La politique postmoderne
280 pages
Français

La politique postmoderne , livre ebook

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280 pages
Français

Description

L'auteur réalise une relecture du corpus théorique postmoderne afin d'en dégager une grammaire politique nouvelle. C'est le parti pris de cet ouvrage que de lier la pensée politique de la postmodernité à l'analyse de la société actuelle et à sa transformation. L'objet théorique qu'il nous propose permet d'envisager et d'éclairer une série de faits sociaux et d'idées nouvelles dans notre contemporanéité mouvante.

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Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 24
EAN13 9782296511804
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Le postmoderne est signiïcatif d’une crise politique de dissolution du grand récit de l’émancipation humaine comme du progrès de l’humanité. Avec le postmoderne disparaissent et s’effondrent en Occident les idéologies dont les hommes tiraient l’espoir de faire l’histoire. Ce sont les caractéristiques du monde complexe qui accouche d’une nouvelle conïguration de la pensée et de l’action. Entre libéralisme et socialisme, le postmodernisme dessine une ïgure idéologique originale qui pense les écueils de la
L’auteur réalise une relecture du corpus théorique postmoderne aïn d’en dégager une grammaire politique nouvelle. La réexion articule les visions descriptive, prescriptive et prospective. Il s’agit bien là d’un accompagnement programmatique de la postmodernité, dans la construction d’un mode d’intervention sur la société. C’est
mouvement à l’analyse de la société actuelle et à sa transformation. L’objet théorique qu’il nous propose permet d’envisager et d’éclairer une série de faits sociaux et d’idées nouvelles dans notre contemporanéité mouvante. Un politiste ou un sociologue, préoccupé des imaginaires et des langages politiques, trouvera des jalons forts et parfaitement maîtrisés pour une construction politique
homas Seguin
LA POLITIQUE POSTMODERNE
Généalogie du contemporain
L O G I Q U E S S O C I A L E S
LA POLITIQUE POSTMODERNEGénéalogie du contemporain
Logiques sociales Collection dirigée par Bruno Péquignot En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques. Dernières parutions Emilie HENNEQUIN (dir.),La Recherche à l’épreuve des terrains sensibles : approches en Sciences Sociales, 2012. Michel LIU,La dynamique des organisations : l’émergence des formes démocratiques, 2012. Joseph AOUN,Les identités multiples, 2012. Henry TORGUE,Le sonore, l’imaginaire et la ville. De la fabrique artistique aux ambiances urbaines, 2012. Marie-Christine ZELEM,Mondes paysans. Innovations, progrès technique et développement. Témoignage de Pierre Brugel, 2012. Hugues CUNEGATTI,Passer son permis. Sociologie d’une formation déniée, 2012. Gilles VIEILLE MARCHISET et Anne TATU-COLASSEAU, Sociologie(s) du sport, 2012. Olivier SERVAIS,L’Épistémologie pratique de Pierre Bourdieu, 2012.Rahma BOURQIA (dir.), Territoires, localité et globalité. Faits et effets de la mondialisation, volume 2. 2012. Rahma BOURQIA (dir.), La sociologie et ses frontières. Faits et effets de la mondialisation, volume 1. 2012. Hugues CUNEGATTI, Charles SUAUD (dir.),La sécurité routière : enjeux publics et société civile, 2012.
Thomas Seguin
LA POLITIQUE POSTMODERNEGénéalogie du contemporain
© L'Harmattan, 20125-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-99287-0 EAN : 9782296992870
Introduction « Ce qu’estvaleur, ce qu’estsûre, ce qu’esthomme, on tient ces questions pour dangereuses, on les referme bien vite. Elles ouvrent, dit-on, la voie au "tout est permis", au "tout est possible", au "rien ne vaut". » 1 Jean-François Lyotard .
1  LYOTARD Jean-François,L’inhumain. Causeries sur le temps, Galilée, Paris, 1988, p. 9.
La crise de la modernité est l’état de pensée postmoderne. Car cette crise appelle à interroger fondamentalement l’humanisme, elle invite à questionner le développement de notre civilisation et sa visée. Ces bouleversements ont certainement le mérite de rendre justice aux pensées dites de la contreculture, parce qu’il est probablement judicieux aujourd’hui de les considérer non plus comme des entités se dirigeant contre la culture mais des éléments indispensables pour la prolonger. Il n’est plus possible d’esquiver l’enjeu de la transition. Dans cette nouvelle situation, les critiques radicales deviendront sans aucun doute des forces de propositions et des sources d’inspiration. Pour comprendre la crise contemporaine qui traverse les sociétés occidentales, il s’agit, en premier lieu, de saisir la nature des changements affectant l’évolution sociale. Avant même d’envisager l’action du politique, ou sa responsabilité, nous devons entrevoir une strate plus profonde : nos conceptions de la réalité. Car si crise il y a, elle repose essentiellement sur notre capacité à cerner et à concevoir les réalités émergentes d’une nouvelle société. À la racine de l’ambivalence culturelle, nous avons une lente sédimentation épistémologique qui transforme la vision du monde moderne. La modernité – on l’oublie trop souvent – a aussi été un moment critique fondamental questionnant le statut même de la connaissance dans sa quête du vrai. Tout au long du e XX siècle, des découvertes physiques primordiales ont modifié nos schèmes de pensée, et le monde a semblé plus vaste, l’évolution toujours plus rapide. La révolution est au cœur de la dynamique naturelle, technique et sociale, parce que le monde bouge, et la réalité se meut car nous la concevons et nous l’expérimentons comme telle. La crise nous confronte à ces changements, elle nous oblige à les prendre en considération. Nous savons qu’il nous faut changer nos modes de pensée non seulement pour englober la réalité plus vaste, simplement se représenter l’expansion de ce monde, mais aussi dans le but de pouvoir agir en lui, c’est-à-dire de rendre compte de notre propre expérience sociale dans son environnement global. D’où cet axiome déterminant : les crises scientifiques coïncident avec les crises politiques. La crise scientifique elle 7
