Cunie
106 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

106 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Cunie. L'histoire commence en 2006 dans un quartier très populaire de Lomé, des jeunes gens échangent des courriers, petits mots; l'histoire de Cunie et Lecs, en est le coeur. "Lorsque les kilomètres commenceront à nous séparer, lorsque ma voix ne pourra plus te parvenir et que tu réaliseras à quel point nous sommes liés... Lorsque tu ne pourras plus revenir sur tes pas et que tu te sentiras portée par le temps, pense à moi..."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 37
EAN13 9782296479098
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cunie
Chris-Edgar Locoh


CUNIE

roman


Editions l’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55826-7
EAN : 9782296558267

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A la véritable Cunie, parce qu’elle le mérite ;
A Steven, par qui tout a commencé,
Corinne, qui a gardé Notre secret,
Mes proches qui ont toujours été là,
Maman et Maman, qui ont cru en moi.
Merci.
AVANT-PROPOS
Cunie. L’histoire commence en Octobre 2006 dans un quartier très populaire de Lomé, et c’est bien à cette époque là que naît l’idée du livre. On pensa par exemple que Anne- Lucie deviendrait Cunie (Lean), Steven Stu, Corinne Oryn, et que Lecs serait un anagramme d’initiales.
Les lieux où les faits de déroulent ne sont pas décrits, et les années ne sont pas précisées ; l’idée étant de rendre l’histoire intemporelle. Bref, il était important de ne pas la confiner dans une époque précise.
Les lettres quant à elles ont, à de différents degrés, gardé une certaine authenticité, la plupart ayant dû être modifiées pour donner plus de’‘ piquant" à l’histoire. Certaines encore, écrites dans un style assez particulier semblent être sorties d’une autre époque. Et il ne faudrait certainement pas en douter : le texte contient aussi des conversations téléphoniques.
Chris-Edgar S. LOCOH.
Le Poète
Mais pourquoi mon âme par ce leste matin
Se confond-elle dans cette suave mélancolie ?
Pourquoi mon cœur d’habitude si serein
S’efforce t-il de garder un flegme sans vie ?
Je sens comme un intense et subtil poison
Forcer les portes de mes veines qui s’affolent ;
Je sens mon cœur faire de terribles bonds
Et mon âme quant à elle devient toute molle…
Lecs,
Il m’aurait suffi d’une fugace heure pour me persuader que tu ne pouvais qu’être la personne à qui cette lettre devrait être adressée, et je ne manquerai pas de te le dire : en ce moment où mon esprit semble s’égarer dans la délétère réflexion où le précipite ma pudeur, je viens te demander un service que je t’obligerais bien à me rendre si je le pouvais…
Cunie. Tel est le nom que porte une prude cousine que tu trouverais fort intéressante… La raison est bien simple, il ne faut pas ailleurs chercher : elle m’assurait il y a une décade, que l’humanité ne disposerait jamais d’homme dont elle pourrait tomber amoureuse, me mettant à défi d’explorer l’univers afin de trouver le misérable que le ciel aura doté d’assez de bravoure pour tenter un exploit auquel, me dit-elle, il serait même imprudent de songer.
Je pouvais presque toucher l’évidence dont mon esprit se drapait ; la fille est plutôt intelligente, mais une prose comme la tienne aurait à n’en point douter, une chance de soumettre la terrible assurance qu’il m’a été impossible d’ébranler.
Je sais qu’il n’en faut pas plus pour entamer tes convictions, tu as autant de fierté qu’elle n’a de prétention. J’ose croire que l’aventure te passionne déjà, et que tu ne te défileras pas.
Stu.
Stu,
Il faut vraiment que ta cousine t’ait englouti dans les miasmes d’une certaine exaspération ou je ne sais quelle autre obscure sensation, pour que tu accordes une importance si homérique à une prétention qui, pour te dire, n’entame pas forcément mes convictions.
Je sais que ce sont les liens du sang qui t’empêchent de commettre un outrage que je ne saurais nommer et si tu viens à me demander ce que dans ta compréhensible indignation tu assimiles à un service, c’est que tu estimes que la seule personne qui aurait la faculté de faire ravaler à Cunie son effronterie ne peut être… que moi !
Je te trouve bien flatteur, mon cher ami. Ma prose à laquelle tu sembles vouloir prêter une vertu surhumaine n’a rien d’un plaideur athénien que j’aurais bien de la peine à imiter. Je ne puis t’assurer que la Farouche rendra les armes à ma sobre verve, car pour tout te dire, je pense qu’il vaudrait mieux ne pas la sous-estimer ; dans de telles entreprises, il est préférable de ne pas se précipiter.
L’issue en est douteuse et le péril certain.
Lecs.
Lecs,
Peut-être ai-je trop vite parlé, peut-être me suis-je trop vite réjoui d’une chose qui probablement ne sera pas. La vérité est que tu me laisses, mon ami, dans une grande irrésolution. Il m’a semblé en lisant ta missive, que tu ne te sens pas la force de faire ce que j’aurai pris l’habitude de nommer ton « passe-temps favori ». Je pensais vraiment ne pas avoir à te convaincre, mais si tu ne puis, ne t’y obliges pas.
Stu.
Stu,
Bien plus que je ne m’y attendais, mon ami, tu t’es mépris de mes véritables intentions, je crains que tu n’aies rien saisi…
Pardonne la bruyante insolence de ces phrases, mais donne-toi la peine de comprendre qu’il me fallait une fois encore, t’assurer de mon amitié.
Peut-être y auras-tu songé, il me fallait bien plus qu’une fugace heure pour me décider, et si tu n’as toujours pas compris pourquoi, sache qu’on ne chasse pas deux lièvres à la fois… Il n’est vraiment pas dans mes habitudes d’être ubiquiste, lorsque je dois m’occuper de choses qui demandent une grande présence d’esprit.
Je me sens pousser des ailes, je sens comme une envie de me surpasser. De ton audacieuse cousine je relève le défi ; laisse-toi surprendre par mon étonnante perfidie.
Lecs.
Cunie,
Je ne saurais dire d’où elle est partie, mais une étrange rumeur dont je tiens absolument à t’entretenir et que je ne parviens toujours pas à m’expliquer, est parvenue jusqu’à moi, tout anachorète que je suis. Le bruit court en effet que tu es… misandre ! Pour moi, y croire serait comme renier les bases élémentaires de la vie, et je me demande encore si Stu ne se serait pas trompé de personne en me parlant de toi.
Je veux bien croire que tu sois prétentieuse, je veux bien reconnaître que tu sois une fille hors du commun et je veux bien confier que personne ne m’avait jamais autant intéressé… S’il y a une chose à laquelle j’hésite encore à songer, c’est que tu ne désires pas, même en secret, vivre une de ces histoires qui passent si souvent à la télé. Je prends le risque de te parler d’amour quoique ce que je prétende en savoir ne remplirait pas une fiole ; c’est mon flanc que j’expose à des flèches meurtrières ; j’espère seulement pour nous deux, que tu ne le rateras pas.
Lecs.
Stu,
Quatre jours sont passés. A ma missive elle n’a toujours pas répondu. Ce que je pressens n’augure rien de bon, peut-être qu’elle me prépare un cocktail indigeste ; la chose pour tout te dire ne me surprendrait aucunement.
Mais je ne veux pas de ces réflexions m’encombrer, cela ne me trouble qu’à moitié.
Lecs.
Lecs,
Ta dernière phrase m’aura ôté d’un terrible doute, pendant un cursif moment je t’ai cru paranoïaque.
Cunie est fin stratège ; pour gagner il te faudra vraiment te surpasser, et la victoire, crois-moi, n’en sera plus que savoureuse.
Stu.
Lecs,
De l’audace, de la témérité même, et de l’éloquence aussi.
Avant toute chose, j’aimerais que tu saches que je ne me suis jamais abaissée à écrire à un garçon, car je n’aime pas me prêter à ces jeux-là. Mais pour toi et ces trois mots que je viens de citer, je suis prête à faire une exception.
Misandre… Je ne crois pas que Stu ait eu l’outrecuidance de te parler de moi en un terme si peu flatteur, mais je dois le reconnaître, la charmante élucubration qui s’est révélée dans le premier paragraphe de ta lettre n’a vraiment pas manqué de faire son effet. J’imagine bien le temps qu’il t’a fallu pour la construire, j’aurais eu besoin de plusieurs heures pour en finir. Prétentieuse ! Enfin quelqu’un qui sait faire des compliments. Honnêtement je commençais à désespérer. Le Ciel pour une fois aura entendu ma prière.
Je ne sais pas trop pourquoi, il y a quelque chose en toi qui m’intéresse… Peut-être est-ce le danger que dissimule ton ostensible modestie, peut-être est-ce le mystère

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents