Les Contes populaires de l Artois, des Flandres et du Hainaut
149 pages
Français

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Les Contes populaires de l'Artois, des Flandres et du Hainaut , livre ebook

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Description

Les Contes populaires de l'Artois, des Flandres et du Hainaut - Le conte populaire est un conte oral traditionnel et communautaire. Il a longtemps régi la création et la circulation des histoires. C'est en fait la littérature de nos ancêtres, il a présidé les veillées de nos campagnes depuis la nuit des temps jusqu'aux années 1950. Il a aujourd'hui presque disparu. Fort heureusement, depuis le XIXe siècle, quelques érudits passionnés de notre folklore ont pris soin de transcrire ces contes, ce qui leur a permis de venir jusqu'à nous malgré le profond bouleversement de nos sociétés rurales, qui a rompu la transmission séculaire de ces contes par le bouche-à-oreille. Quelques familles ont su faire subsister cette tradition jusqu'à la fin du XXe siècle malgré la disparition des veillées. D'infatigables collecteurs ont poursuivi jusqu'à nos jours l'œuvre de leurs prédécesseurs du XIXe siècle. Tout au long de ces pages, vous découvrirez ces récits authentiques qui faisaient le charme des veillées d'autrefois, et l'âme des campagnes : les contes animaliers, les récits sur le diable, tantôt dupé, tantôt triomphant et réellement terrifiant, ou encore les aventures merveilleuses et féeriques, de celles qu'on racontait volontiers aux enfants...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juin 2014
Nombre de lectures 76
EAN13 9782365729468
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les contes populaires de L’ Artois des Flandres et du Hainaut AVANT-PROPOS : PIERRE-ÉTIENNE MAREUSE
Avant-propos Les contes présentés dans ce recueil sont les fruits de collectes réalisées à la fin du e XIX siècle en Belgique et dans les départements français du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme. L’aire parcourue correspond aux régions de Flandre et du Hainaut,à cheval sur la frontière entre les deux pays, et à l’ancien comté d’Artois, aujourd’hui essentiellement contenu dans le Pas-de-Calais. Les récits que vous allez découvrir ont donc été recueillis dans les dialectes flamand et picard. Si la sélection de contes retenus ne suit pas strictement les frontières actuelles de la région Nord-Pas-de-Calais, c’est que nous avons surtout cherché à retrouver la tradition orale des trois anciennes provinces (Artois, Flandre et Hainaut) que cette région recouvre aujourd’hui partiellement ou totalement. La tradition orale n’a évidemment pas suivi les frontières administratives, les seules limites de sa propagation étant la géographie et, dans une moindre mesure, les aires linguistiques. e Les contes collectés dans le Hainaut belge à la fin du XIX siècle avaient pu, par exemple, naître dans le Hainaut français, et étaient racontés des deux côtés de la frontière. La diffusion d’un conte pouvait certes être bloquée, lorsque celui qui le connaissait et ses hôtes ne parlaient pas la même langue ; néanmoins, la plupart des paysans du Nord avaient des notions des deux langues et de plusieurs patois à la fin du e XIX siècle. Ainsi, ceux que leur métier obligeait à se déplacer dans toute la région parlaient le picard, le français et le flamand, et comme ils figuraient parmi les principaux colporteurs de contes populaires, ils savaient les traduire à leurs auditoires. En vérité, beaucoup de contes ont des versions flamandes, françaises, et même chtis, rouchies ou wallonnes... Ils ont voyagé de bouche à oreille à travers le nord de la France et de la Belgique. Il nous a donc paru exhaustif, outre le Nord-Pas-de-Calais, de rapporter des collectes réalisées dans les Flandres et le Hainaut belges. Les pays de tradition flamande Aujourd’hui, le pays de tradition flamande inclut, côté français, la Flandre maritime ou Westhoek, avec sa capitale historique Cassel et le port de Dunkerque, dans le département du Nord, et côté belge, toute la moitié nord du royaume, appelée Région flamande, axée autour des villes d’Anvers, Gand, Louvain ou Bruges ; à cela il