concerne le champ de nos représentations, elle est métaphysique, philosophique et jusqu’à un certain point spirituelle. La crise politique est sociale et culturelle, elle touche au champ de l’action, elle est en quelque sorte existentielle. Or, les fondations de nos connaissances déterminent les fondations de nos actions, et réciproquement. Nous distinguons mieux la configuration de la crise dans l’écart entre ces deux sphères. C’est pourquoi le complexe de la culture est si malaisé à discerner, parce qu’il symbolise un entrelacement constant de changements multiples, avec leurs temps différents, leurs espaces propres, leurs identités spécifiques, qu’il nous faut joindre, dans un même mouvement. Pourtant, nous héritons d’un diagnostic crédible. Il a été établi par un ensemble de sociologues et de philosophes, de physiciens et de biologistes, d’artistes et de militants politiques qui ont évalué les causes du déséquilibre et aperçu les horizons d’une « autre modernité ». En lisant cette tradition moderne, nous déchiffrons les données du problème auquel nous devons faire face. Métaphysiquement, tous nos systèmes ont été bousculés. Politiquement, il est difficile de percevoir quelles sont les perspectives d’avenir, ou comment gouverner au présent. Socialement, nos projets de société poursuivent le projet humaniste dans sa forme tout en cherchant un contenu à son dessein. Culturellement, le vide socio-éthique se traduit par un malaise de plus en plus ample de la civilisation. La modernité paraît désormais incertaine. Mais, un consensus s’opère paradoxalement sur le fait que la modernité est entrée dans une étape réflexive sur son développement. « Modernité inachevée » (Habermas), « seconde modernité » (Beck), modernité « liquide » (Bauman), sont des notions qui intègrent progressivement la nécessité de refonder les concepts et de réinterpréter les objectifs premiers issus de cette époque. Depuis déjà trois décennies, ce qui est court pour l’histoire des idées, nous assistons à un débat entre les tenants de la modernité et ses critiques postmodernes. Dans l’esprit des postmodernes, nous sommes bien témoins de la cristallisation d’une nouvelle ère. Derrière le postmoderne, nous devons voir une maturation synchronique de plusieurs domaines du savoir et de diverses aires d’activités sociales et culturelles. Bien que 8
résultant de la modernité philosophique elle-même, ce moment débute esthétiquement après la seconde guerre mondiale, se catalyse socialement à la fin des années 1960, et se poursuit dans les projets politiques de l’après crise, au milieu des années 1970 jusqu’à nos jours. La genèse postmoderne est issue d’une interpénétration entre un moment philosophique (idée), une transition socio-culturelle (valeur), et des changements techniques (facteur). Force est de constater toutefois que l’affirmation selon laquelle nous sommes entrés dans l’époque de la postmodernité ne peut se prévaloir de la totalité analytique que revêt la modernité comme période historique. Il est vrai que la question de la périodisation n’a pas perdu au fil des années son caractère polémique. Elle provoque encore des débats conflictuels entre les garants de la modernité et les tenants d’une époque envisagée sous l’angle du déclin ou de sa transformation. Nous nous trouvons donc dans une région confuse dont les frontières se situent entre la modernité tardive et une nouvelle situation sociale encore indéfiniment définie. Les pages qui suivent sont animées d’un dessein modeste : clarifier ce qui se cache sous le vocable de « postmoderne », « postmodernité » ou « postmodernisme ». Notre travail a pour but d’explorer ces conceptions et leurs critiques des représentations modernes. L’exploration sémantique de la notion donne accès à des constats qui, au-delà des positions normatives, conservent une valeur conséquente afin de dessiner le relief de notre temps présent. Les postmodernes forment une constellation d’auteurs, notamment français (Baudrillard, Deleuze et Guattari, Derrida, Foucault, Lyotard), mais aussi anglo-saxons (Mouffe, Laclau, Jameson, Rorty), entre autres. Ils offrent à notre regard les contours d’un tableau esthétique de la modernité, dans ses réalisations comme dans son imprésentable. Les formes de la modernité ne sont cependant pas esquissées pour elles-mêmes, elles participent toujours de la constitution d’imaginaires de la postmodernité, recelant parfois un projet utopique affirmé. Nous envisageons de la sorte la pluralité des imaginaires qui investissent la contemporanéité. Le mouvement postmoderne semble similaire au modernisme dans sa structure car il entend donner sens aux changements 9
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