Caméléon l artiste d Ahoussoukro
85 pages
Français

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Caméléon l'artiste d'Ahoussoukro , livre ebook

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Description

Affoué l'orpheline épousera-t-elle l'héritier du royaume ? Comment le crabe a-t-il perdu sa tête ? Qui réussira à faire sortir Boliba-le-chevreau du puits sacré ? Kôlou échappera-t-il à la terrible jalousie de sa marâtre ? Pourquoi le singe a-t-il le visage aplati ? Ouvrez vite ce livre de contes baoulé et vous y découvrirez des réponses pleines de sagesse, d'humour et de poésie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 81
EAN13 9782336259499
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur  :
La nuit des cauris L’enfant-palmier L’œil du marigot (Prix de l’Académie internationale de Lutèce).
Caméléon l'artiste d'Ahoussoukro

Alexis Allah
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechniqne ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296099357
EAN : 9782296099357
A mes deux pères : l’un biologique, Allah Kouamé l’autre spirituel, Alain Touchard
Vous avez nourri mon âme de générosité, de solidarité, de fraternité, d’amour et de chair .
Le courage le plus lâche est celui de résister en silence devant l’imprévisible ...
Merci pour tout ! Reposez en paix !
Je tiens à exprimer ici toute ma gratitude à :
Monsieur André Pelissier, principal Madame Claire Charbonnel, principale-adjointe du collège R Ruel de Saint-Didier-en-Velay-Haute-Loire , pour leur sympathique soutien ;
Sissy Allab
Michel Clodic
Jean-Claude Galiri
Alain Villedieu ,
pour leur aide précieuse, pour leur disponibilité, pour leur soutien logistique et technique.
Sommaire
Du même auteur  : Page de titre Page de Copyright Dedicace Avant-propos Affoué l’orpheline Le crabe et le Bon Dieu Boliba-le-chevreau-sans-queue et le marigot sacré Le calao, doyen de la terre ? Et si chacun reprenait sa place ? Kôlou l’orphelin et Boigny-le-bélier La mort de sui-l’éléphant Le singe, l’araignée et les lutins La calebasse magique Les fausses jumelles Le coq et le serpent Le lièvre, l’hyène, la gazelle et la mangouste Caméléon l’artiste d’Ahoussoukro Remerciements La Légende Des Mondes - Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Avant-propos
Entre Botro et Béoumi, comme beaucoup de villages sur cette route de Côte d’Ivoire, Zengouanou rayonne d’authenticité et d’hospitalité. Appartenant au canton Gôli dont le chef-lieu est Bodokro, Zengouanou a toujours cultivé sa particularité, celle de faire la jonction entre ces trois sous-préfectures.
Réputé pour sa fortune à l’ombre de l’arbre à palabre où l’on discute et règle les conflits de promiscuité, Zengouanou fait de la parole son principal souffle de vie et des mots de véritables voyageurs.
Quand arrive le soir, réunis autour du feu les adultes offrent une occasion de célébrer la vie quotidienne : les paroles nocturnes viennent combler le silence du temps.
Ces contes baoulé, j’ai essayé de les traduire en français pour les inscrire dans le patrimoine culturel commun.
Par la volonté de mes ancêtres, au nom de l’amitié et du partage entre les peuples, j’ai pris soin de respecter la volonté initiale des conteurs et de conduire, en ma qualité de rapporteur, ces contes mystérieusement échappés de la savane et de la brousse ivoiriennes vers un public plus large.

La calebasse, comme la plupart des objets africains, dispose d’une véritable et immense richesse culturelle. Dans nos villages, les Anciens sont encore plus désemparés face aux nouveaux modes de vie et aux « sirènes de la mondialisation » selon l’expression de mon ami Jean-Pierre Wauquier. La calebasse, avec ses multiples fonctions, est plus ou moins abandonnée au profit du verre, de l’assiette, de la bouteille, etc. La tradition, se maintenant tant bien que mal, parvient encore à résister et à faire de la calebasse l’instrument incontournable lors des cérémonies, des danses, des rituels. Dans les contes et légendes, elle brille de toute sa rondeur. Devant ce mépris de la modernité et l’isolement dont elle est victime, comme un scarabée à l’œuvre et poursuivant inlassablement sa route, la calebasse convoque à elle les bonnes volontés pour parfaire la construction du monde. Ne dit-on pas que c’est parce qu’il est armé de dialogue que le mille - pattes arrive à traverser une colonie de fourmis géantes sans se faire attaquer ? Aussi vieille que l’univers, la calebasse donne naissance aux êtres et aux choses. En Afrique de l’Ouest, elle est présente dans les épreuves comme dans les meilleurs moments de l’existence.
Généreuse, elle est à la disposition de l’humanité. Comme l’œuf d“Alloa-le-chien, la calebasse apporte le bonheur dans le royaume grâce aux bienfaits et aux méfaits qu’elle détient enfermés en elle. Contrairement à la panthère-mère qui laisse sa salive là où elle le désire pour servir de repère à ses enfants, la calebasse cultive la discrétion, lie et relie les individus entre eux par un contrat mutuel et unique : celui de s’inviter aux lèvres des uns, aux pieds des autres, pour étancher leur besoin d’eau.

