La passion du vide
266 pages
Français

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La passion du vide , livre ebook

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Description

Et si, par-delà les discours psychiatriques, la dépression n'était autre chose que la vérité métaphysique de notre temps ? Rumination du vide, impuissance et passion, la dépression creuse dans la conscience le vertige d'une désillusion sans recours. Face à cette dévastation, que peuvent nos thérapies traditionnelles ? Et que peut rencontrer le patient carencé si ce n'est le silence impuissant de l'analyste ? A partir de l'expérience tragique de sa propre pathologie l'auteur interroge les causes et dénonce les remèdes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2005
Nombre de lectures 165
EAN13 9782336260693
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Psycho - logiques Page de titre Page de Copyright Dedicace PRESENTATION CHAPITRE I - LA DEPRESSION : CRISE OU NAUFRAGE ? CHAPITRE II - DEPRESSION PERVERSION SUBVERSION CHAPITRE III - DE L’ANGOISSE CHAPITRE IV - L’HORREUR DU VIDE CHAPITRE V - SOLITUDE ET SINGULARITE CHAPITRE VI - DE LA MELANCOLIE CHAPITRE VII - LA LUMIERE ET LE CRATERE CHAPITRE VIII - DU DELIRE CHAPITRE IX - LA SURFACE ABSOLUE CHAPITRE X - DES CHIENS CHAPITRE XI - DU REVE CHAPITRE XII - DE L’ENTHOUSIASME CHAPITRE XIII - DU PHILOSOPHER CHAPITRE XV - DE L’ENERGIE OUVERTURE
Psycho - logiques
Collection dirigée par Alain Brun et Philippe Brenot

Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho - logiques.
Régis VIGUIER, Le paradoxe humain , 2004.
Sarah EBOA-LE CHANONY, La psychologie de l’Individuation. L’Individu, la Personne et la Crise des 28 Ans, 2004.
Monique ESSER (dir.), La programmation neuro-linguistique en débat, 2004.
Georges KLEFTARAS, La dépression : approche cognitive et comportementale, 2004.
De CHAUVELIN Christine, Devenir des processus pubertaires, 2004.
BALKEN Joséphine, Mécanismes de l’hypnose clinique, 2004.
BALKEN Joséphine, Hypnose et psychothérapie, 2003.
MALAWIE Christian, La carte postale, une oeuvre. Ethnographie d’une collection, 2003.
WINTREBERT Henry, La relaxation de l’enfant , 2003.
ROBINEAU Christine, L’anorexie un entre deux corps, 2003.
TOUTENU Denis et SETTELEN, L’affaire Romand Le narcissisme criminel, 2003.
LEQUESNE Joël, Voix et psyché, 2003.
LESNIEWSKA Henryka Katia, Alzheimer , 2003.
ROSENBAUM Alexis, Regards imaginaires , 2003.
PIATION-HALLÉ Véronique, Père-Noël : destin de l’objet de croyance, 2003.
HUCHON Jean, L’être vivant, 2003.
ZITTOUN Catherine, Temps du sida Une approche phénoménologique, 2002.
LANDRY Michel, L’état dangereux, 2002.
MERAI Magdolna, Grands Parents Charmeurs d’enfants, 2002.
LUONG Can-Liem, Psychothérapie bouddhique, 2002.
RAOULT Patrick-Ange, Passage à l’acte. Entre perversion et psychopathie, 2002.
CASTEL Anne, Destruction inachevée, 2002.
La passion du vide
Dépression - Psychothérapie - Philosophie

