Qu est-ce que l engagement ?
289 pages
Français

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Qu'est-ce que l'engagement ? , livre ebook

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Description

Au sens large, l'engagement se confond avec l'existence. Au sens restreint, il est un acte de conviction. Ce livre s'inscrit dans la suite des travaux de l'auteur sur les rationalités complexes et sur les fondamentaux de l'action. Il interroge l'engagement pour comprendre ce qui constitue l'action, ce qui incite au passage à l'acte et in fine comment des individus décident d'acter des préférences normées et/ou se retrouvent engagés sans en avoir pris conscience initialement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 136
EAN13 9782296475694
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Qu’est-ce que l’engagement ?
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56687-3
EAN : 9782296566873
Claude Giraud
Qu’est-ce que l’engagement ?
L’Harmattan
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Nathalie GUIMARD et Juliette PETIT-GATS, Le contrat jeun e majeur. Un temps négocié , 2011.
Christiana CONSTANTOPOULOU (sous la dir. de), Récits e t fictions dans la société contemporaine , 2011.
Raphaële VANCON, Enseigner la musique : un défi , 2011.
Fred DERVIN, Les identités des couples interculturels. En fini r vraiment avec la culture ?, 2011.
Christian GUINCHARD, Logiques du dénuement. Réflexion s sociologiques sur la pauvreté et le temps , 2011.
Jérôme DUBOIS (sous la dir. de), Les usages sociaux d u théâtre en dehors du théâtre , 2011.
Isabelle PAPIEAU, La culture excentrique, de Michael Jackso n à Tim Burton , 2011.
Aziz JELLAB, Les étudiants en quête d’université . Un e expérience scolaire sous tensions, 2011.
Odile MERCKLING, Femmes de l’immigration dans le travai l précaire , 2011.
Vanessa BOLEGUIN, La Réunion : une jeunesse tiraillée entr e tradition et modernité. Les 16-30 ans au chômage , 2011.
Maurice MAUVIEL, L’histoire du concept de culture, 2011.
Emmanuel AMOUGOU, Sciences sociales et patrimoines , 2011.
Précédents ouvrages de l’auteur

-Bureaucratie et changement, le cas de l’administration de s télécommunications , Préface de R. Boudon, l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 1987.
- L’action commune, essai sur les dynamiques organisationnelles , l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 1993.
- Concepts d’une sociologie de l’action, introduction raisonnée , l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 1994.
- Histoire de la sociologie , (1997) PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris, 2004 (troisième édition, traductions en arabe, tchèque et turc).
- L’intelligibilité du social, chemins sociologiques , l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 1999.
- Univers publics et privés, dynamiques de recomposition (sous la direction de), l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 2000.
- Logiques sociales de l’indifférence et de l’envie , contribution à un e sociologie des organisations et de l’engagement , l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 2003.
- Du secret, contribution à une sociologie de l’autorité et d e l’engagement , l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 2005.
-De la institucion a la organizacion de la Gendarmeria nacional in Cuadernos de Seguridad , n°2-12/2006 et n°3-04/2007, INCAP,
Buenos Aires.
- De l’espoir, sociologie d’une catégorie de l’action , l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 2007.
- Acerca del Secreto , Biblos, Buenos Aires, 2007.
- Las lógicas sociales de la indiferencia y de la envidia., contribució n a una sociologia de las dinamicas organizacionales y de las forma s
del compromiso , Biblos, Buenos Aires, 2008.
-De l’épargne et de la dépense, essai de sociologie de l’organisatio n et de l’institution , l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris,
2008.
- Del Ahorro y del Gasto, Sociologia de la organizacion y l a institucion , Biblos, Buenos Aires, 2010.
- De la dette comme principe de société , l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 2009.
- De la trahison, l’Harmattan, collection logiques sociales, Paris, 2010.
Préalable.

L’engagement est devenu un de mes objets d’investigation à partir d’une interrogation sur les rationalités complexes, celles que les individus mettent en œuvre pour réaliser un projet, ou plus prosaïquement pour répondre aux obligations quotidiennes. A mesure de mes recherches, j’ai tenté de répondre à la question de l’engagement, celle que l’on formule habituellement autour d’un « pourquoi ? ». Pourquoi s’engager, dans telle ou telle voie, dans telle ou telle communauté etc. ? Mais plutôt que de chercher à répondre à cette question directement, j’ai essayé de l’aborder à travers ce qui pourrait être considéré comme un refus ou un désintérêt manifeste pour l’engagement. C’est ainsi que l’indifférence, l’épargne de soi, la trahison ainsi que certaines pratiques de mise au secret sont tellement considérées comme étant antinomiques de toutes formes de l’engagement qu’elles sont passées sous silence. Ce sont pourtant ces pratiques, ces attitudes et ces comportements, qui m’ont conduit vers la question de l’engagement. Aussi ai-je cherché à travers elles à comprendre ce que pouvait désigner le concept d’engagement. Il m’est alors apparu que l’engagement était d’abord un rapport au monde, dans la lignée de la pensée philosophique, avant d’être un engagement dans une action collective comme les sociologues ont trop souvent l’habitude de le penser et in fine de le réduire. Le rapport au monde s’entend des façons de vivre et de se penser dans un rapport aux autres et aux choses. Le monde est bien ici ce que les autres en ont fait et ce qu’ils en font. Les objets et les techniques en font partie dans la mesure où ils sont désirables et où ils font partie de notre quotidien autant que de notre histoire. Le rapport au monde est ainsi un rapport à la culture autant qu’aux projets, au passé autant qu’au présent et au futur, aux objets et aux savoirs autant qu’aux individus, groupes sociaux et institutions. C’est donc bien l’action, sous tous ses aspects, qui est constitutif de ce rapport au monde. Mais l’action ne se réduit pas à la seule action collective conçue comme une action portée par un collectif. Elle est celle qui se donne à voir, à entendre, à supposer et à imaginer à travers les autres, autant qu’à travers des produits finis. L’action n’est pas du seul registre du faire mais également de celui de l’imaginaire, de la pensée autant que de l’art. Les autres, ceux qui sont désignés dans ce rapport au monde, sont nos semblables et ceux dont on peut prendre acte de leurs différences, sans que pour autant elles n’inversent la ressemblance. Les obligations que nous avons envers ces autres sont constitu tives de ce rapport. C’est bien dans cette perspective que l’indifférence, l’épargne de soi ou la trahison peuvent se vivre et être désignées comme participant d’un engagement. L’action individuelle ne l’est que par l’identification d’un auteur. Elle ne l’est pas par ses origines ni même par ses conditions. Les autres sont toujours là, embusqués dans une mémoire ou dans une intériorisation de contraintes et de jugements supposés. L’engagement au monde est la conséquence de notre inscription et de notre mémoire, de notre dette et de nos espoirs, de la nécessité et de l’opportunité de faire. En ce sens, tout engagement est un rapport de solidarité passée, actuelle ou future. Mais l’engagement au monde, ce que suppose d’engagement toute vie intra-mondaine, ne semble plus suffire à qualifier un engagement de solidarité. Il y aurait en effet un épuisement à vivre une vie d’engagement au monde sans répit et sans mise à distance réflexive. La solidarité articulée à l’engagement interroge, car elle questionne le sens du rapport aux autres et in fine le sens de la vie, avec ou sans référence à une transcendance. Ainsi, l’injonction contemporaine de solidarité 1 émise le plus souvent par des politiques et des associatifs, est ainsi une parole centrale visant la mobilisation de croyances dans le but de l’élaboration d’une entente sociale. Pourtant une telle injonction se brise souvent sur son opérationnalisation, c’est-à-dire sur les mesures à prendre. Ce ne sont pas les seules divergences de points de vue qui sont i

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