Magenta (opus 2) La mélancolie et le coryphée
110 pages
Français

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Magenta (opus 2) La mélancolie et le coryphée , livre ebook

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Description

Nourou subit l'influence grandissante de Garmy qui débute une carrière dans le show bizz. Désabusé, très affecté par les humeurs de la jeune femme, en conflit avec son entourage, le jeune homme se métamorphose et devient la victime de cette relation tendue. Cependant, dans l'ombre, des proches, semblent faire le nécessaire pour mettre un terme à cette liaison. Entre alcool, sexe et drogue, Magenta décrit la vacuité et la déliquescence de la jeunesse dorée sénégalaise, prise en conflit entre modernisme et tradition. Cet ouvrage fait partie de la trilogie Magenta opus 1, 2 et 3

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296488779
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MAGENTA OPUS 2
La mélancolie et le coryphée
Sokhna Diarra Bousso Ndao


MAGENTA OPUS 2
La mélancolie et le coryphée


L’Harmattan
A mon père

Vouloir trop plaire, c’est le plaisir des moches.
Renaud, La Pêche à la ligne


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55766-6
EAN : 9782296557666

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
RÉSUMÉ OPUS # 1 : CITATIONS POURPRES
L ES oranges mécaniques, ont inscrit les lignes de leurs mains encore mal esquissées dans la décadence progressive et la débauche. Leurs parents, savent compenser leurs absences par des billets de banque et sans aucune surveillance, leurs dépenses se résument en une vacuité vorace : boites de nuit, alcools, drogues, relations foireuses avec des pétasses conasses, coucheries, tromperies. Les oranges mécaniques aiment squatter les bars à putes, les hôtels à putes dans des lieux pour putes qui appartiennent à leurs parents…
Nourou, opus # 1 : les citations pourpres ont un goût de velours. Nourou, c’est une lucidité de la prose, une compréhension de la gamme, une intolérance de la mesure, cette même compréhension du monde, cette même intolérance viscérale face à notre comportement dans cette jolie meute de bâtards et bâtardes qui salissent la réputation de notre lycée privé haut de gamme. Il est dans la diachronique : un garçon « bien », dans la synchronique : « l’enfant indigo ». Il fait souvent l’école buissonnière avec moi, ce n’est pas de la paresse, son intelligence et son patronyme lui permettent de ne pas se faire renvoyer.
Ce soir là, dans mes affaires de cœur, empêtré avec une incapable petite amie, je m’engueule alors que Nourou la rencontre au bar, cette femme qui devine qu’il est riche. Nourou veut la revoir, elle lui plait. Ce qui était l’élégance d’un coup de foudre, la naissance d’une idylle naïve avec un romantisme bon chic bon genre devient, de mauvais goût, lorsqu’elle lui affiche son prix. Elle s’appelle Garmy et elle se vend pour 200 000.
Garmy, fume des cigarettes qu’elle allume avec un briquet Dupont, boit beaucoup de Bloody Mary, porte des jolies fringues de marque, traine dans les bars de Dakar, se prostitue avec son corps sculptural, lorsqu’elle laisse entrevoir sa chute de rein vertigineuse.
Une pulsion l’a poussée dans ses bras lors de nos vacances sur Saly Portudal, se « re-rencontrer » dans les coïncidences logiques, Saly Portudal est le lieu où vient s’encanailler le monde au Sénégal. Des billets de banque sous la table, une nuit foireuse, où la virginité de l’enfant s’envole dans la honte. Elle oublie son briquet Dupont devant le geste plein de tendresse et d’excuse de l’enfant, qui a un prétexte pour la revoir. La revoir, et elle se confesse sur un mensonge dans un ascenseur, pour conclure : « je te dois une nuit, appelle-moi quand tu veux, sur Saly ou Dakar ».
Sa belle maison familiale, ce luxe gênant, elle est venue dans une expiration de l’offre, c’est vrai Garmy, après tout, elle monnaye ses charmes. Elle commerce, elle vend du plaisir et de la luxure. Sur une table de billard, découvrir le plaisir, l’outrage, la sensualité et le désordre. Au matin, le froid du matin comme l’attitude de la jeune fille encore plus belle le matin, et ce geste de l’enfant la plonge dans l’incompréhension. S’il le veut, ils se reverront, ils se reverraient, il sera un client comme les autres puisque son corps à elle Garmy, est à la disposition aussi des autres.

