Les belles-mères et la politique
190 pages
Français

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Les belles-mères et la politique , livre ebook

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Français

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Description

Plus d'un million d'enfants mineurs vivent aujourd'hui dans une famille recomposée. Mêlant des approches quantitatives et qualitatives, ce livre explore pour la première fois l'impact de la beau-parentalité sur les systèmes de valeurs des femmes et le rôle des belles-mères dans la transmission de valeurs et de préférences politiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296989238
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Inter-National »
dirigée par Denis Rolland avec
Joëlle Chassin, Françoise Dekowski et Marc Le Dorh.
Cette collection a pour vocation de présenter les études les plus récentes sur les institutions, les politiques publiques et les forces politiques et culturelles à l’œuvre aujourd’hui. Au croisement des disciplines juridiques, des sciences politiques, des relations internationales, de l’histoire et de l’anthropologie, elle se propose, dans une perspective pluridisciplinaire, d’éclairer les enjeux de la scène mondiale et européenne.
Série Première synthèse (présente les travaux de jeunes chercheurs) :
E. Villard, Qui est l’ennemi des néoconservateurs américains ?
A Bergeret-Cassagne, Pour une Europe fédérale des collectivités locales .
É. Brun, Les relations entre l’Amérique du Sud et le Moyen-Orient .
F. Mesclier, La politique régionale européenne. Vers une remise en cause de l’objectif de convergence .
M. Ramot, Le lobby européen des femmes .
É. Beretz, Ombre et mémoire de la guerre du Vietnam .
A. Bizoux, Catalogne : l’émergence d’une politique extérieurs .
Y.-S. Rittelmeyer, Les sommets restreints et l’Union européenne.
A. Martin Necker, La politique étrangère de la Chine Populaire aux Nations Unies depuis 1989.
N. Blarel, Inde et Israël : le rapprochement stratégique .
N. Agostini, La pensée politique des génocidaires hutus .
D. Lambert, L’administration de George W. Bush et les Nations Unies .
P. Beurier, Les politiques européennes de soutien au cinéma .
C. Bouquemont, La Cour Pénale Internationale et les Etats-Unis.
A. Breillacq, La Tchétchénie, zone de non droit.
A. Channet, La responsabilité du Président de la République .
O. Dubois, La distribution automobile et la concurrence européenne.
A. Fléchet, Villa-Lobos à Paris .
O. Fuchs, Pour une définition communautaire de la responsabilité environnementale, Comment appliquer le principe pollueur-payeur ?
A. Hajjat, Immigration postcoloniale et mémoire .
M. Hecker, La presse française et la première guerre du Golfe.
J. Héry, Le Soudan entre pétrole et guerre civile.
J. Martineau, L’Ecole publique au Brésil.
E. Mourlon-Druol, La Stratégie nord-américaine après le 11 septembre : un réel renouveau ?
M. Larhant, Le financement des campagnes électorales.
S. Pocheron, La constitution européenne : perspectives françaises et allemandes .
C. Speirs, Le concept de développement durable : l’exemple des villes françaises.
Titre
Manon RÉGUER-PETIT






LES BELLES-MÈRES
ET LA POLITIQUE

Préface de Florence Haegel








L’Harmattan
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98923-8
EAN : 9782296989238
Remerciements
Je souhaite remercier Florence Haegel dont les conseils assidus ont permis la réalisation de ce travail et avec qui j’ai le plaisir de poursuivre mon travail de thèse.

Je remercie également les belles-mères rouennaises ainsi que celles du Club des Marâtres qui ont accepté de m’ouvrir les portes de leur famille recomposée.
Préface
Quel est le rôle politique des belles-mères ? Cette question apparemment incongrue constitue le point de départ de l’ouvrage de Manon Réguer-Petit. En la posant elle participe au renouveau des travaux français sur la socialisation politique. Sous ce terme, on désigne tout un domaine de recherche qui s’intéresse à la manière dont la réalité politique est intériorisée par les individus tout au long de leur vie, durant leur enfance (ce que l’on a coutume d’appeler la socialisation primaire) mais aussi plus tard sous l’effet des milieux et des évènements auxquels ils sont confrontés à l’âge adulte (processus désigné sous l’expression de socialisation secondaire). En étudiant le cas des belles-mères, on interroge les mécanismes de la socialisation primaire autant que secondaire. En effet, ces belles-mères sont à la fois des agents de la socialisation primaire en tant que femmes en contact avec des enfants qui ne sont pas les leurs et qu’elles peuvent influencer politiquement. Elles sont aussi des femmes qui ont connu une bifurcation conjugale et familiale dans leur socialisation secondaire, cette bifurcation ayant pu modifier leur manière de voir la société et, dès lors, leur vision voire leur engagement politiques.

