GESTION DU POUVOIR
188 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

GESTION DU POUVOIR , livre ebook

-

188 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

A travers ces dix nouvelles, l'auteur nous entraîne dans le monde d'une Afrique qui se recherche encore et la découverte d'une réalité de la vie d'immigré en France. Il promène sa plume d'une révolution d'un sergent arriviste qui prend le pouvoir, sans oublier de parler de l'opinion d'un légionnaire, de la désertion d'une recrue, du massacre des étudiants dans une université, du désir d'un policier de sortir d'un ordinaire médiocre en se parjurant...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 avril 2011
Nombre de lectures 58
EAN13 9782296459991
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA GESTION DU POUVOIR
 
Lulla Alain Ilunga
 
 
La gestion du pouvoir
 
 
L’Harmattan
 
 
Nous sommes conscients que quelques scories
subsistent dans cet ouvrage.
Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi
et comptons sur votre compréhension.
 
 
© L’H armattan, 2011
5-7, rue de l’E cole polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-54567-0
EAN : 9782296545670
 
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
 
Dernières parutions
 
 
Esther GAUBERT, Brukina, rose du désert , 2011.
Marcel KING JO 1er, Tina ou le drame de l’espèce humaine , 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, La Tourmente. Les aventures d’un circoncis , 2011.
Robert DUSSEY, Une comédie sous les tropiques , 2011.
Alexis KALUNGA, Vivre l’asile , 2011.
Nenay QUANSOI, Souvenir d’un jeune Africain en Guinée et en Tunisie , 2011.
Nadine BARI et Laby CAMARA, L’Enfant de Xéno , 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Une mort temporaire , 2011.
Édouard Elvis BVOUMA, L’amère patrie. Nouvelles , 2011.
Roger FODJO, Les Poubelles du palais , 2011.
Jean FROGER, La Targuia , 2011.
Pierre LACROIX, Au chevet de l’Afrique des éléphants. Fable , 2010.
Jeanne-Louise DJANGA, Le gâteau au foufou , 2010.
Dina MAHOUNGOU, Agonies en Françafrique , 2010.
Elise Nathalie NYEMB, La fille du paysan , 2010.
Moussa RAMDE, Un enfant sous les armes et autres nouvelles , 2010.
Raymond EPOTÉ, Le songe du fou , 2010.
Jean René Ovono Mendame, La légende d’Ébamba , 2010.
Bernard N'KALOULOU, La Ronde des polygames , 2010.
Réjean CÔTE, La réconciliation des mondes, A la source du Nil, 2010.
Thomas TCHATCHOUA, Voyage au pays de l'horreur, 2010.
Eric-Christian MOTA, Une Afrique entre parenthèses. L'impasse Saint-Bernard (théâtre), 2010.
Mamady KOULIBALY, Mystère Sankolo , 2010.
Maxime YANTEKWA, Survivre avec des bourreaux , 2010.
Aboubacar Eros SISSOKO, Moriba-Yassa. Une incroyable histoire d'amour , 2010.
Naïma BOUDA et Eric ROZET, Impressions et paroles d'Afriques. Le regard des Africains sur leur diaspora , 2010.
Félix GNAYORO GRAH, Une main divine sur mon épaule , 2010.
 
A mon feu grand frère, Ety TUBADI BAMUE , qui
m’a donné la passion de la lecture.
 
