La Belle Clotilde
258 pages
Français

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La Belle Clotilde , livre ebook

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Description

Septembre 1789. La frégate royale La Belle Clotilde quitte les Antilles dans le plus grand secret avec un équipage fort réduit. Son capitaine, le comte Gabriel de Laurac, héros de la guerre d'Indépendance américaine, appareille en toute hâte alors qu'il vient d'apprendre qu'il a été injustement inscrit sur la liste des émigrés. Avant son départ, le gouverneur des Antilles, pour couvrir sa fuite, lui a confié une mission qui doit le mener au bout du monde : il le charge de retrouver les traces de l'expédition Lapérouse dont on est sans nouvelles depuis 1788.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 251
EAN13 9782336278612
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Michèle CAZANOVE, La Geste noire I. La Chanson de Dendera , 2009.
Tristan CHALON, Sous le regard d’Amon-Rê, 2009.
Yves CREHALET, L’Inconnu de Tian’Anmen, 2009.
Jean-Eudes HASDENTEUFEL, Chercheur d’or en Patagonie , 2009.
Jacques JAUBERT, Moi, Caroline, « marraine » de Musset, 2009.
Alexandre PAILLARD, La Diomédée , 2009.
Bernard JOUVE, La Dame du Mont-Liban, 2009.
Bernard BACHELOT, Raison d’État, 2009.
Marie-Hélène COTONI, Les Marionnettes de Sans-Souci, 2009.
Aloïs de SAINT-SAUVEUR, Philibert Vitry. Un bandit bressan au XVIII e siècle, 2009.
Tristan CHALON, Une esclave songhaï ou Gao, l’empire perdu, 2009.
OLOSUNTA, Le bataillon maudit, 2009.
Jean-Noël AZE, Cœur de chouan, 2008.
Jean-Christophe PARISOT, Ce mystérieux Monsieur Chopin, 2008.
Paule BECQUAERT, Troubles. Le labyrinthe des âmes, 2008.
Jean-François LE TEXIER, La dernière charge, 2008.
Robert DELAVAULT, Une destinée hors du commun. Marie-Anne Lavoisier (1758-1806), 2008.
Thierry AUBERNOIS, Le passage de l’Aurige. Combattre pour Apollon, 2008.
Tristan CHALON, L’Eunuque. Récit de la Perse ancienne au XVIII e siècle, 2008.
Tristan CHALON, Le Lion de la tribu de Juda ou un Destin de femme dans l’Ethiopie ancienne, 2008.
Dominique MARCHAL, La Porte du côté de l’Orient, 2008.
Chloé DUBREUIL, Le temps d’Uranie, 2008.
Gabriel REILLY, La Fin des Païens. Rome An 385, 2008.
Jean Gérard DUBOIS, Un jeune Français à Cadix (1775-1788), 2008.
Norbert ADAM, Alfred Maizières. Une jeunesse ardennaise à l’heure prussienne en 1870, 2008.
Walther ADRIAENSEN, La fille du Caire, 2008.
La Belle Clotilde

Christophe Chabbert
Du même auteur
Essais
Arthur Rimbaud, œuvres poétiques, Paris, Bertrand-Lacoste, Coll. « Parcours de lecture », 2000.
Arthur Rimbaud, oeuvres poétiques , Paris, Bertrand-Lacoste, Coll. « Classiques », 2000.
Malcolm de Chazal, l’homme des genèses, Paris, L’Harmattan, Coll. « Critique littéraire », 2001.
Petrusmok de Malcolm de Chazal : radioscopie d’un « roman-mythique », Paris, l’Harmattan, Coll. « Critique littéraire », 2001.
Frédéric Parcheminier, poète du dedans, Paris, l’Harmattan, Coll. « Critique littéraire » 2003.
Roman
Dans l’enfer de Montlédier, Paris, l’Harmattan, Coll. « Ecritures », 2006.
© L’HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@Wanadoo.fr
9782296102156
EAN : 9782296102156
Sommaire
Roman historique Page de titre Du même auteur Page de Copyright Dedicace Première partie
I II IV V VI VII VIII IX X XI
Deuxième partie
I II III IV V VI VII VIII IX X
Troisième partie
I II III IV V VI VII VIII IX
À Catherine, Gauthier, Quentin, Clotilde et Clémentine.
À la mémoire de Jules et Marthe Chabbert et de Clément et Marthe Texier

Première partie
« Les Anglais sont si occupés qu’ils n’ont pas le temps d’être polis ».
Montesquieu.
I
Château de Montlédier, 1 er novembre 1846

Je commence aujourd’hui un ouvrage auquel je ne sais, à la vérité, quel nom donner. Je n’entends pas narrer l’histoire de ma vie personnelle et intime car mon existence n’est ni assez célèbre ni assez intéressante pour qu’elle retienne l’attention d’un large public. Je n’entreprends pas non plus l’exécution de mes mémoires. J’aurais pu, il est vrai, m’essayer à cet art littéraire, car ayant beaucoup voyagé, j’ai été le témoin de nombreuses aventures qui aujourd’hui appartiennent à ce qu’il convient d’appeler l’Histoire.
Mon entreprise n’a ni avoir avec l’une et l’autre forme d’écriture car mon récit ne se fonde que sur le souvenir que j’ai aujourd’hui des événements qui constituent mon passé. Je n’ai jamais rien consigné sur des carnets, je n’ai jamais pris de notes, n’ayant jamais eu à l’esprit l’idée d’écrire et de raconter les faits saillants de ma vie.
Pourtant, je ne peux me résoudre à me taire plus longtemps. La mort me guette, je suis vieux, et l’idée d’emporter dans la tombe un trop lourd secret - la peur de la damnation, peut-être ? — m’est devenue insupportable. Avant de mourir, je veux confesser des faits inavouables. Mais, je ne supporterais pas de me livrer à un prêtre. J’ai trop vécu pour croire encore aux vertus miraculeuses de leur écoute. Ce n’est pas devant Dieu que je souhaite m’expliquer, mais devant les hommes. Non pas devant leur justice, devant leurs procureurs et leurs juges qui bien souvent sont des propres à rien.
Je veux expliquer ma conduite aux miens, et à vous tous, mes amis anonymes qui lirez ces lignes dans l’intimité de vos logis et de vos consciences. Je veux pouvoir vous regarder droit dans les yeux et vous livrer le secret terrible de ma vie, loin du théâtre des tribunaux, de leurs mises en scènes, de leurs comédies.
J’ai échappé à la justice des hommes sans me cacher d’elle cependant. Elle n’est tout simplement jamais venue frapper à la porte de ma maison. Je ne veux pourtant pas mourir sans que l’on comprenne ce qui m’a poussé ainsi sur les sentiers du crime, qui furent aussi pour moi les sentiers de l’honneur et du devoir.
J’ai toujours vécu comme un vrai gentilhomme. C’est ainsi que j’écrirai ces pages. Et, si je tiens à garder pour moi seul les détails les plus intimes de ma vie personnelle, je promets en revanche de dire toute la vérité sur les événements ténébreux qui marquèrent ma vie de façon définitive.
Je me livre à vous tous, mes amis. Rendez-moi justice !
II
J’ai commencé ma carrière le jour où j’entrai aux Gardes de la marine de Brest, en 1776, sur les conseils de Monsieur de Lapérouse, mon pauvre parrain qui se perdit en mer quelque part dans le Pacifique peu avant la Révolution. Cet homme remarquable, à qui je dois ma belle carrière, était un ami de mon père. Il m’avait précédé, quelques années plus tôt, en 1756, entre les murs austères de cette école qui formait en ce temps-là les officiers de la marine de guerre française. J’y étudiais quelques temps, puis je m’embarquais pour la première fois, sur la frégate l’ Amazone , sous les ordres mêmes de mon protecteur, pour une campagne de plusieurs mois dans les Caraïbes où je fis ma première expérience du feu, à Savannah, lors de la prise de l’Ariel. Je n’étais encore qu’un freluquet, mais j’appris ce jour-là ce qu’il faut savoir pour devenir un bon marin : une certaine dose d’inconscience et de bon sens, mêlés tout à la fois dans une sorte d’élan irrésistible qui vous rend capable de toutes les hardiesses.
A cette époque, en 1778, le roi avait confié au comte d’Estaing une escadre de navires pour prêter main forte aux Américains qui menaient leur guerre d’indépendance contre les Anglais. Le vice-amiral de France d’Estaing, à la vérité, était un drôle de corps. Il était militaire mais non pas marin et son inexpérience de la mer nous valut certains revers regrettables. Entêté parfois, timoré souvent, il n’ose attaquer New York au moment opportun et perd le combat face à l’escadre de Hood devant Rhode Island, en août 1778. En décembre de la même année, il échoue devant Sainte Lucie mais s’empare bravement de Saint Vincent et de la Grenade. Mais, au lieu d’exploiter pleinement sa victoire sur l’amiral anglais, il désarme presque complètement nos colonies et décide de porter l’assaut sur Savannah, comptoir où il sera grièvement blessé.
Les Anglais mettaient beaucoup de zèle à nous combattre, plus encore qu’à l’accoutumée, car ils avaient à régler avec le comte d’Estaing une dette d’honneur qui leur restait sur le cœur depuis son passage dans la mer des Indes : Blessé et fait prisonnier à Madras, il fut libéré sur parole sous condition de ne plus prendre part à la guerre jusqu’à son échange avec un officier Anglais de rang équivalent. Mais, comme l’on ne capture pas un général tous les matins, Monsieur d’Estaing aurait pu rester aux mains des Anglais de nombreuses années encore. C’est pourquoi, ils le libérèrent sous la condition de se comporter en prisonnier loyal de l’Angleterre. Mais, contrevenant à tous les codes de l’honneur, le comte s’embarqua dès que l’occasion se présenta et ravagea Sumatra à la tête de l’armée, à visage totalement découvert. Puis, après la prise du fort, il se présenta au gouverneur de la place et lui tint ces propos aussi ahurissants qu’indignes qui me furent rapportés, quelques années plus tard par le vicomte de Castries, témoin de cette scène extraordinaire : « Monsieur, j’&

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