Bye-bye Praha
262 pages
Français

Bye-bye Praha , livre ebook

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262 pages
Français

Description

Entre Paris où elle est née, Prague la cité baroque où elle va découvrir l'amour avec une jeune peintre tchèque, Jiri, et New York, une ville qui la fascine, Myriam, la jeune violoniste juive, va vivre les sixties au rythme de mai 68, puis du Printemps de Prague et de New York où s'achève son hitoire d'amour.

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Publié par
Date de parution 08 mai 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336381558
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Serge MISR AI
Byebye Praha Roman
Les impliqués É d i t e u r
Les Impliqués Éditeur Structure éditoriale récente fondée par L’Harmattan, Les Impliqués Éditeur a pour ambition de proposer au public des ouvrages de tous horizons, essentiellement dans les domaines des sciences humaines et de la création littéraire. Déjà parus Toh Bi (Emmanuel),Pages en feu, poésie, 2015. Dravet (Bernard),Former, Surprendre, Innover, essai, 2015.
Reidig (L.N.),Le livre de Muguette, récit, 2015.
Lewy (Richard),Silences de patients, récit, 2015.
Féry (Bernard),Au cœur d’un mariage mixte, roman, 2015. Franck Jacques),Histoire d’une famille juive alsacienne, récit, 2015. ( Vachon François),Ebola et autres infections aiguës, essai, 2015. ( Dhombres (Isabelle),Tumeur, même pas peur !, récit, 2015. Goderiaux (Frédéric),Le funambule solitaire, récit, 2015.
Finet (Daniel),Mais qu’est devenue la langue des Belges ?, articles, 2015.
Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site : www.lesimpliques.fr
BYE-BYE PRAHA
© Les impliqués Éditeur, 2015 21 bis, rue des écoles, 75005 Paris www.lesimpliques.fr contact@lesimpliques.fr ISBN : 978-2-343-05169-7 EAN : 9782343051697
Serge Misrai
Bye-bye Praha * roman Les impliqués Éditeur
Du même auteur
Théâtre Sallam-Chalom L’homme aux cent femmes Les trois font la paire Bo-Bo St Vincent’s Hospital NY Le Président sans-papiers Barbara
Autres œuvres Au nom du père(fiction politique) Le psaume barbare(roman) La traversée(scénario) Koeleth(opéra) La petite fiancée de New-York(opéra)
1
Trompant la vigilance d’un service d’ordre omniprésent, le jeune journaliste a réussi à se faufiler dans les coulisses jusqu’à la porte de ma loge. Aux prises avec les gardes qui veulent l’empêcher de passer, il lance en avant son bras brandissant un micro qu’il agite sous mon nez : — Que ressent la grande Myriam Rosen juste avant son entrée en scène ? interroge-t-il. Je retiens un sourire : — La grande Myriam comme vous dites, elle n’en mène pas large ! Comme lors de son tout premier concert… — À Paris ? — Oui, ici même, à Pleyel. Il glisse une épaule entre les deux gorilles qui le bloquent, hausse un sourcil : — Vous avez joué en public ici pour la première fois ? — Oui. — Il y a longtemps ? — Il y a tout juste quinze ans. — Qu’est-ce que vous avez joué ? — Mon préféré, le concerto pour violon et orchestre en ré majeur de Tchaïkovski. — Et ça vous fait quoi d’être ici de nouveau ? — Comme il y a quinze ans, j’ai la gorge sèche, un trac fou, peur et joie à la fois… Les gardes du corps ont compris que je me prêtais de bonne grâce au jeu des questions – réponses et relâchent leur étreinte des épaules du jeune homme…
7
— Oui, à ce moment j‘ai senti autour de moi cette force considérable de l’orchestre faisant bloc pour soutenir la petite débutante en robe noire que j’étais, crevant de trouille sur scène, son violon à la main... Je revois encore le long regard de connivence que m’a adressé Max Böhmer, ce chef prestigieux, juste avant son lever de baguette, et, quand, une bonne heure plus tard, tout fut achevé, quand les applaudissements se sont déchaînés, je n’oublierai jamais l’immense bonheur qui fut le mien… Instant de grâce divine à nul autre pareil… Je venais de réaliser mon rêve… Mon premier concert ! — Mais dites-moi, Myriam Rosen, insiste encore le journaliste, d’où vous vient cette passion du violon qui vous anime ? — Mon grand-père maternel, fou de violon lui aussi, mort à Auschwitz. Je ne l’ai jamais connu. Ma mère me parlait tout le temps de lui comme s’il était toujours vivant. Un virtuose du violon, me disait-elle, mais c’était un modeste, il n’a jamais voulu en faire son métier, il se contentait de jouer pour lui-même et pour ses amis. — De quoi vivait-il ? — Il gagnait sa vie comme tailleur à Varsovie. Quand les Allemands l’ont pris, maman s’est enfuie de Pologne. Elle a précieusement gardé son violon et me l’a donné quand j’ai eu huit ans. — C’est un fort bel instrument… C’est sur ce même violon que vous allez jouer ce soir ? — Il ne m’a jamais quittée. — Il est très beau…
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— Il a été fabriqué en Autriche au dix-huitième siècle, mon grand-papa l’avait payé trois couronnes à un romanichel de passage à Budapest. — Votre grand-père musicien, vous pensez souvent à lui ? — Oui, car je sais que son âme sera là, tout près de moi, comme toujours quand je suis sur scène en train de jouer… À ce journaliste venu m’interviewer dans ma loge avant le début de mon concert, je ne parlerai pas de Camille, mon premier amant, artiste-peintre et violoniste. Pour la première fois de ma vie, j’aimais un homme, je l’aimais comme on aime à vingt ans, avec mon cœur et avec mon corps... Hélas, ça n’a pas duré ! Camille, aussi inconstant qu’il était beau, m’a plaquée pour suivre une actrice de théâtre en vogue. Ce premier croche-pied de la vie m’a fait très mal et j’ai traîné ma peine pendant des mois comme un rhume mal soigné, ratant les concours du Conservatoire de musique les uns après les autres. Mon professeur de violon, monsieur Faivre qui avait fondé de grands espoirs sur un premier prix s’arrachait les cheveux : — Je ne comprends pas ce qui vous est arrivé, Myriam, un troisième accessit ! Vous, d’ordinaire si brillante ! Un troisième accessit. Honorable, certes, mais insuffisant pour ouvrir la voie à tous les concours, l’Opéra, les grands orchestres… Ah oui, Alicia Silla était une belle femme métisse au déhanchement sensuel, au sourire ensorceleur ! Et surtout, une musicienne accomplie. Face à elle, je n’avais pas eu la moindre chance. Elle avait rallié les
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