Les trivialités de l amour
94 pages
Français

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Les trivialités de l'amour , livre ebook

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Description

De même que l'amour est le thème principal de beaucoup de romans et de chansons, il est aussi couramment abordé dans les textes théologiques et philosophiques. Conformément aux préoccupations actuelles, la sexualité occupe une place déterminante dans cet essai. Ne s'attardant pas sur les mécanismes du sentiment amoureux, l'auteur situe d'emblée l'amour et la sexualité dans le cadre plus large d'une réflexion anthropologique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 82
EAN13 9782296987593
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Bibliothèque Kubaba (sélection)
http://kubaba.univ-paris1.fr/
Série Eclectique
Il faut reconstruire Carthage, Patrick Voisin
Arrobazze, le petit thon des mers , France Duhamel
Une saison russe , Annie Teyssier
Une initiation à la philosophie de Claude Tresmontant , Paul Mirault
Sueurs ocres , Elie Lobermann
Les difficultés de l’anglais : la voix passive, Christian Banakas,
Les difficultés de l’anglais : les paronymes, Christian Banakas
Au-delà des mots , René Varennes
La Bohème au demi-siècle, Jacques Gaulme
Achille Tatius ou la contestation du genre romanesque , Valérie Faranton




Association KUBABA, Université de Paris I,
Panthéon – Sorbonne,
12 Place du Panthéon 75231 Paris CEDEX 05
L’Harmattan, 5 -7 rue de l’Ecole Polytechnique
75005 Paris
Titre
Alexandre Foucher






Les trivialités de l’amour








L ’ H ARMATTAN
Reproductions de la couverture :
la déesse KUBABA de Vladimir Tchernychev ;
Flowers par Jean-Michel Lartigaud

Directeur de publication : Michel Mazoyer
Directeur scientifique : Jorge Pérez Rey

Comité de rédaction
Trésorière : Christine Gaulme
Colloques : Jesús Martínez Dorronsorro
Relations publiques : Annie Tchernychev
Directrice du Comité de lecture : Annick Touchard

Ingénieur informatique
Patrick Habersack (macpaddy@free.fr)

Avec la collaboration artistique de Jean-Michel Lartigaud,
et de Vladimir Tchernychev
Copyright

© Association KUBABA, Paris
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN: 978-2-296-98759-3
EAN: 9782296987593
Citation

"L’Amour est une joie
qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure."
Baruch Spinoza, Ethique , p.II, déf. VI.
Avant-propos historique
Depuis le lundi 31 octobre 2011, la population humaine a dépassé les 7 milliards de personnes. C’est le plus important nombre d’habitants jamais atteint. Cette augmentation de la population a pour première cause la reproduction de l’espèce. En effet, l’espèce humaine se reproduit rapidement, et de plus, elle est capable de transformer son environnement afin d’augmenter ses chances de survie et de reproduction. Nous pouvons dire que la sexualité est partout l’activité la plus partagée entre les humains. Toutefois, elle n’est pas pratiquée par tous : les enfants l’ignorent, ainsi que d’autres groupes subissant des contraintes culturelles ou sociales (comme le monachisme chrétien par exemple). Il est certain que l’enfant, n’étant pas sexuellement fini, est de fait exclu de la pratique sexuelle ; toutefois, la maturité sexuelle atteinte, les enfants restent dans notre société mis à l’écart de la sexualité par les adultes : la sexualité est un tabou.
La plupart des récits que les hommes se racontent parlent d’amour. L’amour est présenté comme la force universelle qui rassemble, qui vainc les dissensions, qui résout les problèmes relationnels ; c’est l’amour fraternel, l’amour parental, l’amour divin, etc. D’après la sagesse populaire, c’est un fait malheureux que tout le monde n’a pas la chance d’aimer ou d’être aimé. Toutefois, chacun sait qu’il sera plus heureux s’il aime ou s’il est aimé. L’amour est le sentiment le plus connu et voulu par tous les humains.
Il y a une contradiction d’approche de l’amour et de la sexualité qui anime les humains depuis l’aube des temps : d’un côté, le sentiment universel chanté par tous et, de l’autre, la pratique universelle cachée.
Au Moyen Âge serait né l’amour courtois. L’amour courtois est un amour pratiqué par les chevaliers qui mettent leur courage au service des plus faibles en général et des princesses en particulier. L’amour courtois ne serait pas un amour de bonne conduite, de politesse ou de galanteries, mais un amour de courage et d’abnégation de sa personne jusqu’à prendre des risques mortels : le chevalier courtois sait risquer sa vie pour la princesse. Cette vision du chevalier est d’ailleurs erronée : les chevaliers étaient souvent pauvres, ayant mis toute leur fortune dans leur armure, espérant s’enrichir par rapines lors des prochaines croisades ou des prochaines guerres de duchés. Pour le chevalier, les preuves d’amour consistaient à démontrer sa force et son habileté lors de tournois plutôt qu’en guerre, espérant ainsi conquérir une jeune noble assez naïve et riche. Plus tard, il n’hésitera pas à la quitter pour une autre plus naïve ou plus riche si l’occasion se présente. L’amour courtois est une image idyllique du chevalier médiéval inventée tardivement.
À la Renaissance, la première galanterie apparaît basée sur l’idéal du paradis perdu de l’amour courtois et d’autres idéaux ramenés d’Orient ou de l’Antiquité.
Sous Louis XIV, la promiscuité de Versailles va permettre à la fois l’essor de la galanterie et des bonnes manières, et aussi la pratique régulière de relations sexuelles variées, recherchées et inavouables. Dans un souci permanent de tenir le plus haut rang et d’y progresser, la Cour saura en public se parer et se farder d’élégance et de bon goût, alors qu’en privé elle ne saura pas retenir les convoitises et les tentations vers une sexualité plus diverse et riche.
Cette progression de débordements des oisifs explose avec les écrits du Marquis de Sade, qui présentera dans ses œuvres le visage caché de la noblesse française, ainsi que du clergé et de la bourgeoisie : raffinement, vice, complexité, imagination et désabusement ; le tiers état quant à lui apparaît seulement pervers.
L’amour romantique ne vient pas du Romantisme né au XIX e siècle. Ce dernier est une expression artistique où les passions sont plus importantes que la raison. Le Romantisme ne concerne pas seulement l’amour, mais bien tous les sentiments humains. Quant à l’amour romantique, il vient d’un idéal amoureux féminin où la relation du couple vise un rapprochement de sentiments personnels. C’est une variante actualisée de l’amour courtois vu par les femmes naïves et socialement isolées.
La première moitié du XX e siècle est marquée par les guerres mondiales. Ces guerres ont mis à plat deux choses importantes concernant l’amour et la sexualité : la première est que l’homme, quelle que soit son éducation, ne peut pas retenir sa libido et donc, dès qu’il y est autorisé, l’homme viole. La seconde est que le vrai bonheur consiste en une vie simple d’une famille constituée (mari, femme, enfants), et non pas dans l’effervescence des aventures. Alors que la libido animale de l’homme est naturellement oubliée des discours officiels, la vision du bonheur familial s’est imposée comme une valeur pilier de la vie humaine. Une réinterprétation de l’histoire en a découlé : la conviction que les humains ont toujours vécu en couple pour éduquer leurs enfants.
Comme toute valeur pilier imposée par l’inconscient collectif, l’image du bonheur familial a fait naître son contradictoire. Parmi de nombreuses révolutions culturelles, les années 70 en Europe ont vu naître la révolution sexuelle. Celle-ci revendique la possibilité de faire l’amour sans contrainte : avec qui l’on veut, quand on veut, où l’on veut, sans schéma familial imposé, sans responsabilité. La révolution sexuelle propose d’utiliser le corps comme un médiateur de plaisir, sans honte de ce que la nature a fait de nous et sans convoitise de ce qui serait plus « à la mode ». La jalousie en tant que sentiment de propriété n’existerait plus, de même l’indécence et la pudeur. Dans la pratique, la révolution sexuelle a permis aux hommes de profiter de la polygamie. Une conséquence tardive de la libération sexuelle est l’acceptation généralisée du divorce : ce n’est plus une honte de divorcer, quand bien même il y aurait des enfants ou des biens à partager.
Aujourd’hui, la séduction passe par les nouveaux moyens de communication et l’amour et la sexualité en sont affectés. Le modèle de vie sociale de la grande ville s’est répandu : le temps journalier consacré au travail est augmenté par les temps de transport et les

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