L ordinaire des images
262 pages
Français

L'ordinaire des images , livre ebook

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262 pages
Français

Description

Cet essai s'attache à donner quelques pistes pour comprendre comment à l'âge de l'hypermodernité industrielle, nous pouvons analyser la question des images et de leurs médiations dans un rapport à l'ordinaire. Poursuivant le travail de recherche mené dans La Carte postale, une œuvre sur la constitution d'une esthétique de l'ordinaire, le présent ouvrage se propose d'analyser les images contemporaines à partir de la notion d'image de peu.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2015
Nombre de lectures 12
EAN13 9782336369402
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

nouveau émergeant à la In des années 1960, qui a pris la
comment à l’âge de l’hypermodernité industrielle, nous
d’une esthétique de l’ordinaire, le présent ouvrage se propose
l’histoire, images, spectacles, espace, corps, étendue scénique, modernité, hypermodernité, etc., puis dans un second temps,
images modernes et hypermodernes. Dans un troisième temps,
NOUVELLES ÉTUDES ANTHROPOLOGIQUES
Christian MALAURIE
L’ordinaire des images
Puissances et Pouvoirs de l’image de peu
L'ordinaire des images Puissances et Pouvoirs de l'image de peu
Christian MALAURIE
L'ordinaire des images Puissances et Pouvoirs de l'image de peu
Du même auteur Ouvrages de recherche La carte postale, une œuvre,Paris, Editions L’Harmattan, 2004. Mémoire entre les voix, en collaboration avec Eric Bonneau, Pessac, LPDA, 2005. Contributions à des ouvrages collectifs« L’appartenir de Raymond Depardon » inL’Appartenir en question, Pessac, sous la dir. d’ Hélène Sorbé et Gérard Peylet, Editions MSHA, 2015. « Etre et faire l’artiste aujourd’hui »inTroubles identitaires, Du corps au récit,Pessac,sous la dir. de Patrick Baudry, Editions MSHA, 2015. « L’effet de réel dans la scène contemporaine » in Cahier d'ARTES,L'effet de réelsous la direction de Pierre Sauvanet, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, 2013. « De l’expériencein situdu stade au vécu du téléspectateur » in L’ovale dans la lucarne. Le rugby et les médias audiovisuels, sous la direction. de Guy Lochard et Hubert Cahuzac, éditions De Boeck, 2008. « Le stade de rugby, un lieu public d’expériences collectives mises en mémoire » inLa planète rugby, sous la dir. de J-Y Guillain et P. Porte, Musée National du Sport, Editions Atlantica, 2007. « Les quais de Bordeaux » inL'urbain et ses imaginaires, sous la direction de Patrick Baudry et Thierry Paquot, Bordeaux, éditions MSHA, 2004. « Cartes postales » inLe Festin 1989 - 2004, Morceaux Choisis, Bordeaux, 2004 © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris www. harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-05334-9 EAN : 9782343053349
Introduction
La médialité de l’image L'hypermodernité se caractérise comme un temps historique nouveau émergeant à la fin des années 1960, qui a pris la forme de ce que nous appelons aujourd’hui la mondialisation (Mongin, 2013). Cet essai s'attache à donner quelques pistes pour comprendre comment à l'âge de l'hypermodernité industrielle, on peut analyser la question desimages et de leursmédiationsun dans rapport à l'ordinaire. La méthodologie employée ici consiste à retracer à partir d’une enquête socio-historique, la généalogie des principalesnotions qui mènent le raisonnement suivi et son argumentation. Elle s’efforce aussi à retracer l’évolution desobjets techniquesont participé à la qui production des images dans les deux périodes concernées par notre réflexion, périodes que nous nommons tour à tour : « moderne » et « hypermoderne ». Ces deux configurations historiques se situent pour la première, entre e e le milieu du XIX siècle et le milieu du XX siècle, et pour la seconde entre les années 1950 et aujourd’hui. La première correspond à l’émergence del’image mécaniquephotographique et cinématographique, la seconde correspond à l’émergence del’image luminescenteélectronique (affichée par le dispositif d’écran télévisuel et diffusée mondialement en direct ou non par les réseaux hertziens), puis numérique (affichée sur l’écran d’ordinateur et diffusée en direct ou non par le réseau internet) puis de tous les appareils numériques comme le smartphone ou la tablette, qui ont suivi.
Le présent ouvrage essaye dans un premier mouvement, à partir de la constitution d’unecollection de citations (Cf. Glossaire historique des citations) des ouvrages les plus importants d’auteurs jugés essentiels pour notre sujet, à la manière de Walter Benjamin (1989), de retracer la généalogie du discours où s’énoncent les
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notions qui articulent le raisonnement suivi sur la question de la médialité:images, comme  des écriture de l’histoire, images, spectacles, espace, corps, étendue scénique, modernité, hypermodernité, etc. Il s’essaye aussi dans un second mouvement à retracer le rôle desobjets techniquesdans la production d’images, qui, d’abord en empruntant au théâtre, puis s’émancipant, ont conduit au succès desspectacles d’images d’écranaux dépens desspectacles d’images scéniques. C’est ainsi que le dispositif technique théâtral (et des arts de la scène en général) producteurs desspectacles d’images scéniques a cédé la place progressivement aux spectacles d’images d’écrans produit par les dispositifs techniques photographiques et cinématographiques (mono et pluri-écran, semi-circulaire, circulaire, etc.) et aujourd’hui numérique. Dans un troisième mouvement une analyse esthétique et anthropologique des images, se propose de comprendre, à partir d'outils d'interprétation mis en écriture, les enjeux existentiels de la médialité produite et donnée à voir par les images (mise en réception) à desspectateurs-regardeursautant récepteurs que producteurs d’images. Le jeu des médiations trouble toute réception « pure » des formes. Il s’agit alors pour comprendre au mieux ce processus d'un point de vue anthropologique et esthétique, de se placer au plus près du mouvement contemporain de laprésentation de la représentation, que je qualifierai ici descénique. Le présent ouvrage que je signe ici se propose donc de penser la médialité des images par une approche renouvelée de l’art de « faire image ». Il s’agit ici pour moi d’expérimenter la « situation du sujet et du sujet en situation » (Cf. Husserl) pour sortir de la représentation d’un objet de recherche, afin de construire d’abord la base d'un ressenti sur lequel une analyse de celui-ci est possible, à partir de l'expérience d'une rencontre avec l'autre.
La notion d’image de peu La notion de « peu » me permet d’introduire ici une catégorie, qui permet à l’image d’échapper au rapport conventionnellement établit entre sa valeur monétaire et sa valeur esthétique. Si l’on associe en effet automatiquement la valeur monétaire d’une image
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à sa valeur esthétique, un « trouble » se produit dans sa possible appréciation par un spectateur-regardeur. Pierre Sansot écrit : « Le peu ne présuppose pas la petitesse ou la mesquinerie mais plutôt un certain champ dans lequel il est possible d’exceller ou de se montrer médiocre. Sans doute vaut-il mieux manifester de la grandeur dans le peu que demeurer indécis, épais, risible, incapable d’un beau geste dans l’aisance. », (Sansot, 2011 : 7). Le « prix » des chefs d’œuvres, qui comme on le sait est sans aucune limite, ne peut plus alors servir d’équivalence absolue pour « mesurer » la valeur d’un objet d’art valorisé comme « œuvre d’art » plus ou moins majeure. La question de la singularité de l’objet d’art est alors interrogée pleinement dans sa puissance créative et plus simplement comme objet derareté. Le « peu » d’un événement, ici constitué comme image de peu, nous fait ainsi entrer dans l’éthique en actes d’une création référée à son usage ordinaire, au poids de la contingence de la vie, et à l’impossible mesure des choses du monde, à l’échelle du design de nos existences (Stiegler, 2008).
Au-delà des divergences discursives et des visibilités construites propres à l'actualité du présent, les images de peu permettent en pratique la constitution de médiations qui établissent une circulation commune de la signifiance dans le corps social, c'est-à-dire l'animation et la réanimation active de la culture dansl'a-présentdu vivant. Elles constituent un art de représenter qui établit de manière conséquente l'art de murmurer un fond commun, lieux de mémoration et de remémoration où le symbolique travaille avec l'imaginaire et le réel en chacun de nous. En ce sens, l'image de peu opère pour chaque membre d'une communauté au niveau sensori-moteur, avant d'être, sur le plan symbolique, porteuse de sens. En sesusages, l'image de peu constitue une marque qui traduit l'emploi ou le réemploi singulier tant au niveau individuel (le je) que collectif (le nous) du stéréotype. Il s’agit de coller pleinement à celui-ci ou bien de s'employer à trouver un écart plus ou moins créatif avec lui. Jeu singulier de celui ou de celle qui avec courage et détermination, dans l'anonymat de l'ordinaire, effectuent des gestes radicaux,
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