Destins maudits ROMAN
144 pages
Français

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Destins maudits ROMAN , livre ebook

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144 pages
Français

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Description

Destins maudits nous invite à découvrir l'histoire de Loumingou Loumingou qui revisite son errance dramatique dans plusieurs pays en guerre. En voulant fuir la guerre civile dans son pays, elle se retrouve au centre des hostilités comme si elle avait pris rendez-vous avec son tragique destin pour un parcours qui est une immersion dans les drames les plus inattendus.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296465206
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DESTINS MAUDITS
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55162-6
EAN : 9782296551626

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Eric DIBAS-FRANCK


DESTINS MAUDITS


R oman


L’Harmattan
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen

Dernières parutions

Zounga BONGOLO, L’arbre aux mille feuilles, 2011.
Otitié Kiri, Comme il était au commencement, 2011.
Mamadou SY TOUNKARA, Trouble à l’ordre public, 2011.
Liss KIHINDOU, L’expression du métissage dans la littérature africaine. Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes et Ahmadou Kourouma, 2011.
Jacques ATANGANA ATANGANA, Les fourberies d’Essomba, 2011.
Frédéric TRAORE, La guerre des pauvres et le destin de Hassan Guibrilou. La dent de l’aïeule, tome III, 2011.
Frédéric TRAORE, Les affres de l’enfer. La dent de l’aïeule, tome II, 2011.
Frédéric TRAORE, Chassé-croisé sur Fadougou. La dent de l’aïeule, tome I, 2011.
Lulla Alain ILUNGA, La gestion du pouvoir, 2011.
Esther GAUBERT, Brukina, rose du désert, 2011.
Marcel KING JO 1 er , Tina ou le drame de l’espèce humaine, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, La Tourmente. Les aventures d’un circoncis, 2011.
Robert DUSSEY, Une comédie sous les tropiques, 2011.
Alexis KALUNGA, Vivre l’asile, 2011.
Nenay QUANSOI, Souvenir d’un jeune Africain en Guinée et en Tunisie, 2011.
Nadine BARI et Laby CAMARA, L’Enfant de Xéno, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Une mort temporaire, 2011.
Édouard Elvis BVOUMA, L’amère patrie. Nouvelles, 2011.
Roger FODJO, Les Poubelles du palais, 2011.
Jean FROGER, La Targuia, 2011.
Pierre LACROIX, Au chevet de l’Afrique des éléphants. Fable, 2010.
Jeanne-Louise DJANGA, Le gâteau au foufou, 2010.
Dina MAHOUNGOU, Agonies en Françafrique, 2010.
Je dédie cet ouvrage à mon épouse Edith Vérone,


A mes filles Anémone, Alène et Anèle,


A mes parents et à mon frère Michel Dominique qui ne liront jamais ce roman.
Avant cahier
Il y a de cela plusieurs années maintenant, ma vie a basculé au point que j’ai encore du mal à saisir l’ampleur de ce cauchemar. Moi, Loumingou Loumingou, dont le nom signifie dans notre langue le dimanche, le jour du Seigneur. Mes parents m’ont baptisée ainsi pour la simple et bonne raison que je suis née en ce jour sacré pour tous.
Un moment où il faut rendre grâce au Seigneur. Ce nom porteur de foi et d’authenticité ne m’a pourtant pas toujours porté bonheur. D’ailleurs, le bonheur, je ne sais pas ce que c’est.

