Questions d éthique
190 pages
Français

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Questions d'éthique , livre ebook

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Description

L'éthique est une discipline morale empirique, conceptualisée et appliquée dans un contexte social déterminé. Elle fixe le caractère normal ou anormal d'une action et elle porte un jugement sur les motifs et les conséquences des actes qui relèvent de ses attributions. Dans cet ouvrage, des économistes, des gestionnaires, des psychologues et des sportifs nous font part de la prise en compte de l'éthique dans leurs disciplines.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2007
Nombre de lectures 63
EAN13 9782336273808
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cet ouvrage a été réalisé, pour le compte des éditions L’Harmattan, sous la responsabilité de Pierre CROCE, Chargé de mission sur la politique de publication de l’Université Pierre Mendès France, Grenoble 2


© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.libraineharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296028500
EAN : 9782296028500
Questions d'éthique

Jacques Fontanel
Lilianne Bensahel
Catherine Blattier
Veronika Choubaeeva
Steven Coissard
Gautier Fontanel
Maxence Fontanel
Ivan Samson
Collection
LES IDÉES ET LES THÉORIES Á L’ÉPREUVE DES FAITS
Collection dirigée par Jacques FONTANEL, Professeur d’économie et Vice-président chargé des relations internationales à l’Université Pierre Mendès France Grenoble 2 et par Liliane BENSAHEL, Directrice adjointe du Pôle d’Études sur les Politiques Sociales et Économiques (PEPSE) Espace Europe, Université Pierre Mendès France, Grenoble 2.
« Les idées et les théories à l’épreuve des faits » est une collection des Éditions L’Harmattan. Elle est destinée à recevoir de petits ouvrages couvrant tout le champ des sciences sociales. Les auteurs proposent de chercher dans les faits ce qui permet de conforter ou d’infirmer les théories et les idées d’aujourd’hui. L’observation vient alors au secours de la recherche de l’exactitude et de la science, en mettant en évidence les explications insuffisantes ou les incontestables de la réalité contemporaine fournies par une idée ou par une théorie.
Dans la même collection :
L. Bensahel et J. Fontanel (Dir.), L ’ économie souterraine : l’exemple de la Russie (2006).
C. Blatier (Dir.), Prévenir la délinquance dès la petite enfance (2006).
C. Courlet (Dir.), Territoire et développement économique au Maroc (2006).
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection - LES IDÉES ET LES THÉORIES Á L’ÉPREUVE DES FAITS INTRODUCTION - AU CONCEPT D’ÉTHIQUE I - ÉTHIQUE ET GUERRE II - ÉTHIQUE, ÉCONOMIE ET MONDIALISATION III - L’HOMME FACE À L’ÉCONOMIE MONDIALISÉE IV - ÉTHIQUE, DÉMOCRATIE ET ÉCONOMIE MONDIALISÉE V - ÉTHIQUE, SOLIDARITÉS ET ÉCONOMIE MONDIALISÉE VI - ÉTHIQUE, PAUVRETÉ ET ÉCONOMIE MONDIALISÉE VII - ÉTHIQUE ET MARKETING VIII - L’ÉDUCATION DES COMPÉTENCES ÉTHIQUES IX - LA FORMATION MORALE PAR LE SPORT X - ÉTHIQUE ET GENRE
INTRODUCTION
AU CONCEPT D’ÉTHIQUE
Jacques Fontanel
L ’ÉTHIQUE est une discipline morale empirique, conceptualisée et appliquée dans un contexte social déterminé. La morale exprime l’ensemble des normes propres à un groupe social ou à un peuple à un moment précis de son histoire. En revanche, l’éthique est souvent adaptée à une situation, à un objet (éthique des affaires, par exemple), à un rapport avec soi ou avec la société qui nous entoure ou aux réflexions métaphysiques ou philosophiques concernant le fondement de la vie collective (religions, traditions ou système idéologique). Si, en règle générale, le concept éthique est synonyme de celui de morale, notamment quand il définit une manière de vivre et de se comporter eu égard aux impératifs définis par la société, il se réfère plus rigoureusement aux réflexions théoriques portant sur les conditions et l’exercice de ces pratiques.
L’éthique a pour fonction de définir le comportement « correct » des individus, sur la base de leurs habitudes, de leurs traditions ou de décisions jugées rationnelles. Elle fixe le caractère normal ou anormal d’une action et elle porte un jugement sur les motifs et les conséquences des actes qui relèvent de ses attributions. Il ne s’agit pas d’une science du comportement, mais de l’apprentissage d’un savoir destiné à agir de manière socialement responsable. On parle ainsi de comités d’éthique, notamment dans les instances scientifiques. Le caractère normatif de ce savoir est bien affirmé, souvent sanctionné par le droit, mais parfois seulement recommandé.
