Les ambitions de Monsieur Wotoubié, un maire caméléon
146 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les ambitions de Monsieur Wotoubié, un maire caméléon , livre ebook

-

146 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Assoiffé de pouvoir, le maire d'Aloko, Wotoubié, n'hésite pas à tremper dans les basses manoeuvres pour assouvir ses ambitions politiques. Son obsession le conduira à la création d'un parti politique pour briguer la magistrature suprême. Rattrapé par ses agissements sordides, le Maire Wotoubié est écroué à la maison d'arrêt d'Aloko...

Découvrez toute la collection Harmattan Côte d'Ivoire en cliquant ici !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296480964
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Ambitions de Monsieur Wotoubié,
un maire caméléon
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56442-8
EAN : 9782296564428

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Sylvain OPPERI


Les Ambitions de Monsieur Wotoubié,
un maire caméléon


Récit


Préface de
Flaubert Koukougnon A KA
Je dédie cet ouvrage
à OPPERI Gnahoué Lazare, mon père
Sidibé Mahamadou Bencheriff, mon ami
rappelés à Dieu.
Mes sincères remerciements à
Monsieur AKA Flaubert Koukougnon
Monsieur TIDJANE Gbané
Madame AKOMIAN Monique
Madame AKOUBE Léa
Monsieur KOUAME Kouassi
Monsieur YOBOUE Kouamé Roger
Monsieur TOURE Amidou
Mademoiselle KANGA Lydie
pour leur soutien inestimable dans la réalisation de cette œuvre.
PREFACE
Monsieur Wotoubié, quelle bête sauvage !, devrait-on s’écrier à la lecture de ce livre. Un animal politique de premier ordre dévoré par le plus politique des animaux.
Pourtant, il est appelé « wotou », le père, par ses administrés qui semblent conscients de sa sagesse oh combien malicieuse puisqu’ils n’hésitent pas à lui attribuer le superlatif « bié ». La cosmogonie « Alokotoise » attribue à « wotou » des qualités affectives et prévenantes lorsqu’il est qualifié de « bié ». De là à penser que notre wotoubié agit avec la complicité de ses ouailles, il n’y a qu’un pas. Quelle histoire !
Quand la misère des masses laborieuses nourrit les actes pervers des riches, les politiciens véreux s’en donnent à cœur joie : achat des consciences, des libertés, prostitution, trahison, etc. Ils paient tout ou presque cash. Les ministres de Dieu ne sont pas épargnés. La liste des péchés est ajustée au goût de ces personnages ignobles qui quelquefois rares, s’éveillent à l’humanité. Dieu est-il en danger ? Le modèle divin semble sortir à présent du moule de l’imposture. Le politicien mû par l’ivresse de l’intérêt personnel affine diaboliquement ses méthodes sous l’œil approbateur des ministres de Dieu. « Le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux » a dit Paul Valery.
Faut-il alors s’accorder sur l’hypocrisie de la vie ? Définitivement ?
Non, la politique peut se faire autrement. L’homme dont la probité morale est reconnue de tous, qui met son intellect au service de la politique dans le but d’élever le débat démocratique et de contribuer à sortir la société de l’obscurantisme devrait bien exister quelque part dans Aloko. La démarche d’un tel homme annihile la barbarie et la pensée unique. Il ne se bat jamais ni pour des postes ni pour des honneurs. Il ne vient pas à la politique pour devenir quelqu’un. Quelqu’un, il l’est déjà. Guidé par la recherche du bien-être de la population grâce à un constant plaidoyer en faveur de la liberté de parole, de pensée et d’action, le panthéon s’ouvre à lui et grave ses mémoires de sa devise : « servir ».
Imaginons, dans un épisode d’une série de politique fiction cet honnête citoyen adversaire de Wotoubié. La guerre des contraires en perspectives : le mensonge contre la vérité, le rêve contre l’objectivité, la démagogie contre le réalisme, la peur contre l’espérance… La corruption morale contre l’honnêteté.
Wotoubié a écrit et mis en scène sa propre tragédie en n’accordant aucune limite à son ambition.
L’auteur témoin oculaire de cette tragédie décrit de sa plume hyperactive et curieuse qui, tantôt épit les corps déformés par les ondes d’un plaisir insoutenable, tantôt se transforme en aiguillon achevant les contours d’une apparence sculpturale, tantôt peignant le paysage aux milles contrastes.
Cette plume inconsolable de créativité réhabilite la force de l’imagination au service de la réalité quotidienne et la lecture devient un plaisir.