LA GESTION DU POUVOIR
 
Je regardai dans le miroir cassé, collé au mur, le vieil homme à la barbe hirsute, aux cheveux ébouriffés et aux yeux délavés, qui me contemplait. Cet homme n’avait rien de commun avec celui que je voyais chaque matin dans la grande glace de ma chambre à coucher avant d’aller au travail. Aucune commune mesure, entre ce clochard en manque, moribond et le dandy aux tempes grisonnantes, au regard sûr et très soucieux de sa tenue vestimentaire comme un adolescent à son premier rendez-vous galant. D’ailleurs rien dans cette sordide cellule ne me rappelait ma somptueuse villa, sise dans le quartier bourgeois de la ville, que je n’ai plus revue depuis quelques mois. Surtout pas ce miroir cassé collé au mur qui déformait toutes les images qu’il reflétait. Je lui tournai le dos, déçu et fuyant désespéramment cette image cauchemardesque et j’allai m’étendre sur ma couchette, les yeux rivés au plafond. Soudain, j’entendis des bruits de pas. Les pas se rapprochèrent progressivement, puis s’arrêtèrent devant ma cellule. Je me levai promptement. La clef tourna dans la serrure, le nouvel homme de confiance d’Augusto Kosadum, le Colonel Kapia, entra.
- Bonjour monsieur Rodriguez, dit-il en me tendant la main, avec un sourire sans chaleur.
- Bonjour mon ami et cher colonel Kapia. Et alors, dis-je précipitamment ?
Le colonel Kapia prit un air embarrassé. Il s’appuya de la main droite au mur, comme si ses pieds ne pouvaient plus le porter.
Le colonel Kapia était un homme qui me devait tout, surtout son ascension fulgurante dans la hiérarchie militaire. A l’époque où je l’ai connu, il était le seul officier instruit parmi un troupeau de brutes d’une armée formée par les colons pour la répression. Le premier officier africain issu d’une académie militaire de l’ancienne métropole, j’avais misé sur lui pour en faire mon homme de confiance dans cette armée où je n’avais pas que des amis. C’est ainsi que j’avais usé de mon influence, à l’époque, pour qu’il gravisse rapidement tous les échelons et devienne officier supérieur. Et plus tard qui sait ? C’était pour moi comme un investissement pour l’avenir.
- J’ai fait tout ce qui était à mon pouvoir, monsieur Rodriguez.
- C'est-à-dire ?
- Le Général a rejeté votre recours en grâce et m’a demandé de vous rappeler votre premier entretien. Alors vous comprendrez, m’a-t-il dit, qu’il ne fait que suivre vos conseils et que vous ne lui en tiendriez pas rigueur.
- Mon Dieu ! Laissai-je échapper.
Mon corps fut subitement envahi d’une grande faiblesse, et je compris que j’étais tombé dans mon propre piège. J’étais en partie responsable de ce qui m’arrivait.
- Et vous, mon colonel, en souvenir du bon vieux temps, et de tout ce que j’ai fait pour vous, ne pourriez-vous pas me tirer de cette situation fâcheuse ?
Le Colonel hocha négativement la tête et me dit :
- Je suis navré, monsieur Rodriguez. Vous êtes bien placé pour savoir que toute tentative en vue de faire changer d’avis au Général est dangereuse.
Je laissai, involontairement, couler quelques larmes. Après tout ce que j’avais fait pour Augusto Kosadum, je tombai aujourd’hui en disgrâce. Je compris enfin pourquoi les Africains disent : « Ne cherche jamais à domestiquer un jeune léopard, car devenu grand, il risque de faire de toi l’une de ses proies ». Je compris tout et me résignai à mon triste sort. Je me repris.
- Mon cher Colonel, dites au Général que j’ai toujours eu beaucoup d’amitié pour lui et que même ce que je lui ai dit dernièrement était dans son intérêt.
- Je le lui rapporterai, monsieur Rodriguez.
Les larmes coulèrent aussi de ses yeux. Après un instant de silence complice, il m’embrassa et me murmura à l’oreille :
- Merci pour tout et pardonne mon impuissance. Et le Colonel ajouta :
- Ayez beaucoup de courage, monsieur Rodriguez, beaucoup de courage, comme doit en avoir un homme. Je vais encore faire une dernière tentative.
Il sortit sans me jeter un dernier regard et la porte se referma derrière lui. C’est à ce moment que le film des événements passés se mit à défiler dans ma mémoire.
 
****
**
 
Il y a de cela une dizaine d’années, las de la misère dans laquelle vivait ma famille dans un quartier sordide d’une petite ville, j’avais quitté l’Europe pour l’Afrique afin d’y faire fortune. J’avais comme seul capital ma licence en sociologie et comme support, ma volonté inébranlable de surmonter tous les écueils que je rencontrerais sur ma route.
Pour beaucoup d’européens, l’Afrique était encore ce continent de rêve, le seul encore où l’on pouvait faire fortune à condition de savoir s’y prendre. C’est ainsi qu’un beau matin, sous un soleil radieux, je débarquai sur ce continent, berceau de l’humanité. Je fus immédiatement engagé comme professeur de Lycée et, deux ans plus tard, quand le centre pé-universitaire fut crée, on me prit comme assistant. J’avais compris que le pays sera doté un jour d’une université. Et c’est comme cela que j’accélérai la préparation de ma thèse pour l’obtention du doctorat en sociologie afin d’être parmi les premiers professeurs de cette future université. C’est ce qui arriva. Mais si mon existence fut aisée, mes ambitions me rongeaient toujours car je n’avais toujours pas fait fortune. En dépit de mes différentes tentatives, j’avais compris que l’honnêteté et l’enrichissement ne font jamais route ensemble. Donc il fallait faire un choix.
Je n’avais aucune visée politique, je n’étais partisan d’aucune idéologie, ni adepte d’une religion quelco

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents