Naissance et fantasme de mort
256 pages
Français

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Naissance et fantasme de mort , livre ebook

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Description

L'auteur nous entraîne à la recherche des racines profondes du conditionnement de la peur de la mort en couches, des mécanismes psychologiques et biologiques qui la sous-tendent, des renforcements culturels actuels qui empêchent son extinction, de ses conséquences et des mesures préventives que nous devons mettre en oeuvre si nous voulons nous en libérer. Si ces investigations mettent en lumière la dangerosité de ce conditionnement, n'apportent-elles pas simultanément aux femmes l'immense espoir de se libérer totalement du tribut quelles ont toujours payé à la maternité ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2005
Nombre de lectures 292
EAN13 9782336263946
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sexualité humaine
Collection dirigée par Charlyne Vasseur Fauconnet
Sexualité humaine offre un tremplin pour une réflexion sur le désir, le plaisir, l’identité, les rôles féminin et masculin. Elle s’inscrit dans un mouvement socio-culturel, dans le temps et dans l’espace.
La sexualité ne peut être détachée de sa fonction symbolique. L’erreur fondamentale serait de la limiter à un acte et d’oublier que l’essentiel est dans une relation, une communication avec l’autre, cet autre fût-il soi-même.
Cette collection a pour objet de laisser la parole des auteurs s’exprimer dans un espace d’interactions transdisciplinaires. Elle relie la philosophie, la médecine, la psychologie, la psychanalyse avec des ramifications multiples qui vont de la pédagogie à la linguistique, de la sociologie à l’anthropologie, etc.
Déjà parus
Houria BOUCHENAFA, Mon amour, ma soeur. L’imaginaire de l’inceste frère-soeur dans la littérature européenne du XIX e siècle, 2004.
Ney BENSADON, Sodome ou l’homosexualité, 2004.
Jean EMELINA, Les chemins de la libido, 2004.
Annemarie TREKKER, La mémoire confisquée , 2003.
Geneviève PAICHELER (dir.), Sexualité, normes et contrôle social, 2003.
Rommel MENDES LEITE, Bruno PROTH, Pierre-Olivier
BUSSCHER, Chroniques socio-anthropologiques au temps du sida.
Sami A. ALDEEB ABU-SAHLIEH, Circoncision masculine , circoncision féminine .
Sylvie BABIN, Des maternités impAnsables, l’accompagnement de l’abandon et des parentalités blessées .
Martine COSTES PEPLINSKI, Nature Culture Guerre et Prostitution.
Philippe CLAUZARD, Conversations sur l’homo (phobie).
Nay BENSADON, Attentats contre le sexe, ou ce que nous dévoilent les mutilations sexuelles.
Sami ALDEEB, Circoncision, le complot du silence .
Michèle CERIOLI, Que deviennent les hommes ?.
Naissance et fantasme de mort

Josette Fort
Sommaire
Sexualité humaine - Collection dirigée par Charlyne Vasseur Fauconnet Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION 1. La fin d’une croyance 2. Exploration en zone interdite « psychanalyse des connaissances » 3. Conditionnement de la peur de la mort en couches 4. Syndrome d’Insécurité 5. Prévention du Syndrome d’Insécurité CONCLUSION REMERCIEMENTS Bibliographie
© L’Harmattan, 2005
9782747581226
EAN : 9782747581226
À Sara, à Claire, à Olivier...
INTRODUCTION
Partons ensemble faire un voyage jalonné d’espoir. Espoir qui vous accueillera au départ et grandira tout au long du parcours lorsque vous mesurerez, dans un domaine précis, l’ampleur de votre privilège par rapport à vos grands-parents et arrières-grands-parents. Eux, avant la découverte des antibiotiques et si leur enfant ne pouvait pas naître par les voies naturelles, étaient confrontés au douloureux dilemme : choisir « la mère ou l’enfant ? » À ce moment-là, la césarienne, pratiquée pour préserver l’intégrité des potentialités de l’enfant, pouvait entraîner des complications infectieuses mortelles chez la mère. Les accoucheurs d’aujourd’hui sont-ils conscients du pouvoir miraculeux que leur confèrent les antibiotiques : écarter la mort d’un lieu où elle régnait depuis Adam et Ève, et mettre un terme à la pire des aberrations humaines, mourir en donnant la vie ?

Le but de ce voyage serait de sensibiliser les femmes et le corps médical à l’existence d’un CONDITIONNEMENT CULTUREL DE LA PEUR DE LA MORT EN COUCHES et à ses conséquences nocives qui s’exprimeraient à travers un SYNDROME D’INSÉCURITÉ (SDI). Le SDI peut affecter l’ensemble de la vie génitale de la femme dès qu’elle deviendrait apte à la procréation. Il s’agirait donc, à partir d’une expérience clinique accompagnée d’un travail de réflexion et d’une enquête, d’une approche nouvelle de la maternité qui implique essentiellement l’histoire anthropologique, la psychanalyse, la neurobiologie et l’obstétrique.

