Les com munautés européennes ont prolongé cette idée à partir de la fin des années 1970 par le déploiement des « programmes cadres ». De ce fait la recherche scientifique et technologique tend à être finalisée à des politiques publiques, notamment militaires, économiques, de la santé et, depuis deux décennies, environnementales.
Il y met en évidence non seulement la dimension politique du proces sus, mais aussi les domaines plus particulièrement concernés – d’abordles sciences de la nature et de la matière, mais aussi la technologie de pointe – et les évolutions de ces instruments, de l’évaluationpost factumà l’évaluationex antedans un contexte de concurrence, mais aussi de souci du risque.
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BRUNO I. (2008),! La stratégie euroÀ vos marques, prêts… cherchez péenne de Lisbonne, vers un marché de la recherche, Paris, Éditions du croquant, coll. Savoir/Agir. GARCIAS.(2008), « : une révolution inviL’évaluation des enseignements sible »,Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine,554bis (5), pp. 46 60 ;FERLIEE., MUSSELINC.et al.(2008), «The Steering of Higher Education Systems : a Public Management Perspective »,Higher Education, 56(3), pp. 325348. DASSETTOF.,en sciences humaines, régulation publique et« Recherches évaluation » (communiquée le 9 mai 2009).
Préface
Dans ce mouvement, plus particulièrement peutêtre depuis une décen nie, c’est la nature même de l’évaluation et de ses motivations qui évolue. De la prise en compte par la communauté scientifique, on en est venu à la reddition de comptes à la collectivité, puis à une logique de classement, successivement, des projets, des chercheurs, des équi pes, des institutions. La standardisation et l’objectivation des procédu res ont également retenu toute l’attention. Parallèlement, les questions d’évaluation ont pris une importance de plus en plus grande au sein de la communauté des chercheurs. Les réac 7 tions à de grands instruments et/ou projets nationaux en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en France, le contexte de « fièvrerankings», les comparaisons de pratiques entre sciences de la nature, sciences de la santé et sciences de l’homme et de la société, n’ont fait que renforcer et amplifier le phénomène. Si l’évaluation en tant quetelle n’a que rarement été mise en cause dans ces débats, il en a été toutautrement de ses objectifs, de ses modalités, des indicateurs utilisés, des modè les privilégiés, des acteurs impliqués ou encore des impacts réels sur lespersonnes, les équipes, les institutions et, finalement, les sociétés. Rencontres, échanges, réflexions, publications, analyses se sont mul 8 tipliés , sans pour autant que le débat s’apaise, peutêtre plus dans le 9 domaine des sciences humaines et sociales . Du fait d’un large et profond sentiment d’inadaptation des critères, des modalités, des indicateurs, la réflexion s’y est faite particulièrement intense, que ce soit sur le mode politique, de manière technique ou scientifique, voireacadémique, et sous la forme du rapport, de l’essai ou, plus rarement, 10 de l’analyse . Pour sa toute première activité collective ouverte, IACCHOS ne pou vait passer à côté de ces multiples questionnements de fond : qu’estceque évaluer la recherche ? Pourquoi et pour quoi évaluer la recherche ?Comment évaluer la recherche ? Y atil des pièges à l’évaluation et lesquels ? La transition de l’évaluation de la recherche à l’évaluation
7GEUNAA.,MARTIN B.R. (2003), « University Research Evaluation and Fun ding :»,An International Comparison Minerva, 41(4), pp. 277304. 8 Par exemple (2008), « Fièvre européenne d’évaluation de la recherche dans les sciences sociales »,Bulletin de méthodologie sociologique, 100, er mis en ligne le 1 octobre 2008. Disponible sur internet : http://bms. revues.org/index3583.html, consulté le 05 février 2011. 9 Pour une entrée particulièrement stimulante dans ses débats, voir http:// evaluation.hypotheses.org/. 10 Il faut en la matière saluer d’autant plus les travaux précurseurs et déca pants d’Yves Gingras et les analyses récentes de Michèle Lamont.
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