Les gènes de l âme
230 pages
Français

Les gènes de l'âme , livre ebook

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230 pages
Français

Description

Dans ce roman, l'auteur s'interroge à ce qui fait l'essence même de l'homme : le rôle majeur joué par la parole dans son évolution depuis des millénaires pour l'extraire de son animalité. "Vous voyez, Eric, je suis en train de réaliser que ce qui n'était initialement qu'un moyen de contourner les problèmes liés aux difficultés légales d'expérimentation sur embryons humains est devenu pour moi un sujet de recherche de première importance. Le moyen est devenu plus important que l'objectif qu'il devait permettre d'atteindre."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296499669
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96562-1 EAN : 9782296965621
Les gènes de l’âme
François Winling
Les gènes de l’âme
roman
L’Harmattan
Chapitre I
Isa
« Pierrot, c’est Isa, ça y est, j’ai mon DEA ! Avec mention Bien, et le professeur Lamarque me prend dans son laboratoire comme doctorante. Je suis sur un petit nuage…» Isa est la fille unique de Pierre Forestier, architecte reconnu, en retraite depuis douze ans. Elle aime appeler son papa par ce petit nom, « Pierrot », celui que lui avait donné Nathalie… Nathalie, sa Colombine, dont il n’a pour-tant jamais évoqué le souvenir avec elle. Il ne lui a parlé que d’Isabelle, sa première femme, qui n’a pas pu avoir d’enfant et qui est morte sept ans après une remarquable transplan-1 tation cardiaque. – À ce soir, j’appelle Béa ! Gros bisous ! Elle a déjà raccroché. Isa est comme ça, enthou-siaste, spontanée, légère, toujours prête à s’envoler comme l’oiseau sur la branche… Elle a vingt-deux ans et Pierre pense qu’elle aura bientôt l’âge qu’avait Isabelle lorsqu’ils se sont rencontrés en 1965 dans une chorale de Rouen. Lui a soixante-douze ans. Comme le temps passe. « Béa », c’est
1 VoirUn pluriel singulier.
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LES GÈNES DE LÂME
Béatrice, sa seconde femme qui était la meilleure amie d’Isabelle. Ils avaient décidé d’appeler leur fille « Isa » en sa mémoire. Elle a toujours été brillante et curieuse de tout. A six ans elle connaissait tous les dinosaures, qu’elle désignait par leur nom sur un livre d’images, citait dans l’ordre de leur distance au soleil les huit planètes du système solaire et bien d’autres choses encore. Les questions qu’elle lui posait, lorsqu’elle était encore une jeune enfant, l’obligeaient pres-que toujours à réfléchir avant de répondre : – Papa, pourquoi le haut des vagues est blanc ? – On appelle celal’écume. – Oui, mais pourquoi est-elle blanche ? Après quelques secondes de silence : – Les vagues en déferlant font des bulles, l’eau se mélangeant avec l’air pour créer ce qu’on appelle une mousse. Les bulles d’eau réfléchissent les rayons du soleil, une lumière blanche, dans toutes les directions et en parti-culier vers tes yeux, c’est pour ça que l’écume t’apparaît de cette couleur. Ou encore : – Est-ce que les fourmis ont des chefs qui leur donnent du travail à faire ? Elles ont toujours l’air oc-cupées. Ou bien : – Pourquoi y a t’il deux marées par jour et non pas une ? Pourtant la lune n’apparaît qu’une fois par jour dans notre ciel…
ISA
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Constatant cette passion pour la nature et les ani-maux, il lui avait construit une petite serre pour y faire des semis, des mangeoires pour attirer les oiseaux, une boîte aux parois de verre pour y introduire un nid de fourmis… Le plus étonnant était sa faculté d’observation et les notes qu’elle prenait sur un cahier à carreaux d’écolière. A dix ans, elle avait mis des points de couleurs différentes sur une dizaine de fourmis pour les repérer et notait sur son cahier leurs entrées et sorties ainsi que l’heure de l’évènement et l’activité exercée. Elle avait donné un nom à chacune de ses protégées : – Papa, aujourd’hui Gertrude est sortie et a rap-porté une feuille beaucoup plus grande qu’elle ! Pierre s’était rendu compte très tôt de ses capacités intellectuelles, ce dont Béatrice se moquait gentiment : – Tu es gâteux devant ta fille comme tous les pères qui pensent avoir engendré un génie ! – L’avenir te montrera que j’avais raison ! – Après un bac S, passé avec mention « très-bien », Isa s’est orientée vers les études de biologie molécu-laire, ce qui n’a pas étonné Pierre. Il a toujours été fasciné par cette discipline et avait envisagé, lui aussi, cette forma-tion en 1953, l’année où James Watson et Francis Crick avaient publié leur fameux article dans la revueNaturesur la structure en double hélice de l’ADN, ce média universel définissant le développement de tous les êtres vivants, végé-taux comme animaux. Il avait finalement opté pour les structures inertes, celles des bâtiments et des ouvrages d’art, et obtenu son diplôme d’architecte. Quand sa fille lui
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avait fait part de sa décision il en avait été enchanté et lui avait dit : – J’ai été l’artisan de l’inanimé, du minéral, toi tu seras spécialiste du vivant. Tu as bien de la chance. Si je devais refaire mes études je ferais comme toi. J’aurais aimé avoir plusieurs vies, une seule ne suffit pas pour assouvir toutes ses passions et sa soif de connaissances… Isa entrait en sixième lorsque Pierre quitta le cabinet d’architectes qu’il dirigeait depuis presque treize ans et prit sa retraite. Cela lui a donné beaucoup de temps pour la suivre, il ne dit pas pour l’aider, elle n’en avait pas besoin, dans ses études secondaires. Lorsqu’elle est entrée en faculté, il a lu beaucoup d’ouvrages sur la biologie, la zoolo-gie et la paléontologie pour pouvoir en parler avec elle. Après son DEUG, elle s’est spécialisée en biologie molécu-laire pour avoir accès aux sources mêmes de la vie. Ils en parlent souvent tous les deux. – Tu te rends compte, Papa-Pierrot, Toutes les formes de vie sont entièrement définies dans la première cellule, le zygote, c’est-à-dire l’ovule fécondé. Il faut un microscope à fort grossissement pour observer ce qui de-viendra un éléphant ! – À propos, Isa, je viens de lire les deux volumes deAux origines de l’humanitéCoppens et Pascal d’Yves 2 Picq . Crois-tu vraiment que nous ayons plus de 98%, peut-être même plus de 99%, d’identité génétique avec les chimpanzés ? 2 Éditions Fayard/Publié en 2001
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