Au bord du Gouf
208 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

208 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

En 2020, le groupe terroriste DEATH menace de provoquer une pollution massive en faisant exploser une charge sur des déchets radioactifs abandonnés au fond d'un canyon sous-marin situé en face de Capbreton. La menace est prise au sérieux au plus haut niveau de l'État qui décide de recourir aux compétences du professeur Barouk, un géologue spécialiste des canyons sous-marins et notamment du Gouf de Capbreton. L'aventure nous entraîne au coeur du dispositif mis en place au sein de la cellule interministérielle de crise où tous les moyens sont mis en oeuvre pour tenter de résoudre le problème.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2017
Nombre de lectures 13
EAN13 9782140031168
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Écritures
Écritures
Collection fondée par Maguy Albet
Noël (Sébastien), Conquête du pouvoir , 2017.
Steinling (Geneviève), Histoires d’amour, de folie et de mort , 2017.
Augé (François), Début de roman , 2017.
Mandon (Bernard), Belleville tropical , 2017.
Lemna (Camille), Alors, on fait comment pour les clés ?, 2017.
Denis (Guy), Le souffle d’Allah , 2017.
Mounier (Pascal), L’homme qui ne voulait pas mourir , 2017.
D’Aloise (Umberto), Manhattan 1907 , 2017.
Pialot (Robert), La courtisane rouge , 2017.
Lutaud (Laurent), L’araignée au plafond , 2017.
Mahé (Henri), Quelques nouvelles du port , 2017.
Chatillon (Pierre), La danse de l’aube , 2017.
Gontard (Marc), Fractales , 2017.
Pisetta (Jean-Pierre), Hostilités , 2016.
Toubiana (Line) et Point (Marie-Christine), De porte en porte. Histoires parisiennes , 2016.
* **
Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Titre


