Sur la rivière Sémélé
190 pages
Français

Sur la rivière Sémélé , livre ebook

-

190 pages
Français

Description

Dans un village imaginaire d'Afrique Equatoriale, sur les rives de la rivière Sémélé, les animaux vivent et parlent avec les hommes. Un vieux crocodile mange de la semoule, les reptiles sont de grands sages, les éléphants ont le sens de l'humour et la forêt voisine est pleine de mystères... L'auteur nous offre des récits empreints de fantaisie qui s'ancrent dans la tradition.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 avril 2016
Nombre de lectures 8
EAN13 9782140007392
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Projetcouv4 Sémelé_Mise en page 1 30/03/16 14:34 Page1
Sur la rivière Sémélé Jean-Luc MARANDON
Récits d’un Congo imaginaire
« Cependant, certains jours, un crocodile sauvage
s’approche du village et menace les enfants.
Les parents vivent toujours dans l’angoisse d’un
accident.
Un de ces animaux vit près du village, caché au
milieu des roseaux qui bordent la rive : c’est un vieux crocodile, si vieux
qu’il n’a plus de dents, et qui n’est pas dangereux. Cependant, il
s’approche des enfants qui ont posé leur calebasse de bouillie pour aller
jouer dans la rivière. Vite, il monte sur la berge, renverse les bols et
mange la bouillie avant que quelqu’un n’ait réussi à le chasser. C’est la
seule chose que cet animal arrive encore à manger.
Aussi les hommes l’ont-ils baptisé Bouffe-Semoule, le vieux
crocodile. »
Dans un village imaginaire d’Afrique Équatoriale, sur les rives
de la rivière Sémélé, les animaux vivent et parlent avec les Sur la rivière Sémélé
hommes. Un vieux crocodile mange de la semoule, les reptiles
sont de grands sages, les éléphants ont le sens de l’humour et la Récits d’un Congo imaginaire
forêt voisine est pleine de mystères…
L’auteur nous offre des récits empreints de fantaisie qui
s’ancrent dans la tradition.
Jean-Luc Marandon, né dans un petit village du Berry, découvre
l’Afrique au cours de son service militaire au Tchad et au Gabon.
Le continent africain le marque de son empreinte indélébile et restera
toujours au cœur de ses préoccupations. Après une carrière de
Gardefaune en France, il se consacre aujourd’hui à sa famille, à l’écriture
(romans, essais, poésies…), et est membre-animateur d’une association
de coopération avec le Burkina-Faso.
© Image de l’auteur.
ISBN : 978-2-343-08407-715 €
Maquette : Isabel Lavina
Jean-Luc MARANDON
Sur la rivière Sémélé - Récits d’un Congo imaginaireSur la rivière Sémélé
Récits d’un Congo imaginaire Jean-Luc Marandon
Sur la rivière Sémélé
Récits d’un Congo imaginaire © L'HARMATTAN, 2016
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-08407-7
EAN : 9782343084077 Pour Benjamin Sommaire
Bouffe-Semoule, le vieux crocodile ....................... 11
Saute-Cascades .......................................................... 21
Peau-Lisse .................................................................. 35
Dure-Écaille et Pangolin-Câlin ............................. 59
Le secret des Pygmées ............................................ 73
Les Maîtres de la Chasse ........................................ 89
L’Ombre Qui Marche 107
Le Lièvre et l’Éléphant .......................................... 119
L’expédition ............................................................. 131
Le Lac de la Lune ................................................... 151
L’Enfant-Oiseau ...................................................... 171
Forces et Harmonies .............................................. 177
















9Bouffe-Semoule,
le vieux crocodile
Après avoir traversé le désert du Karabatti, en
marchant toujours vers le nord, après avoir voyagé
de longs jours sans rencontrer aucune trace humaine,
on arrive au pays de la savane sèche. Puis, continuant
toujours, on entre dans la grande forêt équatoriale,
immense tâche verte au milieu de l’Afrique.
En bordure de la forêt coule la rivière Sémélé,
large de deux cents pas, et qui, comme chacun sait,
est un affluent du grand fleuve Congo. Lui aussi se
dirige vers le nord, puis ses eaux vont se déverser
dans l’océan qui borde l’Afrique sur la gauche.

