LE SUJET POST-MODERNE
239 pages
Français

LE SUJET POST-MODERNE , livre ebook

-

239 pages
Français

Description

La clinique quotidienne souligne l’émergences de nouvelles formes pathologiques, de nouvelles maladies de l’âme avec une prédominance de troubles touchant à l’expression, sociale (polytoxicomanies, passage à l’acte, actes suicidant, violences et délinquances…). Cette clinique est celle d’organisations limites de la personnalité ou états-limites en rapport étroit avec les mutations actuelles du fonctionnement social. Cet ouvrage se veut une exploration psychopathologique de ces troubles psychiques du sujet post-moderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2002
Nombre de lectures 280
EAN13 9782296295995
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE SUJET POST -MODERNE
Psychopathologie des États-LimitesCollection Études psychanalytiques
La collection Études Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et
non de plus, en invitant tous ceux que la praxis (théorie et pratique)
pousse à écrire, ce, "hors chapelle", hors "école", dans la psychanalyse.
Dernières parutions
Roseline HURION, Les crépuscules de l'angoisse, 2000.
Gabrielle RUBIN, Les mères trop bonnes, 2000.
Françoise MEYER (dir.), Quand la voix prend corps, 2000.
Gérard BOUKOBZA, Face au traumatisme, Approche psychanalytique:
études et témoignages, 2000.
Karinne GUENICHE, L'énigme de la greffe. Le je, de l'hôte à l'autre,
2000.
Jean BUISSON, Le test de Bender: une épreuve projective, 2001.
Monique TOTAH, Freud et la guérison, 2001.
Radu CLIT, Cadre totalitaire etfonctionnement narcissique, 2001.
Katia VARENNE, Le fantasme defin du monde, 2002.
Michèle Van LYSEBETH-LEDENT, Du réel au rêve, 2002.
Patrick Ange RAOULT, Le sexuel et les sexualités, 2002.
Christian FIERENS, Lecture de l'étourdit, 2002Sous la direction de P.A RAOULT
LE SUJET POST-MODERNE
,
Psychopathologie des Etats-Limites
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
Hargita u. 3 Via Bava, 375-7, me de l'École-Polyteclmique
75005 Paris 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE HONGRIE ITALlE@L'Harmattan,2002
ISBN: 2-7475-2881-2DU MEME AUTEUR
DIRECTIONS D'OUVRAGES
Souffrances et violences: psychopathologie des contextes familiaux.
L'Harmattan: Paris. Collection Psychologiques, 1999.
Le transfert en extension. Dérivation d'un concept psychanalytique.
L'Harmattan: Paris. Collection Etudes Psychanalytiques, 2 000.
Psychologie clinique, psychanalyse et psychomotricité.
L'Harmattan: Paris. Collection Psychologiques, 2001.
Passage à l'acte: entre perversion et psychopathie.
L'Harmattan: Paris. Collection Psychologiques, 2002.
Le sexuel et les sexualités. Destins pulsionnels en pathologie.
L'Harmattan: Paris. Collection Etud~s psychanalytiques, 2002.PRESENTATION DES AUTEURS
Jean Bernard CHAPELIER, Psychologue clinicien. Psychanalyste.
Maître de conférence, Université de Poitiers.
Bernard DUEZ, Psychologue clinicien. Psychanalyste. Professeur
Université Lyon II.
Olivier DOUVILLE, Psychologue clinicien. EPS Ville Evrard.
Maître de conférence Université Paris X. Directeur de publication de
Psychologie Clinique.
Philippe GUTTON, Psychanalyste. Professeur Université d'Aix en
Provence. Groupe de recherche et d'enseignement universitaire de
psychopathologie et de psychanalyse. Directeur de publication de la
revue Adolescence.
Pascal HACHET, Psychologue clinicien. Docteur en psychanalyse.
Jean-Pierre LEBRUN, Psychiatre. Psychanalyste.
Patrick Ange RAOULT, Psychologue clinicien. Psychothérapeute.
Maître de conférence IUFM Grenoble.
Jean-Jacques RASSIAL, Psychanalyste. Psychologue. Professeur en
psychopathologie. Université Paris XIII.
Dominique RIV ALS-HAULLER, Psychologue clinicienne. EPSDM
Prémontré.
Pierre-Philippe TEDO, Psychiatre. Centre Abadie, CHU Bordeaux.PREFACE
La notion d'état-limite, de cas-limite semble fleurir et nourrir
de nombreux travaux. Elle exprime ce qui est perçu comme la
prolifération de nouvelles formes cliniques, voire de nouvelles
pathologies. Elle traduit l'évolution des modes d'attention ou de prises
en charge des expressions de la souffrance psychique. Elle interroge
les cliniques instituées et les cadres théoriques tout autant que les
dispositifs existants. Elle promeut la problématique du jeu avec la
limite et/ou du trouble dans le repérage des limites, et l'incertitude de
la frontière, qui caractérisent nos sociétés.
La prolifération des états limites serait à relier au
fonctionnement social, proposant le principe d'une subjectivation
articulée avec le champ socioculturel. Elle relève par ce fait d'une
psychologie clinique, qui s'institue de ce paradigme. Mais comment
se soutenir d'une limite qui ne fasse plus frontière?
Ces nouvelles maladies de l'âme (J. Kristeva) ne sont pas sans
faire écho aux perspectives sociologiques soulignant les déplacements
d'une subjectivité désarrimée, devenue une question collective, une
forme sociale et politique. L'avènement de l'individu s'autofondant
s'appuie sur le fond d'une désaffiliation sociale (R. Castel); il est
conduit à se bâtir sur une colonne absente (G. Michaud) et ne trouve
que des réponses techniques face à l'indétermination démocratique (C.
Lefort). Le sujet social se voit exposer aux risques d'une perte
d'identité (A. Touraine), d'une désubjectivation. C'est dans le même
sens qu'il faut entendre le fait que la survenue du discours de la
science, organisant le lien social, rend problématique l'exercice d'une
fonction symbolique, en tant qu'il règle le monde par des énoncés et
par l'élision de l'énonciation (J.P. Lebrun). C'est bien d'un processus
de désymbolisation (M. Gauchet) qu'il est question. Ce que nous
avions évoqué dans un précédent ouvrage1 rappelle ce déclin des
solidarités instituées et des cadres symboliques laissant place à un
espace performatif sans passé. « Chacun désormais indubitablement
confronté à l'incertain, doit s'appuyer sur lui-même pour inventer sa
vie, lui donner un sens et s'engager dans l'action (..).
L'indétermination est un mode d'existence de masse dont
l'individu conquérant et l'individu souffrant dessinent les bornes et les
1 P.A. Raoult (direction) (1998). Souffrance et violences. Psychopathologies des
contextes familiaux. L'Harmattan: Paris, 1998.inexorables tensions» (A. Ehrenbergl). La désinstitutionnalisation de
la famille (L. Roussel), à laquelle ne peut répondre que l'enlisement
gestionnaire du droit (I. Théry), est à lier étroitement au déclin de
l'autorité et de la légitimité du père2, souligné par de nombreux
auteurs. Celui-ci a pour effet de désarrimer le sujet pris dans la
confusion entre l'indépendance (liberté sans limite) et l'autonomie
(capacité à se structurer selon des lois) : « c'est le sujet qui est seul à
dire non, et si ce non se trouve désavoué par le social, cela l'amène à
se sentir marginaliséet donc à se déresponsabiliser »3(J.P. Lebrun).
Ce sont donc d'un côté une problématique de l'identité,
fortement ancrée à la fonction narcissique de l'image de soi, et de
l'autre une problématique de la symbolisation, fortement marquée par
une vacillation dépressive potentielle du sens, qui trament les
processus modernes de la subjectivation. «La mutation de notre
organisation sociale, centrée désormais autour du discours de la
science, a comme conséquence majeure une perte de référence (..)
c'est ce dispositif qui a entraîné un ensemble de faits que nous
qualifions aujourd'hui de société, et qui a induit l'apparition peut-être
de nouvelles pathologies, en tout cas de nouvelles phénoménologies
de comportements» (J.P. Lebrun4).
Des personnalités en mal d'identité et d'identification, peu
différenciées au plan du sexuel, carents au niveau de la régulation des
pulsions, instables au niveau des constructions et projets de vie,
pauvres dans le registre de l'élaboration imaginaire, en difficulté en ce
qui concernent les représentations psychiques, montrant peu
d'appétence pour la symbolisation, s'exprimant plus par des agirs,
profondément insécures et peu capables d'établir des relations
affectives durables, ainsi se décrivent ces personnalités de la
modernité. Elles présentent une mouvance psychopathologique avec
une prédominance de troubles touchant à l'expression sociale
(polytoxicomanies, troubles des conduites alimentaires, actes
suicidants, violences et délinquances, ruptures et passages à l'acte,
actes pervers polymorphes, etc.). Cette mouvance pathologique se
déroule, au gré des événements et rencontres, sur le fond d'un état
1 A. Ehrenberg. L'individu incertain. Pluriel, Calman-Lévy : Paris. 1995, p. 18.
2 P.A. Raoult (direction). Passage à l'acte: entre perversion et psychopathie.
L'Harmattan: Paris. 2002.
3 J.P. Lebrun. Un monde sans limite. Essai pour une clinique psychanalytique du
]social. Point hors ligne, Erès : Paris. 997.
4
Opus cité, p. 173.
-10-dépressif subchronique, d'une mauvaise estime

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