Du Talangai à la Terre Promise
186 pages
Français

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Du Talangai à la Terre Promise , livre ebook

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Description

Comme une pieuvre, le pouvoir au Talangai, pays fictif, est une entité partout présente mais invisible, qui embrigade aussi bien les dirigeants que le peuple. Le pays tangue et il n'y a aucune perspective d'amélioration des conditions de vie des citoyens sous le pouvoir tyrannique de Libabé.
A la mort du potentat lui succède le jeune Beyou Siell. Après un scandale, un attentat dont il réchappe, ce dernier se sauve dans la brousse où il mène une vie d'errance. Devenu bouvier, il réfléchit au sens de la vie et décide d'aller avec le peuple aux confins du pays, vers une terre promise, idéale de liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 159
EAN13 9782296694729
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

D U T ALANGAI À LA T ERRE PROMISE
La marche d’un peuple en quête de liberté
Valentin Nagifi Deamo


D U T ALANGAI À LA T ERRE PROMISE
La marche d’un peuple en quête de liberté

Roman


L’Harmattan
DU MÊME AUTEUR

Les derniers jours de Mobutu à Gbado-Lite (Congo-Zaïre),
L’Harmattan. Paris, 2003


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11233-9
EAN : 9782296112339

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Valentin NAGIFI DEAMO est un auteur de la République démocratique du Congo.
Dans le cadre de l’Association pour la Promotion de Valeurs Nobles (APVN) qu’il a créée, il écrit des pièces de théâtre, des contes et des romans-feuilletons pour jeunes.
Ses œuvres littéraires sont imprégnées de la connaissance de la structure de la création.


Adresse : valnagifi@yahoo.fr
REMERCIEMENTS

Ils m’ont tous aidé à des titres et degrés divers dans la réalisation de cette œuvre. Les uns pour prendre des contacts utiles, aider à l’expédition du texte, financer l’impression, relire un manuscrit abondant et mouvant, réaliser la gravure de la couverture ; et les autres encore plus par leurs encouragements inspirants.
Qu’ils trouvent ici l’expression de mon sentiment de gratitude.
Je pense particulièrement à Jean Beleduma Senemona, Saïdi Hilali, Albert Kasongo M., François Ndjeka Wandja, Robert Djamba, Raymond Ramazani Baya, Médard Palankoy, Trésor et Fortunat Nagifi.
En mémoire du professeur Crispin Makwanza Batumanisa,
un ami par qui j’ai découvert le nouveau
savoir de la création.
Les murailles bétonnées de nos certitudes érigées se dressent et régurgitent tout ce qui n’est pas conforme à ce qu’elles ont accumulé comme coutumes et traditions au fil des temps.

Les mondes tourbillonnant, orbitant, pivotant, pirouettant cherchaient désespérément une voie de sortie du gouffre dans lequel ils étaient engloutis. Une fausse lueur entretenue par Rhézos, l’incarnation du principe du faux, dominait, régentait, régnait sur tous les pays du monde ; et surtout sur Talangai. Les peuples se fondant comme du beurre dans un moule commun égalisateur des doctrines lénifiantes et des traditions malsaines refusant la rigueur de la logique.

De temps à autre apparaissent des hommes au destin singulier pour briser les fortifications de ces certitudes nouées, entrelacées et modifier une situation quasiment désespérée voire immuable.

C’est ainsi qu’intervint Beyou Siell chez les Hobter et naquit Ibna. Ils se formèrent au savoir d’un maître…

Et ce maître vint majestueusement avec une bulle de connaissance ouverte de la création, qui pressa, secoua et remua les vieilles murailles blindées du moi trompeur des masses engourdies similaires à des zombies.

Redressant fièrement leur front, ils ont vu les limites de l’inconnaissable cernées et les forteresses dressées depuis des siècles éclatées par un horizon nouveau. Alors une lueur nouvelle illumina les peuples qui abandonnèrent leur ancienne patrie pour un pays nouveau qu’ils transformèrent eux-mêmes de leurs bras sur base de la connaissance de la loi naturelle.

Sur un piédestal, claironna, victorieuse la connaissance libératrice apportée par le Raïs.
I NUAGE SUR LA CAPITALE : LA PRISE DU PALAIS DE JARAÏKPO
Tout le peuple au pays l’appelait de son vrai nom. Tout le monde savait qu’il existait. De lui on disait qu’il était là depuis des temps immémoriaux. Tous savaient que c’est lui en réalité qui régnait en maître absolu sur l’ensemble de la Nation. Il devait avoir un rôle magique et politique éminent. Aussi curieux que cela puisse paraître, personne ne l’avait jamais vu de ses propres yeux bien que le peuple fût convaincu qu’il avait la haute main sur tous les souverains qui avaient régné jusque-là sur le pays.

Si on ne l’avait jamais vu, on connaissait parfaitement son nom et son importance sur la marche des affaires de l’Etat. « Comment conquérir le pouvoir sans le concours de Rhézos ? », disait-on. Il trottait facétieusement, semble-t-il à partir de son repaire inaccessible. Il planait. Sinistre, il allait d’un endroit à un autre de son pas pesant. Il ricanait dans une froideur impitoyable. Il se moquait de ces mêmes dirigeants qui tombaient sous son charme et qu’il manipulait à souhait. Personne n’osait s’opposer à ses vues bornées. Personne n’osait l’affronter. Il passait son message par un intermédiaire omniprésent et futé : l’intellect humain qu’il sut faire monter sur le piédestal de tous les moyens de connaissance humaine.

Assurément, Rhézos lui-même répondait aux ordres d’un supérieur hiérarchique, un « prince » qui avait un vaste empire dans le monde entier avec d’autres collaborateurs qui lui rendaient compte de leurs activités à la minute. Aussi, comme les responsables ainsi que le peuple entier étaient sous sa coupe, il leur fit croire maintes choses invraisemblables qui flattaient leur vanité. Par l’intermédiaire de son instrument, il avait aligné sur ses vues les dirigeants du pays qui se succédaient. Aux uns, il rappelait leur rôle de démiurge : « le pays vous appartient. Vous avez souffert pour le bâtir. Le peuple vous doit tout. » Aux autres, il suggérait en sourdine la manière forte de diriger. Ce genre de dirigeants aimait la cruauté et se réjouissait de voir le sang rouge du peuple répandu : leurs réactions étaient impitoyables. Ils pouvaient envoyer à la potence qui bon leur semblait, même leurs proches. Toute manifestation d’hostilité était réprimée dans le sang par une force brute et cela plaisait au commanditaire Rhézos. Ce qui faisait que ces tortionnaires étaient à la fois craints et détestés.

D’autres encore trouvaient que le peuple n’était pas suffisamment reconnaissant à leur égard. « Vous avez reçu une mission spéciale de civilisation. Ne vous laissez pas influencer par les jérémiades du peuple, toujours plaintif et par la suite ingrat », ne cessait de répéter Rhézos dans les oreilles de ces dirigeants obtus dont le cœur s’endurcissait chaque fois que le peuple souffrait. Celui qui réunissait en lui seul toutes ces monstruosités avait plus de chances de régner longtemps. Qu’est-ce que leurs cerveaux fertiles n’avaient pas inventé pour accéder au pouvoir, le caresser et le conserver pendant longtemps ?

Au peuple résigné et complice des dirigeants, Rhézos, toujours omniprésent, avait coupé tout point d’appui et d’élan vers la noblesse et la décence. Tout le monde dénonçait tout le monde pour mériter de l’influence dans le cercle hideux du pouvoir. « Appartenez au régime ou périssez » était le slogan. Comme en dehors du système mis en place, il n’y avait pas de ressources, on se résignait à servir « avec loyauté et fidélité » les uns aussi bien que les autres ces dirigeants présomptueux au service de Rhézos.

De règne en règne, de pouvoir en pouvoir, le pays tanguait au gré des visages monstrueux de ses propres fils gouvernants. Ça faisait près de neuf ans que la République populaire du Talangai était dirigée par un despote croulant très âgé. Curieux personnage que cet individu de petite taille, ventre bedonnant, avec des yeux de charbon. C’était bien lui qui avait le pouvoir sur l’ensemble du pays qu’il dirigeait de main de maître.

Un jour, Ton-mbesse, son fils aîné dont le nom résonne comme « dis donc ! », vint trouver son père dans son cabinet de travail et lui tint à peu près ce langage :
« Papa, vous régnez sur le pays depuis bientôt neuf ans. Partout on parle de Rhézos. Le peuple dit que vous tirez votre puissance de lui. J’aimerais savoir qui il est et où il vit. » Question candide d’un rejeton mais interrogation d’une répercussion incalculable. Surpris puis indigné, son père déposa sa plume et le regarda fixement dans les yeux avant de rétorquer :
« Qui te donne le droit d’avoir des mauvaises idées en posant des questions si sottes ? »
« Père, c’est de moi-même que vient ce questionnement. J’ai tout d

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