Les structures familiales de la société française se sont profondément modifiées les séparations ont engendré des familles monoparentales (majoritairement des femmes élevant seules leurs enfants) ainsi que des recompositions, de formes, d’ampleurs et de durées variables. Toutes ces transformations sont analysées et discutées par les sociologues de la famille, bien sûr, mais aussi par les anthropologues et les psychanalystes. Pourtant les travaux consacrés à la socialisation politique familiale raisonnent trop souvent comme s’ils avaient à faire à des configurations parentales directement héritées des années cinquante un père, pater familias, encore présenté comme la figure tutélaire de la transmission politique et une mère, vestale du temple domestique et affectif. Manon Réguer-Petit part, à juste titre, du constat de cet écart entre la réalité des configurations familiales et le modèle familial finalement très « rétro » que postulent les travaux sur la socialisation politique. Dans son mémoire de master de recherche, elle a voulu commencer à combler cet écart en s’intéressant aux familles recomposées et, encore plus précisément, à un personnage totalement négligé, celui des belles-mères. Longtemps, les mères ont été considérées comme des actrices subalternes la politique était une affaire masculine dans la famille comme ailleurs aujourd’hui, leur rôle tend à être réévalué. En revanche, celui de belles-mères (tout comme d’ailleurs celui, symétrique, de beau-père) demeure lui totalement inconnu.
Le choix d’un sujet scientifiquement inexploré quoiqu’il concerne de nombreux individus est la première qualité de ce travail, le pluralisme méthodologique et les stimulantes pistes de réflexion qu’il ouvre en constitue la deuxième. Cette recherche cumule les entrées et les méthodes en tentant toujours de les imbriquer. Ainsi, les données qualitatives viennent suggérer des pistes d’interprétation des résultats quantitatifs. L’analyse des données de l’enquête quantitative ERFT réalisée par l’TNED permet de saisir le lien entre système de valeurs et situation parentale. Elle fournit la preuve que mères et belles-mères ne sont pas interchangeables les secondes apparaissant plus progressistes dans la conception qu’elles ont de la famille et du couple ainsi que dans leur vision des rapports de genre que les premières. Les entretiens menés auprès des belles-mères permettent eux de formuler une hypothèse sur le sens de la causalité puisque cette différence entre mères et belles-mères renvoie bien à un effet des trajectoires conjugales et familiales. Ces trajectoires incluent l’épisode de la séparation, parfois une séquence monoparentale (dont peut penser qu’elle est décisive) puis la recomposition. Elles transforment pour partie le système des valeurs de ces femmes entrées dans la carrière de belles-mères.

Le même souci d’imbrication et de confrontation des méthodes se lit dans l’exploitation des données qualitatives recueillies. Le terrain principal de cette recherche est constitué par l’observation des activités d’une association de belles-mères (« Le Club des marâtres »). En analysant cette association, c’est-à-dire tout à la fois les groupes mensuels de discussion, les activités de sociabilité qui leur succèdent mais aussi en réalisant des entretiens avec les responsables et les participantes non plus dans le cadre associatif mais dans leur milieu familial, apparaissent les prémices d’une politisation du statut de belle-mère par la mise en avant des inégalités de genre, des injustices économiques et juridiques. La conduite d’entretiens auprès de belles-mères non investies dans l’association permet d’évaluer la diffusion de ces traces de politisation parmi les belles-mères non mobilisées.

Au croisement du domaine de la socialisation politique familiale mais aussi des études de genre, cet ouvrage ouvre donc tout un chantier de recherche sur la transmission du politique dans les familles recomposées mais également sur le rôle des femmes comme agent de socialisation. I

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