Minta
385 pages
Français

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Description

Plongée dans le triangle magique que forment l'Afrique centrale, l'Afrique australe et les Caraïbes, où l'improbable idylle d'Ela et de Minta se noue à la faveur d'une correspondance qui scelle leurs destins dès l'âge de seize ans.
L'un, Ela, a grandi dans l'univers initiatique et insouciant d'Afrique centrale ; l'autre, Minta, jeune fille du Golositan, échappe providentiellement au massacre de son peuple et trouve refuge au Makoland, avec son bébé d'un jour. Dix-sept ans plus tard, Ela, devenu cinéaste, nourrit toujours le rêve de s'unir à Minta. Réussira-t-il à vaincre les obstacles pour faire sortir Minta du Makoland, et vivre ce bonheur auquel ils se croient promis ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 77
EAN13 9782296696433
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Minta
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan

Dernières parutions

N°334, Lottin WEKAPE, Je ne sifflerai pas deux fois, 2010.
N°333, Aboubacar Eros SISSOKO, Suicide collectif. Roman , 2010.
N°332, Aristote KAVUNGU, Une petite saison au Congo , 2009.
N°331, François RINGONO BINGONO, Evu sorcier. Nouvelles , 2009.
N°330, Sa’ah François GUIMATSIA, Maghegha’a Terni ou le tourbillon sans fin , 2009.
N°329, Georges MAVOUBA-SOKATE, De la bouche de ma mère , 2009.
N°328, Sadjina NADJIADOUM Athanase, Djass , le destin unique , 2009.
N°327, Brice Patrick NGABELLET, Le totem du roi , 2009.
N°326, Myriam TADESSÉ, L’instant d’un regard , 2009.
N°325, Masegabio NZANZU, Le jour de l’étemel. Chants et méditations , 2009.
N°324, Marcel NOUAGO NJEUKAM, Poto-poto phénix , 2009.
N°323, Abdi Ismaïl ABDI, Vents et semelles de sang , 2009.
N°322, Marcel MANGWANDA, Le porte-parole du président , 2009.
N°321, Matondo KUBU Turé, Vous êtes bien de ce pays. Un conte fou, 2009.
N°320, Oumou Cathy BEYE, Dakar des insurgés , 2009.
N°319, Kolyang Dina TAÏWE, Wanré le ressuscité , 2008.
N°318, Auguy MAKEY, Gabao news. Nouvelles , 2008.
N°317, Aurore COSTA, Perles de verre et cauris brisés , 2008.
N°316, Ouaga-Ballé DANAÏ, Pour qui souffle le Moutouki, 2008.
N°315, Rachid HACHI, La couronne de Négus , 2008.
N°314 Daniel MENGARA, Le chant des chimpanzés , 2008.
N°313 Chehem WATTA, Amours nomades. Bruxelles, Brumes et Brouillards , 2008.
N°312 Gabriel DANZI, Le bal des vampires , 2008.
N°311, AHOMF, Les impostures , 2008.
N°310, Issiaka DIAKITE-KABA, Sisyphe… l’Africain, 2008.
N°309, S.-P. MOUSSOUNDA, l’Ombre des tropiques , 2008.
N°308, Loro MAZONO, Massa Djembéfola ou le dictateur et le djembé , 2008.
N°307, Massamba DIADHIOU, Œdipe, le bâtard des deux mondes , 2008.
N°306, Barly LOUBOTA, Le Nid des corbeaux , 2008.
N°305, S.-P. MOUSSOUNDA, Le paradis de la griffure , 2008.
Léonard Messi


Minta


Roman


L’Harmattan
Du même auteur

Collection des "Regards croisés"
(Editions EDELISMO Ltd, WitSight)

Regards croisés de l’Union européenne
Regards croisés de l’Allemagne
Regards croisés d’en France
Regards croisés de l’Italie
Regards croisés de l’Espagne
Regards croisés du Royaume-Uni
Regards croisés des Etats-Unis d’Amérique
Regards croisés d’Afrique du Sud
Regards croisés des pays de la Ligue arabe
Regards croisés du Cameroun
Regards croisés du Brésil
Regards croisés de la Chine
Regards croisés du Japon
Regards croisés du Canada
Regards croisés de l’Inde
Regards croisés de Russie


Design de la couverture : Klaus Dettmann (Baden-Baden, Germany)
Photographie de couverture : Léonard Messi


© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11472-2
EAN : 9782296114722

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Nous l’appelions de son nom de jeune fille
Nous ses enfants
Comme tous les adultes de notre tribu
Au demeurant .

De l’appeler "maman"
Cela ne seyait ni à l’amour qui nous unissait
Ni à l’affection
Que nous lui portions .

De dire son prénom
A la manière de certains proches
Eût sonné superficiel
A nos oreilles .

Tous les garçons et les filles du village
Lui donnaient du "maman"
Ainsi le voulait la tradition
C’était son statut .

Son patronyme devait rester à vie
Le plus beau nom de femme
Qu’il me serait jamais donné
De dire .
L’Oncle Ntouba
Le fils prodigue
Les rayons du soleil matinal réchauffaient encore modérément les gouttes de rosée dont se paraient les feuilles de la brousse. Nullement agité, l’air annonçait une journée ordinaire de saison sèche. Nous étions assis à même le sol dans l’espace aménagé par notre mère au milieu des essarts, et vaquions, munis de noix de palmiste, à l’un de nos jeux d’adresse préférés, lorsque trois coups sourds et solennels du grand tambour-téléphone de notre village figèrent le temps au-dessus de nos têtes.
"Oyez, oyez, oyez ! "
C’est ainsi que les annonces d’importance exceptionnelle étaient encodées lorsqu’elles étaient destinées à toute notre tribu. Quel événement extraordinaire voulait-on encore nous communiquer ?
Sans nécessairement présager une catastrophe, de quel grand malheur cette annonce se voulait-elle donc porteuse ? Inévitablement, on envisageait le pire. Quel mauvais sort continuait donc aussi impitoyablement de s’acharner sur nous ?
Oh, n’exagérons rien, on ne l’entendait pas tous les ans, Dieu merci, car la dernière fois qu’il avait retenti, c’était pour avertir nos populations du décès de notre chef supérieur, six années plus tôt. Mais tout de même !
A croire qu’il était temps de procéder sérieusement aux cérémonies expiatoires de rigueur, pour laver notre tribu d’une persistante malédiction, ou de toute autre souillure qui attirerait, de manière récurrente, les foudres du ciel sur nous. A moins qu’il ne s’agît d’un maléfice, ou d’un esprit malin, qui auraient déjoué la vigilance de nos meilleurs sorciers.
"Oyez, oyez, oyez ! "
Le grand tambour-téléphone reprit l’appel à l’attention de tout le monde. L’intervalle était respecté. Instinctivement, on tendait l’oreille en retenant son souffle.
Les toucans, d’ordinaire si bavards, ou les guenons généralement agitées dans les arbres à l’entour des espaces de cultures vivrières, se taisaient, tapis dans la canopée, en observant un silence inquiétant. Même le vieux singe à la toux grave qui nous narguait souvent du haut d’un parasol géant à proximité de notre champ se taisait lui aussi avec circonspection. Tout cela ne présageait rien de bon.
Notre chef de village, le grand-oncle chenu à la crinière blanchie au fil des ans, se portait comme un charme. Il ne pouvait être mort subitement, on l’avait vu tôt dans la matinée, assis sous sa véranda devant son bol d’osanga, sa décoction préférée, dont l’effet diurétique lui drainait les reins. Il semblait veiller sur le village comme toujours en fumant tranquillement sa pipe.
Le chef de groupement lui-même, le "grand-oncle chef de groupement", plus haut placé que le précédent dans la hiérarchie de l’administration civile, se portait ostensiblement bien lui aussi. Ne m’avait-il pas caressé les cheveux une heure plus tôt lorsque nous l’avions croisé sur le chemin qui nous menait aux champs ?
Tout bien considéré, ce n’était pas de leur rang, ni l’un ni l’autre, qu’il eût fallu donner le grand tambour-téléphone pour annoncer un quelconque malheur qui les aurait frappés.
Et pourtant ce message émanait bien de notre village, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. S’il s’était agi d’une simple retransmission, on n’aurait jamais utilisé le grand tambour-téléphone, pas plus qu’on n’aurait pris toutes ces précautions pour s’assurer de l’écoute de tous. D’ordinaire, on retransmettait le message, et entende qui peut.
La mort imminente, même d’un très proche parent, était l’un des secrets les mieux gardés à l’égard de nous, les petits. La sagesse populaire prétendait que nous risquions, en cette funeste circonstance, de voir les nombreux fantômes sillonnant le village, lesquels étaient chargés d’entraîner l’âme du malade vers la mort, ce qui n’aurait pas manqué de nous affoler au point de nous perturber durablement.
Ne disait-on pas que certains médiums rôdaient eux aussi autour de la demeure de la personne mourante en vue de troquer des secrets de fétichisme qui risquaient de disparaître contre les esprits de petits enfants ? Au dire des initiés, de telles petites âmes constitueraient un baume susceptible d’apporter un peu de répit à un être à l’agonie. A croire que l’énergie des innocents serait, par miracle, la meilleure des cures.
Y avait-il eu un assassinat ? Le dernier meurtre connu remontait à plus de quarante ans déjà, c’est-à-dire à l’époque des Allemands, et puis ce genre d’histoires ne nous ressemblait pas.
"Oyez, oyez, oyez ! "
N’en pouvant plus d’impat

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