Pour une critique de la marchandisation
146 pages
Français

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Pour une critique de la marchandisation , livre ebook

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Description

Si l'on connait depuis longtemps la dimension centrale de la marchandisation dans le développement de la plupart des civilisations, on ne supposait pas qu'en quelques décennie elle impacterait avec autant de force la société, la santé et l'environnement. À l'heure de la mondialisation, la possibilité de s'émanciper, de se soigner ou de préserver la nature, est de plus en plus compromise par les dégâts de l'actuelle révolution culturelle techno-économique libérale. Sauf à travailler, comme le propose l'auteur, à l'émergence d'une nouvelle éthique, d'une contre-culture et d'une autre Révolution.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336383705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Dernières parutions

Michel MANAVELLA, L’individu : raison d’être de l’humanité, Pour un anarchisme humaniste, 2015.
Steve GADET, Dieu et la race aux Etats-Unis : Le pouvoir politique de l’Eglise Noire , 2015.
Louise FINES, Le jeu de la collusion, Entre sphères légales et réseaux illégaux , 2015.
Jean PETIT, La bataille de Notre-Dame-des-Landes, éléments de langage , 2015.
Thierry CHARLES, Les nouvelles perspectives de la souveraineté , 2015.
Jean-Christophe TORRES, L’école et les valeurs, Variations sur la difficulté éducative, 2015.
Emilija PUNDZIŪTĖ, Diplomatie de l’arrogance. Le cas de la Russie dans les pays baltes , 2015.
Nicole PERUISSET-FACHE, La bourse ou la vie. Réflexions sur les valeurs contemporaines , 2015.
Jean-Marc DA SILVA, Libéralisme et totalitarisme, 2015.
Alain MESSAGER, Le sabre et la poussière, Essais sur le postmodernisme et la guerre, 2015.
Sébastien EVRARD, Réformer l’administration et réformer l’état , Jalons historiques et juridiques, 2015.
Max MEMMI, La France en partage , 2015.
Titre
André P RONE






