Théologie du développement et inculturation
102 pages
Français

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Théologie du développement et inculturation , livre ebook

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Description

Cet ouvrage jette les bases d'une théologie du développement. Cette dernière se fonde sur la parole et les gestes de Jésus, ainsi que sur une riche tradition, qui mettent l'homme au centre du message évangélique. Il s'agit d'une nouvelle approche de la question qui habite beaucoup de théologiens africains : comment annoncer un Evangile qui prenne en compte la dimension concrète du salut sans le dénaturer ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 80
EAN13 9782296474710
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Théologie du développement
et inculturation
Du même auteur

Sorcellerie et univers religieux chrétien en Afrique, Paris, l’harmattan, 2008.

La guérison divine en Afrique : Questions théologiques et pastorales, Paris, l’harmattan, 2009.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56437-4
EAN : 9782296564374

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Benjamin S OMBEL S ARR


Théologie du développement
et inculturation

Questions de fondements
Collection Croire et savoir en Afrique
dirigée par Benjamin Sombel Sarr et Claver Boundja


Cette collection est un lieu d’analyse du phénomène religieux en Afrique, dans ses articulations avec le social, le politique et l’économique. L’impact du religieux n’est plus à démontrer dans le contexte africain où il tente d’apporter une réponse aux questions que pose la modernité par des propositions éthiques, mais aussi par des pratiques et des discours de sortie de crise. L’approche de cette collection est plurielle. Elle laisse une grande place aux sciences sociales, plus particulièrement à la sociologie et à la philosophie des religions, mais aussi à la littérature. Elle est un espace de débat entre spécialistes de tous bords autour des questions suivante : le discours religieux répond-il aux questions de l’Afrique en mouvement ?
Introduction
Ce travail est une réflexion théologique sur le développement dans son rapport avec l’inculturation. Il veut répondre à trois questions principales :

Premièrement : Ya t-il une théologie du développement ? Si oui, quels en sont les fondements épistémologiques ?

Deuxièmement : S’il existe une théologie du développement quel est son rapport avec la théologie de l’inculturation ?

Troisièmement quelles perspectives ouvre la théologie du développement dans un contexte de théologie d’inculturation ?

L’hypothèse que nous allons vérifier tout au long de cette recherche est la suivante : Il y a la possibilité d’une théologie c’est-à-dire d’un discours de foi et de raison sur le développement. Cette théologie est une herméneutique pratique dont la finalité est l’exercice de la charité en vue du développement intégral de l’homme. Dans un contexte d’inculturation, elle est une théologie de l’espérance qui se fonde sur la croix comme lieu de contestation de l’injustice et sur l’horizon pascale comme libération de toutes les forces de vie, qui développent l’homme intégralement.

Notre réflexion s’articule autour de trois axes :
Le premier est une réflexion sur la théologie du développement qui s’appuie sur le postulat suivant : Le développement ne se mesure plus à l’aune des indices micro ou macro-économiques, mais à celle de l’homme intégral, dont Dieu et son projet d’amour pour chacun et pour tous, est la mesure ultime. La théologie du développement qui en découle se fonde sur la parole de Dieu, la tradition de l’Église et le Magistère. Ces différents aspects apparaissent amplement dans le développement théologique que nous allons faire.
Le deuxième axe est la conséquence logique du premier. Si le développement est l’objet de la théologie, pour être plus précis, s’il y a une théologie du développement, il faut en poser les repères épistémologiques, et en dégager des axes de réflexion. Le développement épistémologique que nous ferons tentera de montrer que la théologie du développement est une théorie de connaissance de la réalité et de la révélation et une herméneutique pratique, dont la finalité est l’exercice effective de la charité en vue du développement intégral de l’homme. Le développement théologique que nous soutiendrons est le suivant : La théologie du développement trouve son ancrage dans une théologie de la création et une théologie de la révélation. Cette théologie in fine est une théologie de l’espérance dans la mesure où elle replace le salut de l’homme dans les conditions historiques, et matérielles, de son existence. Ces dernières sont accueillies développées, et élevées à la mesure de l’amour de Dieu.
Le troisième axe va montrer que la théologie du développement en Afrique nous pousse à réfléchir sur une théologie de la Croix et à repenser le développement à l’horizon de l’espérance de Pâques. Cette partie de notre recherche sera abordée plus amplement dans le Tome II.
1. La question du développement : Quelques repères et définitions
1.1. Étude historique du concept
La question du développement est intimement liée aux grandes théories économiques sur la croissance dont un des grands précurseurs est Adam Smith. Ce dernier publie à Paris en 1843, un ouvrage fondamental intitulé : Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. Pour Smith, la division du travail est la clé de la croissance. En effet, la spécialisation de chaque travailleur dans une tâche particulière, augmente la productivité. Cette augmentation entraîne et nécessite l’accumulation d’un matériel spécialisé. Ce qui implique l’utilisation d’une partie des ressources productives pour l’acquisition de biens d’équipement, l’investissement et l’épargne.
En outre, la division du travail n’est efficace que si le marché s’élargit. Le développement, compris ici comme un processus cumulatif de la productivité, s’auto-entretient et n’a de limites que dans l’épuisement des richesses du sous-sol. On remarque ici quelques éléments importants dans l’élaboration théorique de l’économie libérale. La division du travail, le lien entre la productivité et les biens d’équipement, la place importante de l’épargne et de l’investissement. La théorie économique de Smith – et son contexte historique l’explique-est intimement liée aux matières premières.
Les questions soulevées par Smith sur l’auto-entretien du développement, feront l’objet des recherches de David Ricardo. Selon ce dernier, l’élément déterminant de la stagnation des économies est la surpopulation. La croissance de la population et la difficulté à la nourrir, entraînent le ralentissement et l’arrêt du processus de croissance, parce qu’elle pousse à l’exploitation de terres non fertiles. Il en découle l’impossibilité d’une croissance sans limites. Sous jacent, apparait le problème déjà soulevé par Smith du caractère limité des ressources naturelles.
Ces deux pensées, assez expressives de la période classique, montrent comment la révolution technique, imbriquée à l’accroissement de la production, suscite de nombreuses questions. Mais Smith et Ricardo ont sûrement sous-estimé la capacité de la révolution technologique à perdurer dans le temps, à poser des questions de plus en plus complexes et à proposer des solutions simples et efficaces. La pensée néoclassique prend en compte cette donne et met en exergue le fait que l’accroissement de la population et le progrès technique, répondaient aussi à des facteurs non économiques. L’apport décisif des économistes néoclassiques a été de présenter le développement comme progression, harmonie et croissance. La question des classes sociales, déjà soulevée dans l’économie de Smith et Ricardo, semble dépassée. Le progrès technique ne peut contribuer alors qu’à accroitre la demande en main d’œuvre et le chômage technique ne peut qu’être passager. La croissance de l’industrie a une répercussion sur tous les autres secteurs, chaque pas en avant entraînant une chaîne de réactions impliquant une nouvelle étape de la croissance.
Ces théories économiques seront l’objet de critiques, notamment de la part des marxistes. Pour Marx et son école, la théorie traditionnelle de la croissance est insuffisante pour expliquer tous les enjeux économiques. La lutte des classes est le moteur de l’histoire. Elle permet d’en saisir les mécanismes et d’en comprendre les rapports de forces dynamiques, qui rendent obsolètes les cadres économiques du capitalisme. La marche inexorable de l’histoire est ce

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