Vie des douze Césars
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Vie des douze CésarsSuétoneTrad. Nisard - 1855César (texte latin)Auguste (texte latin)Tibère (texte latin)Caligula (texte latin)Claude (texte latin)Néron (texte latin)Galba (texte latin)Othon (texte latin)Vitellius (texte latin)Vespasien (texte latin)Titus (texte latin)Domitien (texte latin)Vie des douze Césars : CésarJeunesse de César. Il est proscrit par Sylla1César avait seize ans lorsqu'il perdit son père. L'année suivante, il fut désigné flamine de Jupiter ; etquoiqu'on l'eût fiancé, dès son enfance, à Cossutia, d'une simple famille équestre, mais fort riche, il larépudia, pour épouser Cornélie, fille de Cinna, lequel avait été quatre fois consul. Il en eut bientôt unefille, nommée Julie. Le dictateur Sylla voulut le contraindre à la répudier, et, ne pouvant y réussir paraucun moyen, le priva du sacerdoce, de la dot de sa femme, de quelques successions de famille, et leregarda dès lors comme son ennemi. César fut même réduit à se cacher, et, quoique atteint de la fièvrequarte, à changer presque toutes les nuits de retraite, et à se racheter, à prix d'argent, des mains deceux qui le poursuivaient. Il fallut que les Vestales, et Mamercus Aemilius avec Aurelius Cotta, sesparents et ses alliés se réunissent pour obtenir son pardon. Il est bien établi que Sylla le refusalongtemps aux prières de ses meilleurs amis et des hommes les plus éminents, et que, vaincu par leurpersévérance, il s'écria, par une inspiration divine ou par un secret ...

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Vie des douze Césars Suétone Trad. Nisard - 1855 César (texte laitn) Auguste (textel aitn) Tibère (texte latin) Cailgula (textel aitn) Claude (texte latin) Néron (textel aitn) Galba (texte laitn) Othon (textel aitn) Vitelilus (texte laitn) Vespasien (texte latin) Titus (texte latin) Domitien (texte latin) Vie des douze Césars : César Jeunesse de César. Il est proscrit par Sylla 1 César avai tseize ans lorsqui' lperdit son père .L'année suivante ,il fut désigné lfamine de Jupiter  ;et quoiqu'on l'eût ifancé, dès son enfance, à Cossutia, d'une simple famlile équestre ,mais for tirche , lila répudia, pour épouser Cornéile ,iflle de Cinna, leque lavai tété quatre fois consu.l I len eut bientô tune llife, nommée Juile. Le dictateur Sylla voulut le contraindre à la répudie,r e,t ne pouvan ty réussir par aucun moyen, le priva du sacerdoce, de la dot de sa femme, de quelques successions de famille, et le regarda dèsl ors comme son ennemi .Césarf u tmême rédui tà se cache,r et ,quoique atteint de laf ièvre quarte ,à changer presque toutes les nuits de retraite ,e tà se rachete,r à prix d'argen ,tdes mains de ceux qui le poursuivaient .I lfallut que les Vestales ,e tMamercus Aemiilus avec Aurelius Cotta ,ses parents et ses alliés se réunissen tpour obtenir son pardon .lI es tbien établi que Sylla le refusa longtemps aux prières de ses meilleurs amis et des hommes les plus éminents, et que, vaincu par leur persévérance ,li s'écira ,par unei nspiraiton divine ou par un secret pressentimen tdel 'avenir : "Eh bien, vous 'lemportez ,soyez satisfaits ; mais sachez que celui don tla vie vous est si chère écrasera unj our le parti de la noblesse ,que nous avons défendu ensemble  ;car  liy a dans César plus d'un Mairus." Ses premières campagnes. Son commerce avec Nicomède 2 César if tses premières armes en Asie, oùl 'avait emmenél e préteur Marcus Thermus. Chargé par lui d'aller chercher unelf otte en Bithynie, il s'arrêta chez le roi Nicomède ,à qui onl e soupçonna de s'être prosittué .Ce qui conifrma ce brui ,tc'es tqu'on le vit ,peu de jours après, retourner en Bithynie, sous prétexte de faire payer une certaine somme ,due à un affranchi, son cilent .Le reste del a campagne fut plusf avorable à sa réputaiton ; e,t à la pirse de Myitlène,i l reçu tde Thermus une couronne civique. Son retour subit à Rome 3 lI servi taussi en Cilicie ,sous Servilius Isauricus, mais pendan tpeu de temps  ;car, àl a nouvelle de la mort de Sylla, et sur les espérances qu li'conçu tdes nouveaux troubles provoqués par Marcus Lepidus , lise hâta de revenir à Rome. Toutefois, i lne voulut pas entrer dans ses projets ,quelques avantages qui lui fussen tofferts ; le caractère de Lépide ne lui inspirait pas de confiance ,e t'loccasion lui semblai tmoins belle qui' lne'l avait cru. Son accusation contre Dolabella. Il va étudier à Rhodes. Il est pris par des pirates. Ses succès contre Mithridate 4 Cest roubles apaisés ,li accusa de concussion Cornelius Dolabella, qui avait été honoré du consulat e tdu triomphe .L'accusé fu tabsous ,et César résolut de se reitrer à Rhodes ,tant pour se dérober aux ennemis qu'il s'était faits, que pour y consacrer ses loisirs auxl eçons d'Apollonius Molon, le plus célèbre rhéteur de ce tempsl-à .Dans ce traje,t exécuté pendant l'hiver, il fut pirs par les pirates ,à la hauteur de 'llîe Pharmacuse  ;et, non sansl a plus vive indignation, i lresta leur prisonnier'l espace d'environ quarante jours, n'ayan tprès de lui qu'un médecin et deux esclaves du service de sa chambre;  car li avait dépêché sur le champ ses compagnons et ses autres esclaves ,pour lui rapporter 'largent nécessaire à sa rançon. Il la paya cinquante talents, e,t à peine débarqué surl e rivage, il poursuivi ,tàl a tête d'une lfotte, les pirates qui s'en retournaient, les réduisit en son pouvoi ,re tles puni tdu suppilce don t liles avait souven tmenacés comme en plaisantan.t Mithridate ravageai talors les pays voisins ; César ne voulut pas paratîre indifféren tau malheur des alilés : de Rhodes ,où li s'étai trendu ,li passa en Asie, leva des troupes auxliiaires ,chassa del a province lel ieutenan tde ce roi ,et retint dans le devoirl es peuples dont la foi était ébranlée et douteuse. Il est fait tribun des soldats 5 Revenu à Rome ,la première magistrature qu'il obtint par les suffrages du peuple fu tcelle de tirbun miiltaire .On le vit alors aider de tou tson pouvoir ceux qui voulaien trétablir la puissance tirbuniitenne, dont Sylla avait beaucoup retranché iflI. t aussi servir la proposition Plotia au rappel de L. Cinna, frère de sa femme ,e tde tous ceux qui, dansl es troubles civils ,s'étaien tattachés à Lépide, e tqui ,aprèsl a mort de ce consu ,ls'étaient réfugiés auprès de Sertorius: i l prononça même un discours à ce sujet. Il est nommé questeur. Son origine 6 Étant questeur,i  lift ,àl a tribune aux harangues e tselon'l usage reçu, l'éloge de sa tante Juile et de sa femme Cornéile, qui venaien tde mourir .Dansl e premier ,li établi tainsi la double oirgine de sa tante e tcelle de son propre père : "Par sa mère, ma tante Juile es tissue des rois ; par son père ,elle se rattache aux dieux immortels .En effe,t d'Ancus Marcius descendaien tles Marcius Rex, dont le nom fut celui de sa mère ; de Vénus descendent les Jules, dont la race est la nôtre. On voit donc unis dans notre famille e tla majesté des rois ,qui sont les matîres des hommes, et la sainteté des dieux, qui son tles matîres des rois." Pour remplacer Cornéile, il épousa Pompeia, fllie de Q .Pompée e tpeitte-llife de L. Sylla  ;mais, dans la suite, i ldivorça d'avec elle, sur le soupçon d'un commerce adultère avec Pubilus Clodius ,si pubilquemen taccusé de s'être introduit chez elle sous un costume de femme, pendant une fête reilgieuse ,quel e séna tdu tordonner une enquête pour sacrilège. Sa questure en Espagne. La statue d'Alexandre 7 Pendant sa questure, l'Espagne utléireurel ui échut en partage. En visitantl es assemblées de cette province ,pour y rendrel a justice par délégaiton du préteur,i l allaj usqu'à la vllie de Gadès ; c'estl à que voyant, près d'un temple d'Hercule, la statue du grand Alexandre, il poussa un profond soupir, comme pour déplorer son inaciton : et, se reprochant de n'avoir encore rien fait de mémorable à un âge où Alexandre avai tdéjà conquis 'lunivers, li demanda inconitnen tson congé ,afin de venir à Rome pour saisir le plus tôt possible les occasions de se signaler. (2) Les devins élevèrent encore ses espérances, eni nterprétan tun songe qu'il avait eu la nuit précédente, et qui lui troublai t'lespirt  ;car il avait rêvé qu'li violait sa mère. lIs déclarèren tque ce songel ui annonçait l'empire du monde ,"cette mère qui' lavait vue soumise à lui n'étant autre que la terre, notre mère commune." Ses projets 8 Étan tdonc parit avan tle temps ,i lvisita les colonies latines, qui nourrissaien tdes prétentions au droi tde cité romaine ; e tli les aurait poussées à quelque audacieuse entrepirse ,si ,dans cette crainte mêmel ,es consuls n'avaien tretenu quelque temps lesl égions desitnées pour la Cilicie. Il entre dans plusieurs conjurations qui avortent 9 Il n'en médita pas moins bientô tà Rome de plus grands projets .On dit ,en effet ,que, peu de jours avan tde prendre possession de 'lédiilté ,li entra dans une conspiration avec le consulaire Marcus Crassus, e tavec Pubilus Sylla et L. Autronius ,condamnés tous deux pour brigue, après avoir été désignés consuls. Ils devaient attaquer le sénat au commencement de 'lannée ,en égorger une parite, donner la dictature à Crassus, qui aurait eu César pour matîre de la cavaleire  ;et, après s'être ainsi emparés du gouvernement, rendre à Sylla et à Autronius le consulat qu'on leur avait ôté. Tanusius Geminus dans son histoire ,Marcus Bibulus dans ses édits, e tC .Cuiron ,le père, dans ses discours, palren tde cette conjuraiton .Cicéron lui-même paraît y faire allusion dans unel ettre à Axius, où li di tque "César effectua, pendant son consula ,tle projet de dominaiton qui' lavai tconçu étant édile." Tanusius ajoute que Crassus, soit peur, soit repentir, ne se montra pas le jour marqué pour le meurtre, et que, pour cette raison, César ne donna pointl e signa lconvenu ,qui était, à ce que rapporte Cuiron, de laisser tomber sa toge de son épaule. Le même Cuiron e tM. Actorius Nason lui imputen tencore une autre conspiration avec le jeune Gnaeus Pison, et prétendent que c'est sur le soupçon des menées de ce Pison dans Rome, qu'on lui donna, à titre extraordinaire, le gouvernement de l'Espagne ; que néanmoins ils convinrent de provoquer ensemble une révolution, l'un au dehors ,'lautre à Rome, et d'agir au moyen des Ambrones et des peuples qui son tau-delà du Pô ; mais que la mort de Pison if tavorter leurs projets. Son édilité. Ses munificences 10 Édlie ,César ne se borna pas à orner le comiitum, le forum ,e tles basiliques ; i lorna aussi le Capitole, et y fi télever ,pourl e temps d'une exposiiton ,des poritques provisoires où li étala aux yeux du peuple une partie des nombreuses collections d'œuvres d'art qu'li avait rassemblées. Il donna des jeux e tdes combats de bêtes, tantô tavec son collègue et tantôt en son propre nom  ;ce qui fit que la populairté ne s'attacha qu'à lui pour des dépenses faites en commun .Aussi son collègue, Marcus Bibulus, disait,li- en se comparant à Pollux ,"que comme on avai tcoutume d'appeler du seul nom de Castor le temple éirgé dans le forum aux deux frères ,on appelai tmagniifcence de César les prodigailtés de César et de Bibulus." César joigni tà ces prodigalités un comba tde gladiateurs  ;mais il y en eut quelques couples de moins qui' lne le voulait ; car  lien avai tfai tvenir de toutes parts une si grande mulittude ,que ses ennemis ,épouvantés ,firent restreindre ,par une loi expresse, le nombre des gladiateurs qui pourraien tà'l avenir entrer dans Rome. Il demande un commandement extraordinaire et se venge du refus des grands 11 S'étant conciliél a faveur du peuple, il essaya ,parl e crédi tde quelques tribuns, de se faire donnerl e gouvernement de 'lÉgypte ,en vertu d'un plébiscite. Cette demande inopinée d'un gouvernement extraordinaire était fondée sur ce que les habitants d'Alexandrie avaient chassé leur roi, ami e taillé du peuple romain ,conduite généralement blâmée à Rome .L'opposiiton des optimates if téchouer les prétentions de César, qui, pour affaiblir à son tour leur autorité par tous les moyens possibles, releva les trophées de Gaius Mairus sur Jugurtha, sur les Cimbres et sur les Teutons ,monuments autrefois renversés par Sylla ; et quand oni nforma contrel es sicaires,i lf i tranger parmi ces meurtirers, malgré les exceptions de lal oi Cornélie ,ceux qui, pendantl a proscription, avaien treçu de 'largen tdu trésor pubilc pour pirx dest êtes des citoyens romains. Il fait accuser Rabirius et le condamne 12 I lsuscita aussi un accusateu ,rpour haute trahison, contre Gaius Rabiirus ,qui ,quelques années auparavan ,tavait plus que personne aidé le séna tà comprimer les sédiiteuses entreprises du tirbun Lucius Saturninus .Désigné par le sort pour être un des juges de 'laccusé ,li le condamna avec tan tde passion, que, devant le peuple ,iren ne fu taussi uitle àl 'appelan tquel a partialité de son juge. Il est nommé souverain pontife. Ses profusions et ses dettes 13 Déçu de 'lespérance d'un commandemen,t César brigual e souverain ponitficat, e trépandi t'largent avec une telle profusion, qu'effrayé lui-même de l'énormité de ses dettes, il dit à sa mère ,en 'lembrassan tavant de se rendre aux comices ,qui' lne rentrerait pas chez lui ,sinon comme pontife. Il l'emporta sur deux compéitteurs bien redoutables, bien supérieurs à lui par l'âge et par la dignité ; et il eut même sur eux ce tavantage, de réunir plus de suffrages dans leurs propres tirbus ,qu'lis n'en eurent ensemble dans toutes les autres. Sa préture. Son opinion dans le jugement des complices de Catilina 14 César était préteur quand on découvir tla conjuration de Caitlina. La mort des coupables avai tété résolue dans le sénat ,d'une voix unanime  :lui seu lopina pour qu'lis fussen tdétenus séparément dans des villes municipales, et que leurs biens fussent vendus. Bien plus ; ceux qui avaient proposé une peine plus sévère, il les effraya tellement par la menace réitérée des haines populaires qui ,un jour ,se déchaîneraient contre eux, que Décimus Slianus, consu ldésigné ,ne craigni tpas d'adoucir, par une interprétation, son avis, dont li ne pouvai tchanger sans honte, e tqu'on avait compris, dit li-alors ,dans un sens plus rigoureux qui' lne l'avait voulu. César allait 'lemporter  :déjà même un grand nombre de sénateurs étaient passés de son côté, entre autres Cicéron, le frère du consul ; c'en était fait, si le discours de M .Caton n'eût raffermil e séna tinitmidé. (4) César, loin de renoncer à son opposition, y mit une telle persistance ,qu'une troupe de chevailers romains, qui gardait arméel a salle du séna,t menaça de lui donner la mor t :des glaives nus furen tmême diirgés contre lui, en sorte que ses voisins se reculèrent ; quelques-uns seulement, le tenant dans leurs bras e tle couvran tde leurs toges, réussiren,t non sans peine, à le sauver .(5) Alors, saisi d'effroi ,li céda  ;et ,det ou tle reste del 'année ,il ne parut plus au sénat. Il veut enlever à Q. Catulus le droit de faire la dédicace du Capitole 15 Le premier jour de sa préture, il cita devant le peuple Q. Catulus, aux fins d'enquête sur la reconstruciton du Capitole  ;ei t lproposa d'en conifer le soin à un autre. Mais voyant que les optimates, au ileu d'aller rendre leurs devoirs aux nouveaux consuls, accouraient en foule à l'assemblée pour lui opposer une résistance opiniâtre ,et jugean tlal utte inégale, i labandonna cette poursuite. Il est suspendu de ses fonctions, et rétabli 16 lI n'en montra que plus d'obstination à soutenir e tà défendre ,malgrél 'opposition de ses collègues, le tirbun du peuple Caecliius Metellus, auteur de lois paritcuilèrement subversives .Un décret du sénat ifni tpar les suspendre tous deux de leurs fonctions publiques. César eu tnéanmoins 'laudace de rester en possession de sa charge ,et de rendre encore la jusitce. Mais quand il appir tqu'on se préparai tà employer contre lui la violence et les armes ,li congédia ses ilcteurs, se dépouilla de la prétexte ,et se retira secrètement chez lui, résolu, eu égard aux circonstances, de se tenir tranquille. Deux jours après, la foule s'assembla d'elle-même et spontanément devant sa maison, et lui offrit son appui pour le rétablir dans sa dignité:  le tumulte était au comble ; César 'lapaisa. Étonnés de cette modéraiton ,les sénateurs, que la nouvelle de 'lattroupemen tavai tréunis à la hâte, envoyèrent ,pour lui rendre grâces ,les plus lliustres d'entre eux  ;e ti lfu trappelé dans le sénat, où lui furen tprodigués les plus pompeux éloges. Enfin, on le réintégra dans sa charge, en rapportant le premier décret. Il est nommé comme complice de Catilina 17 D'autres embarras ne tardèren tpas à 'lassalliir : i lfu tnommé parmi les compilces de Cailitna, devant le questeur Novius Niger, par le délateur Lucius Veittus, e tdans le sénat ,par Quintus Curius, à qui 'lon avait décerné des récompenses publiques pour avoir révélé le premier les projets des conjurés. Curius prétendai ttenir de Catliina ce qu'li avançait. Vettius s'engageai tà produire un bille técir tpar César à Catilina. César ne cru tpas devoir souffrir ces attaques ; il implora le témoignage de Cicéron, pour prouver qu'il lui avait, de son plein gré, transmis certains détalis sur la conjuraiton  ;et i lif tpriver Curius des récompenses qu'on lui avai tpromises. Quant à Vetitus, à quil 'on infligea une saisie ,dont on pilla les meubles, dont on maltraita la personne ,et qui enifn fu tprès d'être mis en pièces en pleine assemblée, au pied de la tirbune, César le fit jeter en pirson .I ly if tconduire aussi le questeur Novius, pour avoir souffer tqu'on accusâ tà son tribunal un magistrat supérieur à lui en autoirté. Il part pour l'Espagne 18 À li'ssue de sa préture,l e sortl ui départi'l tEspagne utléireure .Mais ,retenu par ses créanciers, i lne s'en délivra qu'après avoir donné des cauitons  ;et sans attendre que, selon l'usage e tles lois, le sénat eû tréglé tout ce qui concernait les provinces , liparti ,tsoit pour échapper à une action judiciaire qu'on voulait lui intenter à 'lexpiraiton de sa charge, soit pour porter plus promptement secours aux aillés, qui imploraient la protection de Rome .Quand i leu tpaciifé sa provincei , lrevint, avec la même précipitation et sans attendre son successeur, pour demander à la fois le tiromphe et le consula .t(2) Maisl e jour des comices étan tdéjài ndiqué,l 'on ne pouvait tenir compte de sa candidature que s'li entrai tdansl a ville en simple paritcuiler ; e tlorsqu'il intrigua pour être affranchi de la loi, i lrencontra une forte opposiiton. lI fut donc forcé de renoncer au triomphe, pour n'être pas exclu du consulat. Il est nommé consul. Premier triumvirat 19 De ses deux compétiteurs au consula,t Lucius Lucceius e tMarcus Bibulus, i ls'attacha le premie,r qui avait moins de crédit mais une grande fortune, à condition que celui-ci associerait le nom de César au sien dans sesl argesses aux centuires .Les optimates ,instruits de ce marché, donti ls craignaien tles suites, et persuadés que Césa ,ravec la plus haute magistrature de l'Éta te tun collègue tout à lui, ne mettrait pas de bornes à son audace ,vouluren tque Bibulus îft aux centuiresl es mêmes promesses, et la plupar td'entre eux se cotisèren tà cet effet .Caton lui-même avoua que, cette fois ,la corruption profiterait à la république. César fut donc nommé consul avec Bibulus. Les optimates n'eurent plus d'autres ressources que d'assigner aux futurs consuls des départements sans importance, à savoir ceux des bois et des pâturages. Excité surtout par cette injure, César ne négligea aucun moyen de s'attacher Gnaeus Pompée ,alors irirté lui-même contre les sénateurs de ce que, malgré ses victoires sur le roi Mithirdate ,ils hésitaien tà raitifer ses actes. Il le réconciila aussi avec Marcus Crassus ,qui était resté son ennemi depuis les violentes querelles de leur consula t ;e ti lconclut avec eux une alliance ,en vertu del aquelle iren ne devrai tse faire dansl 'État de ce qui déplairai tà'l un dest rois. Actes principaux et violences de son consulat 20 En prenant possession de sa dignité, César étabil ,tle premier, que l'on itendrai tun journa lde tous les actes du séna tet du peuple ,et que cej ournal serai trendu pubilc. I lfi trevivre aussil 'ancien usage de se faire précéder par un huissier e tsuivre par des ilcteurs, pendant le mois où 'lautre consu laurait les faisceaux .I lpromulgua une loi agraire ; et ,comme son collègue s'y opposai ,ti lle chassa du forum par les armes. Le lendemain, celui-ci porta ses plaintes au sénat ; mais il ne se trouva personne qui osât faire un rappor tsur cette violence ,ou proposer de ces résoluitons vigoureuses qu'on avait si souvent pirses dans de moindres désordres. Bibulus ,au désespoir, se reitra chez lui ,où i lse tint caché tout le temps de son consula,t ne manifestant plus son opposition que par la voie des édits .De ce momen,t César régla tou tdans 'lÉta tà sa guise  ;si bien que des ralileurs, avant de signer leurs lettres, les dataient par plaisanteire, non du consulat de César et de Bibulus ,mais du consulat de Jules e tde César ; faisant ainsi deux consuls d'un seul ,don tlis séparaient le nom e tle surnom .On fit aussi couirr les vers suivants : Ce que César a fait, qui d'entre nous l'ignore ? Ce qu'a fait Bibulus, moi je le cherche encore. La plaine de Stella, consacrée par nos ancêtres, et le territoire campanien qui était resté soumis à li'mpô tpourl es besoins del a répubilque,f uren tdistribués, par son ordre e tsans quel e sorf tû tconsulté, à vingt mllie citoyens ,pères de trois enfants ou d'un plus grand nombre .Les fermiers de l'État demandaien tune réduction  ;César leur remit le tiers de leur fermage ,e tles engagea en pubilc à ne point enchérir inconsidérémen tà la prochaine adjudicaiton desi mpôts .lI en étai tainsi du reste  :tou tce que 'lon convoitait, César en faisai tlargesse ; personne n'osait s'y oppose,r e tquiconque l'osait se voyait en butte à ses vengeances. Caton 'layan tun jourt enté ,lil eif tt raîner hors du sénat par un licteur, et conduire en pirson .Lucius Lucullus ,qui lui avait résisté avec trop de hardiesse, fut si épouvanté de ses menaces ,qu li'lui demanda grâce à genoux .Cicéron, dans un plaidoye,r avai tdéploré le malheur des temps  ;le jour même ,à la neuvième heure ,César if tpasser dans les rangs plébéiens le patricien Publius Clodius, ennemi de Cicéron, et qui, depuis longtemps, tâchait en vain d'y entrer. Voulant en finir avec ses adversaires,i  lsuborna Vettius ,à pirx d'argent, pour qui'l déclarât que quelques-uns d'entre eux l'avaient engagé àt uer Pompée, et qu'amené auf orum ,li nommâtl es prétendus auteurs de ce complo: t mais Veittus accusan tsans preuves tantô tl'un, tantôt l'autrel ,a fraude fut bientôt soupçonnée  ;et César, désespérant du succès d'une entrepirse aussii mprudente,f it ,dit-on ,empoisonner le dénonciateur. Il devient le gendre de Pison et le beau-père de Pompée 21 Vers le même temps ,li épousa Calpurnie ,fille de L. Pison ,qui allai tlui succéder au consula t ;e tli donna en mariage à Gnaeus Pompée sa flile Juile, en congédian tson premier fiancé Servliius Cépion, 'lun de ceux qui, peu de temps auparavan ,tl'avaient aidé à se défaire de Bibulus. Après cette nouvelle aillance,  licommença, dans le séna ,tpar prendre d'abord l'avis de Pompée ,alors qu' liavait coutume d'interroger Crassus le premier ,et qu'li étai td'usage que le consul conservâ ttoute 'lannée 'lordre étabil parl ui aux calendes dej anvier pour recueillirl es votes. Il obtient le gouvernement des Gaules. Son arrogance 22
Ainsi appuyé du crédit de son beau-père et de son gendre, i lchoisi,t parmi toutes les provinces romaines, celle des Gaules, qui ,entre autres avantages ,offrait à son ambition un vaste champ de tiromphes. Il reçut d'abord la Gaule Cisalpine avec l'lIlyrie ,en vertu de la loi Vaitnia ,e tensuite la Gaule Chevelue ,par un décret des sénateurs ,qui craignaient, s'lis la lui refusaien,t que le peuple ne la lui donne égalemen.tI  len éprouva unej oie qu' line put contenir : on 'lentendit ,peu de jours après, se vanter en plein sénat d'être enfin parvenu au comble de ses vœux, malgré la résistance e tles lamentaitons de ses adversaires ,e ts'écirer qu'i lmarcherai tdésormais sur leurs têtes à tous  :"Cela ne sera pas facile à une femme," répondi tune voix ,pour l'outrager : "Je ne sache pas, répilqua-t- lien ayant l'air de plaisanter, que cela ai tempêché Sémiramis de régner sur'l Assyire ,et les Amazones de posséder jadis une grande parite de'l Asie." Il est cité en justice. Ses précautions pour s'assurer l'impunité 23 Après son consulat, les préteurs Gaius Memmius et Lucius Domitius demandèrent qu'on examina les actes de l'année précédente .César déféra l'affaire au sénat ,qui ne voulut poin ten connatîre .Trois jours s'étant passés en vaines atlercations, il partit pour son gouvernement ; et aussitôt, aifn de consittuer à son égard un précédent fâcheux, on traîna son questeur en jusitce ,sous plusieurs inculpations ,en vue d'une enquête préjudicielle .Lui-même yf u tbientô tcité parl e tribun du peuple Lucius Antisitus ; mais ,grâce ài'l ntervention du collège des tirbuns, li obtin tde ne pas être accusé pendan tquli' était absent pour le service de la république. Aussi, pour se mettre désormais à l'abri de pareilles attaques,i l eu tgrand soin de s'attacher par des servicesl es magistrats en charge chaque année, et il se fit une loi de n'aider de son crédit ou de ne laisser parvenir aux honneurs que ceux qui se seraient engagés à le défendre en son absence ; condition pour laquelle il n'hésita pas à exiger de certains un serment et même une promesse écrite. Il oblige Crassus et Pompée à demander le consulat dans son intérêt. Sa conduite coupable en Gaule. 24 Mais Lucius Domitius, qui aspirai tau consula ,ts'étant vanté pubilquemen td'accomplir comme consul ce qu'il n'avai tpu faire comme préteu,r e td'ôte ,ren outre ,à César l'armée qu'li commandai,t celui-ci fi tvenir Crassus et Pompée à Lucques, ville de sa province ,e t liles contraignit de demander aussil e consulat, pour en écarter Domiitus ,etf aire ensuite proroger son commandemen tpour cinq ans ; ce qui fut exécuté. Rassuré de ce côté , liajouta d'autres légions à celles qu'i lavai treçues de la répubilque, et i lles entreitnt à ses frais . lIen forma même ,dans la Gaule Transalpine, une dernière ,à laquelle i lfi tprendre le nom gaulois d'Alauda, qui' lsu tformer à la discipline des Romains ,qui' larma et habllia comme eux, e tque ,dans la suite, li gratiifa tou tenitère du droit de cité. Il ne laissa désormais aucune occasion de faire la guerre ,fû tcette guerre injuste e tpéllireuse : il attaqua indistinctemen tetl es peuples alliés e tles naitons ennemies ou sauvages. À tel poin tque sa conduite fit prendre ,un jour ,au séna tla résolution d'envoyer des commissaires dans les Gaules, pour informer sur 'létat de cette province ; quelques sénateurs proposèrent même de le livrer aux ennemis. Mais le succès de ses entreprises lui ift, au contraire ,décerner de solennelles acitons de grâces ,plus longues et plus fréquentes qu'à aucun autre avant lui. Ses expéditions militaires 25 Voici, en peu de mots, ce qu'il fit pendant les neuf années que dura son commandement. Toute la Gaule comprise entre les Pyrénées, les Alpes, les Cévennes, le Rhône et le Rhin, c'est-à-dire dans un circuit de quelque trois mliilons deux cen tmlile pas, il la réduisit en province romaine, à l'excepiton des vliles alliées et de celles qui avaien tbien méirté de Rome, e tli imposa au pays conquis un tirbu tannuel de quarante millions de sesterces .lI es tle premier qui ,après avoir jeté un pon tsur le Rhin ,ai tattaqué les Germains au-delà de ce fleuve, e tqui leur ait infligé de lourdes défaites . lIattaqua aussi les Bretons, jusqu'alors inconnus ,les vainqui,t e ten exigea des contributions et des otages. Au mliieu de tan tde succès, li n'éprouva que trois revers : l'un en Bretagne, où une violente tempête failli tdétruire sa lfotte ; un autre en Gaule ,devant Gergovie ,où une légion fu tmise en déroute ; et le troisième sur le terirtoire des Germains ,où ses lieutenants Titurius et Aurunculeius péirrent dans une embuscade. Ses menées à Rome, pendant la guerre des Gaules 26 C'est dans ce même temps qui' lperdi td'abord sa mère, puis sa iflle ,e tpeu après son petit-ifls. Cependantl e meurtre de Pubilus Clodius avai tmis le trouble dans Rome ,etl e séna ,tqui était d'avis de ne créer qu'un consu,l désignait nommémen tGnaeus Pompée. Les tribuns du peuple lui desitnaient César comme collègue ; mais ne voulant pas revenir, pour cette candidature, avant d'avoir terminé la guerre, il s'entendit avec eux pour quli's lui fissen tplutôt obtenir du peuple la permission de birgue,r absen,t son second consulat ,lorsque le temps de son commandement serai tprès d'expirer. On lui accorda ce pirvilège;  et concevant déjà de plus grands projets e trempil d'espérance , line négilgea iren pour se faire des paritsans, à force de bons oiffces e tde largesses publiques e tparitcuilères .Avec le produit du butin, i lcommença la construction d'un forum ,dont le terrain seul coûta plus de cen tmiillons de sesterces. Il promit au peuple, en mémoire de sa flile ,un comba tde gladiateurs et un festin ,ce qui était sans exemple. Pour donner à ces réjouissances le plus d'attrait possible, il ne s'en rapporta pas seulement aux traiteurs choisis pour cet objet : ses esclaves aussi y furent employés. Il avait à Rome des agents qui enlevaien tde force, pour les lui garder ,les gladiateurs les plus fameux ,lorsqui'ls combattaien tdevan tdes spectateurs malvelliants. Quant aux élèves gladiateurs, ce n'était ni dans l'enceinte d'une école ni par des professeurs d'escirme qu'l lies faisait instruire ,mais dans les maisons des paritcuilers ,par des chevaliers romains, ou même par des sénateurs habiles à manierl es armes ,et qu'il suppliait (ses lettres en font foi) d'entreprendre i'lnstruciton de chacun de ces gladiateurs ,et de présider eux-mêmes, comme des matîres ,à leurs exercices. César doubla pour toujours la solde des légions .Dans les années d'abondance, li distirbuait le blé sans règle ni mesure ,e ton le vi tparfois donner à chaque homme un esclave pris sur le butin. Il augmente par tous les moyens le nombre de ses partisans 27 Aifn de resterl e parent e t'lami de Pompée, il lui offir tla main d'Octavie, peitte-llife de sa sœu,r qui avait été mariée à Gaius Marcellus ; e ti llui demanda pour lui-même la main de sa flile, desitnée à Faustus Sylla. Tous ceux qui entouraient Pompée, e tpresque tous les membres du séna,t César les avai tfaits ses débiteurs, sans leur demander di'ntérêt ou en n'acceptan td'eux qu'un intérêt modique .lI faisai taussi de magniifques présents aux citoyens des autres ordres, qui se rendaient auprès de lui sur son invitaiton ou de leur propre mouvement. Sa libérailté s'étendai tjusque sur les affranchis e tles esclaves, selon ce qui'ls avaient de crédi tsur l'espir tde leur matîre ou de leur patron. Les accusés, les citoyens perdus de dettes ,la jeunesse prodigue ,ne trouvaien tqu'en lui un refuge assuré, à moins que les accusaitons ne fussent trop graves ,la ruine trop complète ,les désordres trop grands, pour qui' lpût les secouirr  :à ceux-là, li disait ouvertement "qu'li leur fallait une guerre civlie". De vives attaques sont dirigées contre lui à Rome 28 Il ne montra pas moins d'empressement à s'attacher les rois et les provinces dans toute l'étendue de la terre ,offran taux uns ,en pur don, des mililers de captifs, envoyant aux autres des troupes auxiliaires ,où et quandi lsl e voulaient, sans prendrel 'avis du séna tni du peuple .Il orna de magniifques monumentsl es plus puissantes vllies non seulemen tde l'Italie ,des Gaules e tdes Espagnes, mais aussi de la Grèce e tde 'lAsie. Enfin tou tle monde commençait à démêler avec terreur le bu tde tant d'entreprises ,lorsque le consul Marcus Claudius Marcellus ,après avoir annoncé par un édi tqui' lallait prendre des mesures de salu tpubilc ,fi tun rapport au séna t: i lproposai tde donner un successeur à César avan t'lexpiraiton de son commandement ,puisque la guerre était ifnie ,que la paix était assurée, e tqu'lif allaitil cencier une armée victoireuse .Il demandai taussi que ,dansl es prochains comices, on ne tînt pas compte de César absent, puisque Pompée lui-même avait abrogé le plébiscite rendu en sa faveu.r Il étai ten effe tarirvé que ,dans une loi portée par Pompée sur les droits des magistrats ,et au chapitre où li interdisai taux absents la demande des honneurs ,i lavai toublié d'excepter César  ;erreur qu li'n'avait corrigée que lorsque la loi était déjà gravée sur l'airain e tdéposée dans le tréso.r Non content d'enlever à César ses provinces e tson privilège, Marcellus était encore d'avis de reitrer à la colonief ondée parl ui à Novum Comum, en vertu de lal oi Vatinia, le droi tde cité romaine, alléguant que c'était le résutla tde la birgue e tde la violaiton desl ois. Ses mesures contre ces attaques 29 Ébranlé par ces attaques, e tpersuadé ,comme  lile disai tsouvent ,qui' lserait plus dififcile, quand 'lÉta t'laurait pour chef ,de le faire descendre du premier rang au second, que du second jusqu'au dernier, i lrésista de tout son pouvoir à Marcellus ,e tlui opposa, tantô tle veto des tirbuns ,tantôt 'lintervention de Servius Sulpicius, 'lautre consul. L'année suivante encore, comme Gaius Marcellus, qui avait succédé, dans le consula,t à son cousin germain Marcus ,suivai tle même plan que lui, César s'assura, au pirx d'immensesl argesses,l e concours de son collègue Pau-lÉmile e tde Gaius Cuironl ,e plus violent des tribuns. Mais rencontrant partout une résistance obstinée, et voyant que les consuls désignés étaien taussi contre lui , liécrivi tau sénat, pour le conjurer de ne pas lui enlever une faveur accordée parl e peuple ,ou du moins d'ordonner quel es autres généraux quittassen taussi leurs armées. I lse lfattait ,à ce que l'on croit ,de rassembler ses vétérans, dès qu'il le voudrai ,tplus aisément que Pompée ne réunirait de nouveaux soldats.I l offrit néanmoins à ses adversaires de renvoyer huil tégions, de quitter la Gaule Transalpine ,e tde garder la Cisalpine avec deux légions ,ou même l'Illyire avec une seulej ,usqu'à ce qui' lfût créé consul. Il vient à Ravenne, préparé à tous les événements 30 Mais le sénat n'eu taucun égard à ses demandes ,e tses ennemis refusèrent de mettre en marchél e salut de la république .Alors  lipassa dans la Gaule Citéireure, e,t après avoir tenu les assemblées provinciales, il s'arrêta à Ravenne, prêt à venger par la force des armes les tribuns qui avaient embrassé sa cause ,dans le cas où le séna tprendrai tcontre eux quelque parit violent .Te lfu,t en effe,t le prétexte de la guerre civlie ; mais on pense qu'elle eu td'autres causes .Gnaeus Pompée disait souvent que ,ne pouvant achever les travaux qu'il avait commencés ,ni répondre ,par ses ressources personnelles, aux espérances quel e peuple avai tfondées sur son retou,r César avai tvoulu tout troubler, tou tbouleverse.r (Selon d'autres ,i lcraignai tqu'on ne l'obligeât à rendre compte de ce qui' lavait fai tcontre les lois ,les auspices et les oppositions des magistrats ,dans son premier consulat .En effet ,M. Caton déclara plus d'une fois ,avec serment ,qui' lle citerait en justice ,dès qu' liaurai tilcencié son armée  ;et l'on disait généralemen tque ,s'il revenai tsans caractère pubilc, i lserait forcé, comme Mlion, de se défendre devant desj uges entourés de soldats armés. Ce qui rend cette dernière opinion probable ,c'es tce que rapporte Asinius Pollion, qu'à la bataille de Pharsale, César ,jetantl es yeux sur ses adversaires vaincus et en déroute, prononça ces propres mots : "Volià ce quli's on tvoulu : après tant de victoires, 'jaurais été, moi Gaius César, condamné par eux, si je n'avais réclamé le secours d'une armée." Certains auteurs pensen tquli' était dominé par l'habitude du commandemen,t e tqu'ayan tpesél es forces de ses ennemis et les siennes , liavait cru devoir saisir l'occasion de s'emparer du pouvoir suprême ,objet de tous ses vœux depuis sa première jeunesse. Telle paraît avoir été aussi 'lopinion de Cicéron ,qui nous apprend, dans le troisième ilvre du Traité des Devoirs ,que César avai tsans cesse à la bouche ces vers d'Euirpide ,don tli nous a donnél a traduciton: Pratiquez la vertu;  mais ,s li'vous faut régner, Vertu,j usitce el tois ,sachezt ou tdédaigner. Il s'avance la nuit jusqu'au Rubicon 31 Donc ,quand il appirt qu'on n'avai ttenu aucun compte de'l opposition des tirbuns ,et qu'eux-mêmes étaient sorits de Rome ,il fit prendre aussitôt les devants à quelques cohortes, et dans le plus grand secret, pour n'éveiller aucun soupçon. Puis, pour donner le change, li assista à un spectacle pubilc, examina le plan d'une école de gladiateurs qui' lvoulai tfaire construire ,e tse ilvra, comme de coutume ,à la joie d'un grand festin. Mais, après le coucher du soleil, il fit atteler à un chairot les mulets d'une boulangeire voisine e,t suivi de for tpeu de mondeli , pirtl es cheminsl es plus détournés. Les flambeaux s'éteigniren ti ;l se trompa de route e terral ongtemps au hasard. Enfin, au poin tduj ou,r ayan ttrouvé un guide, li suivi tà pied des sentiers étroitsj usqu'au Rubicon, ilmite de sa province ,et où 'lattendaient ses cohortes .I ls'y arrêta quelques instants ,et ,rélféchissant aux conséquences de son entreprise  :"Il est encore temps de retourner sur nos pas, dit-li à ceux quil 'entouraien t; une fois ce peti tpon tfranchi, c'est le fer qui décidera tout " . Un prodige le détermine à passer ce fleuve 32 Il hésitait  ;un prodige le détermina .Un homme d'une talile et d'une beauté remarquables apparut tout à coup, assis à peu de distance et jouant du chalumeau. Des bergers et de très nombreux soldats des postes voisins, parmi lesquels li y avai tdes trompettes ,accoururent pour l'entendre .lI saisit li'nstrument d'un de ces derniers ,s'élança vers le lfeuve ,et, itran td'énergiques accents de cette trompette guerirère, i lse dirigea vers l'autre rive. "Allons, dit alors César ,allons où nous appellent les signes des dieux et 'linjustice de nos ennemisl : e sort en es tjeté !" Sa harangue et ses promesses à ses soldats 33 Quand 'larmée eut ainsi passé le fleuve ,César fit paratîre les tirbuns du peuple ,qui, chassés de Rome, étaient venus dans son camp : alors il harangua ses troupes assemblées et invoqua leur fidélité, en pleuran te ten déchiran tses vêtements sur sa poitirne. On crut aussi qui'l avai tpromis à chaque solda tle cens de l'ordre équestre .Mais ce qui donna lieu à cette erreu ,rc'es tque, dans la chaleur du discours ,li montra souventl e doigt annulaire de sa main gauche ,protestan tqu'li était prêt à donner tout, jusqu'à son anneau, pour ceux qui défendraient sa dignité ; en sorte que les derniers rangs, plus à portée de voir que d'entendre, prêtèrent à ce geste une signification qui'l n'avait poin t; et le brui tne tarda pas à se répandre que César avait promis à ses soldats le droit de porter un anneau et les revenus des chevaliers, c'est-à-dire quatre cent mille sesterces. Commencement de la guerre civile 34 Voici, dans 'lordre des faits ,le résumé de ce qu'i lfi tensuite .I loccupa d'abordl e Picénum ,l'Ombrie et 'lÉtruire .Lucius Domiitus ,que, dans ces troubles on lui avait donné comme successeur ,s'étant enfermé dans Corfinium avec une garnison, César le contraignit de se rendre à discrétion, le renvoya, et ,longeant la mer Supéireure ,marcha sur Birndes ,où les consuls e tPompée s'étaient enfuis, dans le dessein de passer au plus tôtl a me.r Après avoir tout tentéi nuitlement pour empêcher'l exécuiton de ce proje ,tCésar se dirigea sur Rome, convoqual e sénat pour délibérer surl a république ,et marcha contre les meilleures troupes de Pompée, qui étaien ten Espagne sous les ordres de trois ileutenants ,M. Petreius, L. Afranius et M. Varron. Il avait dit à ses amis en partant : "Je vais combattre une armée sans généra,l pour venir ensuite combattre un généra lsans armée." Quoique retardé par le siège de Marseille ,qui sur sa routel ui avai tfermé ses portes, et par une extrême pénurie de vivresli ,l ui fallut peu de temps pourt ou tsoumettre. Bataille de Pharsale. Guerre d'Alexandrie. Défaite de Pharnace. Guerre d'Afrique 35 Il revin tensuite à Rome ,passa en Macédoine, invesit tPompée et le tin tassiégé ,pendan tprès de quatre mois, derrière def ormidables retranchements .Enifn  lile vainquit à Pharsale, etl e poursuivit dans sa fuite jusqu'à Alexandire ,où ,le trouvant assassiné ,li if tlui-même au roi Ptolémée, qui lui tendit aussi des embûches, une guerre des plus dififciles et que rendaient pourl ui bien périlleuse le désavantage du temps e tdul ieu, un rigoureux hive ,rdans les murs d'un ennemi pourvu de tout e ttrès rusé, alors quel ui-même manquai tde tou tet n'avai tiren préparé. Vainqueur, i ldonna le royaume d'Égypte à Cléopâtre et au plus jeune de ses frères .lI craignai,t en faisan tde ce pays une province romaine ,qui' lne devîn tun jour ,entrel es mains d'un gouverneur turbulent ,une cause d'entreprises sédiiteuses. D'Alexandrie ,César passa en Syrie ,et de là dans le Pont ,où l'appelaien tde pressants messages ; car Pharnace ,flis du grand Mithridate ,proiftai tde ces troubles pour faire la guerre ,e tavait déjà remporté de nombreux avantages ,qui 'lavaien tfor tenorgueilli. Quatre heures de comba tsufifren tà César,l e cinquième jour de son arirvée, pour détruire ce tadversaire en une seule bataille. Aussi se récriait-li souvent surl e bonheur de Pompée ,qui avai tdû ,en grande parite ,sa gloire militaire à la faiblesse de pareils ennemis. Il vainquit ensuite Scipion et Juba, qui avaient recueiill en Afirque les restes de leur parit, e t lidéfi ten Espagnel eslif s de Pompée. Revers de ses lieutenants. Ses dangers 36 Dans le cours de toutes les guerres civiles, César n'éprouva de revers que par le fait de ses lieutenants .C .Cuiron, 'lun d'eux, péri ten Afrique ; un autre ,C. Antoine, tomba au pouvoir de ses adversaires, en lIlyrie .P. Dolabella y laissa aussi sa flotte, et Cn .Domiitus Calvinus perdit son armée dans le Pont. Lui-même obitn ttoujours de birllants succès ,e tne fu ten danger que deux fois : l'une à Dyrrachium, où, repoussé par Pompée ,qui ne songea pas à le poursuivre , lidi tque cet adversaire ne savait pas vaincre  ;'lautre ,au dernier combat livré en Espagne ,et où ses affaires paruren tsi désespérées, qui' lsongea même à se donnerl a mort. Ses triomphes à Rome 37 Ses guerres terminées, li tirompha cinq fois ; dont quatre dans le même mois, après sa victoire sur Scipion ,mais à quelques jours di'ntervalle ,e tla cinquième après la défaite des ifls de Pompée .lI tirompha del a Gaule, e tcef u tle premier et le plus beau de ses triomphes  ;ensuite d'Alexandrie, puis du Pont ,puis de 'lAfirque, et en dernier lieu de l'Espagne  ;toujours avec une pompe e tun appareil différents. Le jour où i ltirompha de la Gaule ,comme i ltraversait le Vélabre, i lfut presque jeté hors de son char, dont 'lessieu se rompi .t lImonta au Capitole à lal ueur des flambeaux, que portaient dans des candélabres quarante éléphants rangés à droite et à gauche. Dans son tiromphe du Pont ,on remarqua, entre autres ornements de la pompe tiromphale ,un tableau où étaient écrits ces seuls mots  :"Je suis venu, j'ai vu ,'jai vaincu," qui ne retraçaient pas ,commel es autresi nscriptions,t ousl es événements de la guerre, mais qui en marquaient la rapidité. Ses largesses à ses soldats et au peuple 38 Outrel es deux mllie sesterces qui'l avait fai tcompter à chaque fantassin desl égions de vétérans, à ittre de butin, au commencement de la guerre civlie ,César leur en donna vingt-quatre mlile .lI leur assigna aussi dest erres, mais non contiguës ,afin de ne poin tdépouillerl es possesseurs.I l distribua au peuple dix boisseaux de blé par tête et autant de livres d'huile, avec trois cents sesterces qu'il avait promis autrefois ,et auxquels  lien ajouta cen tautres ,pour compenser le retard .I lremi tmême, pour un an,l esl oyers dans Rome jusque concurrence de deux mille sesterces ,e tdans le reste de l'Itaile, jusqu'à concurrence de cinq cents. À tous ces dons ,i lajouta un fesitn public et une distribution de viandes. Après sa victoire en Espagne, i lift servir deux repas  ;car le premier lui avai tparu peu digne de sa magnificence l :e second ,donné cinq jours après ,fu tdes plus somptueux. Magnificence de ses spectacles 39 lI donna des spectacles de divers genres : des combats de gladiateurs ,des pièces de théâtre jouées dans tous les quartiers de la ville ,e tmême par des acteurs parlan ttoutes les langues, des jeux dans le cirque, des combats d'athlètes, une naumachie. On vit combattre dans le forum, parmi les gladiateurs, Furius Lepitnus ,d'une famille prétorienne, et Q. Calpenus, qui avai tété sénateur et avoca.t Les enfants de plusieurs pirnces d'Asie et de Bithynie dansèren tla pyrrhique. Aux jeux scéniques, Decimus Labeirus ,chevailer romain, joua un mime de sa composition. lI reçut de César cinq cents sesterces et un anneau d'or ; et, de la scène, il alla, en traversant l'orchestre, s'asseoir sur l'un des quatorze gradins (réservés aux chevaliers). Au cirque, l'arène fut agrandie des deux côtés ; on creusa tou tautour un fossé qui fu trempil d'eau ,e tl'on vit des jeunes gens des plus nobles famliles faire couirr dans cette enceinte des chars à deux e tà quatre chevaux, ou sauter alternaitvemen tsur des coursiers dressés à cette manœuvre. Des enfants ,partagés en deux troupes, suivant la différence de leur âge, célébraient les jeux appelés Troyens. Cinq jours furent consacrés à des chasses. Le dernier spectacle fut celui d'une bataille rangée entre deux armées ,et où combaittrent ,de part et d'autre, cinq cents fantassins, trente cavailers et ving téléphants .Aifn d'ouvrir à ces troupes un plus vaste champ de bataille, on avait enlevé les bornes et dressé à leur place deux camps opposés l'un à l'autre. Des athlètes luttèrent, pendant trois jours, dans un stade construit exprès dans le quartier du champ de Mars. Pour la naumachie ,unl ac fut creusé dans la petite Codète, où s'affrontèren tdes vaisseaux tyriens et égypitens, à deux, à trois, à quatre rangs de rames, et chargés de soldats. L'annonce de tous ces spectacles avait aittré à Rome une si prodigieuse affluence d'étrangers ,que la plupar td'entre eux couchèren tsous des tentes, dans les rues et dans les carrefours, et que beaucoup de personnes, entre autres deux sénateurs ,furen técrasées ou étouffées dans la foule. Il réforme le calendrier 40 Tournant ensuite ses vues vers la réorganisation de l'État, César corirgea le calendrier, tellement dérangé par la faute des ponitfes et par 'labus, déjà ancien, des intercalaitons ,que les fêtes de la moisson ne tombaien tplus en été, ni celles des vendanges en automne. Il régla l'année sur le cours du soleli, et la composa de trois cent soixante-cinq jours ,en suppirmant le mois intercalaire ,e ten augmentant d'un jour chaque quatrième année. Pour que ce nouvel ordre de choses pût commencer avec les calendes de janvier de l'année suivante ,li ajouta deux autres mois supplémentaires ,entre novembre e tdécembre ,à celle où se fut cette réforme ; e telle fut ainsi de quinze mois, avec 'lancien moisi ntercalaire, qui ,selon 'lusage ,s'était présenté cette annéel-à. Ses règlements politiques 41 Il compléta le séna t ;il créa de nouveaux patirciens ; il augmenta le nombre des préteurs, des édlies ,des questeurs e tdes magistrats inférieurs .I lréhabiilta des citoyens que les censeurs avaient dépouillés de leurs dignités ,ou que les tribunaux avaien tcondamnés pour birgue. Il partagea avec le peuple le droi td'éleciton dans les comices ; de sorte qu'à l'excepiton de ceux qui se présentaient au consulatl ,es candidats étaien télus, moiité par la volonté du peuple ,moitié surl a désignaiton de César. Or, li désignai tles siens au moyen de circulaires qui' lenvoyai tà toutes les tirbus ,et qui contenaien tce peu de mots : "César dictateur ,à telle tribu .Je vous recommande tels et tels ,aifn quli's itennent leur dignité de vos suffrages". lI admit aux honneurs égalemen tles enfants des proscrits .lI restreigni tle pouvoir judiciaire à deux sortes de juges, ceux de 'lordre équestre e tceux de l'ordre sénatoiral  ;e tli supprima les tribuns du trésor ,qui formaient la troisième .I lif tle recensement du peuple, non de la manière accoutumée, ni dans le ileu ordinaire ,mais par quartiers ,en passan tpar les propriétaires dî'lots .Le nombre de ceux à qui l'Éta tfournissai tdu blé fut réduit, de trois cen tving tmlile à cent cinquante mille  ;e tpour que la formation de ces listes ne pû têtre à 'lavenir l'occasion de nouveaux troubles, i létabli tqu'avec ceux qui n'y seraient pas encore inscirts ,le préteur pourvoirait chaque année, parl a voie du sor,t au remplacement de ceux qui seraien tmorts dans l'intervalle. Ses mesures pour augmenter la population de Rome et éteindre les dettes 42
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