Petites scènes dans la vie de Cholet

Véronique Bodin

Description

Vous est-il déjà arrivé, au détour d'une rue ou sur la berge d'un étang, d'être surpris par une ambiance ou touché par la mélancolie d'une silhouette? Des hommes, des femmes, des enfants, nous happent parfois à leur insu pour nous faire partager un instant de leur vie. Et c'est comme s'ils nous autorisaient une incursion virtuelle et passagère dans leur pensées. Ces textes sont comme une poignée de pixels à partager, constituant l'image partielle et subjective d'un vécu dans la ville.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Nouvelles
• Littérature
• Romans

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2012
• Nombre de lectures: 14
• EAN13: 9782296488083
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Petites scènes dans la ville de Cholet

Amarante

Cette collection est consacrée aux textes de création littéraire contemporaine francophone.

Elle accueille les œuvres de fiction (romans et recueils de nouvelles) ainsi que des essais littéraires et quelques récits intimistes.

La liste des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le sitewww.harmattan.fr

Véronique Bodin

Petites scènes dans la ville de Cholet Chroniques illustrées

© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]

ISBN : 978-2-296-96174-6 EAN : 9782296961746

« Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ? »

Georges PérecL’infra-ordinaire

Vision fugace

Tiffauges, Mont des Alouettes. Traversée de la grande Maine à peine entrevue. Le puydu Fou. Il n’est pas rare de croiser un faucon. Cent trente, cent dixpar temps de pluie. Le moteur émet son ronflement régulier. Vingt quatre heures sur vingt quatre, radio trafic. L’A87 déroule ses kilomètres de goudron. Talus brodés de marguerites, coussins de genêts entre les deu xvoies. Jaillit une antenne rouge et blanche sur fond de ciel métal- lique. Sortie vingt sept : Cholet centre. Péage.

La ville se rapproche, imminente, avec sa géométrie à l’horizon et le cou d’échassier d’une grue qui domine.

C’est là, improbable, entre la ceinture grise de la glissière de sécurité et la ligne fluide des chênes qu’il apparaît. Vêtu de sombre, immobile au milieu de son troupeau de moutons, incliné sur un bâton, il tourne son visage vers le véhicule qui passe. On n’a pas le temps d’attraper son regard, de sortir de l’étonnement que déjà le berger s’éteint dans le rétroviseur. Image bucolique de dixsecondes.

On rejoint le rond-point, le ralentissement calculé des véhi- cules et l’on jette un ultime regard vers l’arrière mais c’est trop tard. Il faut passer de l’insolite d’une présence à la frénésie des jours.

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