Le fardeau de nos pères

Rodrigue Péguy Takou Ndie

Description

Lorsque les Allemands décident de pacifier le "grand Kamerun", ils n'hésitent pas à tuer, brûler, chasser, déporter, confisquer, détruire les villages et éteindre cultures et traditions. En trente ans de colonisation sans partage, ils germanisent et enrôlent dans leur sillage des jeunes pour les aider dans leur funeste objectif. Martin Paul Samba est de ceux-là, croit aux projets allemands et les suit aveuglement et sans réserve, en s'éloignant de ses proches. Cependant, qu'adviendra-t-il de lui et des siens une fois le Kamerun conquis et soumis ?


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Sujets

• Colonisation
• Nouvelles
• Afrique subsaharienne
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• Littérature
• Cameroun
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 02 juillet 2015
• Nombre de lectures: 37
• EAN13: 9782336386782
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Rodrigue Péguy Takou NdieLe fardeau de nos pères
Lorsque les Allemands décident de pacifier ce qui sera alors le
« grand Kamerun », ils ne reculent devant rien. Ils tuent, brûlent, Le fardeau de nos pères
chassent, déportent, confisquent, détruisent des villages et
éteignent des cultures et des traditions. En trente ans de
colonisation sans partage, ils germanisent. Dans leur sillage, ils enrôlent
des jeunes qui devront les aider dans leur funeste objectif.
Martin Paul Samba fait partie de ceux-là. Il croit de tout son cœur
aux projets des Allemands et les suit aveugl ément jusqu’au bout.
Aussi, s’éloigne-t-il, non sans conséquences, de sa famille et de
sa bien-aimée pour prendre part aux côtés des colonisateurs à la
conquête brutale du pays. Cependant, qu’adviendra-t-il de lui et
des siens une fois le Kamerun conquis et soumis ?
Le fardeau de nos pères, écrit dans un style alerte et vif, est à
la fois le récit de la vie de Martin Paul Samba, l’un des premiers
héros de ce pays dont les exploits restent méconnus, de la
colonisation allemande, et une interrogation sur la place accordée de
nos jours à la culture et aux traditions africaines.
Rodrigue Péguy Takou Ndie est né et a grandi au
Cameroun, où il a fait des études en sciences économiques
à l’université de Yaoundé-II. Il est passionné d’ écriture. Le
fardeau de nos pères est son troisième ouvrage.
Photographie de couverture : ouvriers de chemin de fer
venant de Dschang, 1910, Colonial Picture Archive,
University Library of Frankfurt/Main.
27 € Lettres camerounaises
ISBN : 978-2-343-06464-2
H-CAMEROUN_LETTRES-CAM_GF_TAKOU-NDIE_AUX-SOURCES-DU-TRIANGLE.indd 1 17/06/15 17:13
Rodrigue Péguy Takou Ndie
Le fardeau de nos pères






Le fardeau de nos pères
Lettres camerounaises
Collection dirigée par Gérard-Marie Messina


La collection Lettres camerounaises présente l’avantage du positionnement
international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue
de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante –
celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus
regardante.
Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses
culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collection
Lettres camerounaises s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des
œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans
ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la
littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception
de la vision stratégique.


Déjà parus

P. K NKAMANYANG Lola, Rustles on Naked Trees, 2015.
Gatchou NJAMEN, La goutte de trop. Les mésaventures de Selbiaf, 2015.
Robert-Marie JOHLIO y Pedro VIÑUALES, El Esqueleto de un Gigante, 2015.
Paul Emmanuel BASSAMA OUM, Un homme et ses deux femmes, 2015.
P. K. NKAMANYANG Lola, Rustles on Naked Trees, 2015.
André MVESSO, Lucie ou le retour au pays, 2015.
Paul Vincent NLEPE MBAMA, Le fils de Hanna Ngale, 2015.
Jeanne-Louise DJANGA, Fantasia. Bienvenue à Paris, France, Europe, 2015.
Lacatus ELAT, Interprétations poétiques et philosophiques. Une poésie qui
parcourt la vie, 2015.
Joseph SOP, L’amour est un pseudopode, 2015.
André-Pascal LIKWAÏ, La colline en larmes, 2015.
André BION, Les enfants d’aujourd’hui, 2015.
Golimé MARKUS, Le coup de ma fustibale, 2015.
ÉPINGLÉ, Les faces du monde, 2015.
SHANDA TONME, Tourments de polygamie. Un enfant de sa mère, 2015.
Séverin Modeste MEBENGA EKOMBA, L’ombre éclairée, 2014.
Rodrigue FOTSO SOP, Au cœur d’un engrenage, 2014.
Daniel KENGNI TIOMO, Un chemin incertain, 2014.
Mariette Blanche EKOUME, L’inconnu sur la toile ou rencontre avec Khaled
M., 2014.
Gérard ESSOMBA MANY, Le zouave de Raspoutine. La faillite d’une élite,
2014.
Rodrigue Péguy TAKOU NDIE