POUR UNE CRITIQUE DE LA MARCHANDISATION

Société, Santé, Environnement



Préface d’André Tosel
Copyright


























© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73381-4
Préface NE PAS DÉSESPÉRER DE LA RÉVOLUTION
André Prone est un scientifique de formation, mais aussi un essayiste et théoricien engagé dans la critique de notre société. Il nous présente avec cet ouvrage l’achèvement d’une trilogie centrée sur le renouvellement d’une pensée-action de l’émancipation pluridimensionnelle et ouvrant sur une perspective révolutionnaire. La critique de la marchandisation qu’il développe montre comment la production néocapitaliste se détermine comme production d’une consommation qui définit à la place des intéressés eux-mêmes les besoins populaires sans souci de leur valeur d’usage effective. Cette définition est en fait une production de ces besoins qui est inséparable de la rentabilité attendue de leur satisfaction et de la croissance du profit. Elle prend la mesure de ce que l’auteur nomme la révolution culturelle technologique libérale et dont il montre en quoi elle est simultanément une contre révolution : si les capacités humaines d’innovation sont surmultipliées, c’est non seulement au profit des couches dirigeantes de l’économie financiarisée et de ses agents, mais en fonction d’une désappropriation des puissances émancipatrices populaires et d’une capture de leur plasticité. La consommation et la marchandisation induites par le capitalisme mondialisé comme condition de sa reproduction toujours élargie prive les masses populaires de leur propre inventivité en les enchaînant à des besoins non prioritaires et en les endettant à vie. Cette perversion aliène le désir d’être et le retourne contre lui-même. André Prone sait ici joindre à la critique de l’économie politique de Marx les recherches trop oubliées de Michel Clouscard sur Le capitalisme de la séduction, opportunément publiées par les Editions Delga.
La critique de la marchandisation est concentrée en cette étude sur les dimensions biopolitiques de la santé et les dimensions écologiques de l’environnement. Avec une grande richesse d’analyses singulières fondées sur des informations précises, André Prone confirme que désormais le capital, comme l’avait anticipé Marx, ruine les deux bases de l’existence historique, l’homme et la nature, et oriente, si une révolution inédite n’intervient pas, l’histoire vers une catastrophe tout autant inédite. Le paradoxe est que la catastrophe annoncée s’effectue au sein d’une multiplication sans précédent de la puissance humaine de transformer l’humain, la nature et leurs rapports. Cette multiplication est surdéterminée par la soumission réelle étendue – au-delà de la soumission de la seule force de travail dans le management entrepreneurial – à toutes les activités humaines, notamment les plus basiques et les plus vitales comme se soigner et vivre en tant qu’être naturel-socio-historique au sein de processus naturels.
La question de la santé est particulièrement significative en ce que la perversion néocapitaliste est l’envers injustifiable et intolérable aussi bien des progrès formidables de la médecine, de l’inventivité pharmacologique, que des capacités et institutions hospitalières. Cette perversité a un double visage. Le premier est celui classique de l’inégalité d’attention et de traitement réservée aux maladies en fonction de leurs aires territoriales et sociales de manifestation. Aux maladies de pauvres dans des nations incapables (pour diverses raisons) de mettre en œuvre les moyens adéquats de cure, de pauvres soins et une pauvre recherche médicale, comme l’atteste la dévastatrice épidémie du virus Ebola en Afrique. Aux maladies des riches ou plus simplement des couches sociales bénéficiant encore de systèmes de santé publique, une richesse de soins et de traitements fondée sur une recherche médicale effective, comme le prouvent les progrès dans la guérison des cancers et du sida. La seconde forme de perversité est réellement paradoxale et originale : André Prone ne se borne pas à rappeler que les maladies naissent, vivent, reculent et réapparaissent historiquement en fonction de conditions sociales inégales. Mais il fait voir comment désormais l’essor extraordinaire des colossales entrepris capitaliste du médicament réussit à produire, inventer des maladies plus ou moins fictives ou imaginaires à partir du stress social de populations rongées par l’incertitude. À maladies inventées par l’industrie pharmaceutique laissée sans contrôle par des pouvoirs publics irresponsables et/ou corrompus aux mains de prédateurs de la santé, des médicaments inutiles ou nuisibles et la gestion lucrative d’une addiction médicamenteuse extraordinairement rentable. La corruption s’étend au corps médical et aux institutions et pèse sur les organismes de sécurité sociale.
La gravité de la question écologique s’enchaîne à la question de la santé. Là encore la perversité néocapitaliste s’impose avec cynisme puisque le capitalisme se verdit en multipliant les colloques qui avec une hypocrisie consommée soulignent les progrès des déséquilibres dans la reproduction de l’environnement mais n’imaginent aucun remède, sauf celui d’industries soi-disant écologiques qui aggravent la situation. La déforestation de l’Amazonie, la multiplication des agro-carburants, les détournements des eaux, la confiscation des terres, la destruction de cultures qui permettaient la subsistance de populations au profit de la production de produits marchandises qui ruinent ces populations, en sont des exemples. L’horizon ne peut être que celui de nouvelles inégalités qui s’ajoutent au scandale d’un monde où un pourcentage minime de capitalistes, de financiers et de spéculateurs et prédateurs divers possèdent plus du quart de la richesse mondiale. Les catastrophes écologiques seront inévitablement « surmontées » avec de grandes inégalités sociales : aux uns la survie en des niches écologiques préservées, aux autres l’enfer de la destruction du milieu de vie et la mort.
André Prone ne se limite pas à cette analyse qui est aussi enquête. Il est de ceux qui pensent que le moment de la critique et de la dénonciation, que le moment de la résistance ne peuvent pas être éternisés sous peine de faire de la critique le triste savoir de la tristesse et de ses causes. Il brosse dans la seconde phase de sa réflexion des éléments pour un programme, celui d’une autre révolution. Il est vain d’espérer du capitalisme financiarisé et de sa religion, le néo-libéralisme, une issue. Il faut interroger les raisons du double échec du socialisme démocratique et du communisme soviétique. Le premier s’est laissé réabsorb&

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