Guy Amédé Karl
© L’Harmattan, 2004
9782747576659
EAN : 9782747576659
A Nicole, avec amour.
A mes fils et belles-filles, pour leurs soutien et intérêt constants.
A Claude, pour sa lecture attentive.
Puisse le lecteur trouver ici une nouvelle force pour affronter cette épreuve insidieusement paralysante de la dépression contemporaine.
PRESENTATION
Ce livre est d’abord le récit d’une aventure absolument personnelle, dont je donnerai l’essentiel en cours de route. Au-delà d’une crise et de sa résolution, il témoignera d’une rencontre avec l’esprit du temps, dont la dépression semble être le symptôme par excellence. Dans la société dépressive, il n’est pas très original de voir se développer un type de comportement, une attitude, une manière de sentir, de penser et d’agir, assez généralement répandus, de tonalité franchement pessimiste et découragée, qui cohabitent parfaitement avec la passion de la réussite sociale, le dynamisme le plus exacerbé et l’esprit de compétition. Peut-être même s’agit-il de l’avers et de l’envers de la même philosophie de l’existence : la passion du vide.
Je voudrais montrer comment je me suis lassé de ce carcan et comment je m’en suis délivré pour explorer de nouvelles possibilités de vie. Et par là même engager une réflexion de fond sur notre temps, ses impasses et ses espoirs, pour déboucher si possible sur une nouvelle sagesse dont les termes principaux seront exposés en fin de volume.
Il s’agit donc d’une triple démarche, existentielle et personnelle d’abord, et, à travers elle, d’une réflexion sur les possibilités thérapeutiques, face à la dépression individuelle et collective, et d’une enquête philosophique enfin, qui, par-delà les données de la psychanalyse, pourrait déboucher sur un nouveau style de vie. Dans mon cas il n’était pas possible de séparer ces divers points de vue complémentaires. Je ne vois aucun intérêt à exposer un cas purement personnel, et limité, sur le mode biographique ou narratif. Mais d’un autre côté je pense que la véritable philosophie plonge ses racines dans l’expérience intime, au demeurant peu communicable, d’un sujet philosophant qui fait siens les problèmes de son temps, dans lesquels il est forcément plongé comme tout un chacun, mais les ruminant et les revivant à sa manière propre, avec ce regard particulièrement aiguisé et désillusionné que donne l’exercice de la philosophie. De plus, ayant suivi de longs traitements psychiques, avec des résultats divers, je puis tenir aussi, et en même temps, la position de patient face aux différentes méthodes psychothérapiques, tout en les soumettant, elles aussi, à l’inspection philosophique. Mon livre est le témoignage d’un sujet parlant, d’un patient en mal de guérison, et d’un philosophe, non de trois personnages distincts, mais du même homme qui souffre, qui pense, qui parle et qui écrit.
Le livre peut se lire, bien sûr, de bout en bout, comme un roman ou un traité scientifique. Mais il est en fait organisé en étoile, mieux encore, en rosace, chaque chapitre offrant des perspectives nouvelles autour de la même et unique intuition fondamentale, exposée au cœur du livre sous le titre : « La surface absolue ». Le vide et sa funeste passion trouveront peut-être dans cet essai leur paradoxale représentation sous la forme d’une béance qui troue le monde comme une vrille, et qui le régénère indéfiniment dans l’immanence du devenir.
Les questions que je me posais étaient essentiellement les suivantes.
Au premier chef, qu’est-ce qui m’arrivait à moi, et que m’était-il arrivé, pour sombrer soudain dans ce cauchemar ouaté et climatisé, cet enfer douceâtre, ce corridor de la mort qu’on appelle dépression, maladie sans visage, multiforme, mal repérable, mal soignable et qui jette sur vous la suspicion sociale, voire la malédiction ? Et puis, est-ce bien une maladie, ou simplement une forme parmi d’autres de symptôme, comme dans les bonnes vieilles névroses d’antan ? Mais force était de reconnaître que cette affection était étrangement répandue autour de moi. Je pensais jusque-là que cela ne m’arriverait jamais, que cela ne pouvait pas m’arriver, que j’avais assez de ressources et d’intelligence pour éviter une telle déchéance.
Maladie ou symptôme ? Maladie réelle, avec un fondement physiologique, comme d’autres affections invalidantes, -ou pseudo - maladie, crise de croissance, crise existentielle et subjective dont les symptômes seraient simplement les témoins indirects, les signes extérieurs, comme l’herpès, la constipation chronique ou certaines tumeurs bénignes. Suivant le discours ambiant, je penchais pour l’interprétation psychologique, et me méfiais fort des antidépresseurs et autres psychotropes. Mais je voyais aussi que beaucoup de personnes qui souffraient autour de moi ne pouvaient s’en passer et ne guérissaient pas dans le cadre d’une psychothérapie de parole.
Et puis il y avait ce développement vertigineux, endémique de la dépression dans les pays occidentaux. Partout on annonçait qu’elle serait la maladie du vingt et unième siècle. Le nombre de malades ne cessait d’augmenter, et avec lui la consommation proprement effarante des médicaments, surtout en France. Quel rapport avec l’état de la culture et de la société ? Sommes-nous dans une société essentiellement malade, qui condamne un dixième au moins de ses membres à des épisodes douloureux et incompréhensibles de souffrance et d’inaction ? Le travail n’a-t-il plus fonction de régulateur du principe de réalité ? Dans quel vide effrayant basculent donc toutes ces personnes soudain privées de repères, d’énergie, de goût à vivre, d’identité stable ?
Mais alors, que valent nos psychothérapies ? Aimables foutaises qui ne soignent ni ne guérissent, mais font de sublimes machines à fric, versions profanes des innombrables sectes qui fleurissent à satiété ? Et puis soigner quoi ? Le corps ou l’esprit ? Pourquoi des médicaments peuvent-ils donner des résultats, parfois impressionnants, parfois négligeables ? L’histoire du malade est-elle prise en compte ? Suffit-il de prescrire des pilules, et d’attendre ? Et surtout, que peut la psychanalyse, elle qui se veut la thérapie princeps, la reine des thérapies, face à un épisode de dépression majeure ? Psychanalyse ou psychiatrie ? Quels soins, et pour quelle guérison, si toutefois on peut espérer une guérison?
Au centre de cet abîme, le vide. Imp

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