Le français ne vient pas du latin !
155 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le français ne vient pas du latin ! , livre ebook

-

155 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Plus qu'un spectaculaire pavé dans la mare, ce livre est une révolution linguistique : sa conclusion principale est que l'étymologie du français est fausse puisqu'elle repose sur des bases erronées. L'auteur démontre que la transformation du latin en langues romanes donne toujours lieu à des explications confuses. Cette enquête sur la filiation linguistique comporte sept preuves établies avec une rigueur scientifique concluant à l'"italianité" du français, et non à son héritage latin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 73
EAN13 9782336278674
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296030817
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Remerciements Préface Prologue Enquête sur un dogme au-dessus de tout soupçon : - Les sept preuves incontournables Deuxième preuve Troisième preuve Quatrième preuve - Les langues évoluent très lentement Cinquième preuve : - L’étymologie officielle du français est fantaisiste Sixième preuve - Les langues romanes sont quasiment identiques Septième preuve - L’ancien français est un français « italianisé » D’où vient notre aveuglement ? Les extraordinaires - et très surprenantes découvertes qui en découlent Conclusion Lexique
Le français ne vient pas du latin !

Yves Cortez
À Sébastien, Emmanuel, Annabelle, mes enfants, pour qu’ils apprennent à se défaire des idées reçues.
Mes remerciements vont à Michel Malherbe qui m’a apporté son soutien et ses conseils chaleureux.
Préface
Les cocotiers sont faits pour être secoués. Yves Cortez prend pour cible le latin tel que les linguistes, selon lui, le conçoivent. Il n’y va pas de main morte !
Son point de vue est intéressant : ce ne serait pas le latin, qui serait la mère des langues romanes mais un « italien ancien ». Il serait ainsi possible d’expliquer pourquoi toutes les langues romanes se ressemblent entre elles, sans ressembler vraiment au latin : elles n’ont pas de déclinaisons, les mots les plus courants ne sont pas bâtis sur des racines latines, etc. Les faits cités sont troublants alors que les explications académiques généralement avancées sont peu satisfaisantes. Le grand mérite d’Yves Cortez est de soulever un véritable problème et de tenter une explication.

J’ai pris un grand plaisir à lire son argumentation et j’adhère volontiers à sa thèse d’une origine « italienne » des langues romanes. Ce qui m’ennuie quelque peu, c’est qu’il soulève encore plus de problèmes qu’il ne brise de tabous. De quel chapeau sort cet italien ancien qui a engendré les langues romanes ? Comment est-il apparu ? Quelle est sa parenté avec le latin ? Yves Cortez le voit issu d’un italique issu de l’indo-européen dont on ne sait rien. Pourquoi pas, mais la question soulevée dans le livre d’un chaînon manquant entre le latin et les langues romanes se trouve reportée un peu plus dans le temps : comment est né l’italien ancien ? Comment a-t-il perdu les déclinaisons de l’indo-européen ? Faute d’avoir été écrit, cet italien ancien restera un mystère. Peu importe, il est rafraîchissant et bon pour l’humilité intellectuelle de remplacer des certitudes par des points d’interrogation.
Michel Malherbe
(Auteur de Les langages de l’humanité ; une encyclopédie des 3 000 langues parlées dans le monde, Éditions Robert Laffont.)
Prologue
Ne croyez pas une chose simplement sur des ouï-dire. Ne croyez pas sur la foi des traditions uniquement parce qu’elles sont en l’honneur depuis nombre de générations. Ne croyez pas une chose sur le simple témoignage d’un sage de l ’Antiquité.Ne croyez pas une chose parce que les probabilités sont en sa faveur ou parce que l’habitude nous pousse à la croire vraie. Ne croyez rien en vous fondant sur la seule autorité de vos maîtres ou des prêtres.
Bouddha

Contrairement à l’idée généralement admise, le français ne vient pas du latin, pas plus que l’italien, l’espagnol, le roumain ni aucune autre langue romane ne viennent du latin.

Ma thèse est la suivante : le latin a été la langue unique des Romains jusqu’au III e siècle avant J.-C., puis, le latin a été submergé par l’italien, mais est resté la langue du pouvoir et la langue des lettres. Aussi, dès le II e siècle avant J.-C., les Romains étaient bilingues : ils utilisaient l’italien comme langue parlée et le latin comme langue écrite, et ce sont ces deux langues que les Romains ont apportées dans toutes les régions qu’ils ont conquises.

Ainsi en France, en Espagne et en Roumanie les peuples ont abandonné leurs langues respectives pour adopter l’italien comme langue parlée et n’ont utilisé le latin qu’à l’écrit, comme le faisaient les Romains. Il est vraisemblable que les Romains appelaient leur langue parlée : le « roman ». Pour éviter toute confusion avec l’usage que nous faisons de ce mot aujourd’hui, j’appelerai la langue parlée par les Romains : l’« italien ancien ». C’est à dessein que j’emploie ce terme car les Romains ne parlaient pas un latin déformé., dénommé parfois « latin vulgaire » ou « bas latin », mais parlaient une autre langue, qui n’a pas pour origine le latin, et qui était déjà de l’italien.
Le bilinguisme langue parlée/langue écrite n’a rien d’exceptionnel. Au début de notre ère, à Jérusalem, l’hébreu, langue parlée par les juifs jusqu’à cette époque, cède la place à l’araméen, mais garde son statut de langue de la religion et de la littérature. Les juifs du temps de Jésus-Christ étaient bilingues, ils parlaient araméen et écrivaient en hébreu.
Aujourd’hui, dans les pays arabes, on parle l’arabe dialectal et l’on écrit uniquement en arabe classique. En Suisse alémanique, la langue parlée est le suisse alémanique et la langue écrite est le haut-allemand. Au Québec, la langue parlée est riche d’un vocabulaire original, mais le français utilisé à l’écrit est toujours parfaitement académique. En Afrique, en Amérique et en Asie, le bilinguisme langue parlée/langue écrite est une réalité quotidienne ; les différents peuples continuent à utiliser leurs langues vernaculaires et utilisent à l’écrit une langue officielle, généralement la langue des anciens colonisateurs : l’anglais, le français, l’espagnol...
La forte divergence entre le latin et les langues romanes fait débat depuis longtemps chez les latinistes et les linguistes. En 1940, le linguiste danois Louis Hjelmslev concluait ses recherches par ces mots : « la langue-mère que nous sommes amenés à reconstruire n’est pas le même latin que celui qui nous est transmis par la littérature. » En 1953, le linguiste français Jean Perrot observe lui aussi que la langue-mère qu’il a reconstruite à partir des différentes langues romanes « ne correspond pas à l’état du latin que nous connaissons ». Ils découvrent l’un et l’autre une langue-mère très différente du latin, mais ils n’osent pas s’éloigner du dogme et affirmer qu’en fait d’« autre latin » il s’agit tout bonnement d’une « autre langue ».
En 1985, le grand latiniste Jozsef Herman reconnaissait au congrès international de linguistique et de philologie romanes, devant un parterre de lettrés venus du monde entier : « Nous autres romanisants, avec tout au plus les historiens de la langue latine, sommes à peu près les seuls à savoir qu’en ce qui concerne le processus même de transformation du latin en langue romane nous avons plus d’hypothèses et de controverses que de certitudes [...] »
En cette fin du vingtième siècle, plus les recherches s’approfondissent et moins les chercheurs s’accordent sur une explication de la transformation du latin en langues romanes. Les difficultés viennent du fait que les chercheurs sont prisonniers du dogme selon lequel les langues romanes viendraient du latin et s’ingénient à trouver des explications à toutes les supposées transformations du latin. Ils essaient donc d’expliquer la disparition des déclinaisons, du genre neutre, des verbes déponents, des adjectifs verbaux, et l’apparition des articles, du passé composé, du conditionnel... Et ils n’y arrivent pas.

Antoine Meillet, le célèbre linguiste français du début du XX e siècle, n’a que des démonstrations parcellaires et des conclusions non fondées que masquent mal ses formules péremptoires : « les innovations communes résultent du fait qu’un mécanisme délicat et complexe a été manié par des gens nouveaux de toutes sortes. » 1 Comment des gens issus de différents horizons pourraient-ils provoquer les mêmes innovations linguistiques ? Il y a là un mystère étonnant. Pour Antoine Meillet, la deuxième grande explication réside dans le fait que le peuple aimerait la simplicité : « Le déponent est dans la langue le type de complication inutile. » Le peuple se serait

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents