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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 septembre 2005 |
Nombre de lectures | 179 |
EAN13 | 9782336266879 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
© L’Harmattan, 2005 5-7, rue de l’École-Polytechnique
75005 Paris — France
L’Harmattan, Italia s.r.l. Via Bava 37 10124 Torino L’Harmattan Hongrie Hargita u. 3 1026 Budapest
9782747589796
EAN : 9782747589796
La dévoilée
Aïcha Mohamed Robleh
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Personnages : ACTE I ACTE II ACTE III ACTE IV ACTE V ACTE VI Théâtre des 5 Continents - Collection dirigée par Kazem Shahryari et Robert Pouderou
Personnages :
Helem : le mari d’Heita
Heila : la femme d’Helem
Rokia : la bonne et future épouse de Helem
Yanna Halmia : la mère de Heila
Hadj Herma : le père de Heila
Hanawi : l’amie de Heila
Yanna Badissa : la mère de Helem
Ramissa : la sœur de Helem
Yanna Halba : la cartomancienne
Hadj Hode : l’oncle de Helem
Hebano : l’adjoint du Cadi
Le Cadi
Hamza : l’ami de Helem
ACTE I
Scène 1
Helem fait les cent pas. Il a l’air soucieux. Il s’arrête devant la glace, sur laquelle il pose son front. Il se danne des coups de poing sur la poitrine. Et prenant sa tête entre ses mains â haute voix.
HELEM : Espèce d’idiot que tu es Helem ! Te voilà piégé cette fois-ci, Tu es tombé dans le panneau pour de bon. ASTARFOUROULLAH ! Comment as-tu pu agir ainsi ?
Je me suis fait avoir comme un gamin ! Pourquoi n’ai-je pas pensé à ce vieux dicton que mon grand-père me répétait souvent : « II faut savoir maîtriser sa langue et son sexe, »
Mon Dieu, que vous ai-je fait pour mériter un tel destin? Pourtant, vous n’êtes pas sans savoir que j’adore ma femme, précisément Heila. Malgré cet amour que je porte à Heila, vous ne m’avez pas épargné cette épreuve. Vous liez mon destin à celui d’une femme que je n’aime ni ne désire. J’ai accepté de l’épouser pour que ma réputation ne soit pas souillée. Bien sûr, par ce mariage, je sauve mon honneur ; mais arriverai-je à sauver l’amour qui me lie à Heila ? Satan m’a transformé en tombeur de bonne ! Je vous en prie. Mon Dieu, ne me refusez pas votre assistance ! Rendez-moi plus séduisant aux yeux de Heila afin que je puisse la convaincre de la sincérité de mon amour. Elle restera toute ma vie, mon unique amour. Comment vais-je pouvoir l’affronter ?
Il consulte sa montre.
D’ailleurs, elle va arriver d’une minute à l’autre et il faut que je me rende à l’aéroport pour l’accueillir.
Il appelle Rokia.
Rokia, apporte-moi ma chemise bleue, je pars accueillir Heila et le bébé.
ROKIA : Te sens-tu bien, mon amour ? Mon Dieu, j’avais complètement oublié qu’elle arrive aujourd’hui.
HELEM : Es-tu inquiète ?
ROKIA : Oui, je l’avoue.
HELEM : Tu ne peux l’être plus que moi. Et d’ailleurs, pourquoi le serais-tu ?
ROKIA : Je pense au scandale que ta femme ne manquera pas de faire.
HELEM : Elle ne fera aucun scandale. Je lui ferai comprendre la situation. Je t’assure qu’elle comprendra !
ROKIA : Qu’est-ce qu’elle comprendra ? Tu es inconscient. Et d’ailleurs, comment vas-tu aborder le sujet ?
HELEM : C’est simple comme bonjour. Je lui dirai : « ma chérie, je viens d’épouser Rokia car elle attend un enfant de moi. Vous vivrez toutes les deux sagement ici et moi, je subviendrai à tous vos besoins. Je suis assez riche pour ça. » Ne t’inquiète pas, va ! Laisse-moi faire !
ROKIA : Et si elle demande le divorce ?
HELEM : Oh ! Je ne pense pas. Elle m’aime trop pour ça et on n’a jamais vu une femme solliciter le divorce quand son mari en épouse une autre. Bon, maintenant, laisse-moi partir ! L’avion doit déjà être là. À tout à l’heure !
ACTE II
Scène 1
Une fois dans la voiture.
HEILA : Alors, chéri, père de mon enfant, raconte, comment vas-tu ?
HELEM : Très bien, depuis que tu es là.
HEILA : Et ton boulot, ça marche ?
HELEM : Oui, comme sur des roulettes.
HEILA : Tout le monde va bien ?
HELEM : Oh ! Je n’ai pas entendu parler de décès ; je pense qu’ils se portent tous très bien. Mais toi, je te retrouve embellie et je suis fier de toi. Tu m’as donné un fils ! Quand je pense que la femme de ce pauvre Houmed ne met que des filles au monde.
