Lézard et Caméléon
100 pages
Français

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Lézard et Caméléon , livre ebook

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Description

Des animaux, des hommes et des esprits, des histoires d'amour, de trahison, d'amitié et de ruses, 34 contes pour découvrir la richesse du patrimoine oral du peuple Dii du Cameroun.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 44
EAN13 9782296710900
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lézard et Caméléon

Contes dii du Cameroun
La Légende Des Mondes
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland,
Joëlle et Marcelle Chassin


Dernières parutions

Abdelaziz Baraka SAKIN, Xavier LUFFIN (traducteur), Faris Bilala et le lion, conte du Darfour-Soudan, trilingue arabe-français-anglais , 2010.
Dingamtoudji MAIKOUBOU, Su et Njaamgodo, contes ngambayes du Tchad , 2010.
Samafou Diguilou BONDONG, Le singe et le caïman, contes Tchiré du Tchad , 2010.
Nathalie ZOGHAIB, La fille aux cendres. Contes du Liban , 2010.
Lamia BAESHEN (trad. de Kadria Awad), Youssef et le palais des chagrins. Contes d’Arabie saoudite , 2010.
Youcef ALLIOUI, Sagesses de l’olivier. Contes kabyles. Bilingue berbère-français , 2009.
Alexis ALLAH, Caméléon l’artiste d’Ahoussoukro. Contes baoulé de Côte d’Ivoire , 2009.
Arriz TAMZA, Les sept perles du souk , 2009.
Mohamed MANKOUR, Vava Inouva. L’extravagante histoire de Pois Chiche. Contes kabyles , 2009.
Ali Ekber BASARAN, Kelolan, le garçon chauve. Contes populaires de Turquie. Bilingue turc-français , 2009.
Marie-Line BALZAMONT, Shéhérazade en forêt de Brocéliande , 2009.
Abdallah SAID, Zéna et l’oiseau aux œufs d’or. Contes des Comores , 2009.
Pogba GBANACE, Contes kpèlè de Guinée , 2009.
Aly Gilbert IFFONO, Contes et légendes kissi. Guinée, Liberia et Sierra Léone , 2008.
Sèbè Lamine KOUYATE, Au royaume de Ninkin-Nankan , 2008.
Claudy LEONARDI et Adriana BOTKA, Le secret des coffres. Contes hongrois d’après Benedek Elek , 2008.
Sophie de MEYRAC, Le cachalot de Nunak. Contes de la Banquise ,2008.
Joëlle VAN HEE, La femme-eucalyptus. Contes et nouvelles d’aujourd’hui , 2008.
Denis DJOULDE


Lézard et Caméléon

Contes dii du Cameroun





L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13267-2
EAN : 9782296132672

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À mon père Djoulde Lamba Samuel
In memoriam


« La corde qui attrape l’aveugle ….»
Proverbe dii
Introduction
Le conte est une histoire de longueur variable, un récit d’événements qui met en présence des personnages anthropomorphes, zoomorphes ou même des forces abstraites ou sous forme d’objets. Il retrace avec beaucoup de subtilité certaines aventures de l’homme dans son milieu. Des formes diverses peuvent s’y déployer : hommes, animaux, minéraux, végétaux, forces naturelles et/ou surnaturelles qui s’affrontent ou s’entraident. Le temps du conte peut être an-historique, trans-historique ou historique, et l’espace, réel ou fantastique. Il peut y avoir une leçon de morale explicite ou implicite. En tant que tel, le conte contribue à la régulation de la société. Cependant, le vocable « conte » connaît plusieurs acceptions ou variantes. Autant la fable désigne un petit récit en vers, d’où l’on tire une morale, autant la chantefable dénote le conte entrecoupé de chants. Il faut remarquer tout de même que les sociétés africaines, pour la plupart, ne font pas de distinguo entre toutes ces notions :
« Le mot "conte" ne recouvre pas partout les mêmes réalités, et les différents mots africains traduits en français par "conte" ne sont pas nécessairement des contes au sens français du terme. » (Cauvin, 1980a, 5)
C’est le cas chez les Dii pour qui le mot « muummúúni » veut dire conte, fable, chantefable, et même mythe sous toutes ses formes.
Le conte est un genre complet et universel. Il est complet du point de vue de son contenu, car il peut à la fois contenir des proverbes, des devinettes et des chants. Il s’assimile même quelquefois au mythe. Le conte est un genre universel parce qu’il présente l’homme, les sociétés humaines dans leur totalité, sans distinction de race, de civilisation ou de culture. Chaque homme qui écoute ou lit un conte s’y retrouve et s’y regarde comme dans un miroir, même s’il n’est pas issu de l’aire géographique et culturelle productrice du texte :
« Il est en effet largement admis que les contes, les fables, voire les récits mythiques présentent certains caractères d’universalité ; non seulement compréhensibles par un public étranger (à certains détails près) ils lui sont aussi familiers, du fait de leur recours à un petit nombre de schèmes récurrents, de leur organisation interne en séquences parfois permutables mais souvent contraignantes dans leur ordonnance, et de leur emploi de thèmes ou motifs déjà recensés pour la plupart. » (Lallemand, 1985, 7)
Aussi pouvons-nous constater que d’un peuple à l’autre, le même conte peut revenir, avec plusieurs constantes structurales internes et externes.
Il faut remarquer que le conte se transmet oralement. Il est un élément qui permet de véhiculer la culture en général et l’éducation en particulier. Sa production requiert à la fois des destinateurs, des destinataires, des lieux et temps précis. Le conte permet de connaître non seulement les Dii mais aussi leur mode de vie ainsi que leur pensée.
Comme nous le constatons, devant la large et riche grille que nous offre l’oralité africaine, nous avons choisi, dans le cadre de ce livre, de présenter les contes dii. Qui sont les Dii ? Où les retrouve-t-on ? D’où viennent-ils ? Pourquoi les désigne-t-on « Dii » ? Comment s’organisent-ils ? Nous tâcherons d’apporter des réponses à ces interrogations en donnant quelques précisions sur les plans géographique et linguistique, historique et socio-économique.
Les Dii, appelés plus généralement Dourou, vivent dans plus d’une centaine de petites chefferies formant chacune un village. Leur population totale s’élève à environ 50 000 personnes. Ils parlent plusieurs dialectes. Le saan , le paan , le naan et le huun sont ceux des minorités de l’extrême nord-ouest (vers le nord de l’arrondissement de Mbé), le mam bé’ est le dialecte du centre (Arrondissement de Mbé et ses environs), le mam nà’a celui du sud-est (vers l’est de Ngaoundéré) et le goom celui du sud-ouest (vers Poli). Des déplacements furent occasionnés lors de la conquête peule au XIXème siècle et on trouve maintenant des chefferies réparties sur un grand territoire s’étendant du nord-ouest au sud-ouest le long de la route trans-camerounaise, bitumée en 1974, allant depuis le carrefour Poli jusqu’au pied de la falaise de Ngaoundéré. D’ouest en est, plusieurs chefferies sont établies sur le plateau le long de la route qui va de Ngaoundéré à Ganha et qui se prolonge jusqu’en territoire mboum-mbéré ; au pied sud de la falaise le long de la route Mbé-Sassa Mbersi et dans le Mayo-Rey le long des pistes allant de Guijiba (sur la trans-camerounaise) à Tcholliré, et de Mbé (aussi sur la trans-camerounaise) à Tcholliré. Presque toutes les chefferies dii sont situées aux abords immédiats de l’une ou l’autre de ces routes ou pistes, les maisons littéralement collées le long de la chaussée. (Muller, 2002, 1)
Sur le plan historique, les Dii font partie des populations dites « paléonégritiques » qui sont des peuples englobés sous le terme de « Kirdis ou païens » {1} . C’est ainsi que leur existence remonterait à l’âge de la pierre taillée. Mais l’origine et l’itinéraire antiques de cette ethnie constituent un mystère, car il n’y a pas eu jusqu’à nos jours de recherches ou travaux relatant clairement l’histoire des Dii généralement désignés par le signifiant « Dourou ». Nous savons seulement que :
« La vie humaine a débuté à l’ère Quaternaire. Les premiers hommes furent de grands voyageurs qui parcouraient des milliers de kilomètres, en franchissant des barrières géographiques (Migrations et peuplement des continents). Ils ensevelissaient déjà leurs morts avec des armes, objets et vivres, puisqu’ils croyaient en une vie de l’au-delà. Que ces hommes vivaient dans les grandes cavernes, en groupes nombreux et organisés, sous l’autorité des chefs. Que cette époque est caractérisée par les premières manifestations artistiques et de la magie. Art et magie qui ont joué un rôle important dans la pensée de l’homme primitif » {2} .
Hormis ce détail assez

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