Psychanalyse : une éthique de l engagement
314 pages
Français

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Psychanalyse : une éthique de l'engagement , livre ebook

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Description

La démarche analytique ne se conçoit qu'à l'aune de l'exploration et de l'invention. Grâce au symptôme, la cure devient le lieu du changement mutuel, permettant l'évolution culturelle et individuelle. La recherche, ciblée sur le symptôme, de prévisibilité permanente et de résultat normé, s'assimile aisément à une vitrification du monde sous prétexte de science. Elle s'oppose à une éthique analytique qui chérit encore et toujours la différence irréductible, tant biologique que culturelle, cause et conséquence de l'émergence du sujet.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 93
EAN13 9782296256828
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PSYCHANALYSE :
UNE ÉTHIQUE DE L’ENGAGEMENT
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11903-1
EAN : 9782296119031

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Michel S. LEVY


PSYCHANALYSE :
UNE ÉTHIQUE DE L’ENGAGEMENT


L’Harmattan
Études Psychanalytiques
Collection dirigée par Alain Brun et Joël Bernat

La collection Etudes Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et non de plus, en invitant tout ceux que la praxis (théorie et pratique) pousse à écrire, ce, " hors chapelle ", " hors école ", dans la psychanalyse.

Roseline BONNELLIER, Sous le soleil de Hölderlin : Œdipe en question, 2010.
Claudine VACHERET, Le groupe, l’affect et le temps, 2010.
Marie-Laure PERETTI, Le transsexualisme, une manière d’être au monde, 2009.
Jean-Tristan RICHARD, Nouveaux regards sur le handicap, 2009.
Philippe CORVAL, Violence, psychopathie et socioculture, 2009.
Stéphane LELONG, L’inceste en question. Secret et signalement, 2009.
Paul DUCROS, Ontologie de la psychanalyse, 2008.
Pierre FOSSION, Mari-Carmen REJAS, Siegi HIRSCH, La Trans-Parentalité. La psychothérapie à l’épreuve des nouvelles familles, 2008.
Bruno de FLORENCE, Musique, sémiotique et pulsion, 2008.
Georges ABRAHAM et Maud STRUCHEN, En quête de soi. Un voyage extraordinaire pour se connaître et se reconnaître, 2008.
Jacques PONNIER, Nietzsche et la question du moi. Pour une nouvelle approche psychanalytique des instances idéales, 2008.
Guy ROGER, Itinéraires psychanalytiques, 2008.
Jean-Paul MATOT, La construction du sentiment d’exister, 2008.
Guy KARL, Lettres à mon analyste sur la dépression et la fin d’analyse, 2007.
Jeanne DEFONTAINE, L’empreinte familiale. Transfert, transmission, transagir, 2007.
Jean-Tristan RICHARD, Psychanalyse et handicap, 2006.
Chantai BRUNOT, La névrose obsessionnelle, 2005.
Liliane FAINSILBER, Lettres à Nathanaël, Une invitation à la psychanalyse, 2005.
Mes remerciements vont tout d’abord à mon épouse, Eveline, pour sa relecture patiente de mon travail, ainsi qu’aux membres d’Alters, l’association toulousaine au sein de laquelle tous ces travaux sont exposés et remaniés, au fur et à mesure de leur élaboration. Merci aussi à Alain Brun et aux éditions L’Harmattan…
INTRODUCTION
Les questions soulevées ici sont liées à l’humain, dans son être ou sa genèse contextuelle, langagière, et non à ses déviations symptomatiques. L’étude freudienne des traits psychopathologiques a permis de dessiner une idée singulière de l’homme, celle de la psychanalyse qui devient alors non seulement une forme de traitement psychique, mais également une éthique.
Il ne s’agit pas, ici, de travailler sur des traits cliniques, c’était l’objet de mon premier ouvrage {1} . L’hypothèse principale reprenait l’idée que toute névrose ou autre psychose est une forme adaptative de l’intelligence, à ce titre appréhendable potentiellement par quiconque s’y intéresse. L’identification au patient reste ainsi toujours possible, ouvrant au minimum de fraternité sans laquelle tout travail clinique est voué à l’échec.
Nous verrons donc dans le travail présent des situations qui parlent toutes de l’éclairage que la psychanalyse apporte dans le quotidien des hommes et des femmes.