J’ai été otage, pendant plusieurs années, de voyous armés, des terroristes, des illuminés, des drogués. Je ne vois pas comment appeler autrement ces bêtes à peine humaines qui vivent dans des maquis et passent la majeure partie de leur temps à boire et à violer les femmes. Ces animaux sauvages devraient être mis hors d’état de nuire, sans le moindre état d’âme. Comble de l’ironie, ils se font souvent appeler libérateurs. Mais libérateurs de qui, de quoi, hormis de ce sperme qu’ils déversent sur des victimes non consentantes ? A cette simple pensée, un nœud se forme dans ma gorge et des larmes me montent spontanément aux yeux. C’est dire combien il va m’en coûter de vous conter mon histoire ! Depuis que j’ai retrouvée ma liberté, j’ai pris soin de consulter tous les médecins spécialistes de la ville pour savoir si mon séjour auprès de ces voyous armés ne m’avait pas fait attraper toutes sortes de maladies : hypertension artérielle, sida, rhumatisme, cholestérol, etc. Ma tante Arlette Foya, qui m’a reçu à mon retour au pays, a tenu à m’aider dans mes démarches de réinsertion sociale. C’est une dame très active qui plus est, connaît du beau monde, particulièrement dans le milieu médical. Elle m’a donc accompagnée lorsque j’ai été voir un médecin généraliste réputé de la ville. Ce dernier m’avait prescrit un bilan de santé. Certains examens je l’avoue, me rebutaient un peu, en particulier le test de dépistage du sida. Je soupçonnais que mes conditions de détention ne m’avaient pas épargné certaines maladies. Aussi, lorsque je suis allée chercher mes résultats d’analyses, ai-je été à la fois tétanisée et partiellement soulagée. Tétanisée car le bilan de santé confirmait certains de mes soupçons. Je souffre, depuis quelques temps, d’hypertension artérielle et comprends mieux maintenant pourquoi j’ai toujours des palpitations. Le médecin m’a prescrit un traitement. Matin, midi, soir, je prends des médicaments qui m’aident à réguler ma tension. Trois comprimés par prise. Ma glycémie a augmenté de façon alarmante. Diabète. D’après le médecin, j’étais à deux doigts de faire un coma. Là aussi, je dois suivre un traitement à prendre à vie. Faire beaucoup d’exercice et surveiller mon alimentation de près. Le bilan a également révélé d’autres petites anomalies. J’ai malgré tout éprouvé un intense soulagement en constatant que ces salauds ne m’avaient pas refilé le sida.

Dieu merci, Dieu est grand. Personne ne peut mesurer la portée de ce que j’ai vécu. Personne ne peut imaginer à quel point je souffre, encore, aujourd’hui. Le psychologue que j’ai consulté m’a conseillé de parler de cette expérience. Il est vrai que la parole est salvatrice, délivrance, exécutoire. J’ai longtemps hésité. Cette fois-ci, j’accepte de porter ma croix, mon calvaire. Je vais donc faire acte de témoignage et accepte que ce témoignage soit enregistré, diffusé par tout où s’en fera sentir le besoin. Qu’il serve de leçon de vie, afin que les gens comprennent que le malheur n’arrive pas qu’à autrui. Aujourd’hui, c’est moi. Demain ça peut tout aussi bien être quelqu’un d’autre, puisque le malheur frappe sans distinction.
Moi, Loumingou Loumingou, ai connu successivement toutes les joies du monde. Puis tous les malheurs du monde…
Premiers feuillets
Portraits
Mon beau-père Sébastien Bembé a longtemps travaillé avec le premier Président de la Haute Voltaco en tant que conseiller aux affaires générales du pays. C’était un homme d’une grande intégrité morale. Il jouissait d’une réputation sans faille. Ceux qui avaient eu l’occasion de travailler avec lui l’avaient surnommé Bic rouge. Il était le premier de sa génération à sortir diplômé de l’école des hautes études d’outre-mer de Paris. Après de brillantes études supérieures à l’étranger, il fut rappelé au pays par le président qui avait eu vent de ses prouesses académiques.
Mon beau-père attachait une importance toute particulière à ses tenues vestimentaires. Toujours tiré à quatre épingles, il revêtait la plupart du temps des costumes faits sur mesure avec un nœud papillon. Lors des grandes conférences internationales, il avait souvent représenté la Haute Voltaco. Il était toujours impeccablement coiffé, bien rasé. Il gardait en poche un peigne prêt à dégainer au moindre épi. Après le premier changement de pouvoir dans son pays d’origine, il avait été sollicité pour collaborer avec le nouveau chef d’Etat Faustin Bouka. Il avait répondu par l’affirmative.
Souvent, mon beau-père pensait qu’il était incontournable auprès du Président. Il rentrait dans son bureau sans se faire annoncer et y passait des heures et des heures à lui raconter des histoires. Dans son bureau, il avait mis sur l’ensemble du mur ses photos avec le président. Sa salle d’attente était toujours pleine et il avait pris la mauvaise habitude de faire attendre les Ministres et même les enfants du Président quand bien même on lui faisait remarquer que dans le pays tout le monde en parlait. Il avait du mal à comprendre qu’il y avait des personnes qui bénéficiaient de privilèges et pour lesquelles il fallait y apporter la plus grande attention.

Après quelques années de bons et loyaux services, mon beau-père avait eu la malchance de faire partie du cercle dans lequel gravitait l’assassin du président. Certains de ses proch

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