Gérard Serrie







Au bord du Gouf


Roman


Préface d’Hugo Verlomme
Copyright
Du même auteur
Rue du Grand Faubourg , Édition privée, Tarbes, 2011 (roman).
Le Voyage des Blanchisseuses , L’Harmattan, Paris, 2012 (roman).
J’ai une âme , L’Harmattan, Paris, 2014 (roman).
Celui qui sauva le pape François , L’Harmattan, Paris, 2016 (roman).
© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-78352-9
Préface d’Hugo Verlomme
Quoi de plus extraordinaire que la découverte soudaine d’un trésor caché qui a toujours été là, tout près de nous, invisible mais bien présent ? Du bout de l’estacade de Capbreton, nous avons observé l’océan, ses vagues, ses courants, ses bateaux, sans nous douter qu’à quelques brasses, se trouve une merveille géologique. Ce n’est ni un pic, ni un cap, encore moins un gouffre, non, le Gouf de Capbreton est bien un vaste canyon majestueux, mystérieux, qui s’étire tel un serpent géant né des entrailles du magma. Là, tout près de nos plages, cette large vallée sous-marine s’enfonce vers les profondeurs abyssales. À moins de 300 m du bord, la « tête » du Gouf est le seuil d’un fantastique royaume dont nous ignorons presque tout.
Nous avons toujours cherché la vérité bien trop loin. Nous aimons croire en des mondes lointains qui expliqueraient nos origines. Des trous noirs menant à d’autres univers, qui mènent eux-mêmes à des multivers sans fin… Alors que l’objet de notre quête se trouve là, sous notre nez. La mer contient les réponses à nos questions. Elle est la réponse. Mais nous ne voyons rien, aveuglés par sa surface miroitante, et nous lui tournons le dos, cramponnés à nos misérables 28 % de terres émergées tels des crabes sur un rocher.
L’imagination, dont Einstein confirme qu’elle est « plus importante que le savoir », nous permet d’ouvrir tout simplement des portes que la science met parfois des siècles à déverrouiller. Or, les canyons sous-marins recèlent une extraordinaire biodiversité, ils contiennent des millions d’espèces encore inconnues, demeurent des énigmes pour les chercheurs, et nous parlent d’un temps antédiluvien, avec d’immenses variations du niveau des mers… Ces canyons sont de véritables réservoirs de fantasmes, de découvertes. L’imagination humaine, boostée par la technologie actuelle, parviendra sans doute plus vite au fond des choses que les sonars, drones ou autres robots.
Dans ces lieux abyssaux, hors du monde et hors d’atteinte, tout devient possible, le meilleur comme le pire. On imagine la présence de créatures mythiques, des formes de vie inconnues, des paysages qui n’existent pas sur les continents, des vestiges d’anciennes civilisations, mais aussi des déchets toxiques rejetés par l’homme, ou des sous-marins nucléaires jouant à cache-cache, car on trouve de tout dans ces mystérieux canyons…
Le roman de Gérard Serrie explore une chréode, un sillon dans le champ de nos mémoires, et il fait naître au fond du Gouf une histoire inspirée du monde d’aujourd’hui. En cela il s’inscrit dans une lignée d’écrivains qui explorent l’inconnu proche pour inventer des mythologies postmodernes. Et c’est l’un des atouts du Gouf, de pouvoir générer des passions, faire bouillonner les imaginations, pour que naissent, dans le futur, de nouvelles légendes dont certaines, qui sait, se révéleront peut-être vraies ?
Mamoune
Éloïse ne sentait plus le bout de ses doigts. Avachie dans son fauteuil, la vieille femme tentait de réveiller son téléviseur en manipulant la télécommande. L’arthrose envahissante l’obligeait à pianoter les touches de façon hasardeuse. L’écran plat, sensible aux instructions transmises, lui renvoya des images inattendues qui la firent sourire. Ce monde l’étonnait. Les émissions qui l’attiraient étaient diffusées sur « LCI » et « LCP Public Sénat ». L’une comme l’autre de ces chaînes dévoilaient des personnages aussi irréels que les propos qu’ils tenaient. Sans qu’elle en comprît le quart, son attention restait soutenue pour essayer de ne rien manquer. Le temps de la chaîne nationale unique en noir et blanc, la mire et la pendule en colimaçon, les programmes présentés par d’élégantes speakerines, n’étaient pas si éloignés. Elle se rappelait encore les premiers téléviseurs en couleur qui faisaient tellement envie à son époux. Quelques rares privilégiés en possédaient après avoir économisé pendant cinq ans pour pouvoir s’offrir le récepteur tant convoité.
Situé en front de mer au bord de la plage centrale, l’appartement provenait d’un ancien hôtel réaménagé. Deux pièces au rez-de-chaussée, un coin cuisine et une salle de bains composaient modestement l’ensemble. Un balcon, placé à l’angle de l’immeuble et protégé par une véranda, offrait une vue panoramique qui s’étendait du casino jusqu’aux blockhaus. Éloïse passait de longs moments à observer les environs, installée dans son fauteuil. Le bord de mer, presque toujours animé, lui procurait un divertissement paisible qui l’enchantait. Les individus la captivaient autant que le paysage. Entre la pleine saison et les premiers mois de l’année, l’ambiance changeait radicalement. Les touristes envahissaient le front de mer lorsque les beaux jours apparaissaient ; le phénomène s’amplifiait les week-ends avec l’arrivée des Bordelais, des Palois et parfois des Parisiens.
Depuis l’invasion des surfeurs, ce petit monde avait bien changé. Les retraités avaient fait place aux jeunes sportifs vivant dans des camionnettes et étalant leurs affaires sur les trottoirs, pour adopter des logements plus abordables dans l’arrière-pays, abandonnant les lieux à la villégiature. La station revêtait un tout autre aspect l’hiver. Les rues désertes, les plages délaissées, le port de pêche en activité réduite, composaient le décor. Éloïse préférait cette période où la nature sauvage reprenait le pas sur la douceur anesthésiante de l’été. Elle avait le temps.
L’engourdissement qui la gagnait parfois ne l’inquiétait guère. Cela ne la perturbait que le soir, pour disparaître au petit matin. Ce qui la réjouissait en fin de journée ne devait plus tarder. Son soleil se nommait Laure. Cet or ne quitterait jamais son cœur si usé. Elle en avait connu des amours, mais celui-ci était au-dessus de tout : pur, indéfectible, prêt à tout accepter, à tout pardonner. Celui d’une grand-mère qui n’avait plus qu’elle au monde.
Dix-neuf heures sonnaient à l’horloge lorsque la vieille dame sursauta au claquement de la porte d’entrée. Elle n’avait pas entendu le cliquetis de la serrure, mais reconnut sa petite fille aux sons qu’elle émettait lorsqu’elle se déplaçait.
– Bonjour Mamoune. Tu vas bien ? dit-elle en l’embrassant sur le front. Je t’ai apporté des churros pour ton dessert.
– J’adore ça, tu es un ange. Heureusement que tu es là ! Comme je suis contente que tu t’occupes de moi si gentiment. Je sais que ce n’est pas bien, tu devrais plutôt &#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents