La vie des pygmées Batwa au Rwanda
296 pages
Français

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La vie des pygmées Batwa au Rwanda , livre ebook

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Français

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Description

Cet ouvrage met en lumière les dures conditions de vie des pygmées Batwa au Rwanda, minorité de 36 000 âmes. Marginalisés au niveau social, paupérisés au niveau économique, discriminés aux niveaux politique, administratif et judiciaire, et même rejetés par les ecclésiastiques, il est de plus en plus dur pour eux de vivre selon leur culture et leurs coutumes. L'auteur tire la sonnette d'alarme concernant leur situation pour que, plus tard, personne ne dise qu'il n'a pas su.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 50
EAN13 9782336387727
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.

Dernières parutions

Irène ASSIBA d’ALMEIDA et Sonia LEE, Essais et documentaires des Africaines francophones. Un autre regard sur l’Afrique , 2015.
Jean-Pierre EYANGA EKUMELOKO, Enfin éclos d’un vase clos , 2015.
Jules ERNOUX, La Précarité quotidienne en Afrique de l’Ouest. Culture et développement , 2015.
Éric BOUVERESSE, Celui qui voulait être roi. L’Afrique, terre des esprits , 2015.
Joseph Marie NOMO, L’envers de l’argent, 2015.
Françoise UGOCHUKWU, Bribes d’une vie nigériane. Mémoires d’une transformation identitaire , 2015.
Athanase RWAMO, La rue, refuge et calvaire , 2015.
Judicaël-Ulrich BOUKANGA SERPENDE, Et si brillait le soleil… , 2015.
Abdoulaye MAMANI, À l’ombre du manguier en pleurs, suivi de Une faim sans fin , 2014.
Baba HAMA, Les amants de Lerbou , 2014.
Parfait DE THOM ILBOUDO, L’Amante religieuse , 2014.
Mamady KOULIBALY, Le miraculé des bords du fleuve Mano : Souga , 2014.
Jean-Célestin EDJANGUÉ, La République des sans-souci , 2014.
Casimir Alain NDHONG MBA, Au dire de mes aïeux. Une facette du passé des Fang du Gabon, 2014.
Darouiche CHAM et Jean EYOUM, Mon continent À Fric, Un essai à deux voix sur l'attractivité du continent Africain et de sa jeunesse , 2014.
Marie-Françoise MOULADY-IBOVI, Étonnant ! Kokamwa ! , 2014.
Réjean CÔTÉ, Un sorcier africain à Saint-Pie-de-Guire , 2014.
Mamadou DIOP, Rahma, l’école d’une vie , 2014.
Simon DIASOLUA, Entre ciel et terre, Les confidences d’un pilote de ligne congolais , 2014.
Kasoum HAMANI, Niamey cour commune , 2014. Roger
KAFFO FOKOU, Les cendres du temps , 2014.
Pierre FREHA, Chez les Sénégaulois , 2014.
Patrick BRETON, Cotonou, chien et loup , 2014.
Titre
Jérémie MUSILIKARE





La vie des pygmées
Batwa au Rwanda



Préface de Michael Singleton
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73783-6
DEDICACE
Pygmées Batwa du Rwanda, vous vous battez vaillamment pour survivre, pour garder la tête hors de l’eau, et ceci dans un pays, dans une région, dans un continent, dans un monde, qui ne vous comprennent pas et qui ne compatissent pas à votre sort, votre destin. Pour votre débrouillardise, votre courage, vos activités, vos occupations, vos initiatives, nous vous dédions cet ouvrage.
PREFACE
Né avant la guerre (la seconde non pas la première !), je date d’une époque où il n’était pas encore politiquement incorrect d’aller voir des films de Tarzan. J’ai donc en tête des clichés portant sur des porteurs noirs, des grands dadais de pagnes vêtus et qui abandonnaient leurs charges dans la jungle à la moindre alerte là où des sympathiques Pygmées aidaient les explorateurs à traverser des torrents tumultueux sur leurs ponts de lianes. Il est vrai qu’à la même époque Tom Pouce (celui de la légende, mais aussi celui exhibé mondialement par l’imprésario Barnum) était encore dans tous les mémoires au même titre inconscient que les femmes barbues ou jumeaux siamois qu’on payait un penny pour voir dans les foires. Il est vrai aussi que de mon vivant les « petits hommes de la forêt » ont été embrigadés pour des combats qui étaient tout aussi peu les leurs que les tranchées de l’Yser pour les tirailleurs sénégalais. A s’Heerenberg, en Hollande, lors de mon noviciat en 1956 chez les Pères Blancs, j’ai encore entendu le Père Schebesta, un des derniers disciples du fameux Pater Wilhem Schmidt (auteur de 12 volumes sur l’origine de l’idée de Dieu), invoquer les Pygmées qu’il avait étudiés de près pour prouver que l’homme, n’en déplaise aux athées et aux libertins, était par nature aussi monothéiste que monogame. Moins suspect fut le recours par Mary Douglas 1 aux travaux de Turnbull chez les Bambuti du Congo pour illustrer le cas, psycho-sociologiquement limite, des cultures tout à fait viables (dont la communauté hippy et non seulement la bande pygmée) malgré leurs idéologies floues et leurs institutions flottantes. En effet, quand on a une cause à promouvoir à tout prix, il n’est jamais facile de respecter la complexité contradictoire des phénomènes. Sartre, pour ne citer qu’un exemple notoire, qui savait ce qui se passait dans la Russie communiste de Staline, devait savoir aussi que les Damnés de la Terre s’étaient parfois condamnés eux-mêmes. Pourtant il n’avait de cesse de faire du capitaliste une crapule et d’opposer le mauvais Blanc au bon Noir.
C’est dire que le livre de Jérémie Musilikare tombe à point nommé - le point où, si elles veulent rester crédibles, nos élucubrations et nos émotions doivent épouser les épaisseurs empiriques. A l’instar d’un autre ami et collègue africain, Nke Ndih 2 , l’auteur ne parle pas des Pygmées rêvés ou rationalisés, mais des seuls Batwa qu’il a rencontrés en profondeur et suivis de près dans son Rwanda natal. S’il fallait un mot pour qualifier aussi bien le fond que la forme de son travail, ce serait celui de « réaliste ». Et le retour à la réalité peut être parfois brutal. Comme aimait le répéter feu mon maître, Sir Edward Evans-Pritchard, dont j’ai eu le privilège d’être l’assistant à la fin des années 1960 à Oxford, il suffit d’une épingle, d’un cas concret, pour dégonfler nos illusions d’optique, qu’elles soient béatement optimistes ou méchamment pessimistes. Jérémie fait partie de cette génération d’acteurs et d’activistes africains qui n’ont pas peur de dire les choses tout simplement telles qu’elles sont et telles qu’elles pourraient, voire devraient être. Leur Afrique n’a été et n’est ni mieux ni pire que d’autres parties du monde. Nous, les Européens, nous avons eu, en plus de nos Hitler et Staline, un Jaurès, un Churchill et un de Gaulle, Eux, les Africains non seulement des Idi Amin, Bokassa et autres Nguema, mais surtout un Mandela, un Nyerere ou un Senghor. Tous deux nous avons eu nos moments de gloire, mais aussi des passages moins glorieux - en Europe, des sorcières brûlées, des paysans spoliés et des prolétaires exploités, des marginaux comme les Juifs et les Gitans, massacrés ; en Afrique, des enfants traités de sorciers, des veuves déshéritées, des peuples refoulés par des envahisseurs aristocratiques, et des Pygmées méprisés et maltraités.
Ce qui est « bien », est que ce sont désormais des indigènes concernés et non seulement des expatriés suspects 3 qui reconnaissent que personne ne peut jeter la première pierre, comme l’avait dit un Christ redevenu pour beaucoup le prophète provocateur de Nazareth, ou, avec Camus, que nous sommes tous coupables. Ce qui est mieux encore, est que Musilikare ne se contente pas de faire le constat désabusé du triste sort de paria que ses compatriotes réservent à cette partie périphérique de la population qu’ils continuent à réduire et à reproduire en parasites, il milite concrètement pour son abolition en proposant des voies de sortie pragmatiques.
Puisque cet ouvrage prolonge une thèse de doctorat réalisée à l’Université Catholique de Louvain, mais dans un département autre que le mien, décence déontologique oblige, j’hésite à récupérer mon ami Jérémie pour cette anthropologie impliquée et à la limite indignée qui est à la base intentionnelle du laboratoire que j’ai créé dans la Faculté qui fut la mienne. Il n’empêche que le caractère d’emblée engagé et d’office interpellant de ce livre le situe à juste titre par-delà cette dichotomie aussi délétère qu’ethnocentrique qui oppose dans notre monde académique la théorie à la pratique. Par ce fait même, il vient à bout d’un autre cliché tenace : celui de la fuite hors du continent des cerveaux africains qui s’incrustent égoïstement chez nous. Britannique d’origine, à la limite, je fais figure et fonction en Belgique d’un réfugié économique ! Mais là où j’aurais pu rentrer chez moi sans trop de problème, pas mal de mes anciens étudiants africains, pour une raison ou une autre, n’ont pas pu retourner au pays. Néanmoins je n’en connais aucun qui n’ait pas continué à œuvrer corps et âme pour les siens. Une fois n’est pas coutume, dans la personne, les propos et les propositions de Jérémie Musilikare, nous pouvons mettre un nom sur un de ces Africains qui, chez eux ou chez nous, militent pour que le monde, le leur et le nôtre, soit un peu moins immonde.

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