convient d’ajouter l’ouest des Pays-Bas (le flamand ne saurait cependant être confondu avec le néerlandais, langue officielle des Pays-Bas et de la Région flamande de Belgique). Quant à Bruxelles, bien qu’il n’y ait qu’à peine 15 % de flamingants parmi sa population, la capitale belge se situe bien géographiquement dans la moitié flamande du pays, étant plus précisément enclavée dans le sud du Brabant. Il est à noter que le flamand parlé côté français, promu et défendu à Cassel par l’Institut de la Langue régionale flamande, s’il fait officiellement partie du flamand occidental (parlé dans l’ouest de la Région flamande de Belgique et l’ouest des Pays-Bas), en diffère toutefois légèrement par sa graphie (ex :aeen Flandre française au lieu deaaFlandre néerlandaise). Aujourd’hui encore, même si le flaman en d occidental ne compte qu’une minorité de 20 000 locuteurs dans le Westhoek (il y en a près d’un million en Belgique), la région demeure attachée à ses traditions, grâceà des événements culturels tels que fêtes des métiers ou des moissons, carnavals avec leurs géants (comme par exemple Reuze Papa et sa femme, géants de Cassel), ou encore championnats de bourle (sorte de pétanque flamande). Les folkloristes de langue flamande sur les travaux desquels s’est appuyé ce recueil sont Alfons de Cock (1850-1921) et Pol de Mont (1857-1931), de son vrai nom Charles Polydore de Mont. Alfons de Cock fut membre de la Société de Littérature néerlandaise (Maatschappij van Nederlandse Letterkunde) en 1898. Il est notamment connu pour son ouvrage,Vlaamsche Sagen Uit den Volksmond (Légendes flamandes populaires), paru en 1921. Pol de Mont, quant à lui, remporta le Prix quinquennal de la Littérature flamande pour ses poèmes en 1880. Après des études de droit et une carrière dans l’enseignement, il devint conservateur du musée des Beaux-Arts à Anvers en 1904 ; poste dont il fut contraint de démissionner après la Première Guerre mondiale en raison d’accusations d’activisme portées à son encontre. Les pays de tradition picarde C’est la rivière du Lys qui, en France, trace approximativement la frontière entre pays de tradition flamande et pays de tradition picarde. Traversant le fleuve vers le sud, on pénètre dans la Flandre romane ou gallicante, avec Lille comme capitale historique, et Douai, qui fut le siège du Parlement de Flandre sous Louis XIV, comme seconde ville principale. Ainsi que son nom l’indique, cette région est historiquement de peuplement flamand (et c’est pourquoi son appellation occasionnelle de Flandre wallonne est erronée), mais de langue romane, picarde plus précisément. Durant le
haut MoyenÂge, les habitants de ce qui deviendrait un jour la Flandre romane parlaient pourtant bel et bien le bas-francique, ancêtre du flamand, mais ce dialecte e recula dès le VIII siècle sous la poussée du picard, lequel appartenait à l’ensemble linguistique du gallo-roman, ou langue d’oïl.
Au sud-est, la Flandre romane est jouxtée par le Hainaut, et l’on quitte là le pays flamand. Le Hainaut, tout comme la Flandre, est transfrontalier, s’articulant autour de Mons côté belge, et de Valenciennes côté français. Il est voisin au sud-est du Cambrésis, lui aussi dans l’aire linguistique picarde. Au sud-ouest de la Flandre française et du Hainaut, l’Artois, enfin, forme la troisième aire de collecte des contes de ce recueil. Arras en est la capitale, et il correspond au département du Pas-de-Calais.
L’aire de répartition du picard fut très étendue durant le bas Moyen Âge, puisqu’il s’agissait d’une langue écrite, qui dans le nord de la France fut systématiquement utilisée dans les actes notariés et les documents émis par les municipalités, et ce jusqu’à la Renaissance, moment où, d’une manière liée à l’invention de l’imprimerie, il fut supplanté par le français parlé à la Cour. Au cours de la Première Guerre mondiale, le picard gagna dans les tranchées l’appellation de « chti », surnom donné aux soldats originaires du Pas-de-Calais par leurs compagnons d’armes, tout simplement en raison de la fréquence des sons «ch » et «ti » dans leur parler. Notons ici d’ailleurs, puisque nous abordons cette question, que le filmBienvenue chez les Chtis !repose en partie sur une erreur géographique, la région de Bergues où se déroule son action se situant dans le Westhoek, donc dans une région de parler flamand.