Le fardeau de nos pères





































Du même auteur


Retrouvailles, L’Harmattan, Paris, septembre 2012
Les complaintes de l'exilé, TAKE YOUR CHANCE, mars 2015


























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
[e-mail]
[e-mail]

ISBN : 978-2-343-06464-2
EAN : 9782343064642







À la mémoire de
Lock Priso Bell,
Martin Paul Samba
Rudolph Douala Manga Bell
Madola
Adolf Ngosso Din
et tous les héros inconnus ou mal connus du Cameroun et de l’Afrique.
Hommage de très grand respect


Remerciements


J’exprime ici toute ma gratitude à :

-Monsieur et Madame Bakola ainsi que Valérie Carole Metiefeng pour leur
soutien et leur appui sans lesquels cette œuvre n’aurait point vu le jour.










Le Cameroun, une Afrique en miniature…




PROLOGUE

I

— Dépêche-toi maman, nous devons arriver tôt au village. Grand-père a
promis de nous narrer une belle histoire, une histoire, vraie comme toujours. Celle
que son grand-père lui avait racontée, celle d’un héros, le plus grand de tout le pays
et de tous les temps. Il a dit qu’il s’agissait d’un héros précoce. Je suis le premier de
ma classe, grand-père sera très content de moi. Il sera également fier de Guy,
n’estce pas maman ?
— Tais-toi bavard, cria son grand frère, aucune des histoires de grand-père
n’est authentique, aucune !
— C’est faux ! Tout ce qu’il raconte est vrai. Il est simplement jaloux, n’est-ce
pas maman ?
La maman épiait avec amour ses deux fils. William était à peine de dix-huit
mois le cadet de Guy. Pourtant, ils avaient une similarité étonnante, un inconnu les
prendrait sans hésiter pour des jumeaux. Comme les enfants de leur âge, ils
aimaient s’amuser. Tous les sujets qu’ils évoquaient recelaient les bribes d’un futur
jeu. Elle se tourna vers eux et leur dit :
— Écoutez mes chéris, tout ce que relatent les grands n’est pas forcément
exact, mais votre grand-père chéri est un homme différent. S’il vous assure que son
histoire est vraie, alors elle l’est assurément.
— Youpi ! cria l’autre en levant ses deux mains en signe de victoire, j’avais
raison… J’avais raison, dit-il en sautillant sur un pied, puis sur l’autre.
Il jeta un regard à son frère et lui fit des grimaces moqueuses. Ce dernier finit
par trouver intenables les persiflages de son cadet. Il plongea son regard dans le
sien et élabora une stratégie offensive. Mais dès qu’il quitta son siège pour mettre
son plan à exécution, son petit frère anticipa sa réaction, courut se jeter dans les
bras de sa mère et lui tira la langue. Guy se mit à rôder autour de la mère comme
un requin autour de sa proie. Il crut trouver une faille et chargea, mais fut repoussé
par les bras puissants de sa maman. Incapable de l’atteindre à cause de la forteresse
que formaient les bras de sa mère, il décida de se venger autrement.
— En tout cas, maman ne t’a pas dit la vérité. Tous les grands narrent des
histoires inexactes.
11
— Mais celles de grand-père sont toujours vraies. Lui, c’est un héros, il est aussi
fort que papa. Dans sa tendre jeunesse, il a chassé et tué des éléphants, arraché
leurs cornes pour s’en faire un collier.
— Oh, cracha Guy en partant d’un éclat de rire, tu fais erreur. L’éléphant n’a
pas de corne.
— Si. Il en a deux, reprit l’autre. Elles sont toutes blanches et sont juste près de
sa longue queue…
Guy trouva les propos de son cadet hilarants et