En nous révélant, en 1981, la relation entre la peur de la mort et la souffrance de l’enfantement, les résultats cliniques de la préparation à la naissance n’annonçaient-ils pas la fin de la malédiction: « Je vous affligerai de plusieurs maux pendant la grossesse ; vous enfanterez dans la douleur »  ? Ils marquaient aussi le début d’un long travail de réflexion sur la procréation et la peur de la mort en couches, qui allait s’étaler sur deux décennies.

Cinquante ans après la découverte des antibiotiques, qui vont rendre la mort en couches exceptionnelle, et malgré la surveillance intensive de la grossesse, pourquoi les femmes ont-elles encore peur de mourir en couches ? Les travaux expérimentaux d’un Américain, Miller (1941-1951), nous apportent un élément de réponse: il a démontré comment une peur se conditionne selon le processus pavlovien. Le conditionnement pérenniserait cette peur .

Une enquête effectuée auprès de 926 personnes, en 1997, met l’accent sur le caractère collectif du conditionnement de la peur de la mort en couches : « l’obsession des complications pouvant entraîner la mort » , observée dans la France ancienne par l’historien Jacques Gélis, serait toujours présente chez 85-90 % d’entre nous. 1

Chercher à comprendre comment s’est monté le conditionnement de la peur de la mort en couches, les mécanismes psychologiques et biologiques qui le sous-tendent, les renforcements culturels actuels qui empêchent son extinction, n’est-ce pas une démarche nécessaire si nous voulons nous en libérer ? Pour cela il nous faudra voyager dans des domaines divers.

Voyage à travers les siècles qui ont précédé le nôtre. Les travaux de certains historiens (Jacques Gélis, Mireille Laget, Marie-France Morel, Philippe Ariès) ont étayé ma réflexion et m’ont permis de mettre en relief l’enracinement profond, séculaire, de ce conditionnement. Jusqu’à l’apparition de l’asepsie et des antibiotiques, 7 à 10 % de femmes mouraient en couches. Vers 1950, les antibiotiques vont, dans notre civilisation, rendre la mort en couches exceptionnelle  : 0,01. % en 1994. Mais le taux de mortalité maternelle reste très élevé dans les pays en voie de développement : selon l’OMS, 500 000 femmes meurent encore chaque année en mettant leur enfant au monde.

Petit voyage à l’intérieur du cerveau, à la recherche des structures anatomiques et des mécanismes neurobiologiques qui sous-tendent le conditionnement de la peur. Nous en chercherons les indices biologiques et cliniques.

Le caractère inconscient du conditionnement de la peur retiendra notre attention car il accroît sa dangerosité : il masque l’origine de la peur d’accoucher et l’origine des nombreux troubles psychiques et organiques qu’elle va provoquer. Les neurosciences nous aident à comprendre la force de ces mécanismes inconscients, inscrits au niveau cellulaire dans des circuits nerveux, qui vont s’activer à notre insu et déterminer nos comportements ainsi que de nombreuses affections.

Si nous restons enfermés dans le conditionnement de la peur, accoucheurs et accouchées continueront à vivre l’accouchement comme avant les antibiotiques, c’est-à-dire comme nos ancêtres pour lesquels le danger de mort en couches était bien réel. Mais faire comme si les antibiotiques n’existaient pas, n’est-ce pas nier les progrès scientifiques accomplis ?

Chez le médecin et chez la sage-femme, le sens des responsabilités va renforcer le conditionnement culturel de la peur de la mort, d’où la médicalisation de l’accouchement normal qui les sécurise. La ceinture du monitoring n’aurait-elle pas remplacé la ceinture protectrice de Sainte-Marguerite que les femmes enceintes portaient au Moyen-Age ? La haute technologie ne s’amuserait-elle pas, là, à « flirter » avec une pensée archaïque ?

Chez la femme enceinte, le conditionnement de la peur de la mort, en pérennisant cette peur, va créer un conflit intra psychique : désir conscient d’avoir un enfant et refus inconscient d’avoir ce même enfant car, dans l’inconscient et sous l’effet du conditionnement. l’accouchement est associé au danger de mort. L’accouchement ne pouvant être évité, la chronicité du conflit va entraîner une cascade de troubles, psychiques et organiques, que vous connaissez bien: fatigue (état dépressif), nausées, vomissements, brûlures d

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