Freud, son inventeur, explora les structures internes de ces traits cliniques. Les concepts de relation d’objet et de transfert permettaient les passerelles nécessaires à en comprendre respectivement la constitution et les possibilités de traitement.
Lacan externalisa ces structures, porté par le mouvement du structuralisme, inventant le concept central de signifiant.
Puis, actuellement, les relations entre les structures internes et externes, entre soi et le monde, les interactions constantes entre ces deux plans sont souvent décrites comme complémentaires, mutuellement intriquées. C’est l’objet de nombreux ouvrages, les plus récemment connus étant ceux de B. Cyrulnick {2} .
Il est possible que la réalité soit plus radicale que cela, et entraîne avec elle des conséquences morales et sociales, issues certes de la psychanalyse, mais qui la dépassent dans leurs champs d’application… Une de ces conséquences est liée à l’étude de l’influence de la qualité du lien sur le développement humain, individuel et social, et la dynamique transférentielle.

La qualité, l’authenticité, la fiabilité de ce lien sont précisément ce qui permet la structuration cérébrale et psychique, et à chacun d’accéder à lui-même. Ce n’est que secondairement que l’individuation devient possible. L’accès à la solitude (apparente) de l’autonomie passe par le lien, et n’est possible que lorsqu’il a été plaisant, solide et intelligent. La clinique de l’enfance le montre à l’envi, à partir des travaux de Spitz {3} sur l’hospitalisme, entre autres.

La qualité transférentielle est aussi ce qui permet la fin de l’analyse. Plus le patient a pu s’appuyer sur une bonne relation thérapeutique, sans autre faille que le respect de lui-même, c’est-à-dire la place peu à peu grandissante faite à sa créativité, son originalité, sa liberté et sa solitude, plus il terminera facilement cette analyse, moins le risque de collage sera grand. À l’inverse, si l’analyste reste trop lointain, peu accessible, peu disponible par la pratique régulière de séances courtes ou ultras courtes, s’il est constamment énigmatique, alors des « collages » sont à craindre, liés au traumatisme répété qui se poursuit dans la cure. Si l’analyse y est (parfois) possible, la reconstruction par contre n’y a pas sa place, et le patient reste avec son angoisse et sa dépendance. La fin de l’analyse se confond alors avec l’arrêt d’un traumatisme. Sinon, nulle nécessité de parler de fin d’analyse, puisqu’elle se fait toute seule, dès que le patient est prêt à assumer sa solitude, dès qu’il est devenu suffisamment solide pour vivre son destin singulier fait de plaisirs et de souffrances.

Nul besoin de passer par la biologie pour prendre acte de la place centrale de la relation dans le trajet humain. Nul besoin, sauf peut-être celui de s’affranchir de sa propre responsabilité dans ce qui se produit avec l’autre… Alors, parents en désarroi et psychiatres blessés par des échecs thérapeutiques répétés vont ensemble en appeler à l’organicité pour se défausser de leur propre influence inconsciente dans le déroulement d’un drame. Rappelons qu’à ce jour, aucun modèle organique avéré ne permet de suivre cette voie. Autisme, psychose maniaco-dépressive, schizophrénie, et autres, tous gardent leur mystère quant à une cause organique, souvent soupçonnée, mais jamais prouvée comme cause suffisante et constante. La finesse actuelle de la médecine dans ce domaine permet simplement, ce qui n’est pas rien, de disposer de médicaments de plus en plus utiles dans les crises psychiques aiguës. Mais aucun de ces médicaments n’est le « traitement » de ces problèmes, la pratique clinique le montre tous les jours.

À l’inverse, la pratique relationnelle, qu’elle soit individuelle comme dans les psychothérapies ou les analyses, familiales, institutionnelle dans les collectifs de soin, lorsqu’elle réintroduit la fiabilité, la fidélité, la séparation, le respect dans l’univers d’un patient permet des remaniements profonds qui se constatent quotidiennement, et dont certains peuvent être qualifiés de guérison, avec ou sans médicaments. Le plaisir du lien et l’humour ont une place centrale dans ces dispositifs thérapeutiques, lorsqu’ils sont efficaces.

Dans le premier livre, il s’est agi de revisiter la clinique, à la lumière de ce qui précède. Ceci a permis de conceptualiser l’idée de logique subjective, puis la notion d’hétérologie. La première est le constat d’un jeu de miroir constant entre structures internes et externes, entre le moi et l’objet, diraient les freudiens, témoignant de la constitution mœbienne du signifiant, diraient les lacaniens. Ce processus se déroule, à travers les liens humains, dans un enchevêtrement d’objets et de structures, puisqu’il est autant de structures potentielles que de rencontres, qui oscillent toujours entre harmonie et dysharmonie. La réalité humaine est foncièrement hétérologue. Ce qui la rassemble n’est que la vectorisation liée au sens, au désir. Ce qu’on appelle l’unité psychique n’est qu’un mouvement lié à ce dernier, et non un état.
Ce chemin a été ouvert par l’étude des traits cliniques, de la même façon que le trouble neurologique renseigne sur le fonctionnement du cerveau. En constatant le d&

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