Mythes et réalités de l identité culturelle africaine
176 pages
Français

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Mythes et réalités de l'identité culturelle africaine , livre ebook

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Description

L'idée d'une nécessaire renaissance noire, en ce nouveau millénaire, fait à nouveau débat. Jusqu'où le rapprochement entre cultures africaines et cultures noires est-il valide ? Quelle pertinence renferme la distinction Afrique noire, Afrique blanche ? L'unité culturelle noire est-elle un mythe ou une réalité ? L'auteur explore, à la lumière de la vérité historique, les déclinaisons majeures du discours sur l'identité culturelle noire et les stratégies d'affirmation politique qui en découlent en Afrique et au sein des diasporas noires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2006
Nombre de lectures 92
EAN13 9782336267647
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

site : www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr e.mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782296000780
EAN : 9782296000780
Mythes et réalités de l'identité culturelle africaine

André Julien Mbem
COLLECTION « PENSEE AFRICAINE »
Dirigée par Manga-Akoa François

En ce début du XXIème siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les Etats et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socio-culturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui.

L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la Collection « PENSEE AFRICAINE » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine.
A Bibiane et André
“Quant à savoir jusqu’à quel point la vie a besoin des services de l’histoire, c’est là une des questions et des inquiétudes les plus graves concernant la santé d’un individu, d’un peuple, d’une civilisation. Car trop d’histoire ébranle et fait dégénérer la vie, et cette dégénérescence finit également par mettre en péril l’histoire elle-même.”
( Friedrich Nietzsche, Considérations inactuelles I et II)
Sommaire
Page de Copyright Page de titre COLLECTION « PENSEE AFRICAINE » Dedicace Epigraphe Introduction Chapitre I - A la recherche de l’identité perdue Chapitre II - Vérité historique et approches du politique Chapitre III - Relectures de l’identité et vérité historique Chapitre IV - Du culte de l’identité autour de l’œuvre de Cheikh Anta Diop Chapitre V - Perspectives Conclusion - Débattre Notes
Introduction
Trois faits d’actualité d’importance majeure aux yeux des Africains semblent confirmer dans les années 90 l’idée que l’Afrique noire est en train d’écrire une page heureuse et durable de son histoire qui tranche avec un long et douloureux passé. L’humanité tout entière étant engagée dans une ère résolument démocratique qui est aussi celle de la mondialisation des images et des échanges, le respect des libertés fondamentales dans ce contexte historique nouveau devient une loi incontournable de la vie des peuples, l’un des piliers des évolutions politiques contemporaines qui, sans aucun doute, encadrera comme des révolutions de velours les inévitables changements de société en gestation dans les derniers bastions totalitaires à travers le monde et qui demeurent légion en Afrique. Ne nous souvenons-nous pas du Mur de Berlin s’effondrant sous les coups de boutoir de quelques fantassins de la liberté aux mains nues, images qui défilèrent comme des séquences de fiction sur les écrans du monde entier ? Pour une Afrique en lutte pour le droit à décider de son destin, ce fut un tournant historique, avec cette soudaineté, cette brutalité propre à l’évènement, sous les yeux des hommes de tous les continents, et fait sans précédent, tous focalisés sur une actualité qui semblait les rendre solidaires d’un destin commun.
Téléspectateurs en temps réel de la disparition de l’un des symboles les plus infâmes de la confiscation des libertés par les surenchères idéologiques du 20e siècle, cette accélération de l’Histoire nous semblera plus rapide encore lorsque à quelques milliers de kilomètres de Berlin, le cyclone de la liberté dévastait un effroyable sanctuaire dédié à la haine de l’homme par l’Homme; En Afrique du Sud, la mort de l’Apartheid prenait des allures de fin de monde. Et dans la foulée de l’effondrement de ce monde raciste, une image forte, l’image d’un homme qui restera pour longtemps vivace dans la mémoire universelle des luttes pour la dignité humaine: Nelson Mandela sortant libre des geôles de l’apartheid un certain mois de février 1990, marchant d’un pas assuré vers la magistrature suprême en vue de l’édification d’une démocratie moderne dans une Afrique du Sud cosmopolite.
Au moment où sur les bords du Cap soufflait ce vent d’espoir, une autre image traduisait une actualité comme on en reçoit peu souvent des caméras focalisées sur le berceau de l’humanité. Gagnant l’ensemble du continent africain, y compris ceux des États qui passaient pour des citadelles imprenables de la tyrannie, la revendication démocratique dans les rues ou les universités ouvrait des brèches dans les murs des autoritarismes qui éloignaient depuis des décennies les citoyens de l’exercice libre de leurs droits politiques. Dans les conférences nationales souveraines, vastes palabres collectives aux allures d’États généraux, la classe politique et la société civile débattaient sans tabou des possibilités d’une Afrique enfin conviviale et compétitive. Pour des peuples longtemps privés du droit à l’exercice de leurs libertés fondamentales, privés de la liberté d’aller et de venir, privés de la liberté de penser, privés de la liberté de choisir librement leurs dirigeants, privés de la liberté de décider de leurs institutions, cette nouvelle donne semblait porteuse des prémices longtemps rêvées d’une rédemption du continent.
Mais loin de tous ces signaux naguère annonciateurs de lendemains meilleurs, acteurs et spectateurs en sont à s’ébahir aujourd’hui de la régression catastrophique de l’Afrique noire, une régression parfois bien en deçà des acquis des indépendances, voire de la colonisation, ajoutent certains qui n’hésitent pas à risquer la comparaison. En effet, outre l’effondrement vertigineux des indicateurs socio-économiques, il s’en est suivi, fort paradoxalement, dans la mouvance même de ce printemps des libertés, un délitement catastrophique de l’État jusqu’à son effacement complet en Somalie. La résurgence des coups de force militaires sur fond d’encouragement aux haines tribales et aux génocides, les migrations chaotiques des populations à l’intérieur du continent ou vers les terres prospères d’Occident, sont autant de drames qui chargent plutôt les mots espérance et liberté d’une consonance creuse pour des millions de personnes désabusées. Aussi prévaut-il dans le droit fil de cette transmission générationnelle de la désespérance, à Yaoundé, Libreville, Abidjan ou Lagos, un épicurisme compulsif, une philosophie spontanée de la jouissance dans l’instant, une limitation de la perspective historique et des ambitions à la satisfaction des soucis quotidiens tant du côté du citoyen que de l’État Autrement dit, autant je limite mon horizon existentiel à mes soucis quotidiens de survie, autant l’État qui doit projeter audacieusement ma communauté historique dans la compétition internationale en est réduit à confiner ses responsabilités historiques à la rémunération de ses agents, au maintien de l’ordre public qui se résume parfois au soutien à bout de bras qu’une armée et une police aux ordres et sans mandat républicain apportent à un pouvoir personnel qui cumule illégitimité et incompétence. L’explosion sans précédent de nouvelles spiritualités et autres innombrables métaphysiques du bonheur tandis que galope la criminalisation des rapports humains, constituent des indices parmi tant d’autres du recul substantiel d’une communauté de destin et du rôle protecteur de l’État. Cette anomie galopante se solde au plan sociologique par l’abandon des plus faibles aux lois souveraines du brigand et du soldat, aux mirages du charlatan et autres diseurs de bonnes aventures comme dans les sociétés féodales et cléricales du Moyen Age européen.
Pour les opinions publiques internationales, tout au moins celles qui s’intéressent à l’actualité de cette Afrique qui va mal, certaines se désolent ou se détournent du triste sort de ce malade dont l’état clinique ne laisse poindre aucun espoir de rémission. Aussi l’idée d’une Afrique condamnée à ne jamais se relever du creux de la vague n’est plus une hypoth

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