HEILA : Toi, tu as grossi ! Moi qui pensais te retrouver maigre, je suis un peu déçue. Je croyais que mon absence allait laisser des traces.
HELEM : En fait, ma chérie, moi les soucis me font grossir. Si tu savais combien j’ai souffert de ton absence ! Je ne fermais pas l’œil de la nuit, je contemplais inlassablement la photo qui est au-dessus de notre lit et surtout, je n’arrêtais pas de manger, assis devant la télé. Parfois, je me repassais la cassette de notre mariage. Comme tu m’as manqué ! Tu es ma femme et ma joie de vivre, je ne te laisserai jamais me quitter !
HEILA : Pourquoi de telles idées ? Tu n’as pas à t’inquiéter ! Tu sais bien que je ne te quitterai pour rien au monde, mon cœur. Je suis si heureuse de te retrouver.
HELEM mal à l’aise : Merci mon ange, merci, je n’ai jamais douté de ton amour. Tu ne pouvais pas me faire de plus beau cadeau que cet enfant que tu m’offres !
HEILA : Notre fils te ressemble, il est ton portrait tout craché. Il est le fruit de notre amour.
Scène 2
HEILA en sonnant à la porte d’entrée : Est-ce que Rokia s’est bien occupée de toi pendant mon absence ? Es-tu satisfait de son travail ?
HELEM : Oui ma chérie. Plus que satisfait.
HEILA : Je lui fais confiance. C’est une fille serviable. De plus, elle cuisine très bien et c’est une fée du logis.
Scène 3
La porte s’ouvre et Rokia apparaît.
ROKIA distante : Bonjour, Heila !
HEILA embrassant chaleureusement Rokia : Bonjour, Rakia !
ROKIA : Quelle bonne mine tu as ! Tu sembles te porter à merveille ! Tu es resplendissante !
HEILA : Je vais bien, merci. Toi aussi, tu as l’air en forme. À part une légère prise de poids, je te trouve bien épanouie.
ROKIA se penche vers le bébé : Quel beau bébé tu as là ! Il ressemble à son père.
HEILA : Bien. Je vais aller me reposer.
HELEM : Oui, va t’allonger, mon trésor. Tu as l’air épuisée.
HEILA : Rokia, viens prendre ton cadeau. J’espère qu’il te plaira.
Elle va dans sa chambre, accompagnée de Rokia .
Tu vas ensuite me préparer le biberon.
Quelques minutes plus tard.
ROKIA : Helem, que dois-je faire ? II faut absolument que je parte ! On dirait que le courage de lui dire la vérité te manque. Tôt ou tard, tu devras lui apprendre la vérité pour qu’elle ne me prenne plus pour sa bonne.
HELEM : Inutile de crier ! Tu n’es plus sa bonne car tu es montée en grade.
ROKIA : Helem, arrête ! L’heure ne se prête pas à la plaisanterie.
HELEM : Sois raisonnable, Rokia ! Tout va s’arranger. Cette affaire ne concerne que nous trois. J’espère que tu ne me reproches pas de ne pas lui avoir lancé la nouvelle au visage à sa descente d’avion ? Ça serait cruel de ta part !
ROKIA se faisant toute douce, minaude : Mais non, mon grand chéri, bien sûr que non, au contraire, je voulais juste te dire qu’il faut se préparer. Ne dit-on pas « qu’il faut battre le fer pendant qu’il est chaud » ?
HELEM : C’est-à-dire ?
ROKIA : II faut qu’elle sache la vérité le plus tôt possible, dans son intérêt comme dans le nôtre. Ça lui évitera de se faire des illusions à mon sujet et elle saura désormais qu’elle doit te partager avec moi.
HELEM : Hum hum ! Et comment dois-je m’y prendre selon toi ?
ROKIA : Pour ça, mon chéri, je te fais confiance.
HELEM : Ça y est, j’ai trouvé ! Je me mettrai à genoux et je lui annoncerai la nouvelle humblement. Je pense que cohabiter avec toi ne la dérangera pas.
ROKIA : À la bonne heure ! Je ne demande pas mieux et puis qui vivra verra !
HELEM : Sois patiente ! Ça ne sera pas long. Heila saura que tu portes mon enfant. Elle se fâchera sûrement mais elle finira par accepter le sort.
ROKIA : Permets-moi d’en douter ! Je suis persuadée qu’elle nous créera des histoires !
HELEM : Tu doutes pour rien. Ce problème sera bientôt résolu. Je vais de ce pas lui parler.
Heila fait son entrée, furieuse, tenant le biberon dans sa main droite.
HEILA : Inutile de te déranger, espèce d’ordure !
Elle lance le biberon, visant sa tête. Helem saigrae. Il caurt se regarder dans le miroir.