Au bord de la rivière Sémélé des hommes du
peuple Sana ont installé leur village. Ils ont pétri de
l’argile avec de la paille pour faire des briques, et ont
construit des maisons toutes rondes, avec un toit en
paille, pointu comme un chapeau chinois.
Ce sont des chasseurs, qui toute la journée
parcourent la savane à la recherche d’une antilope ou
d’un lapin, qui se reposent à midi dans l’ombre d’un
grand arbre, et qui le soir palabrent devant la grande
case, discutant des affaires de la communauté.
Pendant ce temps, les femmes portent les enfants,
nourrissent les enfants, et cultivent le manioc sur des
parcelles de forêt brûlée, et le mil sur des morceaux
de savane arrosés pendant la saison des pluies.
11Avec la racine du manioc, qu’elles écrasent à l’aide
de leur pilon, les femmes préparent de la bouillie, et
avec les grains de mil, elles font de la farine.
Les hommes mangent de la galette de manioc et de
mil, et parfois de la viande qu’ils ont réussi à
rapporter. Les enfants mangent de la semoule de
manioc et de mil, agrémentée d’un peu de miel, dans
une calebasse, et c’est là tout leur repas, avec un peu
de lait.
Tout irait assez bien si dans la rivière ne vivaient
les crocodiles. Les hommes chassent les crocodiles et
les mangent, en particulier leur queue qui est un
morceau de choix. Ce qui fait qu’aux abords du
village il n’y a plus de crocodile, et que les enfants
peuvent se baigner dans la rivière, un de leurs jeux
favoris.
Cependant, certains jours, un crocodile sauvage
s’approche du village et menace les enfants. Les
parents vivent toujours dans l’angoisse d’un accident.
Un de ces animaux vit près du village, caché au
milieu des roseaux qui bordent la rive : c’est un vieux
crocodile, si vieux qu’il n’a plus de dents, et qui n’est
pas dangereux. Cependant, il s’approche des enfants
qui ont posé leur calebasse de bouillie pour aller
jouer dans la rivière. Vite, il monte sur la berge,
renverse les bols et mange la bouillie avant que
quelqu’un n’ait réussi à le chasser. C’est la seule
chose que cet animal arrive encore à manger.
Aussi les hommes l’ont-ils baptisé Bouffe-Semoule,
le vieux crocodile.
Les hommes voudraient bien l’attraper, afin que
leurs enfants soient tranquilles et que toute cette
12bouillie ne soit pas gâchée. Mais le vieux crocodile
est malin, à la moindre alerte il se réfugie dans les
roseaux, et là il devient introuvable. Les chasseurs ne
sont pas très motivés pour vraiment rechercher
l’animal, qui en vérité n’a jamais fait de mal à
personne et est plutôt amusant. D’ailleurs, les anciens
du village disent qu’ils ont toujours connu ce
crocodile, qui était déjà là quand ils sont nés.
Durant tout ce temps il n’y a jamais eu de famine,
de guerre avec les tribus voisines, ou d’épidémie, et
donc Bouffe-Semoule est comme un porte-bonheur
qu’il vaut mieux laisser tranquille.
Ainsi passent les jours.

Dans la case la plus proche de la rivière Sémélé vit
le meilleur chasseur du village, qui porte le titre de
Premier Chasseur, qui est grand et fort. Il a une
femme qui est jolie, mais avec un mauvais caractère.
Ils ont un fils de deux ans. Souvent le vieux
BouffeSemoule vole la bouillie de son fils, et Premier
Chasseur est très en colère.
Aussi part-il sur la rivière afin de tuer les
crocodiles, mais jamais il ne parvient à trouver le
bon. Il ramène toute cette viande de crocodile à sa
femme. Aussi, un jour, lui dit-elle :
— Homme, j’en ai assez de manger de la viande de
crocodile. Je voudrais bien que tu ailles chasser autre
chose, pour varier les menus. Mais peut-être n’en
estu pas capable ?
Son mari est très vexé. Il est le Premier Chasseur,
donc le meilleur, et il ne sera pas dit qu’il ne sait pas
attraper autre chose que des crocodiles. Aussi un
matin part-il à la recherche de gibier.
13Mais les abords du village sont désertés. Il faut
aller très loin pour trouver des antilopes ou des
zèbres. Comme sa femme est très impatiente, il
décide de traverser la rivière, large de deux cents pas,
avec sa pirogue, et de se diriger vers la grande forêt
équatoriale. Il sait que là il trouvera beaucoup
d’animaux succulents. Il voudrait bien faire pl

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents