Lingua Francas
246 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lingua Francas , livre ebook

-

246 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Une lingua francas se définit comme "une langue de contact entre individus qui ne partagent ni une langue maternelle ni une culture nationale commune" (Firth,1990). Les lingua francas existent depuis toujours et elles ont permis d'interagir et de communiquer, de faire du commerce, d'être d'accord, de débattre, de s'aimer, de se détester... A part l'anglais dit lingua franca, on sait peu des autres langues qui permettent aux individus de se rencontrer dans la véhicularité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 88
EAN13 9782296266391
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LINGUA FRANCAS

La véhiculanté linguistique
pour vivre, travailler et étudier
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Martine ABROUS, Se réaliser. Les intermittents du R.M.I, entre activités, emplois, chômage et assistance , 2010.
Roland GUILLON, Harmonie, ryrhme et sociétés. Genèse de l’Art contemporain , 2010.
Angela XAVIER DE BRITO, L’influence française dans la socialisation des élites féminines brésiliennes , 2010.
Barbara LUCAS et Thanh-Huyen BALLMER-CAO (sous la direction de), Les Nouvelles Frontières du genre. La division public-privé en question , 2010.
Chrystelle GRENIER-TORRES (dir.), L’identité genrée au cœur des transformations , 2010.
Xavier DUNEZAT, Jacqueline HEINEN, Helena HIRATA, Roland PFEFFERKORN (coord.), Travail et rapports sociaux de sexe. Rencontres autour de Danièle Kergoat , 2010.
Alain BERGER, Pascal CHEVALIER, Geneviève CORTES, Marc DEDEIRE, Patrimoines , héritages et développement rural en Europe , 2010.
Jacques GOLDBERG (dir.), Ethologie et sciences sociales , 2010.
M. DENDANI, La gestion du travail scolaire. Etude auprès de lycéens et d’étudiants , 2010.
Françoise CHASSAGNAC, Les sans-abri à La Rochelle de nos jours , 2010.
Nathalie FRIGUL, Annie THÉBAUD-MORY, Où mène le Bac pro ? Enseignement professionnel et santé au travail des jeunes , 2010.
Mathieu BENSOUSSAN, L’engagement des cadres. Pratiques collectives et offres de représentation , 2010.
Sous la direction de
Fred Dervin


LINGUA FRANCAS
La véhiculanté linguistique
pour vivre, travailler et étudier


L’Harmattan
A UTEURS
Jens Allwood : Université de Gôteborg, Suède
Ammar Azouzi : Université de Kairouan, Tunisie
Sigrid Behrent : Université de Paderbom, Allemagne
Jocelyne Dakhlia : École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Paris, France
Fred Dervin : Universités de Turku & Joensuu, Finlande
Yamato Eriko : Université Putra Malaysia, Malaisie
Béatrice Fracchiolla : Université de Paris 8, France
Dora KosDienes : Université de Gôteborg, Suède
Jouko Lindstedt : Université d’Helsinki, Finlande
Lim Choon Bee : Université Putra Malaysia, Malaisie
Lim Sep Neo : Université Putra Malaysia, Malaisie
Régis Machart : Université Putra Malaysia, Malaisie
MarieAnne Paveau : Université de Paris 13, France
Roxana TaquechelChaigneau : Université de Paris 3, France
Cristina Ungureanu : Université de Pitesti, Roumanie


Fred Dervin remercie Hannu Väisänen, artiste et écrivain finlandais vivant en France, d’avoir autorisé Vutilisation de son œuvre « Kullervo » (2000) en couverture de ce livre.