Docteur AKA Flaubert Koukougnon
CHAPITRE 1
Comme une sentinelle, Monsieur le Maire allait et venait dans chaque coin de sa résidence. Il passait en revue les différents objets de ce décor, admirant, touchant, palpant ça et là, donnant l’impression de visiter ces lieux pour la première fois. Il s’arrêta dans un coin pour caresser les feuilles d’une plante ornementale.
Construire requiert de la patience, de la persévérance et il faut compter avec des épreuves éventuelles et tout ce qui peut rendre difficile la tâche de construction, se dit-il. On peut la comparer à la naissance d’une vie. Que de douleurs endurées par la femme en travail avant les premiers vagissements du nouveau-né. Les ambitions égoïstes des hommes provoquent, malheureusement souvent, la destruction physique de milliers de vies même dans le combat d’idées. La vie humaine n’est plus hélas sacrée aux yeux des hommes. Nous confondons vitesse et précipitation dans toues nos entreprises parce que nous avons perdu le sens de la patience. Nous sommes friands de plaisirs cependant nous refusons de souffrir. Il faut que tous mes administrés, sympathisants et détracteurs sachent que je suis le père de cette ville. Où étaient-ils quand elle n’était qu’un modeste village ? C’est bien grâce à ma détermination et à mon abnégation que tous ces immeubles ont poussé. Aujourd’hui, tous les chefs de quartiers réclament la paternité de la création de cette ville et patati et patata. Je suis celui qui fait et fera leur bonheur en leur garantissant un avenir radieux. Maintenant, il faut que je sorte. Il faut que je rencontre quelqu’un ou quelque chose qui puisse me donner l’impression d’exister, d’espérer. Il pensa ainsi, parce qu’il s’était tissé entre Monsieur le Maire et les habitants d’Aloko (en majorité de Gnégnidou) des noces perpétuelles. Il était leur berger charmeur.
Pour lui témoigner leur soutien indéfectible, ses partisans l’associaient souvent aux différentes manifestations qu’ils organisaient. Il devait soit les parrainer, soit les présider.
La présélection régionale de l’élection miss Aloko constituait sa première sortie de l’année. Il l’avait préférée à la finale d’un tournoi de football (pourtant sport roi dans la région) qui portait son nom.
De toutes façons, les rois et reines, on en trouvait un peu partout dans le pays et il avait choisi de participer à la célébration de la reine de beauté, la finale provinciale baptisée MISS ALOKO 2002.
De toutes les étapes des concours de beauté, la dernière était celle qu’il aimait le plus, parce qu’elle représentait selon lui, le dernier acte. L’acte d’hystérie avec ses scènes alléchantes, sur les planches de vérité dramatique.
Ce jour-là, vingt et une candidates étaient en compétition. Comme une poignée de pilules aphrodisiaques, elles faisaient virevolter le public dans la salle des fêtes qui ressemblait à une cathédrale de tous les charmes.
Elles étaient devenues les célébrants d’une messe de beauté où tous les spectateurs, les ouailles d’un soir, se laissaient embarquer dans une transe sans nom. Telle une balle de ping pong échangée par des joueurs talentueux, des commentaires de tout genre fusaient de part et d’autre de la salle.
« Djo », regarde ! C’est quel squelette vivant ça ? Elle n’a pas pitié d’elle même. Toi aussi tu veux devenir miss. Chez nous, au pays y’a pas famine. Matin, midi, soir on poto {1} . Faut pas gâter notre nom à l’étranger. Si tu ne veux pas poto, ne tombe pas sur le podium deh ! fit remarquer un spectateur.
« Bras » (mon ami), dis à la petit’ go {2} qu’elle n’est pas obligée de se présenter, renchérit un autre. Affaire de miss là, ce n’est pas forcé.
Eh ! Toi là, ferme tes pinces. Dis-moi, est-ce que ta sœur est belle ? Arrête pour toi là. C’est ici qu’on voit qui est belle femme, le reste c’est bloh {3} . Ne nous emmerde pas, coupa t-il.
Laisse. Si tu vois son botcho ounh… En tout cas, elle est bien nourrie. Elle n’a rien à avoir avec vos missiya (concours de beauté) où les femmes sont plates comme du papier.
Ce qui est sûr, elle n’est pas belle. C’est pourquoi elle n&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents