Comme un rêve de pierre...
225 pages
Français

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Comme un rêve de pierre... , livre ebook

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Description

Alors que son mari vient d'être nommé en Provence, une jeune femme découvre, au hasard d'une promenade, une maison abondonnée qu'elle veut aussitôt acquérir. La bastide achetée, elle se laissera envoûter par elle dans une quête ardente pour en découvrir le secret. Au fil du temps, les personnages se découvriront alors un peu plus en essayant d'aller jusqu'au bout de leurs rêves.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 281
EAN13 9782336273297
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dépôt SGDL Numéro : 2006.0389
© L’Harmattan, 2007 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296037557
EAN : 9782296037557
Sommaire
Page de Copyright Page de titre DU MÊME AUTEUR  : Dedicace Epigraphe I - L’APPARITION II - L’APPROCHE III - LE PREMIER ASSAUT IV - LA GRANDE QUÊTE V - LES TRAVAUX D’HERCULE VI - LE VER DANS LE FRUIT VII - LE GRAND SOMMEIL VIII - RETOUR AUX SOURCES IX - CERTITUDES IMAGINAIRES X - LA DEUXIÈME CAMPAGNE DE FOUILLES XI - LES FORCES OBSCURES XII - LES AUTRES XIII - L’ASSAUT EN FORCE XIV - LA PORTE ÉTROITE XV - LE CHAUD ET LE FROID XVI - UN PASSÉ ENCOMBRANT XVII - ÉSOTÉRISME ET PRAGMATISME XVIII - LA REDDITION DE L’ANGE ÉPILOGUE Petit lexique provençal ou local - (en italique dans le texte) - R emerciements-
Comme un rêve de pierre...

Michèle Malivel
DU MÊME AUTEUR  :
Chroniques indonésiennes — Nouvelles et feuilleton — publiées dans le journal de l’UFI en 1976-1979.
L’ÉCHO DES RIZIERES — Chroniques vietnamiennes-1992-1995.
L’ÉCHO DES HAUTS-PLATEAUX - Chroniques éthiopiennes - 1997 — 2000.
LA FORCE DU TEMPS — Roman inédit.
CONTES POUR ENFANTS - Primés à l’Île Maurice.
LE SECRÉTAIRE DE MARCEL PROUST — Nouvelles - Éditions Le Corsaire - Île Maurice - 2006.
PASSEPORT POUR MOKA — Nouvelles - Éditions Le Corsaire — Île Maurice — 2007.
A tous ceux qui ne se lassent pas d’accompagner mes rêves
« Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre » .
Charles Baudelaire
I
L’APPARITION
C’est un chemin de terre, c’est un chemin de feu, un chemin de pierre, un chemin de lumière qui va nous emmener jusqu’au bout de nos rêves. Le temps compte à peine dans cette quête insensée où les faits s’entremêleront au point d’entraîner les plus agnostiques vers ce que l’on ne sait pas nommer...

Tout d’abord, peut-être vaudrait-il mieux faire savoir qui nous sommes.

Une famille toute simple, comme on en voit tous les jours !

Mon histoire a commencé sur une île perdue entre le ciel et l’eau :

« Jardin qu’un Dieu sans doute a posé sur les eaux, Maurice où la mer chante et dorment les oiseaux...»
Belle enfance bercée par les vagues lointaines et leur baiser d’écume sur les coraux aigus, le souffle du vent dans les filaos et les merveilleux récits dignes de l’île au trésor.
La voix des conteurs m’a appris que seuls importent le désir et la quête, qu’il faut toujours aller chercher, au-delà des apparences, la minuscule part de merveilleux que contient chaque chose. J’emprunterai à un excellent auteur la phrase qui me décrira le mieux :
« Je suis à la fois granitique et évaporée, en attente et en partance ».

Maintenant, tout peut se mettre en place.

Nous étions en 1972, c’était un beau matin de mai. Le mistral avait poussé les rares nuages si loin qu’ils ternissaient à peine l’horizon. Le bleu du ciel était cruel d’exactitude. Les branches des platanes qui bordaient la route se tordaient en tous sens et les feuilles jouaient avec le soleil, couvrant l’asphalte de taches mouvantes qui rendaient la conduite presque difficile. On ne pouvait relâcher son attention, les bourrasques risquant de déporter la voiture.

Tout à coup, au hasard d’un carrefour, un éclat lumineux m’obligea à détourner les yeux. Un seul instant, une fraction de seconde, une image s’imprima dans mon esprit : celle d’un haut mur de pierre, de broussailles desséchées et, tout au fond, d’un toit de tuiles roses. C’était un îlot hors du temps, posé au sommet d’une butte de champs verts de foin tendre. J’ai continué ma route avec une étrange impression. Une impression de possession et d’abandon que je n’arrivais pas à m’expliquer.

J’avais des courses à faire en ville. Nous venions d’emménager dans une maison neuve d’un de ces innombrables lotissements sans âme qui avaient fleuri dans le midi au moment du « mirage de Fos ». Nous étions jeunes et cela représentait pour nous un investissement assez lourd. Les enfants allaient à l’école du village, mais on allait à la ville pour le marché, ce merveilleux marché provençal où les parfums les plus divers transforment le moindre achat en fête. Il ne s’agissait pas de faire des folies mais de gérer au mieux un budget de nouveaux propriétaires.

Pourtant, au retour, je ne pus m’empêcher de jeter à nouveau un coup d’œil à la maison mystérieuse. Je n’avais pas le temps de m’arrêter car il fallait préparer le déjeuner mais je me promis de revenir à un autre moment.

Le lendemain, je mis dans la voiture un couteau à pain, ce que j’avais de plus coupant à la cuisine, et je retournai vers le grand mur de pierre. Il y avait une sorte de sentier sur la droite du mur, complètement envahi de ronces et d’orties. Pourtant, je réussis à me frayer un chemin, petit à petit, au prix de mille difficultés. Des épines étaient fichées dans ma jupe, une ronce agressive s’était agrippée à mes cheveux, mais je continuai d’avancer. Un grand figuier formait une sorte de barrière qu’il me fallut enjamber pour arriver, enfin, devant la maison. À ce moment précis, j’eus la sensation que les oiseaux se taisaient.

Dieu, qu’elle avait dû être belle ! Elle était rose, rose comme les pierres de Fontvieille ; des herbes folles l’avaient envahie, avaient poussé dans les interstices des pierres de taille, avaient pris possession des ouvertures. Sur la droite, un amas de pierres effondrées attestait de l’existence d’un puits.
Une petite maison s’appuyait sur le côté de la maison principale. Ce qui lui restait d’ouvertures était occulté par de vieilles planches, grossièrement clouées sur la pierre elle-même.
Une arche arrondie la séparait de la grande maison. Quelque chose était gravé sur la clef de voûte. Je m’approchai et, en plissant les yeux, je pus lire « 1777 ». J’avançai alors vers la porte d’entrée.
Là aussi tout était désespéré. Herbes folles, ordures, débris divers étaient entassés, en vrac. Les volets de bois, tombant en morceaux, étaient maintenus par des planches. La porte d’entrée, seule, témoignait encore d’une splendeur passée avec ses moulures profondes, sa ligne harmonieuse et le beau motif en fer forgé qui formait une sorte de fenestron au-dessus du linteau.

Elle était entrebâillée.
Je la poussai doucement et entrai. Il fallut un moment à mes yeux pour s’habituer à l’obscurité. Un silence glacé stagnait.

Le grand hall d’entrée se terminait sur un large escalier de pierre dont la rampe en fer forgé, arrachée en partie, pendait lamentablement. Le sol était jonché d’immondices entassées un peu partout. Les murs étaient peints en rouge et on y avait gribouillé toutes sortes de phrases et de prénoms, témoins d’amours bousculées ou de tendres aveux.

À droite une porte vermoulue donnait accès à ce qui devait avoir servi de cuisine si j’en croyais l’horrible paillasse adossée à l’immense cheminée de pierre peinte en marron. On avait fixé au mur des morceaux de linoléum qui pendaient maintenant, laissant dépasser des clous rouillés.

Une porte étroite creusée dans le mur donnait accès à deux minuscules pièces. Tout au fond, scellée au mur, se trouvait une grande pierre d’évier. Il n’y avait aucune trace de robinet. En passant sous l’arrière de l’escalier, on revenait dans le hall. Deux grandes pièces donnaient à la fois sur l’avant et l’arrière du jardin.
Elles n’avaient plus de sol, leurs murs de pierre étaient rongés par l’humidité.
Dans ce qui avait dû être un salon, la cheminée avait disparu. Seul témoin de sa grandeur, un trumeau, noir de crasse, laissait deviner un motif champêtre. Le sol était aussi encombré d’ordures. Mais on arrivait à distinguer un premier dallage, manifestement XIX e siècle, défoncé par endroits et laissant entrevoir sous 30 cm de terre battue, un autre carrelage, bien plus ancien, mais lui-même tout à fait hors d’usage.

Je décidai de monter l’escalier. À mi-étage, un grand palier était occupé par une ha

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