Le médecin, un psy qui s ignore
268 pages
Français

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Le médecin, un psy qui s'ignore , livre ebook

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Description

La médecine de famille garde toutes ses raisons d'être : l'environnement familial est un élément structurant de la santé. L'histoire personnelle et familiale du sujet est souvent déterminante dans sa prise en charge. Les acquisitions conjuguées de la psychanalyse et des neurosciences instruisent le rôle et fondent la légitimité de la médecine de famille en tant que discipline originale. Elles apportent un éclairage édifiant sur la genèse des maladies et les possibilités d'amélioration qui en découlent. Un ouvrage très didactique argumenté à partir de nombreuses histoires cliniques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2005
Nombre de lectures 159
EAN13 9782336267425
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal

L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.
Déjà parus
MOREAU DE BELLAING Louis, Don et échange , Légitimation III, 2005.
ELFAKIR Véronique, Désir nomade , Littérature de voyage : regard psychanalytique, 2005.
DELTEIL Pierre, Des justices à la justice , 2005.
HENRY Anne, L’écriture de Primo Levi , 2005.
BERGER Frédérique F., Symptôme et structure dans la pratique de la clinique. De la particularité du symptôme de l’enfant à l’universel de la structure du sujet , 2005.
LELONG Stéphane, Un psychanalyste dans le secteur psychiatrique, 2005.
J. ROUSSEAU-DUJARDIN, Pluriel intérieur. Variations sur le roman familial, 2005.
VEROUGSTRAETE Anne, Lou Andreas - Salomé et Sigmund Freud . Une histoire d’amour, 2005.
HERVOUËT Véronique, L’enjeu symbolique Islam, christianisme, modernité, 2004.
BENOIT Pierre, Le corps et la peine des Hommes , 2004.
LEFEVRE Alain, Le spectateur appliqué, 2004.
STRAUSS-RAFFY, Le saisissement de l’ écriture , 2004.
DINTRICH Carmen, Autopsie d’un fantôme, 2004.
DUBOIS Thierry, Addiction, ce monde oublié, 2004.
TOUSSAINT Didier, Renault ou l’inconscient d’une entreprise , 2004. LEFEVRE Alain, De la paternité et des psychoses , Tome 2 — Du psychotique , 2004.
Le médecin, un psy qui s'ignore
Médecine de famille et psychanalyse

Louis Velluet
www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747596008
EAN : 9782747596008
Sommaire
Psychanalyse et Civilisations Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION - L’ÉTAT DES LIEUX PREMIÈRE PARTIE - PRÉLIMINAIRES
1. PSYCHANALYSE ET MÉDECINE 2. LE MÉDECIN DE FAMILLE
DEUXIEME PARTIE - LE SALE BOULOT
1. LA CLINIQUE DU QUOTIDIEN 2. LES MALADIES FONCTIONNELLES 3. LES MALADIES PSYCHOSOMATIQUES 4. LES TROUBLES PSYCHIQUES
TROISIÈME PARTIE - LA VIE
1. DÉSIR D’ENFANT, REFUS D’ENFANT 2. LE SOIN ET LE SOUCI
QUATRIÈME PARTIE - LES CONCEPTS
1. LE DÉCOR ET LES PERSONNAGES 2. LA DEMANDE 3. LA DISTANCE ET SES VARIATIONS 4. LE TRANSFERT 5. LE SYMPTÔME
CINQUIÈME PARTIE - PROPOSITIONS THEORIQUES
1. RÉ-ASSURANCE ET RASSURANCE 2. LES TROIS ESPACES DE LA RELATION THÉRAPEUTIQUE
ÉPILOGUE
Ce travail est dédié à la mémoire du Docteur Anne-Marie REYNOLDS qui fut la première avec Jean de BUTLER à répondre à l’appel du Professeur Pierre CORNILLOT pour entreprendre à l’UFR expérimentale de Bobigny, la réhabilitation de la médecine de famille.
Rien n’aurait pu se faire sans le concours de tous les généralistes qui, depuis 1979, ont contribué par leur réflexion, leurs textes et leurs interventions au succès des 52 Séminaires nationaux de l’Atelier Français de Médecine Générale. Aucun d’eux n’est oublié. Ce travail leur est également dédié, qu’ils soient encore avec nous ou qu’ils aient suivi depuis d’autres chemins.
Cet ouvrage doit beaucoup à Bernard GEIDEL, pour l’intérêt qu’il y a montré depuis l’origine. pour la pertinence de ses propositions d’aménagement, de présentation et de lisibilité du texte. Qu’il soit remercié pour avoir permis à 25 années de recherche dans un champ encore peu défriché, d’être porté à la connaissance du plus grand nombre.
INTRODUCTION
L’ÉTAT DES LIEUX
La révolution qui s’est produite en médecine au cours de la deuxième moitié du XX e siècle ne doit pas nous laisser nous bercer de trop d’illusions.

