Madame Dacier, femme et savante du Grand Siècle
404 pages
Français

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Madame Dacier, femme et savante du Grand Siècle , livre ebook

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Description

Madame Dacier fut, en son temps, la femme du monde la plus savante. Elle fut aussi une protestante qui réussit à publier ses livres dans la France bientôt toute catholique de Louis XIV. Madame Dacier a eu un destin hors du commun. Il ne faut pourtant pas la réduire à "un prodige du siècle de Louis XIV" comme Voltaire. Il faut la tirer de l'oubli pour redécouvrir avec elle le message toujours actuel de la littérature antique et les sources vives de notre culture.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296486584
Langue Français
Poids de l'ouvrage 23 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Madame Dacier,
femme et savante du Grand Siècle
(1645-1720)
Du même auteur :


Balzac, Le Colonel Chabert , Nathan, « Grands Classiques Nathan », 1990.
La Littérature française en 50 romans , Ellipses, 1995.
La Littérature du moi en 50 ouvrages , Ellipses, 1996.
Vocabulaire littéraire , Nathan, Infopoche, 1997.
Histoire littéraire , Nathan, Infopoche, 1998.
L’Image des civilisations francophones dans les manuels scolaires , Publibook, 2003 ; réédition dans la collection EPU, Sciences humaines et sociales, 2006.
Aux Pattes de la louve , La Cause, 2006.


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96931-5
EAN : 9782296969315

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Éliane I TTI


Madame Dacier,
femme et savante du Grand Siècle
(1645-1720)


Préface de Roger Zuber
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Dernières parutions

Victor MONTOYA, Les contes de la mine. Conversation avec le Tio , Traduit de l’espagnol par Émilie BEAUDET, 2012.
Nathalie AUBERT, Christian Dotremont, La conquête du monde par l’image , 2012.
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 3 : Ecrits 1969-1980 , 2011
Ricardo ROMERA ROZAS, Jorge Luis Borges et la littérature française, 2011.
Deborah M. HESS, Palimpsestes dans la poésie. Roubaud, du Bouchet, etc ., 2011.
Alexandre Ivanovitch KOUPRINE (Traduit du russe, introduit et annoté par Françoise Wintersdorff-Faivre), Récits de vie dans la Russie tsariste, 2011.
Pascal GABELLONE, La blessure du réel , 2011.
Jacques PEZEU-MASSABUAU, Jules verne et ses héros , 2011.
Samuel ROVINSKI, Cérémonie de caste (traduit de l’espagnol par Roland Faye), 2011.
Mirta YANEZ, Blessure ouverte , 2011.
Jean-Michel LOU, Le Japon d’Amélie Nothomb , 2011.
Serge BOURJEA, Paul Valéry, la Grèce, l’Europe , 2011.
Masha ITZHAKI, Aharon Appelfeld. Le réel et l’imaginaire , 2011.
Frantz-Antoine LECONTE (sous la dir.), Jacques Roumain et Haïti, la mission du poète dans la cité , 2011.
Juan Manuel MARCOS, L’hiver de Gunter , 2011
Alexandre EYRIES, Passage du traduire, Henri Meschonnic et la Bible , 2011.
Charles WEINSTEIN, Pouchkine. Choix de poésies , 2011.
Manuel GARRIDO PALACIOS, Le Faiseur de pluie. Roman , 2011.
Lucile DESBLACHE, La plume des bêtes. Les animaux dans le roman , 2011.
« Les jeunes gens sont ce qu’il y a de plus sacré dans les Etats, ils en sont la base et le fondement ; ce sont eux qui doivent nous succéder et composer après nous un nouveau peuple. »
Des Causes de la corruption du goût , 1714.


