Psycho... thérapie ?
116 pages
Français

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Psycho... thérapie ? , livre ebook

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Description

S'engager dans une psychothérapie pose question. Cet ouvrage apporte quelques repères à ceux qui restent suspendus à des interrogations autour de cette démarche, véritable alliance entre un professionnel et un patient. Habité par un savoir-être et un savoir-faire indissociables, le premier se pose en guide, et, paradoxalement, se tient dans un retrait suffisant, qui garantit la liberté de pensée d'autrui. Le second avance dans sa propre subjectivité, en découvre point par point la complexité. Il enrichit ainsi sa vision de lui-même et des liens qu'il a tissés avec son environnement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 11
EAN13 9782336385761
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Évelyne Amaré












Psycho… thérapie ?
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73587-0
Chapitre I Le praticien et son approche
Psychologue clinicien ?
Une des prestations que propose le psychologue, qualifié de clinicien, est la psychothérapie, littéralement, la « prise de soin » de la psyché de la personne. L’étymologie de cette spécialisation renvoie l’image de quelqu’un qui « s’incline », un schème qui sous-tend le fait d’observer et d’écouter, comme le ferait un médecin au chevet d’un patient. L’ouïe comme la vue participent de son observation. Sa mission première est de créer un espace de confiance, propice à la confidence, faciliter l’ouverture de la pensée et des sentiments de son interlocuteur. Formé à ne pas porter de jugement sur la personne, il choisit d’analyser et synthétiser le discours qu’il entend, repérer les liens entre les signifiants, tenter peut-être de saisir un sens caché, et, parallèlement, lire sur le visage les mimiques qui peuvent confirmer ou infirmer les paroles entendues. Ce professionnel note également le maintien général du corps, écho du vécu affectif, les blocages respiratoires et les crispations musculaires qui modèlent l’ensemble organique, donnent à l’apparence sa densité, sa courbe ou ses petits mouvements, en lien avec les tensions intérieures qui filtrent, à l’insu de la personne. Il se penche également sur ses propres ressentis. Ayant conscience qu’il peut se tromper, il ne communique pas ses impressions, dans l’instant, à moins qu’il ne le juge pertinent. Riche de ses hypothèses, il prend le temps de cumuler certaines observations similaires ou complémentaires, avant de se prononcer sur un diagnostic ou orienter l’investigation. Nanti d’un esprit scientifique, il s’appuie sur la fréquence de certains éléments, pour faire émerger un sens, celui que son « intuition » (ou appréhension synthétique) lui dévoile. Et même s’il croit pouvoir énoncer une forme de vérité (pour le patient), il sait qu’il s’agit d’une interprétation, qui, énoncée trop tôt, sera refusée par la personne, en raison de défenses psychologiques plus ou moins importantes qu’il choisit de respecter, les « défenses » étant ce à quoi se raccroche l’individu pour maintenir sa structure de base, dans sa forme habituelle, structure à laquelle il tient, même au prix de sa souffrance, faute d’autres solutions.
Savoir-faire ou savoir-être ?
La patience, l’acceptation des différences sont des qualités souhaitables chez le psychothérapeute : prendre le temps, respecter le rythme du patient, en ce qui concerne ses prises de conscience. Riche d’un savoir théorique et d’une aptitude à l’auto-analyse, il établit des parallèles avec ce que sa discipline et sa démarche personnelle lui ont enseigné, et il approfondit sa réflexion avant toute communication, ce temps-là étant celui de la maturation de la pensée et du vécu intime auxquels contribue la perlaboration, remaniement psychique qui a lieu dans l’inter-séances, qui enrichit la personne de nouvelles façons d’appréhender sa réalité, de vivre ses évènements affectifs. Le psychologue s’arrange avec ses propres frustrations, quand, sollicité pour tel ou tel problème, il se sait maintenu dans une forme d’impuissance, car il n’a pas de « clé en main » pour toute solution, ce qu’appelle, souvent désespérément, le patient, quand il énonce et formule un besoin d’aide.
La psychothérapie est une rencontre entre deux personnalités, l’une ayant l’expérience de ce que l’autre demande à vivre, à savoir la démarche psychothérapeutique. Les termes de bon ou mauvais psychothérapeute sont difficiles d’usage et d’application, puisque nous nous plaçons dans le domaine subjectif, et donc se trouvent subordonnés à beaucoup de sentiments, agréables ou désagréables à vivre, sentiments dont la durée de vie, d’ailleurs, reste variable et incertaine. Cependant, si on doit obtenir quelques repères dans l’échelle des valeurs à prendre en considération pour juger d’un professionnel, il est important de s’en référer au code déontologique de la profession qui prône le respect de la personne, physique et morale, de sa liberté de pensée et d’éprouvé. Un psychothérapeute va d’abord être à l’écoute de la demande du patient, tenir compte de son échelle de valeurs, et se donne pour loi de ne pas lui imposer sa « vérité », ses opinions personnelles, bref, refuse de se poser en « donneur de leçon », ou en exemple à suivre. Cela implique une grande ouverture d’esprit, une tolérance face aux idées émises, dans le cas où elles ne correspondent pas à sa façon de concevoir les choses. Les décisions de vie et les choix du patient échappent au psychothérapeute, malgré une empathie nécessaire pour faciliter le travail de réflexion, une empathie qui s’applique comme une technique utile s’inscrivant au sein d’une méthode élaborée en correspondance avec une théorie. Savoir-être et savoir-faire s’intriquent.
Acceptation… sans jugement ?
Il existe un point de vigilance, lorsque le professionnel observe des comportements, passés ou à venir, préjudiciables à la personne ou à son entourage. Se référant à la loi, il peut s’autoriser à énoncer une limite : « On n’a pas le droit de se faire mal ni de faire mal à autrui, ni de se manquer de respect ». L’irruption de cette phrase dans cet espace, traditionnellement dévolu au discours intime et à ses fantasmes, s’avère quelquefois nécessaire, quand le psychothérapeute repère un risque de passage à l’acte suicidaire. Par ailleurs, certaines décompensations psychotiques peuvent s’avérer menaçantes pour la santé physique et/ou mentale de l’entourage, devenu objet de haine. En cabinet privé, avec une clientèle du « tout venant », ce type d’intervention reste rare, contrairement à celle rencontrée dans les établissements spécialisés. Bien évidemment, le psychologue ne peut être témoin de la préparation d’une future agression sans réagir. C’est la seule fois, où il se permet cette intrusion dans la vie du patient. Cela ne concerne que la mise en œuvre, actée ou pressentie, de pulsions agressives, mais pas leur vécu intime : le patient a le droit d’être en proie à un sentiment négatif (colère, jalousie, haine…) : son état affectif est accepté, sans jugement, plutôt accueilli et analysé.
Sauf cas exceptionnel de danger imminent, l’énoncé d’une limite, d’une règle à suivre, n’intervient pas durant la phase régressive (générée par la méthode psycho-thérapeutique). Cela s’apparenterait à un « accroc » dans la déontologie. Appliquant la consigne de la libre association, le patient (sur le divan ou dans le face-à-face) est amené à exprimer verbalement tout ce qui lui passe par la tête, tenant à distance toute censure morale ou sentiment de honte. Il peut alors régresser, revivre des scènes de vie, accompagnées d’une grande ouverture émotionnelle. Cette éclosion psychique peut le conduire à crier, injurier, sans que cela s’accompagne d’un projet d’agression. La « descente verticale » d’une personnalité névrotique, c’est-à-dire son introspection autour de son vécu historico-affectif, est en général auto-contrôlée, malgré les apparences. Elle n’appelle pas d’intervention inhibitrice de la part du psychothérapeute qui peut, cependant, contenir l’émotion avec des mots pour la décrire. Il n’en est pas de même pour la personnalité psychotique dont les contours sont imprévisibles et les réactions potentiellement dangereuses. L’arrêt immédiat de la séance, quelquefois s’impose, pour parer à tout danger.
Quelles répercussions possibles ?
Un grand nombre d’écoles, d’approches théoriques et de méthodes, sont proposées à celui qui souhaite recourir à une psychothérapie, que ce soit pour résoudre un problème qui pollue sa vie personnelle et sociale, ou se lancer dans une recherche intime, par simple curiosité intellectuelle. Personnellement, je ne me jetterai pas d’un pont de cinquante mètres (même de dix), attachée par un élastique, mais je n’ai jamais hésité, toutes proportions gardées, à tester et découvrir de nouvelles approches liées à la découverte de la psyché. D’aucuns, et notamment des professionnels, diront que certaines peuvent s’avérer « dangereuses ». Ils ont raison. Le danger, c’est que le vernis social s’écaille (voire saute), mettant à jour les pulsions primitive

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