Black Cristal - tome 3
166 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Mark Finn et ses compagnons continuent leur quête, en dépit des embûches qui se dressent sur leur chemin. Avant de rallier la grande armée censée s'opposer à leur ennemi juré, le Libérateur, ils devront vaincre une milice de fanatiques, affronter les sables brûlants du désert, gravir une falaise mortelle, voyager dans le temps, échapper à l'emprise des puissantes "fleurs de mouvance"... Bref, une fois encore, l'Élu ne va pas s'ennuyer. Sans compter qu'une surprise de taille l'attend à l'issue de la confrontation finale.


Dans la même collection :
1. Black Cristal
2. Au Royaume de l'Eau





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2011
Nombre de lectures 305
EAN13 9782266215879
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Christophe Lambert Stéphane Descornes
BLACK CRISTAL Livre 3
L’ ultime bataille
Résumé de Black Cristal 1 et 2

Un mystérieux personnage se faisant appeler le Libérateur menace d’envahir le royaume d’Ansalonia. Le roi et la reine, suivant à la lettre une prophétie écrite par Psyka, le dieu au double visage, font appel à un jeune garçon venu d’un monde parallèle : le nôtre.
Cet adolescent, nommé Mark Finn, se voit donc affublé du titre d’Élu et part en mission avec pour objectif de rallier une armée dans les lointains Royaumes de l’Eau, de l’Air et du Feu.
Après une traversée mouvementée, Mark et ses compagnons (Numa le bûcheron, Kat l’homme-chat, sans oublier Trévis et Dévon, les deux guerriers querelleurs) abordent les rivages du Royaume de l’Eau, première étape de leur périple. Le pouvoir est aux mains des frères Tanix, trois jumeaux cruels que nos héros vont aider à renverser. Chan Cony, le nouveau roi, promet d’aider Mark dans sa quête. Malheureusement la flotte du royaume a brûlé dans un gigantesque incendie provoqué par l’un des frères Tanix. L’Élu et ses compagnons décident de se rendre à Cellapelada, un repaire de pirates qui possèdent, dit-on, un navire formidable. Mais avant, ils doivent traverser les Terres Immergées, infestées de créatures terrifiantes et hantées par une entité nommée Gwyd. Celle-ci touche le bras de Trévis qui, contaminé par un mal étrange, refuse d’en parler à ses amis.
La rencontre avec les pirates n’est pas non plus de tout repos. Nos héros sont capturés par leur chef, la belle Urane Thalar, et Kat est tué en libérant héroïquement les prisonniers. Urane accepte finalement de se ranger au côté de l’Élu et, grâce à ses talents de navigatrice, elle parvient à franchir la Mer de Feu. Lorsque s’achève le tome 2, Mark et sa petite équipe arrivent à Ynotna, que l’on surnomme « la cité des fous »… Entre-temps, les compagnons du jeune homme ont appris de la bouche d’un vieux marin qu’il existe plusieurs versions de la prophétie, dont une qui évoque l’existence d’un second « Élu »…
Carte du monde du cristal
Prologue

Pensif, l’homme suçotait le bout de sa plume.
Soudain, un début de phrase s’imposa à lui avec la force de l’évidence. « Ce soir, je suis assis… » S’abandonnant au flux qui s’annonçait, il laissa sa main poursuivre le mouvement et écrivit :
« Ce soir, je suis assis dans ma chambre d’hôtel en plein cœur d’Ynotna, la cité des fous. Je termine ce roman sans savoir ce qu’il va devenir. M’en fiche. Il est fini, ou presque, c’est le principal. Je cherche un souvenir fort pour clore le récit et je pense à mes amis. Hank, Gnik et Pat. Écrivains d’Ynotna. Sans eux, je ne suis rien ; je ne vaux pas mieux que les fientes de ces damnés volatiles qui passent leurs journées à brailler au-dessus de nos têtes sans nous laisser une minute de répit. Le vide venu, ils la ferment enfin. Mais y a encore le vent, et le sable, qui nous rendent dingues. Fichu coin pourri. »
Dehors, des gerbes granuleuses projetées par les bourrasques crépitaient contre la vitre. L’écrivain trempa sa plume dans un petit encrier de nacre posé près de sa feuille.
« C’était il y a trois ou quatre vides . À la taverne d’Otley. On avait un peu trop bu, avec Hank, et il venait de se battre contre un type qui voulait lui couper les oreilles. Hank avait laissé le cinglé sur le carreau et on était sortis pour évacuer le trop-plein de flaka. En moins de deux, le dingue est réapparu en brandissant un immense coupe-coupe. On s’est mis à cavaler dans Ynotna avec l’autre à nos trousses. Tout en courant, on ne pouvait pas s’empêcher de rire comme des petits flurks. La joie d’être en vie, quoi. »
L’écrivain ne put réprimer un sourire en revivant cette scène. Il alimenta de nouveau sa plume en encre et gratta le papier de plus belle :
« On a semé le fou dans les méandres du port et on s’est retrouvés face au désert. Juste au moment où les soleils se couchaient derrière les dunes. Bientôt, Pat et Gnik nous ont rejoints. Ils nous avaient cherchés partout et avaient fini par échouer là où tout le monde échoue. Sur cette mince lisière entre sable et terre qui avance un peu plus chaque jour à mesure que le désert grignote la ville. Hank était partant pour retourner chez Otley.
« “Attendez, les gars”, j’ai dit. J’en pouvais plus. J’ai baissé mon vieux froc rapiécé et je me suis mis à pisser dans le sable avec le sentiment que la vie était formidable.
« Hank a dit que l’autre, là-haut, devait sentir du mouillé sur ses pieds. “Qui ça ?” on a demandé. “Le façonneur débile des dunes”, a lâché Hank. On a compris qu’il parlait de Psyka. Saisi d’un élan lyrique, Hank s’est mis à beugler :
« “Eh, tu m’entends, Psyka !? Tu crois qu’t’auras le dernier mot ? C’est nous les vrais écrivains, mon pote. Les ciseleurs déments des mots. Des mots, on en a plein la gueule et les mots ça tue ! Tu peux bien souffler sur le désert jusqu’à ce que le sable nous étouffe. C’est nous qui finirons par t’étouffer. Avec nos mots !”
« Hank, c’est le poète de la bande. Il avait le poing levé vers le ciel et du sable coincé dans les chicots. Malgré ses allures d’ivrogne et sa trogne amochée, je l’ai trouvé beau. Un peu à l’écart, comme toujours, Pat a donné son avis. Il voulait rentrer.
« “Les gars, euh, faut qu’on écrive…, il a dit. Souvenez-vous… Notre pacte…
— Pas un jour sans une ligne ! a rappelé Gnik.
— Oh ouais, on va écrire ! j’ai dit. On va jamais s’arrêter d’écrire !”
« Le sable tourbillonnait autour de nous et le vent nous malmenait, mais on s’en fichait comme de notre premier roman. D’accord, on était peut-être mal barrés. “Piégés dans un piège à l’intérieur d’un piège”, comme aimait à le répéter Hank. Ouais, coincés entre le désert et la mer, à la merci des fous et surtout de notre propre folie… Qu’est-ce qu’on pouvait faire ? À part cracher notre rage sur des pages et des pages ? D’accord, c’est interdit. Et alors ? Quoi ? Peur, nous ? De qui ? De Psyka ? Ha, ha, ha !
« Le vent hurlait de plus belle et le vide était là. Tandis que je me reboutonnais, une bourrasque a failli m’envoyer au sol. Alors Hank et Gnik m’ont pris par les épaules et, tous les quatre, on est rentrés à Ynotna. »
Artis Fandini, Ynotna, an de grâce 22.
L’homme reposa sa plume et grimaça en frottant ses yeux fatigués. Il mit sa dernière feuille manuscrite au sommet d’une pile en équilibre sur sa table de travail. Encore un de terminé , se dit-il, et son âme rayonnait. Son roman n’avait pas encore de titre, mais quel bonheur d’en chercher un, maintenant que le plus dur était fait.
Fandini se leva, se creusa les reins et poussa un grognement d’écrivain ravi, à la suite de quoi il vint s’encadrer à la fenêtre. Celle-ci, comme toutes les fenêtres de la ville, était protégée par un fin grillage. Dans la journée, les oiseaux kamikazes n’hésitaient pas à défoncer les vitres pour s’inviter chez les gens. Fandini plissa les yeux en essayant de distinguer les lumières d’Ynotna, en contrebas. L’hôtel était perché sur la plus haute colline de la ville et sa chambre donnait sur le port. Le vide n’était pas encore tombé, si bien qu’on voyait, entre deux bourrasques, des silhouettes de navires à quai. Dans un fouillis de cordages et de voilures, les soleils rougeoyants entremêlaient leurs derniers rayons. Fandini se remémora le grand trois-mâts, avec son pavillon singulier – un A rouge sur fond noir –, qui avait accosté quelques heures plus tôt, au moment où il s’attablait pour écrire. Le navire était parti, à présent. Qu’avait-il amené à Ynotna ? Des filles de joie pour l’établissement de la belle Mis’Yang ? Des marchandises ? Des problèmes ? Bah , réfléchit Fandini, c’est plutôt ceux qui mettent les pieds à Ynotna qui en récoltent des problèmes ! Il se dit qu’il fallait vraiment l’aimer, cette chienne de ville, pour y habiter depuis si longtemps. Fandini avait l’habitude de répéter : « Marre d’Ynotna. Cette fois, je

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