Pour toi c’est supportable, de te foutre en l’air avec une môme, sur laquelle tout le monde est passé… Moi, j’ai des principes et ce qui me choque c’est que tu ne te poses pas la question. Où elle est en ce moment et que fait-elle, avec qui…

Je lui dis ces mots pour le raisonner, et le paradoxe atteint son paroxysme lorsque je lui donne les clés de ma garçonnière pour que ses parents n’en sachent rien. Je lui présente également Khadija, une amie d’enfance, la pureté, la beauté et l’innocence du lycée, folle amoureuse de Nourou… La réticence du début du jeune homme fait place à une affection… qui ne pèse guère devant la férocité des sentiments que lui inspire Garmy.
Khadija si parfaite, n’y changera rien. Ils se reverront, ils se reverraient, il est devenu un client. Ce qu’il ne découvre plus, le sexe, s’enrobe d’autre chose, qui rend tout cela écœurant.
Tu n’as que 16 ans et puis, fais comme bon te semble, après tout, tu me dirais, lorsque je te donne des conseils, d’aller me faire foutre.
K.K.K. Junior.
BROKEN RED ROSES {1}
L’enfance ne signifie pas tout à fait innocence, beauté et naïveté. Les enfants ont parfois l’âme ténébreuse ; ils peuvent aussi être cruels et vicieux. Si l’on s’en tient uniquement aux bons souvenirs, on s’abuse soi-même. Il est sain d’avoir une vue élargie de ce qu’a été sa tendre enfance, pour assurer à sa vie une certaine perspective.
Michael Stipe, REM, 1985
L ES relations qui me lient à ma mère, sont néfastes et nuisibles à mon épanouissement. Il y’avait une phrase pour désigner son exubérance, elle était théâtrale.
Ce que je savais d’elle : qu’elle était fourbe et manipulatrice, qu’il ne fallait surtout pas l’énerver car elle était capable de choses invraisemblables pour des bagatelles, qu’elle pouvait tuer pour des bagatelles.
Il y’avait également son regard, des yeux fuyant qui scrutaient la salle, détectant les failles de chacun, des amis, des ennemis. Même lorsque vous pensiez qu’elle ne vous observait pas, elle vous examinait. Dans le cercle familial, elle simulait tout le temps des maladies inexistantes, une faiblesse « fragilisante », un snobisme caricatural. En étant aussi faible, elle attirait la sympathie. Avec moi, c’était un comportement quotidien. Mes amis l’appelaient la Grande Royale, en référence à la sœur du roi dans le livre « L’aventure Ambigüe », de Cheikh Hamidou Kane, pour son attitude hautaine d’aristocrate belliqueuse. En matière de grandeur, c’était sans nul doute, la vivacité de son esprit machiavélique, son ambition qui parfois mise à nue me donnait l’ulcère ou me consternait. Elle n’avait pas d’élégance propre, ses maintes sournoiseries, lui faisaient perdre beaucoup de qualités en vieillissant. Je pense de noblesse, elle n’avait que le nom.
Vous pouvez pensez, quel portrait peu flatteur !
Détrompez-vous, j’ai aimé ma mère, beaucoup, si fort, que je pensais manquer d’air lorsqu’elle n’était pas avec moi. Elle me quittait souvent pour faire sa mondaine exagérée. Pour attirer son attention, je tombais malade, et parce que je tombais souvent malade, ils en déduisirent, ces médecins charlatans, que l’air pollué de la capitale, m’empoisonnait. On me fit plier bagages, le jour de mes six ans pour que j’aille vivre chez mes grands parents. Débarrassé de son fardeau intoxiqué, ma tendre mère pouvait s’amuser, et mener la carrière de ses rêves.
Je revins à Dakar à l’âge de dix ans. Et j’eus cette phobie de l’enfermement, la maison très spacieuse de mes grands parents, me manquait et j’eus l’idée de partir quelquefois, en vadrouille. Une fois l’on me retrouvait à Liberté VI, une autre fois à Grand Yoff, il disait que j’étais perdu, et non j’avais fugué. Ce qui était faux. Je m’évadais, je partais pour partir, pour marcher et oublier un instant, pour trouver quelque chose qui n’existait pas dans cette capitale. J’avais conscience qu’il me manquait, l’essentiel.
L’on se mit à me surveiller par divers moyens, ma cousine plus âgée, se rapprocha de moi. L’on me présenta également le fils d’un ancien esclave de notre famille, dont la famille malgré le fait que ces codes n’existaient plus, tenait absolument à témoigner leur vassalité. Je développais alors un unique et profond attachement pour ma cousine et mes sentiments pour cet esclave, vassal, furent de l’indifférence.
Le vassal, c’est Hamza. Hamza, me suit partout, me protège, me sert, obéit à mes ordres et je pense que sa servitude permet à sa famille de ne pas être dans le besoin. Je suis distant avec lui, barrière de langage ? Non, il est muet pas sourd, et je me débrouille bien dans le langage des s

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