Derrière les néons savamment agencés et les proclamations médiatisées qui éclairent les progrès de la biochimie, de la génétique ou de l’électronique, derrière tout ce que les sciences fondamentales et la technologie ont apporté au domaine médical, se dissimule toujours le même personnage. Un homme, tout simplement, qui se pare du titre de médecin, avec ses connaissances et sa sincérité, mais aussi ses propres convictions, et parfois, hélas, ses limitations invisibles, ses errances intellectuelles, ses jugements faussés par des malfaçons psycho-affectives.

La principale ambition des réflexions que nous voulons développer ici, outre l’apport de quelques constructions théoriques, est de rappeler que la seule médecine qui vaille est, aujourd’hui comme hier, pratiquée par un humain qui tente de soulager d’autres humains, sans pour autant se croire obligé de revêtir la robe du mage ou l’uniforme du technicien infaillible.

Notre médecine, qui se veut éclairée, semble pourtant vivre dans l’illusion qu’il sera possible, à terme, d’aboutir à une complète objectivation de tous les processus régissant la matière vivante et d’exercer ainsi un contrôle absolu sur la physiologie de l’espèce. L’hypothèse implicite qui la conforte dans cette illusion est qu’il existe une nature humaine idéale dont la structure serait par définition invariable. C’est faire bon marché du perpétuel renouvellement des formes de vie depuis l’origine et, pour ce qui concerne les humains, du caractère aléatoire des remaniements génétiques. C’est également refuser de reconnaître le caractère inéluctable de la mort, même s’il est à la fois logique et nécessaire de travailler à faire reculer ses limites.

Certains représentants de la science médicale pensent sincèrement que l’influence de la pratique médicale sur le maintien de la vie était à peu près négligeable avant la révolution du XXe siècle. Il ne s’agit plus là d’illusion mais d’une étonnante surestimation de nos pouvoirs et de la scotomisation d’une donnée fondamentale : l’extraordinaire capacité d’adaptation et de réparation de l’être vivant. La survie de l’espèce est ainsi liée non seulement à des moyens empiriques dont nous sous-estimons peut-être l’efficacité, mais également au rôle thérapeutique des relations interhumaines. La qualité du lien interpersonnel a toujours été primordiale et demeure, bien que négligée de nos jours, un facteur déterminant de toute évolution favorable de la santé.

Si cette réalité suscite des réticences, c’est assurément parce que l’éducation médicale ne permet pas toujours d’accéder à ce degré de maturité. Le dédain, et parfois le mépris, naissent de l’ignorance mais également de l’incapacité à tenir une position humaine autant que technique. Une étudiante en médecine interrogée récemment sur ce qu’elle souhaitait devenir pouvait répondre avec beaucoup de naïveté qu’elle ne voulait pas pratiquer la médecine générale, « parce qu’elle n’avait pas envie de s’occuper des gens ». Il est aisé de deviner comment la fonction médicale avait pu lui être présentée. Il est effectivement plus facile de minimiser l’importance de la médecine de famille que d’entreprendre le travail sur soi qui remettrait en perspective les différentes connaissances scientifiques et humaines indispensables aux soignants.

Sans doute faut-il pour mener à bien ce travail posséder les capacités requises. La principale, pour ne pas dire l’unique, étant celle qui permet de déceler cette formidable et élémentaire puissance, facteur de vie et parfois de mort, que la psychanalyse étudie et tente chaque jour d’apprivoiser : l’inconscient humain. Il n’est pas dans nos intentions de soutenir que tous ceux qui exercent la médecine générale et qui évoluent donc dans le milieu de vie habituel des patients, possèdent ces capacités. Par contre, tout médecin doit savoir que, pénétrant dans cet espace, il sera nécessairement plongé dans un bain d’inconscient et qu’il éprouvera de grandes difficultés à mettre entre lui et ses patients un écran protecteur comme il est généralement recommandé de le faire dans les pratiques spécialisées, notamment hospitalières. Il n’aura comme alternative que l’adaptation ou l

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