Les sectes politiques
152 pages
Français

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Les sectes politiques , livre ebook

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Description

Certaines sectes se sont présentées, des années 60 aux années 90, comme des armes permettant de conduire une véritable "guerre politique". L'univers et l'influence des sectes activistes de 1965 à 1995 étaient des plus hétérogènes. On rappellera ici les péripéties liées à l'émergence de la très "philosophique" Nouvelle Acropole, de l'incroyable et transcendantal Parti de la loi naturelle, du très inquiétant Club des surhommes, de la Contre-réforme catholique au XXème siècle, des inclassables Parti humaniste et Parti ouvrier européen. La vigilance reste de mise en ce début de XXIème siècle où certaines de ces sectes politiques continuent de sévir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2006
Nombre de lectures 211
EAN13 9782336257105
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation... Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Allaoui ASKANDARI, L’évolution du marché foncier à Mayotte , 2006.
Samuel PELRAS, La démocratie libérale en procès , 2006.
Gérard KEBADJIAN, Europe et globalisation , 2006.
Alice LANDAU, La globalisation et les pays en développement : marginalisation et espoir , 2006.
Vincenzo SUSCA, A l’ombre de Berlusconi. Les médias, l’imaginaire et les catastrophes de la modernité , 2006.
Francis PAVÉ (sous la direction de), La modernisation silencieuse des services publics , 2006.
C. COQUIO et C. GUILLAUME (Textes réunis par), L’intégration républicaine des crimes contre l’humanité, 2006.
M.A. ORAIZI, La culpabilité américaine : assaut contre l’Empire du droit international public , 2005.
Maïko-David PORTES, Les enjeux éthiques de la prostitution, éléments critiques des institutions sociales et ecclésiales , 2005.
Florence HODAN, Enfants dans le commerce du sexe. Etat des lieux, état d’urgence , 2005.
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’harmattan, 2006
9782296003477
EAN : 9782296003477
Les sectes politiques
1965 - 1995

Cyril Le Tallec
Du même auteur :
La communauté arménienne de France (1920-1950), L’Harmattan, 2001.
Les assistantes sociales dans la tourmente (1939-1946), L’Harmattan, 2003.
La naissance des centres de formation professionnelle (1940- 1945), L’Harmattan, 2004.
Les écoles de service social (1910-1940), L’Harmattan, 2004.
Les sectes ufologiques (1950-1980), L’Harmattan, 2005.
Sommaire
Questions Contemporaines Page de Copyright Page de titre INTRODUCTION CHAPITRE I - DE LA NOUVELLE ACROPOLE A SOLAZAREF CHAPITRE II - LE PARTI DE LA LOI NATURELLE CHAPITRE III - TRADITION-FAMILLE-PROPRIÉTÉ CHAPITRE IV - LE CLUB DES SURHOMMES CHAPITRE V - LA CONTRE-RÉFORME CATHOLIQUE AU XX ème SIÈCLE CHAPITRE VI - VERS LE PARTI HUMANISTE CHAPITRE VII - LE PARTI OUVRIER EUROPÉEN CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE Questions contemporaines à l’Harmattan
INTRODUCTION
Certaines sectes agissaient comme une arme permettant de conduire — en période de paix officielle — une véritable “guerre politique” contre certaines valeurs de notre civilisation. D’autant que, comme l’affirmera le romancier Roger Ikor dans un ouvrage resté célèbre, “c’était par la tête que pourrissait le poisson” 1 .
Une autre approche, précisera le père Jean Vernette, montrait également comment “la « contre-culture » des années soixante (aux Etats-Unis) et d’après mai 68 (en France) s’épuisant peu à peu, cette dernière fut récupérée progressivement par les nouvelles sectes proposant à des jeunes, dans ce creux idéologique et cette béance psychologique, à la fois la même rupture avec le « système » social en place, un cadre sécurisant, une vie chaleureuse et disciplinée réintégrant les valeurs d’ordre de la société globale (...). Ainsi, bien qu’elles s’en défendaient, ces sectes prenaient donc inévitablement une position politique et choisissaient un camp sur l’échiquier mondial tout en affirmant par ailleurs leur neutralité. Cette attitude était le plus souvent teintée d’anticommunisme”. Aussi, de manière très insolite, “deux tendances contraires avaient donné naissance aux mêmes engeances : le souffle libérateur de mai 1968 et la volonté de revenir à une morale sévère avaient servi de discours à des gourous en mal de secte. Les voici aptes à rameuter soit les plus gauchisants, soit les plus fascisants”.

Un tel objet d’étude — l’univers et l’activité des sectes politiques en France de 1965 à 1995 — était ainsi, à l’évidence, des plus hétérogènes. Bien entendu, la longueur des descriptifs ici présentés n’a aucun lien proportionnel avec l’importance numérique des sectateurs concernés et ne prend en compte que l’originalité, ou la capacité à marquer les imaginations de leurs contemporains, des mouvements cultuels décrits au fil de ces pages. Ainsi, par exemple, si la “filiation Solazaref” prend, dans le cadre de cet ouvrage, une importance relative face à la Nouvelle Acropole c’est, évidemment, afin de mieux faire connaître au lecteur les aspects inédits de ce très petit mouvement, principalement basé dans le Puy-de-Dôme...
Trente ans de sectarisme à caractère politique, c’est-à-dire principalement de vains efforts, d’errements et de souffrance, sont présentés dans le cadre de cette étude.
La secte Moon — ou si l’on préfère la Croisade internationale pour un monde uni — déclarée à la Préfecture de Police durant l’année 1978 2 et qui entendait alors “établir le règne de Dieu sur Terre par la lutte contre le communisme”, puis séduire les élites occidentales, a pour sa part fait l’objet d’une dizaine d’ouvrages très documentés. Nous n’avons donc pas cru utile, ici, d’y ajouter une ligne supplémentaire. De toutes les manières, “les petites sectes avaient alors davantage prospéré que Moon”. Le “consommateur” était en effet devenu peu à peu exigeant et “cherchait un produit personnalisé”.
En quelques années, “les hypermarchés avaient donc été relayés par des épiceries de quartier”...
En ce qui concerne l’Ordre du temple solaire, véritable société secrète visant — depuis l’année 1984 — à conquérir le monde au bénéfice d’une élite uniquement composée d’initiés, ce dernier sort également indubitablement de l’orbite de cette étude, centrée sur les mouvements sectaires et non sur les ordres et sociétés initiatiques plus ou moins discrets. Il en est de même ainsi, par exemple, de la Militia Sanctae Mariae contrôlée par les Chevaliers de Notre-Dame “soucieux de la civilisation chrétienne” et qui échappe donc, malgré son caractère rigoureusement intégriste, à notre recensement. L’Ordre de Saint-Louis qui recevait, depuis l’année 1939, des jeunes gens “à la recherche d’un nationalisme ardent” ou l’Ordre de Saint-Georges, “une sorte de société secrète militaire qui fit parler d’elle en 1958”, ne sont, ici encore, pas concernés par ce travail.
Nous ne traiterons également pas, dans ces pages, des mouvements sectaires “français” aux perspectives ouvertement indépendantistes ou autonomistes, lesquels pourraient constituer, à eux seuls, la matière de plusieurs autres ouvrages.
Sans oublier de citer les formations — à caractère plus ou moins loufoque — visant à installer un obscur héritier sur le trône de France. L’exemple de Pierre Plantard, le “nouveau roi mérovingien” en fut, dès l’année 1942, des plus parlants... avant d’être extrêmement médiatisé dans le cadre d’un ouvrage récent, intitulé Da Vinci Code.
De manière identique, les thuriféraires d’une certaine “celtitude” portant saies (c’est-à-dire des robes cérémonielles blanches, bleues ou vertes) et ceints du tribann (signe druidique) — et des voiles afférents — sortaient du cadre de ce travail... qu’ils agissaient en Bretagne ou dans le Poitou.
Pourtant nous n’ignorons pas que quelques druides, “s’ils n’avaient plus la même vocation politique et sociale que leurs ancêtres, se réunissaient toujours, chaque année, pour les fêtes initiatiques, en utilisant la langue sacrée de leurs prédécesseurs... ou le breton”.

D’autre part, peu de mouvements sectaires eurent l’idée d’utiliser pleinement la législation française en matière de financement de la vie politique hexagonale, bien que celle-ci, avant les lois de 1992 et 1995, soit longtemps restée relativement permissive dans ce domaine 3 . En effet, la Méditation transcendantale et le Mouvement humaniste, furent très tardivement, nou

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