L’éthique est une branche de la philosophie morale, à laquelle la méta-éthique, dont l’objet est d’analyser la nature des énoncés, des normes et des procédés de l’éthique, permet une réflexion sur son propre contenu. Dans ce contexte, elle interpelle la philosophie politique qui fixe certaines entités comme cadres spécifiques des règles de comportement collectivement acceptées. L’éthique n’est donc pas immuable, elle a été, dans l’histoire, fondée sur les notions de vertu, de bonheur ou de responsabilité au regard des valeurs divines. Ce n’est qu’à partir d’Emmanuel Kant que l’éthique « déontique » s’est engagée dans une voie critique des conditions de la morale et a retenu la notion de devoir. Au niveau professionnel, il en résultera le développement de déontologies, propres à chaque corps de métier. Ainsi, la déontologie financière impose des règles qui interdit les délits d’initiés ou toute opération créant des conditions déloyales de la concurrence.
Cette conception sera critiquée par l’éthique téléologique qui insiste fondamentalement sur les objectifs et les résultats des actions. Dans ce cas, une action n’est jugée éthiquement correcte que si les conséquences sont satisfaisantes, faisant ainsi le lit à l’utilitarisme cher à la pensée anglo-saxonne. Enfin, la casuistique, qui traite les projets particuliers cas par cas, répond à une éthique individuelle appliquée qui ne prétend pas à la généralisation. Cependant, ces distinctions ne sont pas toujours utiles dans la pratique de l’éthique. La question est plutôt de savoir en quoi les règles éthiques seraient plus fortes que les lois ? Les questions actuelles sur l’euthanasie mettent en évidence les ambiguïtés des concepts.
Dans le domaine de la science, l’éthique s’applique à la médecine (notamment à la chirurgie, au risque endémique ou à la vaccination), au décryptage du génome humain, à l’euthanasie, au clonage ou à l’avortement, aux cellules souches, au traitement des troubles mentaux et du handicap, aux médicaments génériques, ou aux risques technologiques collectifs (risques industriels, utilisation des technologies de l’information, développement des réseaux). En économie, les questions d’éthique ont touché les inégalités, la pauvreté, la faim dans le monde, les brevets ou la pollution. L’idée du développement durable rentre partiellement dans la recherche éthique en faveur de la protection des générations futures. Peu d’ouvrages ont été consacrés à l’éthique par des spécialistes de disciplines autres que la philosophie, la sociologie ou la psychologie. C’est pourquoi nous avons demandé à des économistes, des gestionnaires et des sportifs de nous faire part de la prise en compte de l’éthique dans leurs disciplines. On pourra alors constater que les bases ne sont pas toujours les mêmes. Il en résulte que les définitions des sciences sociales expriment elles-mêmes des valeurs éthiques dont l’ambiguïté, eu égard à la morale communément admise, ne manque pas de mettre en évidence l’absence d’une réflexion collective sur ce thème.
I
ÉTHIQUE ET GUERRE
Jacques Fontanel
La question de l’éthique dans les opérations militaires est particulièrement intéressante. La guerre est un concept polysémique. Il concerne l’art militaire (Sun Zi ou Clauswitz), les conflits armés entre les États (Adam Smith ou Robert Aron), la lutte des classes sociales (Karl Marx et Friedrich Engels), la volonté créatrice de l’homme (Nietzche), un phénomène historique de progrès de l’homme (Sombart et Proud’hon) ou une fête païenne (Durkheim) 1 . Aujourd’hui, on parle de guerre économique, de guerre commerciale, de guerre de l’information, voire de guerre terroriste. Peut-on retenir, dans le concept de guerre, que les conflits armés opposant deux ou plusieurs États (ou territoires) ou deux ou plusieurs groupes ethniques ou sociaux ? Clausewitz considérait que la guerre constituait un moyen comme un autre de faire de la politique. On constate alors que la définition de l’éthique suppose un jugement de valeur. Elle implique une atteinte consciente à l’intégrité physique et mentale des individus et des groupes qui y participent 2 .
Dans ce contexte, il est impossible d’analyser la question de la guerre dans l’histoire à l’aulne de nos jugements et sensibilités modernes. La violence des États ou des cités était un fait accepté, sous certaines conditions, par l’ensemble des États et des systèmes religieux. Aujourd’hui, les conflits armés sont contestés comme moyen

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