Le silence des hommes
254 pages
Français

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Le silence des hommes , livre ebook

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Description

L'auteur nous livre ici un roman déchirant : l'odyssée de Yann, enfant perdu de la guerre, et de l'exode, réfugié avec sa famille dans une ferme en bordure de Garonne et, à travers cette histoire, c'est tout le livre de l'Algérie envoûtante et éternelle qui renaît avec passion et avec une sensibilité à fleur de peau.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296471825
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Silence des hommes
 Amarante L’ENDROIT OU IL Y A DES RAPIDES (septembre 2011) Roman Isabelle Rigolo FRAGMENTS D’UN JOURNAL INFIDÈLE (AVRIL 2011) Hana Sanerova LA DRH ET AUTRES NOUVELLES AU SEIN DU MONDE DU TRAVAIL (janvier 2011) Sylvain Josserand JOSEPHINE OU LES CALLIGRAPHIES D’ERDEVEN (novembre 2010) Claude Choquet-Guillevic LE POTENTIEL EROTIQUE DES ANNEES SARKOZY (octobre 2010) Juan Cabanis RUE DAGUERRE (septembre 2010) Paul Fabre UN CRI (septembre 2010) Didier Tassy EL SHAÏR (juillet 2010) Virginie Buisson LE GRAND CIEL (juillet 2010) Chantal Saragoni LA POSITION DU DEMISSIONNAIRE (juillet 2010) Fabrice Gourdon L’IMPOSTEUR (mai 2010) Amine Issa HISTOIRES DE VIEILLIR (mai 2010) Entre fiction et témoignage Catherine Artous
Henri Chapelet
Le Silence des hommes
Roman
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55536-5 EAN : 9782296555365
A la mémoire de ma tante Denise Costagliola-Pichelin
Ils s’étaient cachés tout l’après-midi dans le bois de pins pignons qui faisait face à l’orangeraie. Venus de la région de Médéa ou descendus de l’Atlas. Par trois fois, les fins de semaine précédentes, ils avaient réalisé la même approche insoupçonnable. Armés de mitraillettes soviétiques et de couteaux, ils avaient patienté sous le couvert, préparant minutieusement leur coup. Leurs ombres n’avaient semé autour d’eux aucun bruit et nul n’avait entendu le murmure de leurs voix. Cinq hommes, vêtus de sombre. Comment avaient-ils réussi à attirer les trois chiens et les égorger ? On ne le sut pas, ne le saura jamais. Après que la nuit fut tombée, ils n’eurent plus un mouvement et l’acuité de leur vigilance fut sans défaut. Et leurs silhouettes sous la lune aussi immobiles que celles des arbres. Seuls l’éclat de leurs prunelles et le reflet des canons et des lames surnagèrent dans les ténèbres, mais il n’y eut personne pour surprendre et défier ces subtiles lueurs.
L’obscurité s’étend peu à peu dans le sous-bois que la nuit bientôt emmurera. Trois des hommes sont allongés sur le dos dans l’herbe roussie. C’est que la paix de l’endroit invite à la somnolence. La brise est tombée et le silence est profond.
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L’air est tiède, presque chaud. L’un dort, sa mitraillette posée sur son ventre. A sa droite, le plus jeune regarde le ciel entre les branches de pin. Le troisième, yeux fermés, bras en croix, sifflote une vieille complainte berbère.
L’intérieur de la voiture est sombre. Pourtant, au travers des glaces, la campagne s’éclaire d’une douce clarté descendue des premières étoiles. Des arbres défilent, fantômes suspendus et pâles effeuillant le silence. Georges, mon oncle, conduit lentement, mais je ne le sens pas vraiment détendu, comme si l’heure trop tardive le pressait, le cernait.
De nouveau, Yasmina jette un œil entre les volets entrouverts de la cuisine. Elle n’a pas allumé pour rester invisible. Un rayon de clarté exténuée barre son visage verticalement, éclairant une partie de son front, son nez fin, sa bouche. Elle remarque que les chauves-souris ont cessé leurs circonvolutions dans l’allée d’eucalyptus. Elle n’entend pas le moindre bruit.
Le plus petit du groupe est assis contre un pin. Un couteau à la lame ensanglantée est posé près de lui, à hauteur de sa hanche. Il tire nerveusement sur sa cigarette et sa main tremble. Il fixe une pierre au sol et tend l’oreille vers le bruit qui se refuse encore. Puis il se baise cinq fois l’ongle du pouce, sa façon de donner un caractère sacré à sa mission de tuer. Cinquante centimètres au-dessus de sa tête, une noctuelle, ailes engluées, joue sa dernière carte dans une toile d’araignée. Dans l’orangeraie, de l’autre côté de l’allée, une effraie chuinte.
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