Samba rescapé d une société bancale
104 pages
Français

Samba rescapé d'une société bancale , livre ebook

-

104 pages
Français

Description

Samba est de ces jeunes hommes dont l'étoile à la naissance, après les séances de divinations des Saltigués, est associée au désespoir, à la faillite et à la honte. Son père sacrifia sa mère dans un pacte diabolique et chassa le jeune enfant de sa maison pour espérer le retour de la prospérité. Désormais Samba n'a que l'école et sa volonté pour faire mentir les astres maudits de son village. Ce roman montre l'impact de certaines valeurs humaines, comme l'effort et l'abnégation, dans la réussite sociale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 janvier 2016
Nombre de lectures 91
EAN13 9782336402062
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Magueye FAYE
SAMBAReSscapéAd’uneMsociétBé bancAaleRescapé d’une société bancale Roman
Samba
Rescapé d’une société bancale
roman
MAGUEYEFAYE
Samba
Rescapé d’une société bancale
roman
©L’HARMATTAN, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-08359-9 EAN : 9782343083599
L’étrange sécheresse
Le mois d’août qui selon la légende du village n’a jamaisenregistré de sécheresse, était attendu avec impatience par les habitants de Malem. Des vents furieux emportaient les toits des cases, avortaient la condensation des nuages et faisaient voler les espoirs vagues des villageois de recevoir les premières pluies hivernales. « Dieu sait que ce malheur qui peut nous être fatal, n’est certainement pas le fruit du hasard», s’exclamaient-ils, dans les palabres. À aucun moment ils ne cessaient de se plaindre : « Une telle sécheresse ne nous est jamais venue. Une séance de divination doit se tenir dans les plus brefs délais. Avons-nous perdu le legs de nos ancêtres pour n’avoir pas pu prévoir à temps, une telle catastrophe ? », se demandaient les habitants, au bord du désarroi. La chaleur ardente faisait craqueler la terre quasi morte. Les animaux faméliques succombaient à une faim carabinée, tragique. Du bois haché aux produits plastiques, ils bouffaient tout sur leur passage. Chez les humains aussi la faim faisait rage. Les
7
1 greniers en Nguierétaient vides. L’unique source de revenus dans cette bourgade était les troncs des arbres morts déracinés, que les habitants coupaient en morceaux et les bouses du cheptel, qu’ils ramassaient et séchaient. Ils partaient ensuite au marché hebdomadaire, en centre-ville, échanger ces produits contre quelques articles amenés par d’autres indigents des bidonvilles. « À quoi 2 servent-ils, les « saltigués » et les sages ? Ne sont-ils pas là pour nous protéger, et prémunir le village de tout danger ?N’avaient-ils pas vu cette calamité venir ? Ne fallait-il pas la détourner et la pulvériser au-dessus de la mer, des airs ou du désert ? », se plaignaient les femmes.L’honneur des prédicateurs était en péril dans un village théosophique à outrance.Une insulte à l’érudition légendaire du bourg. La sécheresse empirait de jour en jour. Les villageois palabraient attendant leur destin. Les plaintes et les ouï-dire suivaient encore leur cours. Le chef des notables agacé, appela la cour.
1 Nom d’une plante en wolof. 2 Prédicateurs.
8
3 Le Khoy , séance de prédications
Le Khoy se passait dans le bois sacré. Son déroulement évidemment, relevait du mystère. Des troncs d’arbres secs arrosés de lait, enfoncés au sol autour du grand baobab du village représentaient les pangols. À côté se 4 trouvait « Mbeel soob » un large marigot tari, au milieu duquel s’était érigé un tamarinier ceinturé de toutes sortes de gris-gris, et une cuvette dans laquelle étaient immergées sept queues de vache. Le baobab et le tamarinier reliés à deux rôniers par une corde rouge, délimitaient l’espace aménagé pour la prestation des saltigués. Les femmes habillées en homme et les hommes déguisés en femme, dansaient le 5 « Ndoukat » au rythme des tam-tams. Quelques prédicateurs des autres villages environnants étaient venus assister à la séance en tant qu’émissaires et en tant que protecteurs de leurs terroirs et de leurs habitants contre l’infortune
3 Séance de prédications. 4 Nom d’un marigot. 5 Danse sérère.
9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents