Regards Métissés
72 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Regards Métissés , livre ebook

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72 pages
Français

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Description

Au travers des regards, les mots défilent et se tissent sans jamais s'effilocher. Pendant une année, ils virevoltent et sautent les générations puis, enrichis de leurs rencontres, se reposent sur la page. L'ici, l'ailleurs se mêlent, s'embrouillent au fil des voyages intérieurs. A la lecture de ces textes, issus d'animations d'écriture en plusieurs lieux d'Orléans, apparaît la tapisserie bigarrée de morceaux d'humanité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 65
EAN13 9782296654198
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Regards métissés
Collection « Vivre et l’écrire »
dirigée par Pierre de Givenchy

(voir en fin d’ouvrage les titres de la collection)


© L’HARMATTAN, 2008
5-7,rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-05482-0
EAN : 9782296054820

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Collectif


Regards métissés


L’Harmattan
INTRODUCTION

Ce recueil est le fruit d’une année d’écriture, il rassemble les créations réalisées par des jeunes âgés de 7 à 14 ans et des adultes résidant au logement foyer Alice Lemesle. Les textes ont été écrits dans différents lieux, l’école primaire Gutenberg grand, le collège Jean Rostand, la bibliothèque, les centres de loisirs de l’ASELQO Grand-Villiers et de l’Association pour l’Amitié à l’Argonne ainsi que le foyer Alice Lemesle.
Ce sont eux qui, avec des adultes (médiatrices d’écriture, professeurs partenaires et documentalistes du collège Jean Rostand), ont lu et sélectionné ces créations. Au préalable, nous n’avions donné aucune ligne directrice thématique qui aiguille leur lecture. À partir de la sélection, nous avons cherché une organisation. Les écrits des jeunes montrent qu’ils sont en constante recherche. Celle-ci est jalonnée de voyages, de regards interrogatifs et parfois noirs sur le monde des adultes. Dans leur quête, « l’origine » est en ligne de mire ainsi que leurs diversités culturelles. L’ici, l’ailleurs se mêlent, s’embrouillent au fil de leur introspection. Ce livre nous permet de suivre différents regards, et face à eux, de découvrir les horizons qu’ils entrevoient.
Vous aussi, vous pouvez libérer votre plume et vous laisser surprendre par la richesse des mots. Que ce livre puisse vous donner la motivation et l’envie d’écrire. À cet effet, nous avons mis les déclencheurs d’écriture (les thèmes, les propositions et parfois des exemples) en exergue dans les chapitres.

Audrey Lalloz et Véronique Poisson

« C’est plus facile d’écrire que de parler. »
« Grâce aux ateliers d’écriture, j’ai pu lire mes textes devant toute la classe sans avoir honte. »
« L’atelier m’a apporté beaucoup de plaisir, j’ai pu m’expri mer plus facilement. »
« Je me rends compte que je lis plus de livres. »
« J’ai envie d’écrire un long et beau poème. »
Paroles de jeunes
LES 5 SENS, TOUS AZIMUTS
LIGNE DE FUITE
Les se N s e N t R e R êve et R éaL I té

Ma sirène
(…) Ma sirène a des savons de toutes formes
Et de toutes couleurs
C’est pour laver sa jolie peau
Ma sirène a beaucoup de savons
L’un pour les mains
L’autre pour les pieds
Un pour hier
Un pour demain
(...)
Ma sirène ne chante que pour moi
J’ai beau dire à des amis de l’écouter
Personne ne l’entend jamais
Excepté un, un seul
Mais bien qu’il ait l’air sincère
Je me méfie car il peut être menteur.
Robert Desnos, « les nuits blanches »,
in Destinée Arbitraire, Gallimard 1975


Après une bonne nuit au chaud dans ma couette brûlante de rêves, j’entendis un bruit sonore comme une soucoupe qui s’était posée sur le toit.
Juste après, une aveuglante lumière verte fluo illumina ma chambre et s’éteignit quelques minutes après. Comme j’étais dans le noir, je tâtonnai pour trouver mon portable. Je fis de la lumière avec mon flash pour sortir de ma chambre. Je détectai une odeur qui ne m’était pas familière, ça sentait la transpiration mélangée à je ne sais quelle odeur. Je vis un tentacule jaillir et je me réveillai. La panique m’envahit, était-ce un rêve ou la réalité ?
Deux hypothèses me vinrent à l’esprit, soit j’étais claquée par la merveilleuse raclette d’hier soir, soit c’était réel et des questions troublantes m’assaillirent :
Que cherchaient-ils ? Reviendraient-ils ici ? Mes parents doivent-ils être informés ? Je descendis me préparer et je fis comme si rien ne s’était passé.
Maryame


Je regarde le calendrier : vendredi 13.
Ma journée s’annonce très chargée. Il est 8 heures et je quitte ma maison pour aller chez le dentiste. Le bus est plein mais je le prends quand même.
Au bout de cinq minutes, tout le monde descend, il ne reste que moi. Bizarrement, le bus ne s’arrête pas. Je vais voir le chauffeur…
Il n’y en a pas. Le bus avance tout seul. J’ai très peur, mes yeux versent des larmes, j’aimerais conduire mais je n’ai pas le permis. Catastrophe, il y a un mur devant, le frein est bloqué et le volant ne veut pas tourner. La porte s’ouvre, il fait très froid. Miracle, le mur disparaît, c’était peut-être mon imagination. J’essaie d’appeler mais je n’ai pas de réseau. Je pleure. Je suis fatiguée et je retourne au fond du bus. Je marche sur un bouton rouge où il est inscrit « appuyer pour arrêter le bus », je me précipite. Le bus s’arrête, ouf !
Mais il descend aussitôt, c’est la fin. Je m’endors…
Myriam


Je suis l’œil pour voir tout autour de moi et je voudrais voir les dinosaures. Je suis l’oreille pour entendre de douces mélodies et je voudrais entendre un chien miauler. Je suis la main pour toucher la terre et je voudrais toucher la lune. Je suis la bouche pour parler et rire de tout et je voudrais goûter aux étoiles. Je suis le nez pour sentir les bonnes et les mauvaises odeurs et je voudrais sentir les bons parfums orientaux.
Thé-Tseng


Je voudrais entendre le crépitement des beignets qui cuisent.
Je voudrais entendre ma mère me crier « à table ! ».
Je voudrais voir un gros bol de glace à la menthe et aux pépites de chocolat.
Je voudrais aussi voir, quand je rentrerai chez moi, un gros chocolat avec de la Chantilly dessus.
Je voudrais sentir l’odeur d’une pizza qui sort du four.
Je voudrais aussi sentir l’odeur d’un plat de spaghetti à la bolognaise.
Je voudrais goûter à l’instant où j’écris.
Je voudrais toucher un fraisier géant de 2,90 m.
Je voudrais aussi toucher une barre chocolatée (un Twix) de 3 m.
Toutes les choses que j’ai citées, je veux bien sûr les manger !!
Malika


Je suis la bouche pour manger des glaces à la vanille et à la fraise.
Je suis l’oreille pour écouter les dauphins.
Je suis l’œil pour regarder les dessins animés comme Tom-Tom et Nana.
Je suis le nez pour sentir l’odeur des tulipes.
Je suis la langue pour tirer la langue à mes ennemies.
Henda


Je suis l’œil pour regarder la pluie tomber et je voudrais voir la planète Jupiter.
Je suis l’oreille pour entendre un chant et je voudrais entendre un chat chanter.
Je suis la main pour écrire un poème et je voudrais toucher un papillon.
Je suis la bouche pour manger du chocolat et je voudrais goûter un jus de fruits exotiques.
Je suis le nez pour sentir les parfums et je voudrais sentir les fleurs de mon pays.
Humaa


Je suis l’œil pour regarder mes amis et je voudrais voir mes parents au Brésil et mes amis au Brésil.
Je suis l’oreille pour écouter les bruits dans la classe et je voudrais entendre les musiques brésiliennes, les sons de mon collège au Brésil avec mes amis qui parlent beaucoup.
Je suis la main pour prendre les objets et les choses difficiles à prendre comme l’arc et je voudrais toucher le ciel.
Je suis la bouche pour parler les autres langues difficiles comme le français, l’anglais et toutes les langues qui existent.
Je suis le nez pour respirer, sentir les choses, le vent aussi et je voudrais sentir la pluie qui tombe sur ma tête, sentir le vent qui passe et me touche.
Priscilla

La L I tté R at UR e D éf INI t I o NN eLLe s’occ UP e DU QU ot IDI e N

Taffy était un Gallois Taffy était un garçon natif du pays de Galles…
Taffy était au lit Taffy était étendu sur un meuble comprenant un matelas et le cadre de bois qui le supporte…
Bayamus, de Christian Bourgeois
tiré de Petite fabrique de littérature d’Alain Duchesne
et Thierry Leguay, Editions Magnard, 2003


Durant la première partie du jour, après le lever du soleil, j’ai entendu ma petite pendule de chevet dont la sonnerie se déclenche à une heure préréglée.
J’ai ouvert les paupières et je l’ai éteinte. Je voyais encore flou donc par réaction rapide, j’ai pris ma paire de verres fixés à une monture servant à corriger la vue et à protéger les yeux. Je me suis dirigée

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