La Nouvelle revue de l Inde 5
159 pages
Français

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La Nouvelle revue de l'Inde 5 , livre ebook

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159 pages
Français

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Description

Ce cinquième numéro offre un Spécial Râmânaya et Sanskrit, valorisant différentes facettes de cette légende, et représentant sans doute l'une des meilleures anthologies en français de l'oeuvre épique qui a façonné l'âme des Indiens, tout comme L'Iliade et L'Odysée ont influencé la nôtre. Bon voyage au coeur de la légende de l'Inde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 50
EAN13 9782296471795
Langue Français
Poids de l'ouvrage 60 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NUMÉRO SPÉCIAL RÂMÂYANA ET SANSKRIT
ÉDITORIAL


La Nouvelle Revue de l’Inde continue sa route et en est à son quinzième numéro trimestriel. Cette fois-ci, nous vous offrons un Spécial Râmânaya et Sanskrit , valorisant différentes facettes de cette légende, et représentant sans doute l’une des meilleures anthologies en français de l’œuvre épique qui a façonné lame des Indiens, tout comme l’ Iliade et l’ Odyssée ont influencé la nôtre.
Saviez-vous que nous sommes le seul magazine entièrement dédié à l’Inde dans le monde francophone ?
Cependant, l’avenir de cette revue dépend étroitement du regard de la France sur l’Inde. Est-il besoin de rappeler que les Français ne sont que les onzièmes investisseurs en Inde ? Il faudrait faire comprendre aux hommes d’affaires que ce sous-continent est l’alternative naturelle et libérale à la Chine, vers laquelle ils ont pourtant misé tous leurs investissements.
© Photo : Yves Pons


Les politiques ne saisissent également pas l’immense importance géostratégique de l’Inde, véritable île démocratique et pro-occidentale au milieu d’une Asie en proie à la tentation d’hégémonie chinoise et au fondamentalisme islamique.
Toute l’équipe de La Nouvelle Revue de l’Inde vous souhaite une bonne lecture !
François Gautier
(Rédacteur en chef de La Nouvelle Revue de l’Inde, L’Harmattan)
Écrivain, journaliste et photographe,
François Gautier a été durant huit ans
le correspondant du Figaro en Inde et en Asie.
Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’Inde :
Un autre regard sur l’Inde (Le Tricorne, 1999)
Swami, PDG et moine hindou (J. P. Delville, 2003)
La caravane intérieure (Les Belles Lettres, 2005)
Des Français en Inde (France Loisirs, 2008)
P olitique
© Photo : Yves Pons
ASHOK TANWAR
L’ESPOIR D’UN AUTRE LEADER
par Natacha Gorwitz
et Morgane Leonardi
La classe politique indienne semble être en crise, quelque peu sclérosée par des acteurs présents depuis des décennies. Cependant, quelques nouveaux leaders émergent et c’est le cas d’Ashok Tanwar, d’origine modeste, qui a fait ses débuts politiques sur les bancs de l’université et qui connaît maintenant une fulgurante ascension.
À trente-cinq ans, Ashok Tanwar est une anomalie dans le paysage politique Indien. Fils de dalits, originaire d’une commune rurale de l’Haryana, il est l’une des rares figures montantes de sa génération à ne pas faire partie d’une dynastie politique.
En 1997, il entre comme simple étudiant en Master d’Histoire à la célèbre Jawarharlal Nehru University de Delhi et devient en quelques années l’un des leaders les plus influents du NSUI, le syndicat étudiant attaché au Parti du Congrès.
En 2005, à seulement vingt-neuf ans, une première, il est nommé président du Youth Congress, qu’il transforme en parti de masse. Quatre ans plus tard, après une bataille électorale acharnée, il remporte la circonscription de Sirsa dans l’Haryana. Aujourd’hui proche de Rahul Gandhi, il est le plus jeune secrétaire de l’All India Congress Committee, l’organe exécutif du Congrès.
Ashok Tanwar est un jeune leader de l’ombre ; et les journalistes connaissent mal cet homme qui agit plus qu’il ne parle. À l’heure où une série de scandales de corruption sans précédent salit l’image de la politique indienne, Tanwar conquiert une nouvelle génération de militants avide de changement, par sa discrétion, son ardeur au travail, sa droiture morale et son passé irréprochable. Un fait suffisamment marquant pour qu’on s’intéresse à ce leader d’un nouveau genre.
Rencontre avec
un jeune leader discret
Lors d’une soirée dans un bar branché de Hauz Khas village, le quartier « bobo » de New Delhi, nous rencontrons pour la première fois Shahnawaz. À vingt-quatre ans, Ray-Ban sur le nez et Coca à la main, le jeune homme ressemble à un étudiant ordinaire. En réalité, depuis 2009, il est secrétaire national de la NSUI, tout comme Ashok Tanwar quelques années auparavant.
Nous évoquons avec lui notre projet d’écrire une série de portraits de jeunes leaders indiens, en menant, entre autres, des enquêtes d’opinion auprès d’étudiants de JNU. Au nom d’Ashok Tanwar, son visage s’illumine : « Cet homme représente pour nous une lueur d’espoir. C’est lui qui m’a donné envie d’entrer en politique. » Quand Shahnawaz débarque à Delhi à la sortie du lycée pour trouver du travail, rien ne le prédestine à s’engager en politique. Le jeune homme vit très modestement et enchaîne les petits boulots. Son entrée à JNU et sa rencontre avec Tanwar au sein de la NSUI ont été déterminantes.
Aujourd’hui, il n’hésite pas à ériger son mentor en modèle, et ne tarit pas d’éloges à son égard. Fièrement, il nous propose d’organiser une rencontre. Deux jours plus tard, nous sommes dans l’autorickshaw qui nous emmène chez le député. Il aura suffi à Shah-nawaz d’un coup de téléphone à celui qu’il appelle son « senior » pour organiser la rencontre. « Un senior ne peut dire non à son junior », sourit-il avec malice.
Devant la maison du député, une dizaine d’hommes patientent. Venus pour la plupart de la circonscription d’Ashok Tanwar, ils ont fait le déplacement avec la certitude que le jeune leader leur prêtera une oreille attentive. « Ashok Ji » y met un point d’honneur. Guidés par Shahnawaz, très décontracté, nous traversons la cuisine avant d’entrer dans le salon.
Les lieux n’ont pas le faste et la délicatesse auxquels on pourrait s’attendre. L’intérieur est typique des maisonnées de la classe moyenne indienne traditionnelle. Sur les murs, au milieu des bibelots, deux peintures plutôt grossières : un portrait du dieu Krishna enfant, et un portait de son mariage, en 2005, avec Avantika Maken, petite-fille d’un ancien président de la République indienne.
Quand le député entre, c’est l’homme du peuple qui s’avance. Comme tous les jours, Tanwar porte la traditionnelle kurta blanche. Sa démarche est raide ; son salut, notamment quand il s’adresse aux femmes, réservé. En politique comme en privé, Tanwar n’est visiblement pas un révolutionnaire. Le député s’exprime avec une retenue rare pour une personnalité politique. Son débit est lent, sa voix presque inaudible. Ashok Tanwar n’est pas de ceux qui impressionnent à première vue par leur talent d’orateur.
« Si vous ne savez pas qu’il est député, difficile de le deviner… » commente Shahnawaz avec admiration à la sortie de l’entretien.
Du village à la capitale,
un parcours atypique
Ashok Tanwar naît en 1976 à Chimni, petit village du district de Jhajjar, dans l’Haryana. Ses parents sont dalits : ils font partie de la caste des intouchables, ces parias de la société indienne soumis aux tâches les plus dégradantes. Malgré l’abolition du système des castes après l’indépendance et la mise en place, en 1987, d’une politique de discrimination positive ambitieuse, les dalits demeurent l’une des couches les plus fragiles de la société : pauvre, peu éduquée, et davantage victime du chômage.
Ashok Tanwar, en bon Indien , parle de sa famille avec respect : « Mes parents sont des gens très humbles. Mon père était militaire. Quand j’étais plus jeune, et comme beaucoup de parents indiens, ils voulaient voir leur fils devenir médecin. Alors j’ai pensé à devenir médecin pour leur faire plaisir. »
Mais en grandissant, le jeune Ashok ressent le besoin de servir les autres. « J’étais en seconde, et je pensais : un jour, je deviendrai politicien. Je crois fermement que la politique est la profession qui permet d’aider le maximum de gens. » Tanwar conçoit la politique dans sa forme la plus élémentaire et la plus noble : un service à la Cité. Son rêve d’alors : devenir fonctionnaire. Il part donc étudier à Delhi afin de préparer les concours administratifs. Il rejoint les bancs de l’université de Delhi, avant d’intégrer JNU.
C’est dans cette université à la réputation controversée qu’il attrape véritablement le virus de la politique. « En entrant à JNU, mon objectif était simplement d’étudier. Mais il m’est rapidement devenu impossible d’ignorer la fièvre politique sur le campus. » A cette époque, la vie politique du campus était très animée et les élections syndicales constituaient l’événement majeur de l’année. JNU attire depuis sa création en 1969 les apprentis politiciens de tous bords. Sur les murs, on peut voir côte à côte affiches marxistes, caricatures anti-impérialistes et slogans nationalistes.
Les étudiants préfèrent généralement les extrêmes : ils sont nombreux à rejoindre les rangs de la

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