Les adaptations à l écran des romans de Jane Austen
270 pages
Français

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Les adaptations à l'écran des romans de Jane Austen , livre ebook

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Description

Dans une langue claire et précise, l'auteur explore les romans de Jane Austen et leurs adaptations, qu'il s'agisse de films d'époque ou de transpositions proximisantes se déroulant en Inde ou dans le Beverly Hills d'aujourd'hui. Elle utilise une démarche qui combine la psychocritique, la sociocritique, l'histoire des idées et des mentalités ou encore la critique générique, l'esthétique de la réception et l'étude plus spécifiquement économique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 143
EAN13 9782336258133
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296039018
EAN : 9782296039018
Les adaptations à l'écran des romans de Jane Austen

Lydia Martin
Sommaire
Page de Copyright Page de titre DU MEME AUTEUR Avertissement Introduction PREMIERE PARTIE - De l’écrit à l’écran : thèmes et représentations
CHAPITRE I - L’univers social CHAPITRE II - Un univers féminin CHAPITRE III - Le mariage : un thème central
DEUXIEME PARTIE - Décors et des corps : les implications d’une adaptation
CHAPITRE 1 - De la page à l’écran : déférence et divergence CHAPITRE II - Une attention à tous les détails CHAPITRE III - Les lieux
TROISIEME PARTIE - Réception et interprétation
CHAPITRE I - Une période charnière de la littérature CHAPITRE II - Une relecture féministe CHAPITRE III - Romans et adaptations : classicisme, gothique et romantisme
Conclusion Bibliographie et filmographie sélectives Champs visuels
DU MEME AUTEUR
Pride and Prejudice Joe Wright, Liège : Editions du CEFAL, 2006
Avertissement
Afin de différencier, dans cette étude, les romans de Jane Austen de leurs adaptations à l’écran qui portent le même titre, les films sont suivis de la date de leur production, ce qui permet aussi d’indiquer de quelle version filmique il s’agit, dans le cas où l’œuvre source a été portée plusieurs fois à l’écran.
Ex. Pride and Prejudice 1940, Pride and Prejudice 1995.
Cette notation s’applique également à Northanger Abbey , même s’il n’existe pour l’instant qu’une adaptation, Northanger Abbey 1986.
Les pages indiquées entre parenthèses renvoient aux éditions citées dans la bibliographie figurant à la fin de cet ouvrage.
La traduction des citations extraites des romans, des ouvrages critiques et des films en anglais a été assurée par l’auteur.
Liste des abréviations
p. : page
pl. : plan (dans les scénarios publiés)
s.d. : sans date
v. : vers
Introduction
Les travaux de recherche sur les adaptations cinématographiques d’œuvres littéraires se multiplient de nos jours, accordant au cinéma, longtemps sous-estimé en tant qu’objet d’étude, un intérêt inégalé. Tandis que les Media Studies se développent parallèlement aux English Studies, le préjugé néanmoins demeure dans la mesure où ces études octroient une place privilégiée — autorité de l’écrit ou prérogative du primat ? — à l’œuvre originale au détriment du film. Les critiques d’œuvres littéraires sont nombreuses, celles d’œuvres cinématographiques le deviennent, mais il en est peu qui s’attachent en même temps à ces deux productions artistiques, d’autant que la bipolarité de cette démarche pose problème relativement à l’importance qu’il convient d’accorder à chacun des deux médias. Parce qu’il attire un public large, le genre cinématographique a souvent été négligé et rattaché à la culture de masse ; la considération va généralement au média écrit qui semble demeurer l’apanage d’une élite, contrairement au média visuel, qui paraît plus accessible.
Depuis une dizaine d’années, les concours nationaux de l’enseignement ont mis au programme du CAPES et/ou de l’agrégation d’anglais des œuvres littéraires et leurs adaptations : Portrait of a Lady, Short Cuts, The Dead, A Streetcar Named Desire, Dracula et Pride and Prejudice 2005, introduisant ainsi l’étude d’un média visuel. Le risque d’une telle démarche est de se limiter à une comparaison minutieuse des deux, en attachant une plus grande importance à l’œuvre littéraire qu’à son adaptation dont la qualité serait alors jugée en fonction de sa capacité à la respecter. Ce serait oublier que les spectateurs allant voir une adaptation n’ont pas lu forcément le roman, et ne trouveront donc d’intertextualité qu’en termes cinématographiques : pour eux, l’adaptation se rapprochera d’un genre filmique populaire qui leur est familier, contrairement au roman original souvent méconnu. Clueless n’est, par exemple, qu’un nouveau « film pour ados » ( teen pics ), sa source littéraire ( Emma ) échappant à la plupart des spectateurs.
La majorité des œuvres littéraires et des films actuellement commercialisés — s’il convient de préciser « la majorité », c’est qu’il existe des genres à part, tel le cinéma documentaire — présente des récits de fiction entraînant la possibilité de s’interroger sur la nature du monde diégétique proposé qui sera construit par le lecteur/spectateur, à partir de suggestions et d’images du roman/film. Mais ce monde existe par lui-même, ou, du moins, en donne illusion : mimétique, il suggère une illusion de réalité. C’est pourquoi plusieurs critiques, comme Ian Watt ( The Rise Of The Novel, p. 297), attribuent à Jane Austen la qualité d’auteur réaliste.
Il va de soi que dans toute production, littéraire comme cinématographique, existent des choix de la part de l’auteur, des aspects qu’il souhaite occulter ou, au contraire, mettre en exergue, cela pour diverses raisons.

Il y avait la grande et la petite maison ; un goûter, un souper, un pique-nique occasionnel ; la vie était contenue dans le cercle formé par des relations fortunées et des revenus suffisants ; il y avait des routes boueuses, des pieds mouillés, et, de la part des dames, une tendance à être fatiguées ; pour soutenir cette vie, quelques principes, le sentiment de son importance ainsi que l’éducation communément reçue, à la campagne, par les familles aisées de la bourgeoisie. Le vice, l’aventure, la passion, elle les laissait dehors. (Virginia Woolf, «Jane Austen », in Ian Watt, Jane Austen : A Collection of Critical Essays, p. 19).
Il suffit de rappeler que Jane Austen écrit à la fin du 18e siècle et au début du 19e, et que son statut de femme ne lui permet pas de revendiquer celui d’écrivain à part entière : Sense and Sensibility est publié de façon anonyme, mais la couverture du roman précise « By a Lady ». Austen souhaite que le lecteur prenne conscience qu’il s’agit là d’un auteur féminin qui va conduire une réflexion sur l’opposition apparente annoncée par le titre de son roman. L’époque à laquelle elle vit, avec ses contraintes, façonne l’arrière-plan de ses récits qui reflètent une vision personnelle de divers aspects de l’Angleterre.
Deux siècles plus tard, le cinéma s’empare de ce type de romans. Si la première adaptation austenienne date de 1940, ce sont néanmoins les années 1995-1996 qui les voient proliférer. En l’espace de deux ans, pas moins de six adaptations ont vu le jour : tout d’abord, les épisodes de Pride and Prejudice, sur un scénario d’Andrew Davies, diffusés en Angleterre en 1995 ; puis Sense and Sensibility d’Emma Thompson, Persuasion de Nick Dear, suivis de Clueless d’Amy Heckerling. En 1996, Emma est porté deux fois à l’écran. La dernière adaptation d’un roman de Jane Austen est celle de Pride and Prjudice, sortie dans les salles britanniques en septembre 2005 et dans les salles françaises en janvier 2006, faisant ainsi de ce roman la source du plus grand nombre d’adaptations fondées sur une œuvre austenienne. Une filmographie (p. 259) offre la liste des films et téléfilms étudiés dans cet ouvrage.
Les adaptations se classent suivant différentes catégories, selon qu’il s’agit de films d’époque, costume dramas, ou de « transpositions proximisante » (notion proposée par Gérard Genette dans Palimpsestes , p. 431) se déroulant aussi bien dans le Beverly Hills d’aujourd’hui ( Clueless ) que dans l’Inde du Sud ( Kandukondain, Kandukondain ) . Comment les débats de l’époque de Jane Austen ont-ils pu être transcrits à l’écran deux siècles plus tard ? Les origines variées des films adaptés de ses romans indiquent l’universalité des questions qu’elle soulevait, toujours d’actualité dans le contexte contemporain.
Dans quelle mesure l’image de l’Angleterre que nous offre le cinéma correspond-elle au monde créé par Jane Austen, lui-même passé au filtre de la sensibilité de l’

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