La Société Collaborative
220 pages
Français

La Société Collaborative , livre ebook

-

220 pages
Français

Description

Les technologies digitales transforment le caractère réciproque de nos rapports sociaux. De réciprocitaires nos sociétés deviennent collaboratives. A la différence de la réciprocité, la collaborativité ne crée pas de dépendance entre nos divers rapports sociaux. En situation de réciprocité, les pratiques sociales se rencontrent, se confrontent, se concurrencent au prisme des différentes médiations de leurs échanges(l'argent, la machine, l'outil). Le régime collaboratif opère à l'inverse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2007
Nombre de lectures 48
EAN13 9782296175341
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA SOCIETE COLLABORATIVE

Technologies digitales et lien social

© L'HARMATTA,2007
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN: 978-2-296-03487-7
EAN: 9782296034877

CHRISTIANPAPILLOUD

LASOCIETE COLLABORATIVE
Technologies digitales et lien social

L'Harmattan

LogiquesSociales
Collection dirigée par BrunoPéquignot

En réunissantdes chercheurs, des praticiens etdes essayistes, même si la
dominante resteuniversitaire, la collectionLogiquesSocialesentend favoriser les
liens entre la recherche non finalisée etl'action sociale.
En laissant toute libertéthéoriqueauxauteurs, ellecherche à promouvoir les
recherchesqui partentd'unterrain, d'une enquête oud'une expériencequi
augmententla connaissance empirique des phénomènessociauxouqui proposent
une innovation méthodologique ou théorique,voireune réévaluation de méthodes ou
de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

V.PERRET,O.GIRAUD,M.HELBING,M.BATTAGLINI,Lescantons
suisses faceauchômage.Fédéralisme et politiquesde l’emploi,2007.
VirginieDIAZ,Commerce équitable,justice etdéveloppement,2007.
GéraldineBOUCHARD,Vivreaveclaprison,2007.
MyriamHASHIMIALAOUI,Lescheminsde l’exil:lesAlgériens exilés en
France etauCanada depuis lesannées 1990,2007.
IsabelGEORGES,Les opératricesdu téléphone enFrance et enAllemagne,
2007.
EmmanuelPLOT,Quelle organisation pour lamaîtrisedes risques
industriels majeurs ?,2007.
PascalLARDELLIERet MichelMELOT(dir.),Demain,le livre,2007.
EmmanuelPLOT,Quelle organisation pour lamaîtrisedes risques
industriels majeurs ?,2007.
MartineBUFFIER-MOREL,L’emploidu tempsau féminin,2007.
Lihua ZHENG,XiaominYANG(textes réunis par),France-Chine–
Migrationsde pensées etde technologies,2006.
EmmanuelAMOUGOU,Les grands ensembles.Un patrimoine paradoxal,
2006.
GabrieleBUNZEL KHALIL,Identité enconflit et transaction,2006.
VirginieDIAZ PEDREGAL,Commerce équitable et organisationsde
producteurs,2006.
Lorena PARINI,Thanh-HuyenBALLMER-CAOet SylvieDURRER(eds.),
Régulation sociale et genre,2006.
AngelE.CARRETERO PASÍN,Pouvoir et imaginaires sociaux,2006.
YANGXiaomin,Lafonction socialedes restaurants enChine,2006.
GérardDESHAYS,Un illettrisme républicain,2006.
AlainCHENEVEZ,De l’industrieàl’utopie:lasalined’Arc-et-Senans,
2006.
YolandeBENNAROSH,Recevoir leschômeursàl’APE,2006.
NicoleRAOULT,Changements et expériences,expériencedes
changements,2006.

Avant-propos

Introduction

Chapitre I.Permalien

ChapitreII.Durkheim-Test

ChapitreIII.L’univers médial

ChapitreIV.PeterPan

ChapitreV.Désirs de contrôle

ChapitreVI.Lacollaborativité

Conclusion

Bibliographie

SOMMAIRE

9

11

35

63

87

109

133

157

177

185

AVANT-PROPOS

Parler dulien socialaujourd’hui mène souvent à un constatde crise, oùl’on
faitle pointdes déchirures etdes fractures,vocabulaire métaphorique
suspendu àl’idée implicite que l’on peutouque l’on doiten réparer les
dysfonctionnements, en recoudre les fragments.Lasociété collaborative
repose sur l’exploitation radicale de cette idée.Issue des rencontres entre
lien social et technologies digitales, lasociété collaborative est un projet
mûri depuis longtemps, dontles signes que nous observonsaujourd’hui nous
interrogentd’autantplus qu’ils noustouchentdésormais individuellementet
quotidiennement.
Le discours sociologique sur lasociété collaborative que nous proposons
ne prétend pasà unethéorie sociale de la technique oudes médiassausens
convenude ces expressions (histoire, rôle etinfluence sociale des médiass),
même si nousypuiserons.Nous ne proposons pas non plusune sociologie
de lacommunication, même si là aussi, nous ne ferons pas économie des
travauxproduits dans ce domaine.Il s’agitnon pas d’amener lasociologie
vers lestechnologies digitales, mais de faire ladémarche inverse etde
conduire lestechnologies digitalesàlasociologie.Noustâchons d’observer
commentcestechnologies remettentnotre société contemporaine en
question dans ses fondations, commentil s’en dégageun mode d’organisation
sociale construitsurun principe de lien inédit.Notrethèse en découle :les
technologies digitales nous fontpasser d’un espace réciprocitaireà un espace
collaboratif des pratiques sociales, dontlacaractéristiquetypique estde ne
pas être relationnel.
Il ne fautpas mal comprendre l’usage de cet attributqui peutsonner
bizarrement.Nous n’entendons pas qu’il n’y aitpas de relationsausens
commun du terme, que lasociété collaborative seraitcelle de l’absence de
rapports entre les gens, durègne de l’anonymat, de l’indifférence, de la
coupureavec l’environnementdes hommes, des choses oudes machines.
Simplement,une fois mises en collaborativité, ces relations se détachentplus
oumoins des contextes de la vie pratique qui leur donnaient une identité
sociale.Lasociologie estpleine de ce relationnel ou, pour mieuxdire, de ce
relationnisme, de cette rationalisation de larelation oùle milieusocial influe
sur le parcours devieàlasatisfaction ou augrand dam desacteurs.
D’ailleurs, elle luiaura trouvé de nombreuxsynonymes, lasolidarité, la
réciprocité, lamutualité, le partage, le consensus, le collectif,
etc.Lacollaborativité n’en estpasunetraduction de plus, maisunautre principe
d’éco

9

nomie de l’énergie sociale,un schéma d’organisation de lavie pratique qui,
sans réclamerune interdépendance plus oumoins forte des déterminants
sociaux, composeavec euxetles mène devantles machines etleurs réseaux.
Lasociété collaborative ne confirme pas seulementle lieucommun de la
pluralité de lavie sociale, de larichesse de ses manifestations, de ses doubles
sens etde ses paradoxes.Elle en exprime surtout une pluralisation possible,
phénomène plus rare.Risquonsuneanalogie :si lacréationin vitro
prédisposeàune forme inédite de famille qui n’auraitpas existé sans la
biotechnologie, lacollaborativité jette les bases d’un principe inéditde
relation impossible sans lestechnologies digitales, dontnous mesurons
souventàtâtons l’impactsur nous-mêmes etnotre quotidien.

***

Nous remercions ceuxqui ontsoutenucetravail, en particulier les
collaborateurs du WP-11 duréseauChallengemis en place dans le cadre du
6èmePCRDde laCommunautéEuropéenne.Nous pensonsauxmembres de
l’InstitutdesSciencesÉconomiques etSocialesde l’Université deLüneburg,
en particulierGünterBurkartet Kornelia Hahn pour nos discussions sur la
technologisation de la vie quotidienne, l’hybridation etlacontrôlématique.
Merci également àDanielaCerqui (Reading/Lausanne),AlainKaufmann
(Lausanne),MichalisLianos (Portsmouth/Rouen),IngridOtt(Lüneburg),
CécileRol (Bielefeld) pour leur discussion etleurs critiques.Cetravaila
bénéficié d’un financementduFondsationalde la RechercheScientifique
suisse.

10

INTRODUCTION

Le déterminisme technologiquea un long passé.Les savantsaffiliés
envisageaientl’histoire destechnologies comme si elles évoluaientselon leurs
propres lois, ne répondantqu’àleurs propres buts.Les effets
destechnologies dépendaientexclusivementdes propriétéstechniques d’objets
potentiellementincontrôlables etdangereuxpour lasociété (Becker, 1992:26et
ssq.).Aucours desannées 1980, l’analyse sociologique des innovations
1
technologiques rompt avec ce cadre interprétatif .Dans le mêmetemps, elle
se distancie des discours sur laliberté etle bien-être supposés que la
technologie favoriserait(Fohler,2002: 18 etsq.).Cette double position
critique se litdans l’émergence d’une orientation historienne et analytique des
approches sociologiques de la technologie, parallèleauxrecherches
empiriques plustraditionnelles sur l’adaptation individuelleàla technologie etsur
sonacceptation publique.Lestechnologies digitales, en particulier les
technologies de communication favorisées par l’essor destechnologies de
l’information, occupent aujourd’hui l’avant-plan des débats.L’impression de
«toujours-nouveau» qu’elles dégagentmasque le projetsocial global plus
ancien dontelles émergentetdonthéritentles débats sur l’Internetetle
multim

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