« J’ai fait tout ce qui dépendait de moi pour donner aux jeunes gens le moyen de lire et de goûter Homère un peu mieux qu’on ne le lit et qu’on ne le goûte ordinairement. »
Préface de l’ Odyssée , 1716.
Préface
Une biographie de Madame Dacier manquait en français. Eliane Itti s’est emparée du sujet avec bonne humeur, méthode et talent. Les objections auraient pu pleuvoir. « Nul ne lit plus cet auteur », « Le monde des érudits humanistes répugne à notre époque », « La condition des femmes au XVII e siècle doit être oubliée », etc., etc. Mais notre biographe était bien armée pour réfuter ces sophismes. Et le résultat de son travail prouve qu’il y avait beaucoup à découvrir sur son héroïne.
L’histoire de la littérature malmène Madame Dacier chaque fois qu’elle s’en tient à son rôle dans la Querelle d’Homère. Cet épisode passager est certes assez connu et, ici même, bien mis en place. Mais l’appréciation de sa pertinence littéraire exigerait une meilleure connaissance de chacun des participants au débat. Sur tous ces polémistes et auteurs, il faut procéder à de nouvelles recherches, notamment biographiques. Le présent Madame Dacier est, en ce sens, un ouvrage pionnier, et fort nécessaire. La championne d’Homère offre l’occasion de maintes découvertes à qui veut s’écarter des sentiers battus. Cette vie si originale, et jusqu’ici méconnue, appelait une enquête détaillée dont je commenterai seulement deux aspects.
Et d’abord, notre Madame Dacier incarne le personnage presque invraisemblable qu’est, pour ce siècle, non la femme-auteur, mais la femme-savant. Pierre Bayle, cité ici, témoigne de la surprise générale : « La République des Lettres n’entre point dans les mariages ni dans les accouchements ». On aurait pu rencontrer ce type de personne, comme Linda Timmermans l’a signalé, dans un environnement mystique, ou dans les profondeurs de rares couvents. Etait-il seulement pensable que l’exception se répétât au profit d’une honnête femme mariée, ménagère, et mère de plusieurs enfants ? La succession des chapitres d’Eliane Itti nous en convainc pleinement. Anne Dacier est bel et bien parvenue à combiner harmonieusement ces deux aspects de son existence. A la fin de sa carrière, et même s’il est vrai que son honnête aisance s’explique aussi par les réussites de son époux (parfaitement relevées ici), on peut admettre que cette dame sans fortune est en mesure de compter sur ses honoraires d’écrivain.
L’autre originalité du personnage est bien mise en valeur par Eliane Itti. Les aventures de l’héroïne ne se cantonnent pas aux problèmes du livre. Elles s’étendent à l’impact social de la religion. Les parentés confessionnelles, les affinités savantes, les renommées européennes interfèrent sans cesse, chez cette humaniste et chez tous ses pareils, avec leurs traditions de famille, leur éducation première, leurs protecteurs actuels. Sur tout cet espace, le pouvoir, en France, pose un regard jaloux. Les protestants sont défavorisés par les soupçons qui les entourent, et bientôt par les mesures qui les frappent. Dans tout l’ouvrage, et particulièrement dans son chapitre VII, l’auteur analyse avec pénétration la conduite des époux Dacier. Elle constate, chez Anne, une connaissance rare de la Bible, et, à partir de sa « réunion », en 1685, une posture conformiste et prudente. Cette posture est bien éloignée de toute dévotion, mais elle est adoptée aussi, à leur modeste échelle, par nombre de ses anciens coreligionnaires.
L’historien des traductions que je fus est particulièrement sensible à ce que l’on lira dans ce livre sur cette activité littéraire, ses avantages et ses inconvénients, sa dépendance ou son indépendance par rapport aux modes d’un temps. Sur ce plan, Madame Dacier offre un cas singulier, car elle est à la fois traducteur et philologue – ce qui ne se voyait guère antérieurement. Collaboratrice de Pierre-Daniel Huet pour la série « ad usum Delphini », engagée dans cette ambitieuse entreprise de choix textuels et de typographie modèle, on ne l’aurait pas cru prête à « passer au français ». Ce fut pourtant ce qui arriva. Et la manière dont s’opéra ce passage, un passage délicat, est traitée ici avec un tact particulier.
Jusqu’où va le droit de traduire ? Le traducteur a-t-il tous les droits ? Les connaissances acquises par Anne Le Fèvre, plus tard épouse Dacier, l’amènent à suivre la méthode qu’avait retenue l’école des « belles infidèles », Perrot d’Ablancourt notamment. Les scrupules d’exactitude, lorsqu’ils ne « passent » pas bien dans la version française, sont confiés à tout un paratexte. Disons : à des « Notes », à des « remarques », à des « Préfaces » substantielles et, somme toute, fort explicatives… Dans le présent livre, le travail de la traduction est présenté dans son mouvement : de multiples citations viennent illustrer ce fait et ses applications (chapitre IX : « L’atelier d’écriture »). Ces citations encouragent le lecteur à se reporter au riche corpus de théorie littéraire rédigé par Madame Dacier, bien avant Des causes de la corruption du goût (1714).
Cher lecteur, ne manquez pas de tout apprécier dans cet ouvrage. Et retenez sa conclusion ferme et mesurée. L’équilibre, la précision, la vérité de ces pages ne peuvent que vous frapper. Le sujet choisi par Eliane Itti était difficile. Mais fine est la manière dont le XXI e siècle rend ici hommage au XVII e . <

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