NB : les fautes n’ont pas été corrigées dans les divers corpus analysés par les auteurs.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12952-8
EAN : 9782296129528

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Introduction Fred Dervin
On se rend compte facilement de nos jours, dès que l’on traite d’une thématique qui semble « inédite », que celle-ci n’est en fait pas une innovation en soi. C’est précisément ce que j’ai envie de dire pour introduire ce volume : la véhicularité est loin d’être un phénomène nouveau. En effet, les langues véhiculaires ( lingua francas désormais {1} ) existent depuis le début des temps et elles ont permis à des individus « non-natifs », qui ne partagent pas de langue, d’interagir et de communiquer entre eux, de faire du commerce, d’être d’accord, de débattre, de s’aimer, de se détester…
Les phénomènes actuels d’utilisation des lingua francas sont assez mal connus – sauf peut-être pour l’anglais. Même si, a priori, on se place ici dans une thématique linguistique, cet ouvrage tentera d’aller au-delà de la pure description linguistique des lingua francas pour saisir des aspects interdisciplinaires tels que psychologiques, sociologiques et anthropologiques.
En tout, le concept de lingua franca (et ses synonymes) a reçu un certain nombre de définitions. A minima, une lingua lingua est « une langue de contact entre individus qui ne partagent ni une langue maternelle ni une culture nationale commune » (Firth, 1990). Les lingua francas s’opposent généralement aux langues vernaculaires.
De nombreuses langues ont servi de lingua francas à large échelle dans notre histoire : le latin, le chinois (pendant la dynastie Han mais aussi actuellement avec le putonghua, Li, 2006), l’espagnol, l’arabe, le français, l’anglais et les langues artificielles telles que l’espéranto. La recherche actuelle sur les lingua francas s’est concentrée avant tout sur l’anglais lingua franca (ALF) qui est incontestablement la lingua franca la plus utilisée dans de nombreux contextes de rencontres, qu’ils soient interculturels ou intraculturels (cf. les grandes entreprises qui exigent l’utilisation de l’anglais langue véhiculaire entre « natifs {2} » de la même langue).
Elder et Davies (2006 : 282) ont identifié trois types de contextes d’utilisation de lingua francas :

1. L’un des locuteurs est non-natif ;
2. Tous les interlocuteurs sont non-natifs de la langue utilisée pour communiquer et ne partagent pas la même langue maternelle ;
3. Tous les interlocuteurs sont non-natifs et partagent la même langue maternelle.

Les mondes de la recherche, surtout la linguistique appliquée, sont pris actuellement par un enthousiasme pour l’étude de l’anglais lingua franca – alors qu’il y a une vingtaine d’années les formes non-canoniques des langues attiraient moins les chercheurs. On ne compte plus d’ailleurs les conférences, publications, débats, etc. sur la thématique (cf. les travaux d’A. Firth, J. Jenkins, A. Mauranen, B. Seidholfer…). Les chercheurs tentent actuellement de décrire son utilisation (formes linguistiques/interaction/pragmatique…) dans différents contextes de contacts tels que l’éducation, l’immigration, les mobilités et le commerce. Jennifer Jenkins (2007) a également lancé tout un mouvement de recherche sur les représentations associées à ses utilisations, mais qui se limite souvent au contexte éducatif.
Dans les discours du quotidien mais aussi médiatiques et institutionnels (cf. les discours officiels de l’Organisation Internationale de la Francophonie par exemple ; Johansson & Dervin, 2009), le vaste emploi de l’anglais lingua franca tend à susciter des discours contradictoires de peur (l’anglais signifie la « mort » d’autres langues et cultures mais aussi de la pensée ; une menace pour le multilinguisme…) et/ou d’enthousiasme (l’anglais permet à des millions de gens de communiquer sereinement dans le monde entier).
Mais qu’en est-il des autres lingua francas ? Où sont-elles dans la recherche et les sociétés contemporaines ?
Commençons par la recherche. Ce qui surprend d’abord lorsque l’on effectue une recherche bibliographique sur la thématique, c’est le peu d’études sur les lingua francas, alors qu’il semble que pour l’anglais tout aspect linguistique, discursif, interculturel, etc. ait déjà été traité. Parmi les rares écrits sur les lingua francas, on trouve deux numéros spéciaux de deux revues internationales en anglais :
- Un numéro de l’ International Journal of the Sociology of Language (janvier 2006) qui propose d’abord un historique des lingua francas puis consacre quatre articles à l’anglais, un article respectivement à l’espéranto, à l’afrikaans, et aubahasa.
- le même mois, l’ Annual Review of Applied Linguistics , (Volume 26, janvier 2006) proposait une série d&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents