Mort et dynamiques sociales au Katanga (République Démocratique du Congo)
164 pages
Français

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Mort et dynamiques sociales au Katanga (République Démocratique du Congo) , livre ebook

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Description

Cet ouvrage organise la comparaison entre les pratiques funéraires des Luba du nord du Katanga telles qu'elles se déployaient jusqu'il y a quelques décennies et les funérailles lushoises d'aujourd'hui. A travers l'évolution des pratiques funéraires et de l'organisation du deuil, ce sont des dynamiques sociales, générationnelles, familiales et religieuses qui sont mises en évidence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 41
EAN13 9782336273440
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CAHIERS AFRICAINS AFRIKA STUDIES
n° 78 2011
© Musée royal de l’Afrique centrale et L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296542525
EAN : 9782296542525
Mort et dynamiques sociales au Katanga (République Démocratique du Congo)

Joël Noret et Pierre Petit
CAHIERS AFRICAINS — AFRIKA STUDIES
Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) Koninklijk Museum voor Midden-Afrika (KMMA) Section d’Histoire du Temps présent (anciennement Institut africain/Cedaf) Afdeling Eigentijdse Geschiedenis (voorheen Afrika Instituut-ASDOC)
Secrétaire de rédaction : Edwine Simons
Leuvensesteenweg 13, 3080 Tervuren Tél. : 32 2 769 58 47 Fax : 32 2 769 58 20 E-mail : edwine.simons@africamuseum.be Site : http://www.africamuseum.be/research/dept4/research/dept4/africainstitute/index_html Conditions de vente : http://www.africamuseum.be/publications  ; publications@africamuseum.be
Couverture :
Conception graphique : Mieke Dumortier.
Photo de couverture : Groupe formé par les petits-fils d’une défunte et leurs amis, entourant et escortant au pas de course le corbillard au retour d’une inhumation au cimetière de la Gécamines.
Photo Paul Kusinza Amani ©, Lubumbashi, mars 2010.
Photos de 4 e de couverture :

Photo de gauche : Tombe d’une famille nantie, cimetière de Sapins II. Photo de Pierre Petit, Lubumbashi, juin 2008, © Pierre Petit.
Photo de droite : Tombe populaire, cimetière de Kimbeimbe. Photo de Pierre Petit, Lubumbashi, juin 2008, © Pierre Petit.
Les activités de la Section d’Histoire du Temps présent (anciennement Institut africain/Cedaf) sont financées par le SPP Politique scientifique et par la Coopération belge au développement.
Les Cahiers africains sont publiés avec l’aide financière du Fonds de la recherche scientifique-FNRS de Belgique.
© Musée royal de l’Afrique centrale et L’Harmattan, 2011.
Sommaire
CAHIERS AFRICAINS AFRIKA STUDIES Page de Copyright Page de titre CAHIERS AFRICAINS — AFRIKA STUDIES REMERCIEMENTS INTRODUCTION Chapitre 1 - LES FORMES HISTORIQUES DU DEUIL EN PAYS LUBA Chapitre 2 - DEUIL ET PRISE EN CHARGE DES MORTS À LUBUMBASHI Chapitre 3 - ORGANISER LE DEUIL Chapitre 4 - RECONFIGURATIONS FAMILIALES Chapitre 5 - LE REFAÇONNAGE RELIGIEUX DE LA PLACE DES MORTS CONCLUSION RÉFÉRENCES CITÉES Comment se procurer les Cahiers africains ?
REMERCIEMENTS
C’est une gageure de rendre justice à toutes les personnes qui ont soutenu la réalisation de ce livre, dont le projet a été élaboré entre Bruxelles et Lubumbashi il y a une dizaine d’années, mais dont certains volets de l’enquête remontent, pour le pays luba, à plus de vingt ans déjà.

De fait, les enquêtes réalisées par Pierre Petit dans le cadre de ses recherches doctorales durant les années 1980 et 1990 ont été rendues possibles par le concours d’un grand nombre de personnes. Quelques personnalités fortes émergent, à qui les remerciements sont ici adressés à titre d’ambassadeurs de tant d’autres. Evrard Kayumba Mwanabute fut le principal interprète durant toute cette période, mais il fut bien davantage un assistant de recherche intimement pris au jeu de l’enquête. Les enquêtes réalisées à Ngoy Mani ont bénéficié de l’appui sans faille du chef Ngoy Katemo, qui organisa les contacts avec des dizaines de personnes, dont Ngoy wa Umpile, une dame âgée qui décrivit avec d’infinis détails les rites du veuvage. À Kabongo, Kyoni Kumwimba Mateo, ancien dignitaire royal, fut un ami intimement concerné par la transmission de ces traditions qu’il souhaitait voir consignées. À ceux-là comme à tant d’autres, qui pour la plupart ne sont plus, nous nous sentons ici redevables et nous espérons que ce livre rendra justice aux précieuses heures qu’ils nous ont consacrées.

À Lubumbashi, nos remerciements vont d’abord à l’équipe dynamique des chercheurs de l’Observatoire du changement urbain (OCU) de l’Université de Lubumbashi, sans lesquels les matériaux ethnographiques n’auraient pas pu être produits. Olivier Kahola, Aimé Kakudji, Jerry Kalonji, Aimée Kasandji et Albert Kibila ont joué un rôle déterminant dans la conduite des enquêtes de terrain à partir desquelles les données empiriques sur les funérailles lushoises ont été rassemblées. Qu’ils trouvent ici l’expression renouvelée de notre gratitude pour l’excellent travail qu’ils ont réalisé et pour les très nombreuses conversations, souvent aussi passionnées qu’émouvantes, qui nous ont réunis à cette occasion. Olivier Kahola et Aimé Kakudji nous ont en outre aidés à rassembler des photographies liées aux funérailles et ont relu plusieurs chapitres de ce livre, conseillant des ajouts, suggérant des nuances, affinant des interprétations : nous voudrions les remercier pour leur collaboration généreuse et significative à notre entreprise. Bien entendu, nos remerciements vont aussi à toutes les personnes qui se sont confiées durant les enquêtes, et pour n’en citer qu’une parmi tant, à Maman Claude, infatigable interlocutrice lors de nos séjours à la guesthouse M’Siri.

Plus largement, le projet de ce livre s’enracine dans une collaboration institutionnelle autour des Mémoires de Lubumbashi, un projet auquel furent associés, outre l’OCU, le Musée de Lubumbashi, le CELAT, le MRAC et le département d’histoire de l’Université de la ville. Cette collaboration impliqua notamment Donatien Muya, Donatien Dibwe et Bogumil Jewsiewicki, que nous tenons à remercier ici aussi. En Belgique, la Commission universitaire pour le développement (CUD) a généreusement mis à la disposition de l’OCU les crédits nécessaires pour l’organisation des recherches.

À Bruxelles, Theodore Trefon a accepté avec enthousiasme d’accueillir ce manuscrit dans la collection des Cahiers africains, et l’œil vigilant d’Edwine Simons nous a aidés à traquer coquilles et imprécisions. La photothèque du MRAC nous a gentiment autorisés à reproduire certaines photos issues des collections du Musée, et Geoffrey Fritsch nous a fait bénéficier d’une assistance graphique bienvenue en vue de l’édition des illustrations.

Enfin, nos familles respectives ont supporté pères et époux abusant de leur liberté académique pour s’adonner aux joies du travail dominical - leur compréhension bienveillante nous fut précieuse.
Joël Noret et Pierre Petit
Populations et villes/chefferies du Katanga mentionnées dans l’ouvrage
INTRODUCTION

Un pays zombifié ?
Notre entendement est, selon Lakoff et Johnson, médiatisé ou, plus exactement, rendu possible par des transferts métaphoriques liés à des expériences sensorielles de base (1985, 1999). Les commentaires – savants ou populaires – relatifs à l’histoire et à la société congolaises n’échappent pas à cette règle : s’agissant des évolutions récentes de la nation, un bref survol témoignerait rapidement de l’omniprésence des métaphores liées à la vie et à la mort. Un nouveau lieu commun consiste à parler de l’État congolais comme rongé par un cancer, voire comme « cliniquement mort ». Durant la décennie de conflits dont le pays peine à émerger, la mort elle-même est souvent apparue sans détour, en direct ou en différé, sur les petits et les grands écrans. Lors de la bataille de Kinshasa (1998), une séquence fut diffusée sur toutes les chaînes : celle d’un homme implorant la grâce de deux soldats qui le jetèrent d’un pont dans une rivière avant de le mitrailler. De son côté, Hubert Sauper a réalisé un film sur le massacre annoncé de réfugiés rwandais au Congo, pratiquant une esthétique de la souffrance et de la mort qui suscita débat 1 . Dans le champ de l’anthropologie, Filip De Boeck a longuement étudié et relayé auprès du public l’imagerie de la mort qu’ont développée les Kinois, au point de parler de « zombification » de la société kinoise. Son idée principale est que la mort a envahi l’espace des vivants au point de lever les frontières entre ces deux mondes, d’où les incursions de plus en plus fréquentes de morts malveillants dans la vie des vivants et le développement d’une conception de la vie quotidienne comme « interlude apocalyptique ». L’imagination sociale serait même au Congo «&

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