Et le calao a beau se réjouir d’être le doyen de la terre, la modestie de la calebasse lui apprend qu’ « il n’y a que celui qui n’a jamais bâti sa plantation d’ignames sur une terrasse en pierre qui croit qu’une telle besogne est à la portée de tout le monde. » La calebasse n’est pas le caméléon, imbu de sa petite personne, doué pour dire du mal de ses frères et sœurs, afin de semer la zizanie entre eux. Quiconque rejette la calebasse n’a qu’à attendre qu’elle sorte de son intimité : elle ne se dévoile réellement que lorsqu’elle éclate en mille morceaux ; elle s’accomplit à l’image du monde. Enfin, la calebasse, c’est aussi la prison, le lieu où les sorciers et les sorcières enferment l’esprit de leurs victimes. Caméléon l’artiste d’Aboussoukro ou les contes de la calebasse, ce sont les contes de la vie.
Zengouanou, c’est toute mon âme. Certains Anciens et Aciennes, Frères et Soeurs sont partis. Qu’ils reposent en paix ! Ceux qui restent reconnaîtront avoir contribué à libérer les mots de la langue vernaculaire.
Affoué l’orpheline


Dans un village, au cœur de la grande forêt, un homme nommé N’Dja vint à perdre sa femme. Celle-ci laissait une fille, Affoué, qui était belle et gentille.
N’Dja qui ne voulait pas fréquenter la solitude le reste de son existence se remaria. Avec sa nouvelle épouse, il eut deux autres filles. Sômla aimait beaucoup ses enfants. Elle leur donnait tellement d’amour qu’elle n’hésitait pas à se priver pour elles. Si ses deux filles profitaient de cette prodigalité maternelle, ce n’était guère le cas d’Affoué. Les foudres de sa marâtre étaient fréquentes si bien qu’elle avait fini par s’y habituer. Elle souffrait profondément mais n’osait pas parler de ses tourments à son père. Face à cette épouse, ce dernier n’avait aucune autorité. Il se taisait comme s’il ne remarquait pas la souffrance d’Affoué.
Sômla avait décidé qu’il était du devoir de l’orpheline de tout faire dans la concession. Affoué se levait la première et était la dernière à se coucher. A l’aube, elle allait puiser l’eau au marigot pendant que ses sœurs continuaient de dormir. Elle lavait les casseroles salies la veille. Le soir, elle rentrait la première du champ pour faire la cuisine à toute la maisonnée. N’Dja ne disait rien. Il laissait sa femme maltraiter sa fille. Toutefois, malgré le sort que lui infligeait Sômla, Affoué était rayonnante de vie et gardait toujours le sourire aux lèvres comme un espoir qui lui était offert.
A l’autre bout du royaume, vivaient le roi et son fils. Un jour, ce roi décida de marier son fils. Toutes les jeunes filles du pays furent conviées à la cour royale.
- N’obtiendra le cœur et la main du prince que la jeune fille qui aura montré une éducation parfaite et irréprochable à tous points de vue ! annoncèrent les messagers du roi, envoyés dans tout le royaume.
Toutes les mères de la région donnèrent en quelques jours les meilleures leçons de bonne conduite à leurs filles. Les sœurs d’Affoué reçurent les leurs. Quant à l’orpheline, la marâtre l’avait exclue, prétextant qu’elle n’avait aucune chance de conquérir le prince.

Le matin où tout le monde affluait vers la cour du roi, la marâtre para ses deux filles de leurs plus beaux pagnes. Timidement, Affoué demanda la permission de les accompagner mais sa marâtre refusa catégoriquement :
- Que cherches-tu à faire ? Venir à la cour du roi ? Tu n’as pas honte d’oser te présenter devant lui ! Crois-tu que le prince va te choisir ? Regarde un peu comme tu es habil

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