Frédégonde, la reine barbare
248 pages
Français

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Frédégonde, la reine barbare , livre ebook

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Description

Frédégonde, reine de Neustrie, royaume franc du VIè siècle, est restée célèbre pour sa cruauté et sa lutte féroce avec Brunehault, reine d'Austrasie. Sa vie se déroule à une des époques les plus mal connues de l'histoire de France, au carrefour de l'effondrement de l'Empire romain et de la conquête de la Gaule par les Barbares. La lutte des petits-fils de Clovis pour la suprématie en Gaule est impitoyable. Frédégonde, femme magnifique, issue de la condition la plus vile, réussit à se hisser au faîte de la puissance et à s'y maintenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 janvier 2012
Nombre de lectures 97
EAN13 9782296477865
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FRÉDÉGONDE, LA REINE BARBARE
Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Fred JOUHAUD, Madame d’Artagnan ?, 2011.
Jean-Paul DAILLOUX, Le Fantôme de Robespierre , 2011.
Christophe DOSTA, Le concert du roi, 2011.
Mustapha KHARMOUDI, Maroc, voyage dans les royaumes perdus , 2011.
Patrick CUENOT, Le Phénix d’Oppède. Aventure fabuleuse d’un cannibale du Brésil réfugié en Provence en 1520 , 2011.
Gérard PARDINI, Le pacha, De la Corse à l’Egypte, histoire d’un destin , 2011.
Michel THOUILLOT, Henry de Balzac, enfant de l’amour, 2011.
Roselyne DUPRAT, Lawrence d’Arabie. Un mystère en pleine lumière , 2011.
Emmy CARLIER, Madame la Marquise , 2011.
Jean-François SABOURIN, Peuls l’empreinte des rêves , 2011.
Rémy TISSIER, Le rescapé du temps, 2011.
Nelly DUMOUCHEL, Au temps du canal du Panama , 2010.
Stéphanie NASSIF, La Lointaine, Le sacrifice de la Nubie , 2010.
Anne GUÉNÉGAN, Les psaumes du Léopard , 2010.
Tristan CHALON, Le prêtre Jean ou Le royaume oublié , 2010.
Jean-Claude VALANTIN, La route de Qâhira ou l'exilé du Caire , 2010.
Didier MIREUR, Le chant d'un départ , 2010.
Ambroise LIARD, Dans l'ombre du conquérant , 2010.
Marielle CHEVALLIER, Dans les pas de Zheng He , 2010.
Tristan CHALON, Le Mage, 2010.
Alain COUTURIER, Le manuscrit de Humboldt , 2010.
Jean DE BOISSEL, Les écrivains russes dans la tourmente des années 1880 , 2010.
Dominique PIERSON, Sargon. La chair et le sang , 2010.
René LENOIR, Orages désirés , 2010.
Philippe CASASSUS, Philippe, le roi amoureux , 2010.
Jean-Claude FAUVEAU, Joséphine, l’impératrice créole , 2009.
Roger BOUCHAUD, L’homme du Sahel , 2009.
Tristan CHALON, L’homme-oiseau de l’île de Pâques , 2009.
Danièle ROTH, Marie Roland, Sophie Grandchamp : deux femmes sous la Révolution , 2009.
Luce STIERS, En route vers le Nouveau Monde. Histoire d’une colonie à New York au 17° siècle , 2009.
Michel FRANÇOIS-THIVIND, Agnès de France. Impératrice de Constantinople , 2009.
Petru ANTONI, Corse : de la Pax Romana à Pascal Paoli , 2009.
Claude Valleix
FRÉDÉGONDE, LA REINE BARBARE
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55885-4
EAN : 9782296558854
Toute blessure, sauf une blessure du cœur !
toute méchanceté, sauf une méchanceté de femme !
L’ECCLESIASTIQUE Si 25:13
AVERTISSEMENT AU LECTEUR
CET ouvrage est une biographie romancée de Frédégonde, reine des Francs au VIe siècle. C’est une biographie en ce sens que tous les éléments relevés par les témoins de l’époque et validés par une majorité d’historiens sont rigoureusement rapportés. Elle est romancée dans la mesure où l’imagination pallie les obscurités de l’Histoire. Néanmoins, tous les éléments connus sont mis en perspective selon une logique qui contraint l’imagination dans une démarche de recherche de la vérité. Le livre n’emprunte à la légende que le prétexte de l’inceste spirituel de Chilpéric pour se séparer de son épouse. Des situations ont été imaginées, dans le silence des sources, sans que la vérité générale, telle qu’elle nous est restituée, en soit altérée. C’est le cas, par exemple, de l’adultère de Frédégonde, dont la découverte explique l’assassinat de Chilpéric. Les faits ne sont pas établis mais rien ne permet de les contredire. Les aspects psychologiques des personnages sont déduits de leur comportement et du jugement que leurs contemporains ont pu porter sur eux. Ils sont éclairés par une analyse intime de leurs motivations au regard des mœurs de l’époque. Les personnages de second rang, introduits dans le roman pour donner au récit un caractère vivant, n’affectent pas le sens général de l’Histoire.
La période concernée doit sa complexité à l’insuffisante connaissance que nous en avons. Elle est généralement rapidement traitée par l’école qui ne retient de l’époque mérovingienne que l’œuvre remarquable de Clovis qui aurait été diluée par l’incapacité de ses successeurs, les « rois fainéants ». Ce jugement mérite d’être reconsidéré.
Le mode de succession des Francs, de nature patrimoniale, a handicapé leur politique et explique en partie leurs querelles incessantes et leur affaiblissement. Au moment où commence ce livre, l’héritier de Clovis, Clotaire I, vient de mourir et son royaume a été partagé entre ses quatre fils. La particularité de la Gaule des Francs était de constituer un seul royaume, le regnum francorum, que le jeu des successions divisait au gré des héritages et distribuait ainsi entre plusieurs souverains. Lorsqu’il était divisé, le royaume des Francs n’avait aucune existence juridique, en ce sens que personne n’en portait la couronne, mais il constituait un espace de civilisation à l’intérieur duquel les souverains entretenaient des relations complexes.
Au lendemain de la mort de Clotaire, les capitales des territoires de ses quatre fils s’inscrivaient dans un quadrilatère restreint formé de Paris (Charibert), Orléans (Gontran), Reims (Sigebert) et Soissons (Chilpéric), proximité qui avait pour objet de maintenir serrés leurs liens familiaux. Leur parenté ne les mit pas, toutefois, à l’abri des conflits, bien au contraire. L’ambition, la cupidité, l’appétit du pouvoir ou l’esprit de vengeance, les poussaient à s’affronter, mais leurs luttes étaient fréquemment interrompues par des reculades, des compromis ou des trêves. Rien ne distinguait vraiment les peuples des nouveaux territoires ainsi délimités par tirage au sort ou arrangements obscurs, et ils ne s’identifièrent en nations distinctes qu’un siècle plus tard.
Les états de Neustrie et d’Austrasie auxquels il est fait référence dans cet ouvrage par commodité, comme cela est généralement admis par la communauté des historiens, ne furent nommés qu’au siècle suivant. (VIIe siècle).
LIVRE I : 561-575
CHAPITRE I : L’ASCENSION D’UNE AMBITIEUSE (561-565)
EN cette année 561, Frédégonde, du haut de ses seize ans, en savait plus sur la vie que bien des jeunes filles de son âge. Ce dont elle était sûre, c’est qu’elle n’était pas faite pour mener une vie de soumission et de labeur. Elle s’était jurée d’échapper à la condition servile qu’elle tenait de son père à qui elle reprochait cet état. Depuis longtemps, elle rôdait autour du palais où s’affairait la haute administration royale, où se croisaient évêques respectés et redoutés dont les atours rutilants et les brillants équipages manifestaient la puissance.
Aujourd’hui, on célébrait l’avènement de Chilpéric à la manière franque, qui voulait que les rois soient élus même s’ils étaient toujours choisis dans la descendance du chef qui s’éteignait. Clotaire venait de mourir. Il avait succédé au grand Clovis, maintenant l’intégrité du royaume grâce à la disparition de tous ses frères dont il avait précipité le destin par la force, la ruse et la cruauté. Le regnum francorum qu’il laissait à ses quatre fils, Charibert, Gontran, Sigebert et Chilpéric, avait été divisé en parts attribuées par tirage au sort. Chilpéric avait hérité du royaume ancestral de Soissons et, au lendemain de cette vaste loterie politique, Frédégonde assistait, dans la capitale historique des Francs, à la cérémonie où le roi, hissé sur le bouclier 1 , était acclamé souverain.
Plus que la jeunesse du roi, plus que son attitude altière et guerrière, la longue chevelure qui éclaboussait d’or l’écarlate de la cape romaine jetée sur ses épaules faisait battre, à le rompre, le cœur de Frédégonde. Privilège réservé aux princes de sang royal, symbole de force et d’autorité en l’absence duquel le ralliement et la soumission des guerriers à la nuque rasée étaient inconcevables, elle fascinait la jeune fille bien plus que la grande épée franque, à la poignée rutilante et ouvragée, qui alourdissait les hanches de Chilpéric. Le mund, la puissance royale mérovingienne, exerçait sur elle une attraction irrésistible.
Au passage du cortège désord

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