Aujourd’hui, le picard a su se maintenir vivant malgré les aléas de la vie moderne, avec 500 000 locuteurs en région Picardie et en région Nord-Pas-de-Calais, mais n’en figure pas moins sur la liste dressée par l’Unesco des langues en voie de disparition. Les terres de parler picard du Nord et du Pas-de-Calais ont été parcourues par divers folkloristes, dont, parmi les auteurs sur lesquels se base ce recueil, Edmond Edmont, Jules Lemoine ou encore Charles Deulin. Charles Deulin (1827-1877), originaire du Hainaut, fut tout autant un célèbre collecteur des contes de sa région (auteur notamment desContes d’un buveur de bière, ou desContes du roi Cambrinus) qu’un romancier, dont le roman Chardonnette,qui raconte la tragique vie amoureuse de la fille d’un cafetier à Condé-sur-l’Escaut, a d’ailleurs été réédité en 2013 chez Marivole. Edmond Edmont (1849-1926) a recueilli de nombreux contes dans la région de Saint-Pol, qu’il connaissait à merveille, ayant d’ailleurs été élu maire de cette ville, de
1919 à 1925. Spécialiste du parler de Saint-Pol, on lui doit unLexique saint-polois, paru dans laRevue des patois gallo-romans. La consécration lui viendra de sa très riche contribution à l’Atlas linguistique de la France,1902 à 1910. Nous lu de i devons en tout 992 cahiers de notes sur le patrimoine linguistique, architectural, historique et folklorique des nombreuses régions qu’il visita. À ses fonctions de conseiller municipal puis de maire, qui lui permirent de réorganiser les archives, le musée et la bibliothèque de Saint-Pol, il ajouta celles de membre de la Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, qui lui servit grandement dans ses recherches à travers sa région. Jules Lemoine nous est moins connu : directeur d’école, il publia en 1890, avec August Gittée,les Contes populaires du pays wallon,et tint une rubrique consacrée aux « Contes populaires du Hainaut » dans la revueLa Traditiondirigée par Henry Carnoy (1861-1930). Ce dernier a collecté les contes retranscrits en dialecte picard dans ce recueil. En 1886, il dirigea brièvement, l’espace de quelques mois,la Revue des Traditions populaires,avant de fonder la revueLa Tradition.Ses contributions concernant les contes et les usages picards, recueillis dans les régions Picardie et Nord-Pas-de-Calais, furent également importantes dans les revuesMélusine, Romaniaou encoreLa Voix du Nord,entre autres. Il publia nombre des histoires et chansons qu’il recueillit dans un ouvrage complet,Littérature orale de la Picardie, réédité par Marivole. Brève histoire des Flandres, de l’Artois et du Hainaut jusqu’à l’époque des collectes Région transfrontalière comme nous l’avons vu, point de rencontre entre tradition flamande, appartenant à l’ensemble germanique, et tradition picarde, appartenantà l’ensemble roman, l’aire parcourue par les collecteurs présentés dans cet ouvragea une histoire complexe à retracer, passant régulièrement d’une sphère d’influence à l’autre. Au haut Moyen Âge, depuis le partage de Verdun (843) entre les petits-enfants de Charlemagne, nos trois régions (Flandre, Hainaut et Artois) faisaient partie du royaume de Francie occidentale, à l’exception du comté de Looz, dans la partie orientale des Flandres. e Érigé en comté, l’Artois fut au XIII siècle donné en apanage à Robert, frère cadet du futur Saint Louis. En 1384, grâce à une suite d’habiles alliances matrimoniales, le
comté d’Artois finit par passer en héritage au duc de Bourgogne, de même que le comté de Flandre. Le comté de Flandre (qui serait aujourd’hui à cheval sur la frontière franco-belge) était alors l’une des trois entités entre lesquelles se répartissaient les Flandres, les deux autres étant le duché de Brabant et le comté de Looz. Le duché de Brabant ne passa qu’en 1430 entre les mains des ducs de Bourgogne, mais pas le comté de Looz, qui, lui, faisait partie depuis 1366 de la principauté épiscopale de Liège, membre du Saint-Empire romain germanique. En 1433, enfin, c’était au tour du Hainaut d’entrer dans les États du duc de Bourgogne. Théoriquement vassal de son cousin le roi de France, le duc de Bourgogne lui fit la guerre et se rangea du côté des Anglais pendant la guerre de Cent Ans. En 1477, Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne et principal ennemi de Louis XI, fut tué au siège de Nancy. Sa fille Marguerite, héritière de son immense duché, épousa alors l’empereur Maximilien de Habsbourg. En 1506, le futur Charles Quint, petit-fils de Marguerite, entra à la mort de son père en possession de la Flandre, du Brabant, de l’Artois et du Hainaut. Théoriquement, la possession de ces fiefs flamand et picard entraînait er automatiquement pour l’empereur Charles Quint, ce redoutable rival de François I , un lien de vassalité vis-à-vis du roi de France. Cette difficulté fut écartée en 1529, par le traité de Cambrai, par lequel le roi de France abandonnait sa suzeraineté sur les anciens fiefs du duc de Bourgogne. Par ce traité, la Flandre, le Brabant, l’Artois et le Hainaut passaient donc, pour la première fois depuis 843, du côté germanique de la frontière entre les deux puissances rivales. En 1549, Charles Quint étant aussi roi d’Espagne, ces États formèrent les Pays-Bas espagnols, en s’ajoutant à la future Hollande (qui s’en détacha en 1581 pour former la République des Provinces-Unies). De cette époque témoignent aujourd’hui de nombreuses églises à l’architecture espagnole, situées en plein pays flamand ou picard. e Au cours du XVII siècle, le Hainaut, l’Artois et ce qui deviendrait la Flandre française repassèrent progressivement dans le giron français, par le biais des annexions opérées par les guerres de Louis XIV, et conclues par les traités suivants : traité des Pyrénées en 1659 (guerres de Trente Ans puis de la Fronde), traité d’Aix-la-Chapelle en 1668 (guerre de Dévolution), traité de Nimègue en 1678 (guerre de Hollande) et traité d’Utrecht en 1713 (guerre de Succession d’Espagne). Quant au port de Dunkerque, possession anglaise, il fut racheté en 1662 au roi Charles II Stuart, qui avait besoin de fonds après la guerre civile anglaise. Ce fut au cours de cette époque, au moment où les régions des Flandres et du Nord
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